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Editorial du 5 mars 2011 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 5 mars 2011 : commentaires

"La mer  […] a des reflets d'argent"

Tirée d'une des plus célèbres chansons françaises, cette phrase prendrait presque, dix ans après la mort de Charles Trenet, des allures de prophétie. C'est que ça bataille dur au pied de l'urne funéraire, entre Georges El-Assidi, ancien secrétaire personnel et unique héritier du chanteur, et Michel Paradis, un Québécois de 61 ans qui affirme être le fils de ce dernier. Ca bataille dur pour quoi ? Pour les reflets d'argent justement, soit quelques propriétés immobilières et l'ensemble des droits sur les chansons de Trenet. Une fortune, quoi…

Facétieuse, la justice a repoussé son audience au 21 juin prochain. On saura donc bientôt si, à la faveur des tests ADN pratiqués sur la demi-sœur du chanteur, l'affaire Trenet parvient à atteindre les mêmes sommets de macabre et de grotesque que l'affaire Yves Montand, il y a de cela quelques années (encore que Charles ait eu la sagesse de se faire incinérer, lui)…

Reste un truc qui me gêne. Je dois être vraiment idiot, inculte ou quelque chose du genre, mais je n'arrive pas à comprendre : alors qu'on est censé* avoir eu un débat sur la propriété intellectuelle pour mettre au point HADOPI, comment se fait-il que personne n'ait remis en cause cette aberrante possibilité de pouvoir léguer ou céder ladite propriété ? Je veux dire : lorsque j'achète un disque de Prince, de Juliette ou de Matthieu Chedid, je comprends le principe des royalties. Quelqu'un a écrit une musique, quelqu'un a écrit des paroles et une partie du fruit de la vente leur revient parce qu'on estime que c'est là leur travail et qu'ils doivent être rémunérés pour cela.

Là où j'ai plus de mal à comprendre, c'est avec Michael Jackson, Barbara ou encore Jimi Hendrix qui sont tout ce qu'il y a de plus morts. Au nom de quoi donnerais-je de l'argent à leurs héritiers ? Pour récompenser les uns d'avoir été de bons avocats, ou pour féliciter les autres d'avoir été déposés par la cigogne dans les testicules ou les ovaires d'un artiste ou de l'un de ses proches ? Quelle légitimité morale ont-ils de vivre d'une oeuvre qui n'émane pas de leur propre intellect ?

Je le dis sans malice, et je veux bien croire qu'il y a une raison évidente à cette disposition de la loi. Mais j'ai beau examiner le problème sous tous les angles, je ne vois aucun bon sens là-dedans, ni rien qui donnerait à qui que ce soit mauvaise conscience en téléchargeant illégalement la musique d'un artiste mort. Et, ce faisant, je m'étonne que le soi-disant débat HADOPI se soit plutôt concentré sur les modalités d'une punition que sur la vraie question que pose le téléchargement illégal : la façon dont nous percevons et gérons la propriété intellectuelle est-elle pertinente ?

Evidemment, si l'oeuvre des artistes tombaient dans le domaine public sitôt ces derniers décédés, ce qui serait une aubaine pour la démocratisation de la culture serait une catastrophe pour le maintien de l'Ancien Régime : au lieu de recompiler Joe Dassin, Claude François ou Dalida tous les 5 ans, les maisons de disques serait obligées de risquer un peu plus d'argent sur des artistes vivants, Yoko Ono serait obligée d'écrire au moins une bonne chanson dans sa vie et Georges El-Assidi devrait devenir le secrétaire de quelqu'un d'autre…

En attendant que ça change, si jamais ça change et ce n'est pas prêt de changer, j'espère que vous avez pris vos dispositions testamentaires, non pas pour léguer vos compos à vos enfants ou vos proches, mais pour leur léguer votre matos. Parce qu'avec ça au moins, il pourront trouver leur propre voix et la faire entendre sans vivre dans l'ombre de votre génie créateur. Et que pourriez-vous léguer alors ? Un logiciel pour faire des runs de cordes comme Orchestral String Runs (oui, des "runs", moi non plus je ne connaissais pas, mais Sleepless explique très bien ce que c'est dans son article). Ou dans un tout autre genre, des pédales d'effet 100 % analogiques signées Red Witch : ça peut toujours servir… Mais le mieux que vous puissiez transmettre, et ça de votre vivant, c'est votre science de la production audio, et notamment tout ce que vous savez au sujet de l'utilisation créative des noise gates et que vous allez apprendre pas plus tard que maintenant en lisant le dossier de Craig Anderton sur ce sujet…

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

 

* Spéciale dédicace à Loofani, Lidocain, Spawn-X et PieRRoMaN : voyez comme je m'améliore. ;-)

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

2

Bonjour;

Je ne suis pas contre l'idée du téléchargement dit illégal, quand on a pas les moyens financiers de faire autrement, je n'aime pas l'idée d'être privé de culture pour cause de manque d'argent.

En revanche, étant moi-même musicien, je trouve normal que ce qui est ma propriété, même intellectuelle, revienne à mes enfants, puisque, pour ma part, c'est bien le seul héritage qu'ils auront de moi ;-)

Mais, dans l'hypothèse ou cette même propriété intellectuelle viendrait à être rémunératrice, il me parait juste "normal" que ce soit eux qui en profitent un jour.

Qui dirait à ses enfants   "Non vous n'aurez rien de moi, ce n'est pas vous qui avez créé cette musique !"  ?

Si un jour l'héritage que je laisserai à mes enfants peut être intellectuel et financier j'en serais deux fois plus heureux pour eux.  Bien entendu je suis tout à fait d'accord de communiquer nos connaissances, nos capacités musicales et créatrices (si possible), nos instruments, notre savoir faire et surtout notre passion !

Quant-à savoir ou va l'argent d'un achat de musique, quand vous donnez de l'argent pour en avoir, bien souvent c'est surtout à un système économique que vous le donnez, mais vous n'êtes pas volé, vous avez choisi votre achat et vous l'avez obtenu, hélàs, comme n'importe quel produit de consommation (que c'est moche bouuuhhh !) .

Je comprend que vous soyez heurté quelque part par les facilités qu'apporte le fait d'être né avec une cuillère en argent dans la bouche et de profiter du travail d'un autre, je le suis aussi bien souvent, mais il reste normal que des " ayant-droits" profitent du fruit du labeur de leurs parents (par exemple).

Là où peut être il faudrait changer les choses, c'est sur la répartition des gains de ce travail de création, peut être faire en sorte que les chaines de distribution de musique en croque moins, car "eux" effectivement sont les grands bénéficiaires de ce qu'ils n'ont pas créé, c'est le jackpot pour eux , et pourquoi ? Pour avoir pris un truc "là"  et l'avoir ensuite posé "içi" , bande de glandeurs   lol !! bon , on ne refera pas le monde hein, essayons juste de l'améliorer un petit peu autour de nous :-)

Avec l'amitié de DJSlye

 

3
Citation de Los Teignos :

Là où j'ai plus de mal à comprendre, c'est avec Michael Jackson, Barbara ou encore Jimi Hendrix qui sont tout ce qu'il y a de plus morts. Au nom de quoi donnerais-je de l'argent à leurs héritiers ?

 

Question sur laquelle une grande majorité s'accorde sans aucun doute à 'faire bouger les lignes'. Pour ce qui est de l'industrie du livre, la réflexion relative au transfert dans le domaine public de la part morale du droit d'auteur a été l'occasion de souligner la disproportion financière due au décalage entre la création et le crédit populaire. Une pondération, mieux qu'une suppression permettrait de ne pas spolier non plus les descendants, pour ce qui concerne la part patrimoniale.

Citation de DJSLYe :

 

Je ne suis pas contre l'idée du téléchargement dit illégal, quand on a pas les moyens financiers de faire autrement, je n'aime pas l'idée d'être privé de culture pour cause de manque d'argent.

 

Hypocrite ou pis, ce propos alourdit la tendance à la dévaluation du disque, au moment où des millions de tes concitoyens écoutent chaque jour gratuitement presque toute la musique qu'ils veulent sur des plate-formes (Youtube, Myspace) possédées par les intérêts Murdoch, par exemple ; vouloir en sus la télécharger sans rémunérer ceux qui te l'offrent revient à favoriser les quelques poids-lourds qu'une coalition d'intérêts financiers te proposera de télécharger gratuitement sur ton portable avant d'aller manger ton soûl de côtelettes au grill inféodé le plus proche.

A ta décharge, je me trouve, au regard d'un groupe autrichien, dans la même situation de toi : je l'écoute très fréquemment depuis plus d'un an sans avoir encore acquis le disque, sous le même prétexte fallacieux d'un man-temps-gent. Sans aller jusqu'à dire qu'"une chose ne vaut que ce qu'elle nous coûte'', un disque vaut certainement plus lorsque ta décision fait de toi et de l'heureu[x-se] élu(e) un pilier de l'Amûûuuur, ce qui inclut aussi le mangiare des artistes et ingé', pour reprendre l'expression du grand sound-designer qu'est ElectronKAA, meneur wave-goth et de bien d'autres styles.

__________________

Beaucoup reste à améliorer dans le partage des rémunérations, cependant...chercher toujours un responsable autre que soi, cela revient à se situer tout passivement, tel une voluptueuse du saut à l'élastique, attendant le signal sans reconnaître ses de-siderata. Un AFien intelligent (à tous les sens du terme) disait que vouloir supprimer les intermédiaires est un discours qui porte souvent à faux, lorsqu'il n'inclut pas ta place.

Tu peux garder ton amitié pour les artistes qui te font vibrer!

 

4

Ben moi tu vois, si un jour je peux rembourser mes mômes - à titre posthume - de toutes les absences que j'ai pu leur consacrer - dévoré que j'étais par mon autisme d'artiste : alors j'aurai un tout petit peu moins honte d'avoir géré mon égoïsme vital avec une telle ferveur.

L'argent ne réparera jamais les blessures de l'absence ; mais si mes gamins se fendent la gueule avec mes thunes de macchabée - en allant faire un tour de manège ou du monde - et qu'ils pensent un peu à moi en se disant que je ne les ai pas "que trahis" : ce sera pour moi un minuscule soulagement..!

...ça sert à ça, les droits d'auteur pour héritiers ayants droits : dédouaner un tantinet les esclaves d'un chemin de vie géniteur de victimes...

5

Hello.

Moi je paye toute ma musique. Du chant des prétres Egyptiens, à lady GAGA...maintenant, je vais aussi à la médiatéque consulter des CD, DVD, et livres qui  m'interessent mais à 15€ le CD, je ne me lance pas dans un achat facilement.

Trois choses vitales!

1) 95% des CD ont un, voir, deux titres vraiments sympas le reste bof bof! pourquoi les acheter tous les titres.?

2) Chez le "disquaire", il y a jamais le CD que je cherche.. c'est la quéte du GRAAL..et là c'est frustrant. A fond!

3) Celui qui compose à mon modeste avis, doit ou ses ayants droits, doivent en profiter financiérement, même si le compositeur, est décomposé, ce qui est sordide c'est l'aspect juridique de la chose, les droits variés etc...et à ce titre les Rolling Stones ( lire Life le livre de Keith) se sont faits rouler...et combien des bluesmen que j'aime tant, n'ont pas eu 1 seul $ de leur travail et finirent dans le caniveau. Un artiste n'est pas un gestionaire, et je trouve bien que s'il est par exemple, sous l'emprise d'un produit x ou y, comme drogue, ou alcools, la loi protége ses intérets et ceux de ses descendants...via ses enfants. Plus que jamais gagner de l'argent, c'est gagner sa vie, les Parisiens comprendront mieux mes propos, dans une ville à 10.000€ le M2, il est important d'avoir des sous, sinons notre époque est impitoyable, et rester à flot pour un artiste est difficile, il me semble. Enfin combien de musicos, galérent toute une vie de balluche, en radios crochets ? viavants de petits jobs ou avec le salaire de leurs conjoints. Voila l'économie c'est deux voix, comme un train qui part, soit c'est le Marxisme, on partage tout, soit c'est le capitalisme: l'argent vecteur d'energie.Kondratieff - economiste Russe, opte pour la seconde idée, et j'en suis également.. et finis-je en disant qu'il faut abolir les droits de successions!.

 

DJ
6

Citation de DJ - buisson :

1) 95% des CD ont un, voir, deux titres vraiments sympas le reste bof bof! pourquoi les acheter tous les titres.?

Je ne partage pas du tout ce point de vue, pour une raison simple : la notion d'oeuvre. Il serait vain de s'efforcer de te convaincre que la plupart des titres ne sont pas ce qu eles mauvaises langues appellent le 'remplissage'. Sur certains disques, cela ne fait pas de doute. Toutefois, les artistes que nous aimons vraiment, nous voulons les saisir sous maints aspects. Les oeuvres profondes sont celles dont chaque fragment rejaillit sur les autres. Après, faire du tubesque, du dance-floor, je n'y vois pas d'inconvénient, si cela s'inscrit dans quelque enjambée de plus haute haleine.

Ta réflexion est stimulante ; mais la solution anti-capitaliste a le tort de poser ses pattes partout ; le mot d'ordre de l'ENOSIS (la réunion des Grecs en une communauté souveraine) était l'anagramme de "La liberté ou la mort'. Le réalisme socialiste n'est pas une école de la liberté créatrice, malgré tous les espoirs de Marx-Engels à ce sujet. Le libéralisme ne coïncide pas toujours avec l' establishment : c'est justement cela la vertu économique de [feu?] les indépendants/ Tempérons l'argent-roi ; ceux qui se satisfont d'enregistrements simplets pour tout casser dès n'inaugureront pas, à mon avis, une ère où les artistes feront mieux de l'art. Certains me diront 'nous n'avons cure de l'art, de la beauté, la musique c'est un moyen de créer des passerelles, etc.'. J'entends déjà les pistes bourrées à toute berzingue pour nourrir des menées politiques anti-libérales. Au fond, la réponse révolutionnaire au bling-bling hip-hop me semble une bonne chose. Prendre garde, toutefois, à qui vous déstabilisez, à qui vous vous attaquez. Ceux qui recherchent viscéralement, animalement, spirituellement le sublime ne vous empêchent pas de faire ce que vous voulez.

Si le film-culte (pour ce qui concerne la musique) du début du XXIème siècle s'intitule Control, cela donne à faire réfléchir. Oui, Ian n'a pas gardé le cont^role de son mariage, de sa santé, de sa carrière même. Mais il a légué une oeuvre, quant à elle intègre, où sa volonté rayonne par-delà le trépas.

à herbl1harmonica=> tu as la plume vive, ce matin ; cependant, battre sa coulpe de la sorte incline plutôt à penser que tu exagères quelque peu, à moins que tu n'aies délaissé complètement ta progéniture, ce qui serait étonnant à te lire. Trahir s'emploie pour des actes plus directement attentatoires. Enfin, je compatis, mais espère que tu vas produire des perles

 

 

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La question de l'héritage de droits sur des oeuvres musicales est intéressante mais pour moi c'est exactement la même chose que tout héritage : est-ce que le fils d'un milliardaire est légitime pour hériter de la boîte de papa, boîte qu'il n'a pas créé, développé, pour lequel il n'a pas pris des risques financiers, juste parce que la cigogne l'a laissé au bon endroit? D'où, à mon sens une certaine logique à ce qu'un gros héritage soit largement taxé de manière à diminuer (un petit peu) les inégalités à la naissance... Je vois pas non plus pourquoi des maisons de disque ne continueraient pas à exploiter des ouvres qu'elles ont financé quand l'artiste décède même si l'intérêt artistique est douteux...

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vaste débat et franchement, la seule chose essentielle ainsi que termine ton edito c'est de leur transmettre l'envie de faire quelque chose...et un peu les moyens pour y arriver pour ma part je passe beaucoup de temps ailleurs et au boulot et les soirs et WE sur scène et je prends le temps de vivre un tout petit peu avec mes 3 enfants...j'ai franchement apprécié, rock on!!!!! merci

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Bien sûr, vous même, Los Teignos, vous avez sûrement déjà dû officiellement renoncé à l'héritage de vos parents.

Puisque leur patrimoine est la source de leur talent et de leur travail ... Et pas le vôtre !

Balboa78

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Petite rectification : pas la source mais le résultat !!! Autant pour moi !

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c'est normal qu'il y ait des droits , c'est aussi normal que ses propres enfants  en bénéficient , comme un héritage de travail.

Mais pour être équitables, je pense que les droits doivent être limités dans le temps à partir de la publication, et non après la mort , et choisir peut être sur une durée comme pour les brevets d'invention ou les médicaments.

Je suis complètement d'accord avec Los Teignos sur la réduction de ces droits un peu exagérés!

Jedi64

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En définitive vous remettez tout simplement en question le principe de l’héritage.

Je ne savais pas que qu’audio fanzine était géré par des Trotskistes !!!!

N’est il pas normal que des enfants qui on vu galérer leurs parents toute leur vie en profitent un peu à leur mort. Pour moi c’est une raison largement suffisante.

Je suis sincèrement triste les enfants de M. Jackson, si cet héritage peut un tant soi peut  soulager leur désespoir, tant mieux.

Je vous rappelle que la propriété des droits d’auteur a une durée de vie limitée. Un enfant d’artiste est déjà défavorisé par rapport à un enfant qui hérite d’un patrimoine immobilier.

Mr Los teignos continuez à chroniquer des cartes sons à 100€ fabriquées par des multinationales en Chine.

Evitez les sujets que vous ne maîtrisez pas.

La Fnac a tué 600 disquaires indépendant de quartier, audio fazine a tué la presse écrite , les majors on tué et volé tous les labels indé, maintenant vous voulez tuer les enfants d’artistes. Vous devriez monter un club avec l’incompétent et pleurnicheur pascal nègre.

Cordialement.

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Citation :

Qui dirait à ses enfants   "Non vous n'aurez rien de moi, ce n'est pas vous qui avez créé cette musique !"

Ben, au risque de vous choquer : moi.

Mon fils a un peu plus de deux ans et je n'ai certes pas encore pris de dispositions testamentaires (pas le temps entre les couches) mais, sans contester sa position d'héritier de mes biens matériels - et j'espère bien lui léguer le plus d'objets, de possession et d'argent possible pour qu'il soit à l'abri du besoin - je ne souhaite pas qu'il jouisse du droit de ma propriété intellectuelle... Prenons l'exemple des éditos par exemple : même s'il est ce que j'ai de plus précieux au monde, mon fils n'impacte pas plus leur écriture que vous autres qui les lisez. A ce titre, ils ne lui appartiennent pas plus à lui qu'à vous. Sauf que dans l'immédiat, ils m'appartiennent à moi...

Comprenez bien que je ne remets pas le concept d'héritage en question. Mais à mon sens, on ne peut céder ou vendre qu'un objet physique. Le fait d'appliquer cela à un objet intellectuel est à ce point peu évident que c'est une invention très récente dans l'humanité et que bizarrement, il est plus ou moins contemporain de l'industrialisation de l'art...

Dans ma position, je suis loin de défendre un communisme à la cubaine et crois même que l'inégalité est un ressort de progrès pour le genre humain. Aussi, même si l'appareil social se doit de lutter contre les inégalités, il serait sans doute fâcheux qu'il parvienne à les gommer. Naître avec une cuillère en argent dans la bouche n'a rien de choquant en soi : mais c'est une cuillère, pas une idée, une phrase ou une mélodie...

De fait, la façon dont nous gérons la propriété intellectuelle aujourd'hui est juste, par certains aspects, scandaleuse et va à l'encontre de la diffusion de l'art.

Saviez-vous qu'un prof n'a pas le droit de passer un disque de Georges Brassens sans que son établissement en ait préalablement fait la demande et se soit acquitté des droits concernant cette diffusion. Qu'il en est de même pour la projection d'un film d'Hitchcock ou pour la photocopie d'un chapitre d'Albert Cohen. Chose qu'aucun établissement n'a le budget de faire et qui place, au quotidien, les enseignants dans l'illégalité pour exercer leur métier...

Et si je copiais collait dans ce forum l'intégralité du texte des Copains d'abord, je serais aussi dans l'illégalité.

Et j'avoue qu'en le faisant, j'aurais plus l'impression de servir Georges Brassens que de piller ces héritiers qui, soit dit en passant et c'est bien normal, ont aussi hérité des possessions et de la fortune personnelle du chanteur.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Citation de : the machine

Mr Los teignos continuez à chroniquer des cartes sons à 100€ fabriquées par des multinationales en Chine.

C'est super mesquin non?

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Ce qui est choquant en fait, c'est pas tant l'héritage des droits que la durée. 70 ans après la mort du compositeur.

c'est long. Ca peut bousiller la vie de 2 générations au moins d'oisifs, bien que les droits de la taille d'un Trenet ou Brassens soient somme toute assez rares.

Peut être que la solution juste serait de les aligner sur les droits des brevets. c'est à dire 10 ans .

Le problème, c'est pas les auteurs /compositeurs, c'est les Editeurs.

toute leur industrie est de gerer des droits, de les faire fructifier, en les employant dans des compils, des pub, des films etc... Or si le compositeur meurt, eux ne meurent pas. Et se retrouveraient au chomage tout de suite sans droits à gérer.

10 ans seraient assez confortable pour penser à se recycler, ou compenser avec d'autres droits. c'est à dire en travaillant, pas en étant oisif.

Bon. C'est pas gagné. Mais ça aurait le mérite de réconcilier un peu les abrutis du tout gratuit, et les apparatchiks héritiers ayant-droits de la Sacem.

Quant au fait de faire payer les écoles pour passer du Brassens, aussi ubuesque que cela puisse paraitre, on a pas encore trouvé le système parfait qui rémunérerait les petits auteurs/compositeurs, seule source de revenus, et qui délesterait les gros ( surtout morts), car pour ne pas payer, il suffirait de ne déclarer que les morts dans la feuille SACEM. Et l'éthique et malheureusement aussi variable dans l'éducation nationale que partout ailleurs.

La Sacem en général ferme les yeux d'ailleurs. ( il y a eu quelques cas de zèle idiot de cerbères SACEM locaux, sur Hugues Aufray qui a bien sur offert ses droits )

 

 

 

 

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Tout à fait d'accord avec cet article, au nom de quoi peut on encore toucher des droits d'auteurs après la mort de quelqu'un ? ( C'est un peu comme si je touchais la pension d'invalide de guerre de mon père...)

Il y a même des cas où des enfants d'architectes, empêchent le propriétaire de maisons à publier des photos de celles- ci, sous prétextes d'avoir des droits...

Les firmes de disques et éditeurs de tous bords se concentreraient plus sur la recherche de nouveautés, au lieu de ça , on nous sert les mêmes choses dans des emballages différents.On nous vend des groupes des années 60' en 2011....Imaginez vous dans les années 60'  acheter des hits de 1910 !!! Bon , j'exagère un peu,on pourra me rétorquer....La qualité etc...

Dans les commentaires je relève :"Un enfant d’artiste est déjà défavorisé par rapport à un enfant qui hérite d’un patrimoine immobilier."Dans beaucoup de cas ne sont ils pas les mêmes?

 

 

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Et peut-être que ces histoires d'héritages raccourcissent la durée de vie de nos artistes adorés, cf suivez mon regard

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salut les zicos,salut los teignos toujours très pertinent ton édito.cela dit quand tu pense que certains prétendent toucher des droits d'auteurs sur des artistes morts et en vivre chichement alors que peut-être ils sont incapable de déchiffrer une partoche,encore moins d'écrire et de composer ou de plaquer trois accords quel système de nul ou la création ne se résume qu'a son rapport financier il y a de quoi gerber.remarque comme disait coluche il suffirait que personne n'achète pour que ça ne se vende pas,cherchez l'erreur.amitiés à tous.jean-françois

amitiés,jeff

contact:jefcor(arobase)voila.fr

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Je viens de lire plus haut:

les firmes de disques et éditeurs de tous bords se concentreraient plus sur la recherche de nouveautés, au lieu de ça , on nous sert les mêmes choses dans des emballages différents.On nous vend des groupes des années 60' en 2011....Imaginez vous dans les années 60'  acheter des hits de 1910 !!! Bon , j'exagère un peu, on pourra me rétorquer....La qualité etc...

 

Ben mince alors! Heureusement que la musique des années 60 à 70 que j'adore : Peter Green, Bluesbrakers, Clapton, Hendrix, Creedence, Luther Alison, etc.. ne sont pas tombés aux oubliettes. Car en musique sans le moyen age pas de Beatles, sans luly pas de chanson Française. Sans passé pas de futur.

Et sans Marketing: On aurait de la vraie musique! et pas des tas de matos nuls... d'ailleurs que j'en jouis largement en lisant, Keith Richard déclaré: Tu mets un micro dans un coin, des boites d'œufs vides au plafond, un magnétos à bandes et roule Simone.. et avec ça ta le meilleur groupe de Rock du monde, donc la modernité, c'est le passé composé..

Et je maintiens que les droits de successions sont à supprimer, et puis bande veinards qui c'est qui a Médecins gratos ? des médocs gratos ? et des tas Rmi, rsa etc.. ??? nous tous. Comme cela ne peut durer , on le sait, il faudra que chacun puisse épargner pour les coups durs dans le futur, d'ou l'intérêt d'être riche. En ce qui me concerne je ne mélange pas être "Riche" et être "parvenu", voir Oisif.. aimer est la "vérité" dans la vie..le reste c'est futile.

J'ai des tas de copains très "friqués", qui bossent comme des malades, et sincèrement je crois (après voyage en Chine), que vous n'imaginez pas que à quel point les Chinois industriels sont très riches en Billions de Dollars pour certains, qu'ils rachètent des actions de toute l'Europe, les ports, le fret etc...des terres en Afrique etc.. que nous avons une culpabilité à être riches qui m'affole.. celui qui se leva tôt et réussi peut bien en plus d'en baver s'enrichir aussi financièrement.?

Notre industrie c'est quoi?: La culture. C'est tout,  donc autant la valoriser le plus possible de la fructifier, et erreur de calcul, une chanson "rentable" n'a jamais empêché un nouveau Tube d'émerger. Ce qui tombe dans le domaine public devient néant, mixé, broyé, et de la soupe populaire... écoutons  Ennio Morricone, joué en concours de pets dans des kilts, c'est carrément blasphémer, ou le requiem de Mozart sur des verres à moutarde Amora..

Une oeuvre pour moi, est un luxe rare ( lumière rare) c'est souvent une analogie de son créateur, qui restera après lui.

Dans ce cas on a tout intérêt à dilapider les forêts plantées par nos ancêtres, en les mettant dans un creuset commun, à nationaliser en sorte. Cela faillit pour Versailles ! Cela fera le bonheur de tous les jaloux, incapables, et aigris, inter-minables.

Non, nous ne naissons pas égaux, de par notre talent, cela c'est normal, il faut l'accepter.

Pour un Neil Youg.. combien de ratés ?  voila...

Enfin,  je respecte et suis très sensible aux avis contraires car effectivement, aujourd'hui travail, ne rime plus avec logique, honneur, dignité, ou morale, progrès, mais souvent avec esclavage, avilissement, et mensonge. Celui qui est riche est donc supect en 2011..par ce que les "actionnaires" ont le droit, et le pouvoir de vie et de mort sur un salarié, sa vie, son pays, sa culture. C'est dans ce travers ( de porc) qu'il ne faut pas tomber...

Une p'tite ritournelle, bien léchée, c'est du miel pour les héritiers. N'est-ce pas un cadeau aussi empoisonné ?

 

 

DJ
20

Le probléme avec le droit d'auteur par rapport à la diffusion d'une oeuvre, c'est qu'il y aura toujours quelqu'un pour essayer d'en retirer un bénéfice financier (éditeur: partitions, biographie ; maisons de disque : Ré-édition, compil ; boite de prod : documentaire, concert filmé)  donc pourquoi pas les héritiers, vous répondront ils !!

Ceci dit qu'un artiste "cède" ses droits aprés sa mort et même de son vivant, dans le cadre de structure pédagogique serait une attitude civique.

Ce n'est pas tant l'industrialisation de l'Art mais plutôt l'industrialisation de sa diffusion qui a généré ce probléme de commercialisation des droits sur la diffusion....et les abus.

 

Mais je ne pense pas que cela concerne trop de gens sur Audiofanzine, au vue des posts qui témoignent de la difficulté qu'ils ont a générer de leur vivant  quelque argent sur la diffusion de leurs oeuvres.

 

Aprés il ne faudrait pas confondre avec le droit moral, qui a mon avis ne doit pas disparaitre.

Quoique cela ne soit pas toujours une réussite : Mitterand a fini sur des briquets et des portes-clef et Picasso sur des chaussettes et des carosseries de voitures. Aprés on pourra toujours argumenter suivant les concepts de la philosophie artistique des publicitaires, mais je ne pense pas qu'ils auraient accepté.

21
Encore une fois, voila un très bel édito, qui met bien en avant la problématique de l'héritage des droits d'auteurs. un grand bravo, c'est toujours un plaisir de lire ces éditos chaque semaine.
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Edouard Tégenoux, employé de banque à la Séquanaise de Crédit a travaillé pendant 42 ans dans cet établissement, grimpant un à un, avec opiniatreté, les échelons qui l'ont amené à la responsabilité suprême de Sous-chef de bureau Principal Adjoint au service des B.C.D. (Bons de Caisse Dématérialisés).
Cette situation, conjuguée avec des années de privations et de sacrifices, lui a permis de contracter du crédit. Empruntant pour un tiers à son propre employeur et, pour le reste au Crédit Foncier, il a pu faire construire ce coquet pavillon à Gif-sur-Quinquet, sis au milieu d'un spacieux jardin paysager de 237 m² (H.T.).
Ce bien qui représente des années de travail, d'efforts ... qui concrétise sa vie laborieuse d'employé honnête et sérieux, il est fier de penser, aujourd'hui que la retraite lui fait de l'oeil, que son fils James en héritera par voie légale, à sa mort, et que lui, Edouard Tégenoux, aura laissé quelque chose à sa descendance. Quelquechose de palpable et qui constituera en outre pour son descendant un rapport financier estimable.

Robert Résinat, musicien compositeur, a passé le plus clair de son temps, pendant des années, à noircir des pages et des pages de papier à musique, puis, le progrès venant, à coucher des gigas et des gigas de musique sur ses disques durs. La gloire l'a méconnu, préférant baigner d'autres rives plus chatoyantes, plus faciles et donc plus médiatiques. Force lui a été, pour survivre et donner à manger aux siens, de faire, en plus de ses compositions, des petits boulots par-ci, de donner quelques leçons de solfège "à la sauvette" par-là ... Puis, vers l'âge approximatif de 57 ans, 6 mois et 18 jours, il a eu la chance inattendue de décrocher un bon contrat dans une grande maison parisienne d'édition musicale. Ce n'était certes pas la fortune, mais ses bulletins semestriels SACEM étaient enfin assez décents pour lui permettre de voir la vie avec un peu moins d'appréhension matérielle. Il était évidemment trop âgé pour envisager d'emprunter et faire construire une petite maison proche du petit village de son enfance. Oh, pas pour lui !  juste pour laisser quelque chose à sa fille Laure. Et il se prenait à regretter l'époque pas si lointaine où les droits sur la propriété artistique prenaient encore rang dans le patrimoine transmissible par héritage. Ah, cette Loi Teignos ! Quand on pense qu'avant d'être député, il avait été musicien ...

La France est un pays d'épiciers !


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Hériter de droits d'auteur est aussi légitime que d'hériter d'un patrimoine immobilier, d'oeuvres d'art ou de collection.

Le patrimoine immobilier se transmet de génération en génération. Les oeuvres "tombent" dans le domaine public 75 ans après le décès du créateur. L'héritier de droits d'auteur serait-il plus à blâmer que l'héritier de biens immobiliers ?

En quoi le fait de travailler, épargner et investir dans un bien pour le léguer à ses héritiers serait-il plus "noble" que d'écrire "La mer" "Yesterday" ou "Le Boléro" dont les droits seront transmissibles aux descendants des créateurs ?

Je reprend une phrase de DJ-buisson: "Une p'tite ritournelle, bien léchée, c'est du miel pour les héritiers". On pourrait aussi écrire: "Un p'tit patrimoine bien géré, c'est du miel pour les héritiers".

Chers collègues créateurs,

Écrivez, écrivez, écrivez, vivez votre passion et laissez aux frustrés, bavardages et polémiques inutiles !

Autre chose: J'adresse mes compliments à tous (et toutes) C'est le seul forum à ma connaissance où il n'a (pratiquement) aucune faute d'orthographe ! Merci.

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Excellent éditorial!!! J'ai beaucoup aimé votre pertinente réflexion sur les droits d'auteur qui vont aux héritiers alors qu'effectivement ils n'y sont pour rien !

Personnellement je suis contre tout héritage qu'il soit immobilier ou droit d'auteur!

ChevalDomi

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Quand on parle de musique, on parle de patrimoine culturel non?

Dassault à profité du travail de son papa, se serait moins choquant que le compositeur qui offre en héritage les fruits de son travail ? Si, au lieu de faire des chansons, brassens avait été requin dans l'immoblilier, il aurait des immeubles à donner à son neveu. Mais,il a écrit des chansons. Alors, les héritiers des musiciens serait condamné à être les seuls à ne pas profiter d'un héritage ?

Soit on remet le principe de l'héritage en cause, soit on l'accepte. Maintenant le fait que on veuille profiter de tout ce qui peut être gratuit et trouver de mauvaise raisons à ce qui ne l'est pas, c'est autre chose... Alors il faut que tout soit gratuit, de la baguette de pain au morceau téléchargé sur internet. Moi je suis d'accord, mais pour tout ou pour rien. sinon, ça ne marche pas.

 

Et puis n'oublions jamais que ce qui est important dans la vie est toujours gratuit.... icon_wink.gif

http://www.pierredon.free.fr