Valvetronix et désinformation
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MoohMooh
117
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 12 ans
Sujet de la discussion Posté le 16/09/2017 à 15:46:22Valvetronix et désinformation
Bonjour
Etant lassé de lire et entendre n'importe quoi sur VOX et son système Valvetronix, j'écris ce billet
Le système Valvetronix ORIGINAL (celui des Tonelab et des premiers amplis Valvetronix) est une lampe de TYPE preamp (12AX7) MAIS qui n'est PAS dans la section preamp : elle est dans la section power amp/cab sim, après la section numérique. Et non pas en entrée power amp. Donc rien a voir avec un Line 6 Spider, par exemple (si vous voyez ce que je veut dire...).
Elle est là pour recréer l'interaction lampe/HP dans un circuit power amp/cab virtuel, qui est le VRAI son "tout lampe". Là est le génie de Vox.
Deuxième point : en effet, elle ne brille pas, Vox a donc décidé de mettre une LED derrière.
Pour une simple raison : elle n'est PAS en section preamp, ce qui aurai nécessité de "pousser" la lampe.
Mais pour l'usage prévu, pas besoin de la "chauffer". C'est une lampe basse tension.
Conclusion de certains ?
La lampe est en preamp, et en plus, elle ne sert a rien puisqu'elle ne brille pas...
Alors qu'il suffit de tourner le "Master gain/VR Gain", la compression de power amp est flagrante.
Du coups, grâce a ces personnes qui n'ont même pas cherché a comprendre ce système révolutionnaire, Vox a perdu des ventes a la pelle. En plus des insultes et des moqueries...
Pourtant, tout est écris dans le manuel. Et dans mon manuel Tonelab, il y a même le schéma (Tonelab LE page 10).
J'ai comparé mon vieux Tonelab LE a certaines modélisations modernes. Et franchement, niveau dynamique et réactivité, un système de type Valvetronix est largement en avance.
Voila
Etant lassé de lire et entendre n'importe quoi sur VOX et son système Valvetronix, j'écris ce billet
Le système Valvetronix ORIGINAL (celui des Tonelab et des premiers amplis Valvetronix) est une lampe de TYPE preamp (12AX7) MAIS qui n'est PAS dans la section preamp : elle est dans la section power amp/cab sim, après la section numérique. Et non pas en entrée power amp. Donc rien a voir avec un Line 6 Spider, par exemple (si vous voyez ce que je veut dire...).
Elle est là pour recréer l'interaction lampe/HP dans un circuit power amp/cab virtuel, qui est le VRAI son "tout lampe". Là est le génie de Vox.
Deuxième point : en effet, elle ne brille pas, Vox a donc décidé de mettre une LED derrière.
Pour une simple raison : elle n'est PAS en section preamp, ce qui aurai nécessité de "pousser" la lampe.
Mais pour l'usage prévu, pas besoin de la "chauffer". C'est une lampe basse tension.
Conclusion de certains ?
La lampe est en preamp, et en plus, elle ne sert a rien puisqu'elle ne brille pas...
Alors qu'il suffit de tourner le "Master gain/VR Gain", la compression de power amp est flagrante.
Du coups, grâce a ces personnes qui n'ont même pas cherché a comprendre ce système révolutionnaire, Vox a perdu des ventes a la pelle. En plus des insultes et des moqueries...
Pourtant, tout est écris dans le manuel. Et dans mon manuel Tonelab, il y a même le schéma (Tonelab LE page 10).
J'ai comparé mon vieux Tonelab LE a certaines modélisations modernes. Et franchement, niveau dynamique et réactivité, un système de type Valvetronix est largement en avance.
Voila
TAMPCO Pedals
3555
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 9 ans
2 Posté le 16/09/2017 à 16:33:56
Flag !
Ancienement appelé The Koala
Berzin
23788
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
3 Posté le 18/09/2017 à 19:37:07
J'ai abandonné l'idée de convaincre les gens, à un moment, je l'écrivais 3 fois par semaine... Les idées fausses ont la vie dure !
Là, ils tendent le bâton pour se faire battre.
Citation :
Vox a donc décidé de mettre une LED derrière.
Là, ils tendent le bâton pour se faire battre.
"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier
Anonyme
5666
4 Posté le 18/09/2017 à 19:41:21
Citation :
Pourtant, tout est écris dans le manuel. Et dans mon manuel Tonelab, il y a même le schéma
Ben oui, mais il faut LIRE.
Ils auraient fait une vidéo sur merdtube, ça aurait marché...
[ Dernière édition du message le 18/09/2017 à 19:41:35 ]
MoohMooh
117
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 12 ans
5 Posté le 18/09/2017 à 23:24:01
Je précise que le système Valvetronix (amplis) et le système Valve Reactor (Tonelab) sont quasiment identiques dans le principe. Voici le fameux schéma du manuel :
@Berzin : moi je fais a minima maintenant
Avant aussi, je passais mon temps a expliquer. Maintenant il suffira de lier le sujet
A propos de la LED,ils ont juste changé la couleur de ambre a bleu maintenant
@gulistan : ils ont fait des vidéos officielles. Mais personne ne parle du système lui-même en profondeur.
Comme le fait qu'il se reconfigure en Classe A ou AB en fonction de l'ampli modélisé.
Ou qu'il simule le circuit de feedback, de presence, de résonance...
Par contre, une vidéo officielle Vox et LUI il en parle correctement (mais pas longtemps) :
Vox a compris très tôt (AC15/AC30 oblige) que la magie du son "tout lampe" n'est PAS dans la section preamp MAIS dans l'interaction power amp/cab.Notamment le feedback, la résonance, la présence...
je rappelle d'ailleurs que les pédales a lampes n'ont jamais explosées les ventes.
Mais que les pédales overdrive les plus connues contiennent des ampliop a transistor (TS9/808...) ou circuits transistors discrets (Fulltone Full Drive 2 Mosfet...), et qu'elles sont faites pour être branchées sur des "tout lampes". Aucune lampe dans ces pédales.
Voila pour le mythe de "le son "tout lampe" se passe dans la ou les première(s) lampe(s) que traverse le signal".
Sinon, il suffirai de mettre (en effet) une lampe en preamp ou dans une pédale, et tout le reste en transistors...mais non
Et il est faux aussi que la faible sensibilité du silicium pose un problème, sinon pourquoi il y aurai des ampliop dans des overdrives qui reçoivent directement le son des micros ?
AUCUNE et je dit bien AUCUNE simu n'est arrivée a simuler un AC15/AC30 aussi bien que le système Valvetronix/Valve Reactor. Tout simplement parce que la magie du AC30 se trouve dans la configuration du power amp, et là Vox ...
Pendant des années, alors que Vox avait déjà fait le premier pas, les autres constructeurs n'incluaient même pas de section power amp dans leurs simus : preamp -> cab direct
Aucun réglage de master (comme le VR Gain du Tonelab) mais seulement un volume de patch en sortie. Point.
Faut pas s'étonner que les premiers POD étaient plus réputés pour leurs sons high gain (section preamp) que leurs sons crunch
Désolé pour le long post
@Berzin : moi je fais a minima maintenant
Avant aussi, je passais mon temps a expliquer. Maintenant il suffira de lier le sujet
A propos de la LED,ils ont juste changé la couleur de ambre a bleu maintenant
@gulistan : ils ont fait des vidéos officielles. Mais personne ne parle du système lui-même en profondeur.
Comme le fait qu'il se reconfigure en Classe A ou AB en fonction de l'ampli modélisé.
Ou qu'il simule le circuit de feedback, de presence, de résonance...
Par contre, une vidéo officielle Vox et LUI il en parle correctement (mais pas longtemps) :
Vox a compris très tôt (AC15/AC30 oblige) que la magie du son "tout lampe" n'est PAS dans la section preamp MAIS dans l'interaction power amp/cab.Notamment le feedback, la résonance, la présence...
je rappelle d'ailleurs que les pédales a lampes n'ont jamais explosées les ventes.
Mais que les pédales overdrive les plus connues contiennent des ampliop a transistor (TS9/808...) ou circuits transistors discrets (Fulltone Full Drive 2 Mosfet...), et qu'elles sont faites pour être branchées sur des "tout lampes". Aucune lampe dans ces pédales.
Voila pour le mythe de "le son "tout lampe" se passe dans la ou les première(s) lampe(s) que traverse le signal".
Sinon, il suffirai de mettre (en effet) une lampe en preamp ou dans une pédale, et tout le reste en transistors...mais non
Et il est faux aussi que la faible sensibilité du silicium pose un problème, sinon pourquoi il y aurai des ampliop dans des overdrives qui reçoivent directement le son des micros ?
AUCUNE et je dit bien AUCUNE simu n'est arrivée a simuler un AC15/AC30 aussi bien que le système Valvetronix/Valve Reactor. Tout simplement parce que la magie du AC30 se trouve dans la configuration du power amp, et là Vox ...
Pendant des années, alors que Vox avait déjà fait le premier pas, les autres constructeurs n'incluaient même pas de section power amp dans leurs simus : preamp -> cab direct
Aucun réglage de master (comme le VR Gain du Tonelab) mais seulement un volume de patch en sortie. Point.
Faut pas s'étonner que les premiers POD étaient plus réputés pour leurs sons high gain (section preamp) que leurs sons crunch
Désolé pour le long post
Strato1963
168
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
6 Posté le 21/09/2017 à 08:23:14
Bonjour MoohMooh,
Voilà, je me suis laissé intriguer par votre sujet parce qu’en plus d’être musicien depuis 40 ans, je suis aussi électronicien depuis presque autant de temps. Par ailleurs, il m’est arrivé de jouer sur des Tonelab, POD Pro et Tech 21 GT1 & 2, et Trademark 30 dans le cadre de représentations où il n’y avait pas assez de place pour un système "normal" d’amplification.
De ces matériels, dont je garde un souvenir très présent, mais pas forcément plaisant, j’ai conservé le Tech 21 Trademark 30 et un POD Pro pour des expérimentations sonores en studio et dans mon atelier de réparation et de recherche pour vérifier les instruments que je modifie à titre privé.
Ma profession dans un labo d’électronique m’a donné l’occasion, à maintes reprises, de m’intéresser aux fonctionnements de tous ces modules sonores (et bien d’autres encore ...). Votre sujet fut, pour moi, l’occasion de sortir de la poussière mes schémas avec la documentation qui allait avec et je vais tenter de vous expliquer vos approximations et les désinformations de la part de KORG au travers son synoptique (celui de la page 10) tentant de démontrer comment fonctionne un ampli à lampes (dits Tubes, aux US, et Valves, en UK).
Dans un premier temps, je vous rappelle que VOX est la propriété de KORG depuis 1992, tous les matériels VOX actuels sont conçus par ce grand nom de la synthèse et fabriqués en Orient, seules les séries Handwired sont assemblées en Angleterre dans les ateliers de la marque Marshall.
Dans un second temps, vous vous trompez sur les caractéristiques de la lampe 12AX7 qui est une double triode (l’équivalent de 2 lampes), chacune d’elle reste indépendante vis-à-vis de l’autre et comporte en interne 2 anodes, 2 grilles, 2 cathodes et 2 filaments. Ce sont des lampes qui trouvent leurs fonctionnalités optimales alimentées entre 200 et 300v pour obtenir leurs coefficients d’amplification de 100. Dans notre cas, la lampe possède une tension anodique située autour de 15v, ceci afin d’écraser les courbes de transfert et récupérer, par un montage en Push-Pull (classe B), une partie des caractéristiques tonales. Après avoir consulté le schéma, j’ai pu constater l’alimentation des filaments sous une tension de 6v consommant 300 mA (la valeur conseillée est de 6,3 v/ 300 mA), la diode LED qui illumine la fenêtre et donne l’impression esthétique de chauffage est alimentée par ce même circuit appelé -6 v HT. Cette bidouille de KORG est nécessaire, car l’éclairement des filaments est vraiment trop faible pour assurer cette fonction « cosmétique ». Autre avantage de cette LED, si un jour elle s’éteignait, cela signifierait un dysfonctionnement du circuit à lampe. A l’origine, la 12AX7 montée dans les systèmes Valvetronix provient de la marque Electro-Harmonix et est d’origine russe !
Enfin pour votre culture personnelle, une lampe a besoin de son filament pour fonctionner, c’est lui qui chauffe les gaz inertes qui provoqueront la réaction électrochimique nécessaire au passage du courant entre les éléments constitutifs de la lampe et d’amplifier le signal électrique qu’on lui présente ! La 12AX7, comme toutes les lampes que vous semblez assimiler à des lampes de préamp, peut devenir une lampe d’amplification très efficace en matière de son, mais peu puissante (2w) et au rendement faible en termes électriques.
Par contre, KORG nous trompe sur les fonctions de ce circuit :
- Il alimente au travers un nombre important d’amplificateurs opérationnels (Ampli-Op) une simulation bien analogique d’un HP Celestion de 30 cm dont le modèle référent n’est pas précisé. Il est constitué d’un circuit RLC dont les caractéristiques sont très loin d’un HP (tension mesurée 50v, impédance DC de 747 Ohm qui évolue peu sur l’étendue de la bande passante), mais participe à la simulation de son comportement grâce à sa boucle de retour via la lampe et le DSP1.
- Il sert aussi à la simulation d’autre fonction comme le passage de la classe A à AB (attention, les deux triodes de la 12AX7 ne sont pas reconfigurées pour fonctionner de cette manière, elles restent en classe B), le taux de contre-réaction, de résonance et engage un filtre passe-haut, le tout en passant par les transistors déphaseurs nécessaires aux deux triodes simulant l’étage Push-Pull de sortie d’un ampli à lampes. Tout cela est géré par le CPU central et le DSP1 dans le but de simuler différentes enceintes, de tailles et aux nombres de HP différents.
- Enfin sur le document que vous avez posté et qui ne représente qu’un synoptique exact, sur le papier, mais totalement faux électroniquement parlant, dans le sens où KORG ne l’applique que de façon détournée et très simplifiée, voire simpliste. Je me rappelle l’avoir consulté bien des fois parce que Korg s’en servait comme page de pub dans les magazines musicaux.
Ce circuit se positionne entre deux doubles convertisseurs stéréo, dotés d’importantes fonctions de traitements des signaux audio, appelés CODEC 1 et 2, eux-mêmes commandés par les DSP1 (préamp, pédales de dynamique, type d’enceintes et d’amplis) et DSP2 (assigné aux effets temporels (chorus, delay, reverb, etc..) et aux modulations (vibes, tremolo, vibrato, phaser, etc..)), seul, le DSP2 possède une mémoire externe de 2 Mo (16 Mbit), récipiendaire des algorithmes de ces effets complexes à traiter. Vous noterez au passage que le CODEC 1 est stéréo en entrée, mais est configuré en mono en sortie pour accueillir le circuit à lampes et que le CODEC 2 est configuré exactement à l’inverse pour rendre les effets stéréo.
Tout ce bazar est commandé par un CPU qui, par ailleurs, se charge de l’interface utilisateur (affichage, encodeurs, poussoirs, etc.), de mémoriser, via une EEPROM, les presets et autres programmes confectionnés, et de faire fonctionner toute la partie audionumérique, y compris le MIDI et le VOXBus.
Donc la lampe n’est pas dans le préamp, mais travaille conjointement avec lui pour se pré-configurer l’aidant ainsi à simuler les différents types d’enceintes et le bon nombre de HP, grâce à sa structure proche d’un étage de sortie d’un ampli de classe B. Si elle participe au son du Tonelab, elle se trouve enserrée entre les couples CODEC 1 & DSP 1 et CODEC 2 & DSP 2, qui eux font l’essentiel du travail. Par ailleurs, il faut bien comprendre qu’à chaque fois que votre signal audio pénètre ou sort des CODEC, il subit autant de conversions analogique / digitale (CAD) et digitale / analogique (CDA) que permet la fréquence de 48 kHz (découpé 48000 fois par seconde), puis redécoupé à 64 fois cette fréquence pour permettre le travaille des DSP sur les CODEC, la fréquence du CPU étant de 8 MHz pour que l’utilisateur n’entende pas les artéfacts numériques dus à toutes ces conversions.
Par ailleurs, rien que pour insérer le circuit à lampe, il faut la bagatelle de 8 Ampli-Ops, 8 autres pour augmenter le signal d’entrée au niveau « informatique » avant d’attaquer le CODEC 1 et, tout autant, pour rétablir les sorties au niveau ligne (-10 db).
Cette analyse technique ne vise pas à dévaloriser ce fameux système, mais vous aidera à comprendre que le gros du travail sur le son est réalisé par les CODEC/DSP et que le circuit de simulation à lampe n’est que la cerise sur un gros gâteau. Vous noterez aussi que cette lampe peut se trouver sous les doux noms de 12AX7, ECC83, 7025 & ECC803 pour les plus communs, ce qui peut être utile en cas de panne.
————
J’allais publier mon avis sur votre sujet lorsque j’ai pris connaissance de votre second post, et là, je ne peux pas vous permettre d’affirmer que seul le couplage de l’étage de sortie / HP est responsable de votre conception du «Vrai Son Lampe ». Cette affirmation délirante prouve que vous n’avez pas étudié votre sujet.
Concernant les amplis hybrides, sans parler des simulations, il y eut, dès 1967, des tentatives de commercialisation (parmi les plus connus), de VOX ACxx, de Fender, puis plus tard, en 1972, de Peavey (Classic, Deuce et Session) et, en 1976, de toute la gamme MusicMan, dont les préamps étaient à transistors et/ou circuits intégrés avec un étage de sortie entièrement à lampes. Ce fut un des plus gros flops commerciaux, gommé rapidement par VOX et Fender qui s’empressèrent de rétablir la gamme tout lampe, Peavey réussit mieux son coup, car les sons clairs étaient très convenables et MusicMan connu un succès bien plus important, car Leo Fender, propriétaire et concepteur de la marque, introduisit la technologie MosFet dans ses préamps, ces transistors et circuit intégrés étant réputés pour avoir un comportement et une réponse très proche des lampes. Comme vous pouvez le lire, il y eut plein de coups d’essai pour associer des préamplis à transistors (terme générique) avec des étages de sorties complets à lampes. Et ce fut la douche froide ! Ce qui tend à prouver l’importance du préamp à lampe dans le son d’un ampli utilisant cette technologie qui a presque 100 ans, aujourd’hui !
A mon sens, puisque vous évoquez le VOX AC30 comme référence, je pense que vous n’avez jamais branché votre instrument dans un véritable VOX d’avant 1967 et que votre oreille n’a été éduquée que sur des modèles récents, estampillés et ayant le look d’un VOX AC30, mais dont la partie électronique n’a plus aucun rapport avec son illustre modèle.
Tout cela est bien regrettable, car cet ampli fut conçu pour le son clair et n’a jamais comporté ni de réglage de « presence », ni de « Master Volume » et encore moins de boucle d’effets (comme le série CCx). En 1959, c’est sous l’impulsion des guitaristes des Shadows, Hank Marvin et Bruce Welch, qui trouvaient le volume de leurs AC15 ou de leurs Selmer Truevoice Stadium trop faibles pour contrer les cris des audiences, demandèrent à Dick Denney et Tom Jennings de leur concevoir un ampli plus puissant. A cette époque, ils accompagnaient Cliff Richard, qui lui aussi avait beaucoup de mal à se faire entendre à travers les sonorisations de 100w mono, pour les plus puissantes.
Les deux ingénieurs de VOX JMI (pour Jennings Musical Instruments) se mirent au travail et donnèrent à Cliff Richard et ses Shadows une sonorisation plus puissante et trois VOX AC15 Twin, puis rapidement, trois VOX AC30. Ces amplis particuliers reprenaient le préamp de l’AC15, mais doublèrent l’étage de sortie en ajoutant deux lampes EL84 aux deux existantes, adaptèrent le transformateur de sortie pour compenser l’excès de courant induit pour alimenter deux HP Goodman Audiom 60 de 12 ‘’ (ancêtre du Celestion Grey, puis Blue Alnico). La finition de ces six amplis était faite de tweed clair, verni et avaient un look de type TV front. La section puissance de ces prototypes n’a pas bougé depuis lors jusqu’à l’acquisition de la marque par Korg qui la simplifia à l’extrême par souci d’économie.
Cela étant, la section d’amplification du VOX AC30 n’a jamais été de classe A, mais de classe AB sans contre-réaction. Le fait que l’on associe la classe A au VOX AC30 tient d’une légende urbaine, bien entretenue par le constructeur, et colportée par des gogos qui n’ont pas les connaissances électroniques nécessaires pour analyser un simple schéma. Par ailleurs, le schéma que KORG/VOX montre sur cette fameuse page 10 est le synoptique d’un ampli de classe B (ou AB) les détails ne permettent pas de faire la différence. Les seuls amplis de classe A bien connus sont les VOX AC4, Fender Champ et VibroChamp.
Fin 1959, le VOX AC30 fut mis sur le marché sous sa robe noir bien connue et sous la dénomination AC30/4. 4 pour 4 entrées (2 normale, 2 Vibrato / Tremolo). Vous noterez que le canal normal avait pour lampe d’entrée une EF86, pentode au gain important et brillant, mais qui avait la particularité d’être très microphonique, quant au canal tremolo (pour simplifier) le signal entrait directement dans le système de tremolo à 3 lampes ECC83 (ou 12AX7). Ceci dit, on voit que l’on ne peut pas régler la profondeur du tremolo (seulement sa vitesse) et qu’il y a un réglage de brillance, uniquement dédié à ce canal, dans le but de récupérer les aigus perdus dans l’oscillateur. Quant au potentiomètre Bass, il agit sur les 2 canaux et fonctionne comme le traditionnel « CUT », dénomination que prendra cette fonction, un peu plus tard.
A l’introduction de l’AC30/6, la pentode EF86 laissa sa place à une ECC83 dont chacune de ses triodes pris en charge les entrée « normal » et « bright ». Le reste de l’ampli n’évolua pas. Cependant, le son de notre AC30/6 perdit de sa consistance et devint si terne que Hank Marvin s’inquiéta d’une éventuelle mal façon dans son ampli. La solution fut trouvée rapidement par Dick Denney qui conclut que le remplacement de l’EF86 par une ECC83 altérait significativement le son de son bébé et se mis au travail pour trouver un palliatif ! C’est ainsi que naquit le module TOP BOOST qui fut ajouté, fin 61 début 62, aux amplis de série. Mais, ce module fut proposé aussi comme un boîtier séparé ( à câbler selon une notice bien renseignée) qui fut distribué à tous les réparateurs agrées par VOX JMI. Ce boîtier contenait une lampe ECC83 avec son électronique connexe, deux potentiomètres Bass & Treble et se fixait derrière l’ampli.
L’AC30, depuis sa conception, reçut plusieurs variations dont une « Bass » destinée à l’amplification de la Basse et une variante « Treble » dont l’utilité fut longtemps mal connue. Cette dernière servait, en fait, de retour aux chanteurs des groupes qui avaient du mal à s’entendre ! Ces variantes sont notées sur le châssis par un coup de tampon encreur.
Pour finir, une fois le TOP BOOST intégré de série, l’AC30 ne changea plus jusqu’à l’éviction de Tom Jennings et Dick Denney, en 1967, par un actionnaire majoritaire qui introduit un AC30 au préamp transistorisé, puis un AC30 entièrement transistorisé avant d’enterrer temporairement la marque qui fut achetée par Rose-Morris ! Après, ce fut une lente descente aux enfers …..
Donc pour en revenir aux simulations, il faut faire attention de quoi on parle ! Quel que soit l’ampli à lampes simulé, il faut prendre en compte tous les composants et étages d’amplification que traverse le signal, même l’alimentation joue un rôle important. Changez la GZ34 (lampe à double diode) par une EZ81 dans l’alimentation d’un AC30, le caractère et la puissance de l’ampli vont être modifiés de façon drastique ! Gardez en tête qu’un ampli lorsqu’il commence à saturer, ce sera par le préamp puis à puissance maximale par le préamp et l’étage de sortie !
Vous vous moquez des petites pédales, c’est vrai qu’aujourd’hui plus personne ne sait jouer sur un ampli, quelque soit son type, sans des pédalboards suréquipés. C’est un effet de mode, tout comme les guitares « Relic » censées reproduire le toucher d’une bonne vieille pelle des ’50 s & des ’60 s. Tout cela disparaîtra à la longue….
Mais, les pédales ramenées, dans le contexte historique de l’évolution de la musique électrique, avaient une tout autre utilité ! Durant les ’60 s, jusqu’à la fin des ’70 s, presque aucun ampli n’avait de Master Volume et pour obtenir des effets de distorsion, il fallait pousser son ampli presque au maximum de son gain d’entrée ou volume du préamp, ce qui amenait un Marshall ou un VOX à un volume sonore presque insupportable, dépassant souvent le seuil de la douleur avec une pression acoustique de 140 db à 1 m des HP pour un stack Marshall de 200w. Et puis, il y avait des effets qu’aucun ampli ne pouvait offrir comme la Fuzz, le Phaser, l’Echo, l’UniVibe (simulant grossièrement une cabine Leslie).
Curieusement, c’est la Fuzz qui apparut la première en 1962 ou 1963 sous le nom de Gibson Maestro, puis la pédale de volume DeArmond complètement passive, suivie de la Wha en 1967/68, puis UniVibe et l’Octaver. Ensuite, ce fut le tour de la Big Muff et du phaser à l’orée des ’70 s. Il fallut attendre 1976 pour voir apparaître les premiers overdrives et distorsions en tout genre juste pour saturer l’étage d’entrée des amplis, car même les nouveaux modèles à transistors n’avaient pas de Master. Et pour pouvoir faire la tournée des lieux où l’on pouvait jouer, il fallait le faire à volume raisonnable ! Voilà la raison d’être des pédales qui ne peuvent, en aucun cas, remplacer le préamp d’un ampli qu’elle que soit sa technologie.
En conclusion, je pense que c’est vous qui répandez des contre-informations, vous n’avez aucun argument technique à présenter, si ce n’est cette fameuse page 10 et des déductions hâtives sans fondement. Vous manquez de culture technico-musicale et vous vous enfermez dans des certitudes fausses et inappropriées. Sachez que les composants majoritairement numériques (couple CODEC/DSP) utilisés pour le fonctionnement de votre Tonelab (et aussi du POD, entre autres) se retrouvent aussi dans les autoradios, les téléviseurs et tout ce qui nécessite un traitement de signal audio par algorithmes et que les Ampli-Ops contenus dans les pédales que vous critiquez pullulent dans votre matériel. Pour finir, il existe de nombreuses pédales à lampes dont la célèbre Tube Driver de B.K.Butler, mais elles sont lourdes et encombrantes à cause des transformateurs nécessaires à la fourniture des divers niveaux de tension. Bien qu’elles soient vendues par milliers depuis plus de 30 ans, il est heureux que les ventes n’explosent pas, car elles sont entièrement fabriquées à la main, alors la qualité s’en ressentirait ! Personnellement, j’en possède trois !
Vous devriez écoutez les modélisations des différents VOX AC30 du Kemper, ayant possédé moi-même quatre AC30 dont un TOP BOOST de 1962 absolument fabuleux, j’ai été bluffé par la qualité des restitutions qu’elles furent en sons clair, crunch ou saturé. Là, on peut parler d’un coup de génie !
Veuillez pardonner mon post un peu long, mais toutes ces explications techniques et ces références historiques stimulent ma plume (enfin, mes doigts sur mon clavier !).
Bien musicalement,
Strato1963
Voilà, je me suis laissé intriguer par votre sujet parce qu’en plus d’être musicien depuis 40 ans, je suis aussi électronicien depuis presque autant de temps. Par ailleurs, il m’est arrivé de jouer sur des Tonelab, POD Pro et Tech 21 GT1 & 2, et Trademark 30 dans le cadre de représentations où il n’y avait pas assez de place pour un système "normal" d’amplification.
De ces matériels, dont je garde un souvenir très présent, mais pas forcément plaisant, j’ai conservé le Tech 21 Trademark 30 et un POD Pro pour des expérimentations sonores en studio et dans mon atelier de réparation et de recherche pour vérifier les instruments que je modifie à titre privé.
Ma profession dans un labo d’électronique m’a donné l’occasion, à maintes reprises, de m’intéresser aux fonctionnements de tous ces modules sonores (et bien d’autres encore ...). Votre sujet fut, pour moi, l’occasion de sortir de la poussière mes schémas avec la documentation qui allait avec et je vais tenter de vous expliquer vos approximations et les désinformations de la part de KORG au travers son synoptique (celui de la page 10) tentant de démontrer comment fonctionne un ampli à lampes (dits Tubes, aux US, et Valves, en UK).
Dans un premier temps, je vous rappelle que VOX est la propriété de KORG depuis 1992, tous les matériels VOX actuels sont conçus par ce grand nom de la synthèse et fabriqués en Orient, seules les séries Handwired sont assemblées en Angleterre dans les ateliers de la marque Marshall.
Dans un second temps, vous vous trompez sur les caractéristiques de la lampe 12AX7 qui est une double triode (l’équivalent de 2 lampes), chacune d’elle reste indépendante vis-à-vis de l’autre et comporte en interne 2 anodes, 2 grilles, 2 cathodes et 2 filaments. Ce sont des lampes qui trouvent leurs fonctionnalités optimales alimentées entre 200 et 300v pour obtenir leurs coefficients d’amplification de 100. Dans notre cas, la lampe possède une tension anodique située autour de 15v, ceci afin d’écraser les courbes de transfert et récupérer, par un montage en Push-Pull (classe B), une partie des caractéristiques tonales. Après avoir consulté le schéma, j’ai pu constater l’alimentation des filaments sous une tension de 6v consommant 300 mA (la valeur conseillée est de 6,3 v/ 300 mA), la diode LED qui illumine la fenêtre et donne l’impression esthétique de chauffage est alimentée par ce même circuit appelé -6 v HT. Cette bidouille de KORG est nécessaire, car l’éclairement des filaments est vraiment trop faible pour assurer cette fonction « cosmétique ». Autre avantage de cette LED, si un jour elle s’éteignait, cela signifierait un dysfonctionnement du circuit à lampe. A l’origine, la 12AX7 montée dans les systèmes Valvetronix provient de la marque Electro-Harmonix et est d’origine russe !
Enfin pour votre culture personnelle, une lampe a besoin de son filament pour fonctionner, c’est lui qui chauffe les gaz inertes qui provoqueront la réaction électrochimique nécessaire au passage du courant entre les éléments constitutifs de la lampe et d’amplifier le signal électrique qu’on lui présente ! La 12AX7, comme toutes les lampes que vous semblez assimiler à des lampes de préamp, peut devenir une lampe d’amplification très efficace en matière de son, mais peu puissante (2w) et au rendement faible en termes électriques.
Par contre, KORG nous trompe sur les fonctions de ce circuit :
- Il alimente au travers un nombre important d’amplificateurs opérationnels (Ampli-Op) une simulation bien analogique d’un HP Celestion de 30 cm dont le modèle référent n’est pas précisé. Il est constitué d’un circuit RLC dont les caractéristiques sont très loin d’un HP (tension mesurée 50v, impédance DC de 747 Ohm qui évolue peu sur l’étendue de la bande passante), mais participe à la simulation de son comportement grâce à sa boucle de retour via la lampe et le DSP1.
- Il sert aussi à la simulation d’autre fonction comme le passage de la classe A à AB (attention, les deux triodes de la 12AX7 ne sont pas reconfigurées pour fonctionner de cette manière, elles restent en classe B), le taux de contre-réaction, de résonance et engage un filtre passe-haut, le tout en passant par les transistors déphaseurs nécessaires aux deux triodes simulant l’étage Push-Pull de sortie d’un ampli à lampes. Tout cela est géré par le CPU central et le DSP1 dans le but de simuler différentes enceintes, de tailles et aux nombres de HP différents.
- Enfin sur le document que vous avez posté et qui ne représente qu’un synoptique exact, sur le papier, mais totalement faux électroniquement parlant, dans le sens où KORG ne l’applique que de façon détournée et très simplifiée, voire simpliste. Je me rappelle l’avoir consulté bien des fois parce que Korg s’en servait comme page de pub dans les magazines musicaux.
Ce circuit se positionne entre deux doubles convertisseurs stéréo, dotés d’importantes fonctions de traitements des signaux audio, appelés CODEC 1 et 2, eux-mêmes commandés par les DSP1 (préamp, pédales de dynamique, type d’enceintes et d’amplis) et DSP2 (assigné aux effets temporels (chorus, delay, reverb, etc..) et aux modulations (vibes, tremolo, vibrato, phaser, etc..)), seul, le DSP2 possède une mémoire externe de 2 Mo (16 Mbit), récipiendaire des algorithmes de ces effets complexes à traiter. Vous noterez au passage que le CODEC 1 est stéréo en entrée, mais est configuré en mono en sortie pour accueillir le circuit à lampes et que le CODEC 2 est configuré exactement à l’inverse pour rendre les effets stéréo.
Tout ce bazar est commandé par un CPU qui, par ailleurs, se charge de l’interface utilisateur (affichage, encodeurs, poussoirs, etc.), de mémoriser, via une EEPROM, les presets et autres programmes confectionnés, et de faire fonctionner toute la partie audionumérique, y compris le MIDI et le VOXBus.
Donc la lampe n’est pas dans le préamp, mais travaille conjointement avec lui pour se pré-configurer l’aidant ainsi à simuler les différents types d’enceintes et le bon nombre de HP, grâce à sa structure proche d’un étage de sortie d’un ampli de classe B. Si elle participe au son du Tonelab, elle se trouve enserrée entre les couples CODEC 1 & DSP 1 et CODEC 2 & DSP 2, qui eux font l’essentiel du travail. Par ailleurs, il faut bien comprendre qu’à chaque fois que votre signal audio pénètre ou sort des CODEC, il subit autant de conversions analogique / digitale (CAD) et digitale / analogique (CDA) que permet la fréquence de 48 kHz (découpé 48000 fois par seconde), puis redécoupé à 64 fois cette fréquence pour permettre le travaille des DSP sur les CODEC, la fréquence du CPU étant de 8 MHz pour que l’utilisateur n’entende pas les artéfacts numériques dus à toutes ces conversions.
Par ailleurs, rien que pour insérer le circuit à lampe, il faut la bagatelle de 8 Ampli-Ops, 8 autres pour augmenter le signal d’entrée au niveau « informatique » avant d’attaquer le CODEC 1 et, tout autant, pour rétablir les sorties au niveau ligne (-10 db).
Cette analyse technique ne vise pas à dévaloriser ce fameux système, mais vous aidera à comprendre que le gros du travail sur le son est réalisé par les CODEC/DSP et que le circuit de simulation à lampe n’est que la cerise sur un gros gâteau. Vous noterez aussi que cette lampe peut se trouver sous les doux noms de 12AX7, ECC83, 7025 & ECC803 pour les plus communs, ce qui peut être utile en cas de panne.
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J’allais publier mon avis sur votre sujet lorsque j’ai pris connaissance de votre second post, et là, je ne peux pas vous permettre d’affirmer que seul le couplage de l’étage de sortie / HP est responsable de votre conception du «Vrai Son Lampe ». Cette affirmation délirante prouve que vous n’avez pas étudié votre sujet.
Concernant les amplis hybrides, sans parler des simulations, il y eut, dès 1967, des tentatives de commercialisation (parmi les plus connus), de VOX ACxx, de Fender, puis plus tard, en 1972, de Peavey (Classic, Deuce et Session) et, en 1976, de toute la gamme MusicMan, dont les préamps étaient à transistors et/ou circuits intégrés avec un étage de sortie entièrement à lampes. Ce fut un des plus gros flops commerciaux, gommé rapidement par VOX et Fender qui s’empressèrent de rétablir la gamme tout lampe, Peavey réussit mieux son coup, car les sons clairs étaient très convenables et MusicMan connu un succès bien plus important, car Leo Fender, propriétaire et concepteur de la marque, introduisit la technologie MosFet dans ses préamps, ces transistors et circuit intégrés étant réputés pour avoir un comportement et une réponse très proche des lampes. Comme vous pouvez le lire, il y eut plein de coups d’essai pour associer des préamplis à transistors (terme générique) avec des étages de sorties complets à lampes. Et ce fut la douche froide ! Ce qui tend à prouver l’importance du préamp à lampe dans le son d’un ampli utilisant cette technologie qui a presque 100 ans, aujourd’hui !
A mon sens, puisque vous évoquez le VOX AC30 comme référence, je pense que vous n’avez jamais branché votre instrument dans un véritable VOX d’avant 1967 et que votre oreille n’a été éduquée que sur des modèles récents, estampillés et ayant le look d’un VOX AC30, mais dont la partie électronique n’a plus aucun rapport avec son illustre modèle.
Tout cela est bien regrettable, car cet ampli fut conçu pour le son clair et n’a jamais comporté ni de réglage de « presence », ni de « Master Volume » et encore moins de boucle d’effets (comme le série CCx). En 1959, c’est sous l’impulsion des guitaristes des Shadows, Hank Marvin et Bruce Welch, qui trouvaient le volume de leurs AC15 ou de leurs Selmer Truevoice Stadium trop faibles pour contrer les cris des audiences, demandèrent à Dick Denney et Tom Jennings de leur concevoir un ampli plus puissant. A cette époque, ils accompagnaient Cliff Richard, qui lui aussi avait beaucoup de mal à se faire entendre à travers les sonorisations de 100w mono, pour les plus puissantes.
Les deux ingénieurs de VOX JMI (pour Jennings Musical Instruments) se mirent au travail et donnèrent à Cliff Richard et ses Shadows une sonorisation plus puissante et trois VOX AC15 Twin, puis rapidement, trois VOX AC30. Ces amplis particuliers reprenaient le préamp de l’AC15, mais doublèrent l’étage de sortie en ajoutant deux lampes EL84 aux deux existantes, adaptèrent le transformateur de sortie pour compenser l’excès de courant induit pour alimenter deux HP Goodman Audiom 60 de 12 ‘’ (ancêtre du Celestion Grey, puis Blue Alnico). La finition de ces six amplis était faite de tweed clair, verni et avaient un look de type TV front. La section puissance de ces prototypes n’a pas bougé depuis lors jusqu’à l’acquisition de la marque par Korg qui la simplifia à l’extrême par souci d’économie.
Cela étant, la section d’amplification du VOX AC30 n’a jamais été de classe A, mais de classe AB sans contre-réaction. Le fait que l’on associe la classe A au VOX AC30 tient d’une légende urbaine, bien entretenue par le constructeur, et colportée par des gogos qui n’ont pas les connaissances électroniques nécessaires pour analyser un simple schéma. Par ailleurs, le schéma que KORG/VOX montre sur cette fameuse page 10 est le synoptique d’un ampli de classe B (ou AB) les détails ne permettent pas de faire la différence. Les seuls amplis de classe A bien connus sont les VOX AC4, Fender Champ et VibroChamp.
Fin 1959, le VOX AC30 fut mis sur le marché sous sa robe noir bien connue et sous la dénomination AC30/4. 4 pour 4 entrées (2 normale, 2 Vibrato / Tremolo). Vous noterez que le canal normal avait pour lampe d’entrée une EF86, pentode au gain important et brillant, mais qui avait la particularité d’être très microphonique, quant au canal tremolo (pour simplifier) le signal entrait directement dans le système de tremolo à 3 lampes ECC83 (ou 12AX7). Ceci dit, on voit que l’on ne peut pas régler la profondeur du tremolo (seulement sa vitesse) et qu’il y a un réglage de brillance, uniquement dédié à ce canal, dans le but de récupérer les aigus perdus dans l’oscillateur. Quant au potentiomètre Bass, il agit sur les 2 canaux et fonctionne comme le traditionnel « CUT », dénomination que prendra cette fonction, un peu plus tard.
A l’introduction de l’AC30/6, la pentode EF86 laissa sa place à une ECC83 dont chacune de ses triodes pris en charge les entrée « normal » et « bright ». Le reste de l’ampli n’évolua pas. Cependant, le son de notre AC30/6 perdit de sa consistance et devint si terne que Hank Marvin s’inquiéta d’une éventuelle mal façon dans son ampli. La solution fut trouvée rapidement par Dick Denney qui conclut que le remplacement de l’EF86 par une ECC83 altérait significativement le son de son bébé et se mis au travail pour trouver un palliatif ! C’est ainsi que naquit le module TOP BOOST qui fut ajouté, fin 61 début 62, aux amplis de série. Mais, ce module fut proposé aussi comme un boîtier séparé ( à câbler selon une notice bien renseignée) qui fut distribué à tous les réparateurs agrées par VOX JMI. Ce boîtier contenait une lampe ECC83 avec son électronique connexe, deux potentiomètres Bass & Treble et se fixait derrière l’ampli.
L’AC30, depuis sa conception, reçut plusieurs variations dont une « Bass » destinée à l’amplification de la Basse et une variante « Treble » dont l’utilité fut longtemps mal connue. Cette dernière servait, en fait, de retour aux chanteurs des groupes qui avaient du mal à s’entendre ! Ces variantes sont notées sur le châssis par un coup de tampon encreur.
Pour finir, une fois le TOP BOOST intégré de série, l’AC30 ne changea plus jusqu’à l’éviction de Tom Jennings et Dick Denney, en 1967, par un actionnaire majoritaire qui introduit un AC30 au préamp transistorisé, puis un AC30 entièrement transistorisé avant d’enterrer temporairement la marque qui fut achetée par Rose-Morris ! Après, ce fut une lente descente aux enfers …..
Donc pour en revenir aux simulations, il faut faire attention de quoi on parle ! Quel que soit l’ampli à lampes simulé, il faut prendre en compte tous les composants et étages d’amplification que traverse le signal, même l’alimentation joue un rôle important. Changez la GZ34 (lampe à double diode) par une EZ81 dans l’alimentation d’un AC30, le caractère et la puissance de l’ampli vont être modifiés de façon drastique ! Gardez en tête qu’un ampli lorsqu’il commence à saturer, ce sera par le préamp puis à puissance maximale par le préamp et l’étage de sortie !
Vous vous moquez des petites pédales, c’est vrai qu’aujourd’hui plus personne ne sait jouer sur un ampli, quelque soit son type, sans des pédalboards suréquipés. C’est un effet de mode, tout comme les guitares « Relic » censées reproduire le toucher d’une bonne vieille pelle des ’50 s & des ’60 s. Tout cela disparaîtra à la longue….
Mais, les pédales ramenées, dans le contexte historique de l’évolution de la musique électrique, avaient une tout autre utilité ! Durant les ’60 s, jusqu’à la fin des ’70 s, presque aucun ampli n’avait de Master Volume et pour obtenir des effets de distorsion, il fallait pousser son ampli presque au maximum de son gain d’entrée ou volume du préamp, ce qui amenait un Marshall ou un VOX à un volume sonore presque insupportable, dépassant souvent le seuil de la douleur avec une pression acoustique de 140 db à 1 m des HP pour un stack Marshall de 200w. Et puis, il y avait des effets qu’aucun ampli ne pouvait offrir comme la Fuzz, le Phaser, l’Echo, l’UniVibe (simulant grossièrement une cabine Leslie).
Curieusement, c’est la Fuzz qui apparut la première en 1962 ou 1963 sous le nom de Gibson Maestro, puis la pédale de volume DeArmond complètement passive, suivie de la Wha en 1967/68, puis UniVibe et l’Octaver. Ensuite, ce fut le tour de la Big Muff et du phaser à l’orée des ’70 s. Il fallut attendre 1976 pour voir apparaître les premiers overdrives et distorsions en tout genre juste pour saturer l’étage d’entrée des amplis, car même les nouveaux modèles à transistors n’avaient pas de Master. Et pour pouvoir faire la tournée des lieux où l’on pouvait jouer, il fallait le faire à volume raisonnable ! Voilà la raison d’être des pédales qui ne peuvent, en aucun cas, remplacer le préamp d’un ampli qu’elle que soit sa technologie.
En conclusion, je pense que c’est vous qui répandez des contre-informations, vous n’avez aucun argument technique à présenter, si ce n’est cette fameuse page 10 et des déductions hâtives sans fondement. Vous manquez de culture technico-musicale et vous vous enfermez dans des certitudes fausses et inappropriées. Sachez que les composants majoritairement numériques (couple CODEC/DSP) utilisés pour le fonctionnement de votre Tonelab (et aussi du POD, entre autres) se retrouvent aussi dans les autoradios, les téléviseurs et tout ce qui nécessite un traitement de signal audio par algorithmes et que les Ampli-Ops contenus dans les pédales que vous critiquez pullulent dans votre matériel. Pour finir, il existe de nombreuses pédales à lampes dont la célèbre Tube Driver de B.K.Butler, mais elles sont lourdes et encombrantes à cause des transformateurs nécessaires à la fourniture des divers niveaux de tension. Bien qu’elles soient vendues par milliers depuis plus de 30 ans, il est heureux que les ventes n’explosent pas, car elles sont entièrement fabriquées à la main, alors la qualité s’en ressentirait ! Personnellement, j’en possède trois !
Vous devriez écoutez les modélisations des différents VOX AC30 du Kemper, ayant possédé moi-même quatre AC30 dont un TOP BOOST de 1962 absolument fabuleux, j’ai été bluffé par la qualité des restitutions qu’elles furent en sons clair, crunch ou saturé. Là, on peut parler d’un coup de génie !
Veuillez pardonner mon post un peu long, mais toutes ces explications techniques et ces références historiques stimulent ma plume (enfin, mes doigts sur mon clavier !).
Bien musicalement,
Strato1963
danyx
1152
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
7 Posté le 21/09/2017 à 08:59:21
Strato1963, désolé mais je crois que tu n'y connais rien...
Nan j'déconne, c'est impressionnant!!!!
Tu parles des modélisations d'AC30 du Kemper que tu trouves assez fidèles, tu aurais la ref de ces rigs???
Nan j'déconne, c'est impressionnant!!!!
Tu parles des modélisations d'AC30 du Kemper que tu trouves assez fidèles, tu aurais la ref de ces rigs???
TAMPCO Pedals
3555
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 9 ans
8 Posté le 21/09/2017 à 13:25:29
Merci Strato pour toutes ces informations !
Ancienement appelé The Koala
Strato1963
168
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
9 Posté le 21/09/2017 à 18:09:59
Bonsoir à tous,
Je vous remercie pour vos commentaires, mon but étant de vulgariser des concepts déjà anciens (simulations algorithmiques), mais toujours appliqués à des gammes de matériels encore en vente, aujourd'hui, sans de réelles avancées en termes sonores. KORG/VOX sait y faire en matière de recyclage et n'hésite pas à le vendre fort cher au travers de packages changeant perpétuellement.
Loin de moi l'idée de critiquer les goûts en la matière de mes confrères guitaristes, mais ils doivent savoir à quoi ils sont confrontés en comparant la chose à de réelles références, tout en évitant de colporter des approximations et erreurs techniques. Cela étant, les amplis Valvetronix sont d'excellentes plateformes pour les débutants et peuvent rendre bien des services en studio.
@ Danyx : Les empreintes sonores constituant les rigs que j'ai pu écouter sur le Kemper sont le résultat du travail d'un ami (de presque 40 ans), grand collectionneur d'amplis et qui a décidé de faire lui-même, dans son studio, les différentes prises de son nécessaires. C'est aussi lui qui m'a racheté mes deux derniers VOX AC30, un TOP BOOST (boîtier TB ajouté) de 1962 (11 lampes en comptant celle du boitier TB) et un de 1979 qui possédait une Reverb et une alimentation à diodes au silicium (exit la GZ34, mais 12 lampes, quand même !). Il m'a parlé d'une communauté très active autour du Kemper et je suis sûr, connaissant bien la gentillesse et la générosité du bonhomme, qu'il partagera ses rigs lorsqu'il sera satisfait. Mais, ce que j'ai entendu aux travers ses gros monitors Genelec m'a laissé pantois ! Voilà ! Lorsque je le verrais, je ne manquerais pas de lui en parler.
Bien musicalement,
Strato1963
Je vous remercie pour vos commentaires, mon but étant de vulgariser des concepts déjà anciens (simulations algorithmiques), mais toujours appliqués à des gammes de matériels encore en vente, aujourd'hui, sans de réelles avancées en termes sonores. KORG/VOX sait y faire en matière de recyclage et n'hésite pas à le vendre fort cher au travers de packages changeant perpétuellement.
Loin de moi l'idée de critiquer les goûts en la matière de mes confrères guitaristes, mais ils doivent savoir à quoi ils sont confrontés en comparant la chose à de réelles références, tout en évitant de colporter des approximations et erreurs techniques. Cela étant, les amplis Valvetronix sont d'excellentes plateformes pour les débutants et peuvent rendre bien des services en studio.
@ Danyx : Les empreintes sonores constituant les rigs que j'ai pu écouter sur le Kemper sont le résultat du travail d'un ami (de presque 40 ans), grand collectionneur d'amplis et qui a décidé de faire lui-même, dans son studio, les différentes prises de son nécessaires. C'est aussi lui qui m'a racheté mes deux derniers VOX AC30, un TOP BOOST (boîtier TB ajouté) de 1962 (11 lampes en comptant celle du boitier TB) et un de 1979 qui possédait une Reverb et une alimentation à diodes au silicium (exit la GZ34, mais 12 lampes, quand même !). Il m'a parlé d'une communauté très active autour du Kemper et je suis sûr, connaissant bien la gentillesse et la générosité du bonhomme, qu'il partagera ses rigs lorsqu'il sera satisfait. Mais, ce que j'ai entendu aux travers ses gros monitors Genelec m'a laissé pantois ! Voilà ! Lorsque je le verrais, je ne manquerais pas de lui en parler.
Bien musicalement,
Strato1963
[ Dernière édition du message le 21/09/2017 à 18:13:12 ]
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