Sujet Editorial du 15 septembre 2012 : commentaires
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Los Teignos
Réjouissez-vous, musiciens de tous poils, car Hadopi n’est pas mort ! Après avoir coûté 11 millions d’euros à l’Etat sur la seule année 2011, la fameuse autorité veillant aux intérêts de ceux qui veillent sur vos intérêts vient de prouver son efficacité en condamnant son premier délinquant numérique à une amende de 150 €.
Je marque une pause le temps que vous pouffiez… Et je reprends.
Je reprends, j’ai dit ! Arrêtez de pouffer sinon on n’arrivera jamais à la fin de l’édito…
Allez, je reprends, soyez gentils…
Le criminel serait un quadragénaire domicilié à Lepuix-Gy, dans le Territoire de Belfort, et qui était accusé d’avoir téléchargé deux morceaux de Rihanna. De musique, les morceaux. Or, coups de cymbale et de théâtre, notre homme a, lors de son audition, reporté la faute sur sa femme avec laquelle il est en instance de divorce.
Divorçaient-ils précisément parce qu’elle écoutait Rihanna ? Même si ça pourrait se comprendre , l’histoire ne le dit pas. Ce que l’histoire dit en revanche, c’est que le premier homme condamné grâce à Hadopi, a en final été reconnu coupable "d’absence de sécurisation d'un réseau informatique". Parce que c’est le titulaire de l’abonnement qui est responsable. Et toc !
Je sais ce que vous vous dites : 11 millions pour ça… Mais je vous rassure : pas seulement. Car 11 millions, c’est juste le coût du dispositif pour l’année 2011. Hadopi, les gens qu’elle emploie, les locaux dans lesquels ils travaillent, les logiciels de surveillance sophistiqués qu’ils utilisent et les spots de pub navrants qu’ils diffusent auront coûté beaucoup plus que cela, depuis la naissance de cet invraisemblable projet le 31 décembre 2009…
A l’heure où l’on explique qu’il faut faire des efforts par ci, ou des concessions par là, on comprend qu’Aurélie Filippetti, l’actuelle ministre de la Culture, soit un peu embarrassée par cette anecdote et ce bilan. Ce qu’on comprend moins c’est que David El Sayegh, directeur général du Snep, principal syndicat des producteurs de disques, ne le soit pas, voyant là "la preuve que le système fonctionne et qu'on a une sanction proportionnée".
Il est en colère David, tout comme Marie-Françoise Marais qui préside aujourd’hui Hadopi. En colère parce qu’ils sont persuadés de la justesse de leur croisade, persuadés de représenter les artistes, la musique, une cause belle, juste, noble… Peut-être faudrait-il leur rappeler qu’ils ne représentent que l’industrie du disque, un détail de l’histoire de la musique, et qu’en l’occurrence, ils n’ont représenté que Rihanna… Et que 11 millions par an tout de même, c’est un peu indécent…
C’est qu’avec 11 millions, on pourrait en faire des choses, comme changer les cordes de tous les bassistes de France, même si la plupart n’aime pas ça… Si je dis ça, c’est que notre 4-cordeux à nous s’est justement penché sur un excellent comparatif de jeux de cordes, à lire juste à cette adresse. Avec 11 millions, on aurait pu faire une bien belle subvention pour les Montpelliérains de Two Notes, histoire que le simulateur de HP et d’ampli de puissance Torpedo Live ait plus vite des petits frères… 11 millions d’euros, on aurait pu les investir dans la préservation d’instruments du patrimoine, même si pour le coup, Eduardo Tarilonte s’en est chargé avec l’instrument virtuel Era Medieval Legends… Bref, on aurait pu en faire des choses avec 11 millions : aider des groupes, des écoles, des festivals. Ou juste les déposer dans les casquettes des mecs qui jouent de la guitare sur le trottoir et dans le métro, et qui dormiront dehors cet hiver avec la satisfaction de savoir qu’un type a payé 150 € pour avoir lésé Rihanna.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Funky Looser
A voir les réactions qu'il suscite, ça c'est de l'édito !!!
Bon alors, Hadopi, pour ou contre ? Bien ou pas bien ?
Je crois que certaine personne (pour ne pas citer de noms) n'ont jamais autant acheté de disques que depuis qu'elles téléchargent (faut-il vraiment dire de quel façon ?) !!!
Surprenant ? Pas tant que ça. Le téléchargement à permit de découvrir énormément d'artistes, et quand on aime la musique (et un minimum de qualité audio), on ne peut pas se contenter d'un mp3 trouvé dans un recoin du web.
Ok, je sais que ce comportement n'est pas forcement représentatif de l'internaute lambda, mais cet internaute qui télécharge de façon frénétique 200 albums par jours aurait-il acheté ces albums si internet n'était pas là ? Je ne crois pas.
Alors effectivement, monsieur tout le monde va télécharger le hit number 1 qu'on lui bassine à la radio toute la journée. Durant mon enfance (qui n'est d'ailleurs pas si lointaine), je me souviens avoir utilisé de façon abusive mon radio K7 pour me faire la compil des meilleurs morceaux du moment. Du coup, je ne vois pas où est la révolution internet !!! Ni l'impact sur les ventes.
Comme je le disais plus haut, l'amateur de musique va profiter de cette aubaine pour découvrir plein de nouveaux artistes, et ensuite acheter les meilleurs en fonction de son budget. Là, ça dépend des goût de chacun, mais ça peut faire mal au major et intéresser les petits labels et les indépendants.
Alors finalement que vient faire Hadopi la dedans ? Qui va-t-on défendre ???
Je crois que la question est bien là.
Reprenons le cas cité en exemple par LT : 150 € de recette. D'accord, mais pour qui ?
Ces 150 € vont dans la poche de Rihanna, ou bien dans celle de sa maison de disque ?
Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui encore il y a quelque chose d'opaque dans cette loi qui appelle à la méfiance.
Peut-être ai je été trop distant, que je n'ai pas suffisamment porté d'intérêt au sujet ??? Si quelqu'un peut m'expliquer ce que j'ai raté, je suis tout ouïe (ou plutôt tout yeux !).
Enfin, certains ont posé LA question : "Quelle est la solution ?"
Chacun à le droit de défendre sa vision, mais pour moi la réponse est limpide :
La musique est un moyen de communication, certainement l'un des plus beaux moyens d'échanger avec les autres. Je n'ai jamais réussi a avoir une discussion avec un message sur mon répondeur... Peut être faudrait-il tout simplement remettre à sa place l'enregistrement: un souvenir merveilleux, ou un moyen publicitaire.
Je pense qu'aujourd'hui le CD est malheureusement devenu LE PRODUIT au lieu de donner envie de découvrir l'artiste.
Faisons des albums gratuits !!!! Téléchargement illimité !!!! Qualité sonore à 2 balles !
Il faut promouvoir le LIVE qui est la quintessence de la musique.
Utilisons ces 11 millions pour développer les scènes de quartiers, et permettre enfin aux artistes de rencontrer leur public !
Fini les stades de France (ou d'ailleurs) où tu viens regarder une marionnette à 200 m, et où finalement tu ne profites que de l'écran géant au dessus de ta tête.
Vive les petites salles et la proximité.
A bas le star système, redevenons musiciens avant tout !!!
Désolé de m'être enflammé... J'espère ne pas avoir été trop hors sujet
Frank Zappa
stratvinc
+1
effectivement
de toutes façons ces artistes se rattrappent avec le prix exhorbitant des places de concert dans des salles immenses ou des stades et ou il faut porter des protections auditives pour profiter de la musique
et je fais partie de ces c..s qui vont jusqu'a payer quelquefois plus de 100 euros pour aller voir un groupe qui ne donnera qu'une ou deux dates en france ou en belgique et souvent en sold out
mais de toutes façons les loulous qui téléchargent n'auraient de toutes façons pas acheté !!!
peut être faudrait-il plutot revoir le prix des albums
car là aussi il y a a redire !!!
maintenant tous ces "artistes" ephémères ne sortent leur "musique" que dans l'optique diffusion internet et Youtube
et après leur maison de production vient se plaindre que ça ne rapporte pas !
à d'autres !!!!!
Guitariste un jour ,Guitariste toujours
je confirme il avait bien une putain de strat avec un putain de son !
dinkyjo
claude.vienne
il y a de quoi en rire...
11 millions d'euros pour sa (payé avec nos impot) je suis sure que tout les pirate tremble
Non plus sérieusement pourquoi investir 11 millions dans une loi qui de toute manière est inaplicable au regard du nombre potentiel de personne concerné...
Une mesure en partenaria avec les FAI (fournisseur d'accès internet) afin d'introduire une participation au droit d'auteur sur les abonnement mensuel aurais surement été plus judicieux et aurais eu le mérite d'avoir un réel sens...
Un montant de 20 euro par abonnement me semble être juste au regard des étude mené sur le budjet moyen des foyer concernant les oeuvre culturel.
Démonstration 30 million d'abonnement internet X 20euros sa nous fais donc 600 million d'euros a partager entre les maisons de disque les artiste acteur etc etc... moin le coup de fonctionnement du system qui va pas couter 11 millions par ans...
HADOPI financement publique 11 millions recette 150€ bref va en faloir des 150€ pour arrivé a un retour sur investissement...
Bonne journée
goka
«Dans la lutte entre toi et le monde, parie sur le monde.»
Frank Zappa
Je pense que dans un sens beaucoup, comme moi vont partager ton raisonnement, la musique c'est avant tout un feeling qu'on procure aux autres personnes et donc forcément en live.
Maintenant la musique c'est aussi justement un produit (une oeuvre subjective), préparé et travaillé ailleurs qu'en live, qui permet de l'écouter différemment aussi ..et est donc certainement plus qu'un passage publicitaire en studio...
Franchement je te cite ta citation justement (de zappa) pour te dire que je suis convaincu que si un tel artiste n'a pas construit son mythe uniquement sur le live et que peut-être s'il n'avait écouté que ta logique (enregistrement pourri) tu ne saurais même pas qu'il est !
Et là je ne parle pas des gens qui ont fait un boulot minimum de promotion de cet artiste..il faut arrêter d'être naif, il y a certainement eu d'autres franck zappa, qui n'en ont pas bénéficié et qui donc aujourd'hui ne sont pas une citation favorite d'internautes passionés de musique..
Funky Looser
il faut arrêter d'être naif, il y a certainement eu d'autres frank zappa, qui n'en ont pas bénéficié et qui donc aujourd'hui ne sont pas une citation favorite d'internautes passionés de musique..
Entièrement d'accord avec ça, je ne demande pas à connaître tous les Frank Zappa de la Terre, mais si il y en a un à côté de chez moi, j'aimerais juste ne pas le rater.
Comme je l'ai expliqué plus haut, j'aime le côté vivant de la musique. Je suis conscient d'oublier du monde, il est évident que la musique ne s'arrête pas à ma vision. Et c'est finalement pour ça qu'on est là, non ? Pour échanger des opinions, et, j'espère, aussi en sortir grandit.
Frank Zappa
Los Teignos
qu'est-ce que vous aurez proposer pour lutter contre le piratage et la perte de revenus de l'industrie musicale (pas un gros mot) ??
D'abord, ne confondons pas l'industrie du disque qui est en relative perte de vitesse, et cette le de la musique, qui comprend aussi celle du spectacle et qui ne s'est jamais mieux portée. Je limiterai mon propos à l'industrie du disque qui est celle au secours de laquelle vole le dispositif Hadopi.
Et je trouve que le questionnement part à l'envers, puisque de mon point de vue, sauver l'industrie du disque, c'est un peu comme sauver l'industrie du charbon à l'apparition du nucléaire, ou sauver le nucléaire à l'heure des éoliennes. C'est une question de PIB et de lutte contre le chômage (et sincèrement, la lutte contre le chômage, alors que nous serons 10 milliards sur Terre dans quelques années est une énorme stupidité à laquelle on ferait mieux de substituer le problème de la répartition des richesses), mais ça n'a rien à voir avec la musique.
Notez que je ne diabolise pas la dite industrie ni ne conteste son apport : en transformant la musique en bien de consommation physique (l'objet disque), elle a grandement permis de démocratiser cette dernière et l'a emmenée (ou plutôt les artistes qui en ont tiré parti) vers des évolutions passionnantes.
Reste que cette industrie s'est mise à surproduire, comme on surproduisait du blé ou n'importe quoi d'autre avant la crise américaine de 29, en créant artificiellement des besoins via la machine publicitaire (en encerclant les enfants de 8-10 ans d'un dispositif pavlovien, la Star Academy était la plus parfaite démonstration de cela). Si certaines personnes téléchargent sans vergogne, si pour eux un disque ne vaut plus rien, ce n'est pas selon moi à cause du piratage, c'est à cause de cette surproduction qui a banalisé l'oeuvre, l'artiste, l'art tout entier : L'objet artistique est devenu un Big Mac.
Et le problème avec Hadopi, c'est que les gouvernements qui se succèdent confondent l'art et l'industrie de l'art qui, quoi qu'en disent les industriels, n'est pas vieille comme le monde : la première fois qu'un homo sapiens a frappé sur une peau ou soufflé dans un roseau, il ne l'a pas fait pour toucher un cachet. Il l'a fait pour apaiser le besoin de dire les splendeurs et les misères de sa condition.
Bref, selon moi, il n'y a pas à sauver l'industrie du disque qui devra évoluer en se restreignant à un coeur de métier : la communication (la distribution se fait déjà sans elle pour ce qui est d'Internet, la production est de plus en plus indépendante). Ce que je proposerais, si j'étais en charge de ce dossier, ce n'est pas de se poser la question de faire survivre, à coup d'amendes ou de bricolages financier, un dinosaure durant la grande sécheresse. Ce que je proposerais, c'est de voir, pour ne parler qu'à l'échelle française, ce que 65 millions de personne ont à dire sur le rapport qu'ils veulent avoir avec la musique, qu'ils la fassent ou qu'ils l'écoutent.
J'ai en effet été choqué de voir que la création d'Hadopi ne s'est jamais intéressé qu'aux problèmes financiers des maisons de disques et à la parole de leurs représentants, sans jamais écouter ni étudier les propos de ceux qui la font vraiment (les artistes donc qui, il faut le rappeler, ne sont pas représenté dans leur ensemble par la SACEM ou le SNEP), les intermittents du spectacle, les enseignants, mais aussi et surtout les auditeurs...
On réclame une solution, et elle existe déjà pour peu qu'on sache la voir. Énormément de gens qui téléchargent illégalement (et c'était le cas d'une grosse partie des utilisateurs de Megaupload) payent pour cela : ils payent un abonnement mensuel à Rapidshare ou Fileserve, à des plateformes de Newsgroups, tandis que ceux qui écoutent de la musique légalement payent en voyant de la pub sur Youtube, en souscrivant à Deezer ou Spotify. Et je ne parle pas d'Apple qui, via iTunes Match, a plus ou moins légalisé le piratage... Bref, tout ça sent la licence globale à plein nez et quoi qu'on pense du système, tout tend vers ça...
L'industrie du disque voudrait trouver sa place là-dedans, et très sincèrement, elle ne fait pas beaucoup d'efforts : ce qu'on nous propose à l'heure actuelle, c'est d'acheter des la musique dématérialisée d'une qualité moindre que le CD. Où est l'achat de musique lossless ? Chez Qobuz, certes, et sur quelques rares plateformes, mais avec une cruelle absence de soutien de la part des maison de disques qui n'auraient qu'à presser une touche pour encoder en lossless 24/96 tout leur catalogue. Mais cet attentisme se comprend à l'échelle d'un business plan : les gens achètent des MP3 de merde pour l'instant et quand ils auront acheté quantité d'albums, on leur proposera de les racheter à nouveau en lossless. C'est pour cela qu'on remasterise des albums depuis 20 ans sans ne rien faire d'autre, notamment, que de hausser dangereusement leur niveau sonore. Nous n'avons pas à donner un euro de nos impôts pour soutenir les gens qui font cela parce que c'est mal et c'est amoral.
Nous avons en revanche à nous poser la question de la juste distribution des richesses entre les artistes. Sur ce chemin, Hadopi nous aura juste fait perdre et du temps et de l'argent.
Je voulais souligner aussi une des vertues du piratage des disques : aujourd'hui, contrairement à il y a 20 ans, un artiste ne gagne plus sa vie avec un enregistrement mais avec une prestation scénique. C'est à dire qu'on a rattrapé le mode opératoire qui a permis aux artistes de vivre durant des millénaires : le CD promeut le concert, et non l'inverse. Est-ce un mal? Bonne question qui en amène d'autres.
Le disque est-il une finalité pour la musique, ou juste un média? Quel est le plus important pour un message artistique ? D'être entendu ou d'être vendu ? Et si la vente est capitale pour la survie de l'art comme des artistes (ce qui reste un débat très ouvert), doit-elle être juste permettre à l'artiste de vivre dignement, ou à une maison de disque de faire des bénéfices reversés à des actionnaires ? Que voulons nous léguer à nos enfants ? De la musique ou des droits d'auteurs ?
Je pense sincèrement, pour ma part, que l'industrie du disque est aujourd'hui un ver dans le fruit musical, qui ne fait pas de l'argent via la musique, mais qui fabrique de la musique pour faire de l'argent. Du coup, il me semble qu'un état fort et ambitieux culturellement devrait remettre un peu d'ordre là-dedans, en finançant par exemple, avec le budget Hadopi, une plateforme de vente en ligne gratuitement utilisable qui relie directement les créateurs aux auditeurs, avec 100 % de bénéfices pour les créateurs pour ceux qui désirent vendre. Je pense que les lois sur la propriété intellectuelle et industrielle sont à réécrire, et notamment celles concernant le leg de droits, véritable force d'immobilisme culturel. Je pense que les maisons de disques qui n'encouragent pas la numérisation qualitative de leurs contenus devraient être sanctionnées. Je pense que l'usage d'enregistrement artistiques dans un contexte autre que culturel devrait être interdit (Apple ne fera plus ses spots avec des morceaux des Rolling Stones, ce qui les obligera à faire appel à des compositeurs et des musiciens).
Je pense surtout que je jette là des idées sans les avoir forcément toute bien pesées mais que je suis sûr d'une chose : depuis qu'on s'est mis en tête de lutter contre le piratage, aucun questionnement n'a eu lieu. On s'est contenté de collecter les besoins d'une industrie et de légiférer d'après son bon vouloir. Ca s'appelle du lobbying. Et ce n'est pas une question de droite ou de gauche.
Après, Mano Solo peut bien avoir pensé ce qu'il a pensé, on ne me retirera pas de l'idée que si demain Universal et Sony déposent le bilan, il y aura des gens pour faire des la musique, et des gens pour l'écouter. Et qu'il y aura encore des gens pour faire vivre les artistes en payant une place de concert. Un château de carte s'écroule. Un autre château le remplacera, tandis que la Musique continuera son bonhomme de chemin. Et c'est là, et seulement là, l'essentiel.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 16/09/2012 à 15:49:42 ]
stratvinc
un seul mot me vient à l'esprit
BRAVO !
Guitariste un jour ,Guitariste toujours
je confirme il avait bien une putain de strat avec un putain de son !
goka
"Et le problème avec Hadopi, c'est que les gouvernements qui se succèdent confondent l'art et l'industrie de l'art qui, quoi qu'en disent les industriels, n'est pas vieille comme le monde : la première fois qu'un homo sapiens a frappé sur une peau ou soufflé dans un roseau, il ne l'a pas fait pour toucher un cachet. Il l'a fait pour apaiser le besoin de dire les splendeurs et les misères de sa condition." + "Je voulais souligner aussi une des vertues du piratage des disques : aujourd'hui, contrairement à il y a 20 ans, un artiste ne gagne plus sa vie avec un enregistrement mais avec une prestation scénique. C'est à dire qu'on a rattrapé le mode opératoire qui a permis aux artistes de vivre durant des millénaires : le CD promeut le concert, et non l'inverse. Est-ce un mal? Bonne question qui en amène d'autres."
= ah, ah voilà, on y vient aux arguments de défense du piratage à savoir le vieux fantasme et folklore : on voudrait revoir ces artistes revenir à sa fonction ancestrale et tribale ou au pire au temps des troubadours (où déjà si vous connaissiez un peu l'Histoire des musiciens commençait à se constituer en corporation..
Mais la je réponds ; il en exactement de même pour l'art graphique (et les 1ères peintures rupestres) ou l'art littéraire. Historiquement évidemment que tous ces arts sont nés du besoin d'exprimer des choses qui nous échappent et souvent on été utilisés de manière religieuses (chants, écrits, arts). Mais est-ce pour ça que nous devrions aujourd'hui demander aux webgraphistes où webrédacteur de renoncer à leurs droit d'auteur et de propriété intellectuelle (d'ailleurs on y vient aussi car exposés aux même difficultés cf.Lex Google) ??? Allons, allons il faut vivre avec son temps ! Les industries bougent et évoluent évidemment mais elles ne reviennent rarement en arrière)..
Alors pourquoi la musique, les musiciens et ses auteurs aurait à souffrir,qu'eux, exclusivement, de ce que vous souhaitez tant ; c'est-à-dire un retour au source..
Alors je vous pose la question en toute honnêteté : est-ce que vous êtes payé pour faire un édito ?? Seriez-vous content que votre travail soit repris et exploité commercialement sur d'autres sites, sans votre autorisation et sans vous rémunéré???
2èmt : "Reste que cette industrie s'est mise à surproduire, comme on surproduisait du blé ou n'importe quoi d'autre avant la crise américaine de 29, en créant artificiellement des besoins via la machine publicitaire (en encerclant les enfants de 8-10 ans d'un dispositif pavlovien, la Star Academy était la plus parfaite démonstration de cela). Si certaines personnes téléchargent sans vergogne, si pour eux un disque ne vaut plus rien, ce n'est pas selon moi à cause du piratage, c'est à cause de cette surproduction qui a banalisé l'oeuvre, l'artiste, l'art tout entier : L'objet artistique est devenu un Big Mac" ;
= les responsables sont avant tout les musiciens eux-mêmes. la preuve ; malgré la crise du disque, aujourd'hui les artistes pullulent sur les réseaux sociaux qui leur en sont dédiés (myspace, noomiz). Concrètement aujourd'hui vous voyez que n'importe quel jeune"bobos" va vouloir proposer son projet musical (souvent bien aidé par la technologie). Voudriez-vous leur interdire à tous de s'exprimer justement?!.. Je ne suis pas naïfs, je sais bien que c'est la mise ne place d'un star système (à l'instar du foot) qui incite tous ces jeunes à vouloir proposer leur "art" aux gens mais suivant votre logique on ne peut pas nier que c'est aussi le fait de s'exprimer et de se faire reconnaitre peut-être de plus en plus fort dans un monde exponentiel et démultiplié, comme une sorte de cercle vicieux..
3), vous dites "Bref, selon moi, il n'y a pas à sauver l'industrie du disque qui devra évoluer en se restreignant à un coeur de métier : la communication (la distribution se fait déjà sans elle pour ce qui est d'Internet, la production est de plus en plus indépendante)" ; encore une fois, je ne sais pas si vous êtes musicien mais on demande aujourd'hui aux musiciens de jouer aux "Hommes-Orchestres" au risque de les lasser dans leur projet : jouer, créer, produire, communiquer, distribuer, organiser, administrer,
Comme si on avait demandé à une seule personne de développer Audiofanzine !! une sorte de développeur-webdesigneur-graphiste-rédacteur-commercial-pub...lool soyons sérieux..
Parce qu'aujourd'hui oui un artiste est un produit (et donc l'industrie qui va avec) et ce n'est que parce que le public et l'internaute veut un produit, réfléchi et pensé, travaillé, sinon il passe son chemin ; soyez honnête de le reconnaître, des groupes qui font de la musique calibrée à l'échelle locale, il y en a des tonnes , personne n'en veut (vous y compris) ou alors juste 5mn le samedi soir dans son bar..
Comme un site web pourri et mal fait, personne n'en veut..
Pour finir sur les solutions :
- oui je vois que la licence globale apparaît comme la solution à venir : pourquoi pas (mon avis en tant que musicien indépendant) si elle propose une franchise raisonnable en terme de revenus et qu'elle est une vraie redistribution..( quand on voit le fonctionnement de la SACEM) = critique : grosse négociation alors à venir parce qu'apparemment vous me parlez de 20euros en sus pour les abonnements (ce qui me parait bien) mais les fournisseurs sont + proche des 7euros j'ai cru comprendre..
- une plateforme musicale géré par l'Etat : ça servirait à quoi?? les plateformes comme vous l'avez dit existe déjà et foisonnent même où les artistes peuvent y vendre leur musique (bandcamp, vibedeck, etc,etc) sont très bien foutues, certes il reste encore à les faire connaître au Grand Public mais elles ne fonctionnent quand même pas pour les petits artistes parce qu'après la question principale reste : pourquoi va--on mettre en avant tel ou tel artiste (on sera bien obligé face aux millions de musiciens amateurs souhaitant accéder à un statut ou une reconnaissance) ??? qui va décidé de cela?? Le fait du Roi?? waooo quel régression de l'art?? je continue à penser que seuls le public peut décidé du talent d'un artiste (même s'il se trompe parfois)
- Pour ma part, et idéologiquement, je pense que le développement passera par le développement des offres légales comme celle de Qobuz (j'y est encore téléchargé recemment un album de Rihanna comme cadeau à ma femme ) ce qui implique de toute manière une loi à l'encontre du piratage..
Il n'y a pas de raison de fonctionner autrement que nous avons fonctionné jusqu'à maintenant (j'assume mon point de vue) : nous continuons d'acheter notre pain tous les jours chez notre boulanger (besoin vital) et nous n'avons pas des envies révolutionnaires à chaque fois que nous y allons.
Cdt
JP
Los Teignos
Mais la je réponds ; il en exactement de même pour l'art graphique (et les 1ères peintures rupestres) ou l'art littéraire. Historiquement évidemment que tous ces arts sont nés du besoin d'exprimer des choses qui nous échappent et souvent on été utilisés de manière religieuses (chants, écrits, arts). Mais est-ce pour ça que nous devrions aujourd'hui demander aux webgraphistes où webrédacteur de renoncer à leurs droit d'auteur et de propriété intellectuelle (d'ailleurs on y vient aussi car exposés aux même difficultés cf.Lex Google) ??? Allons, allons il faut vivre avec son temps ! Les industries bougent et évoluent évidemment mais elles ne reviennent rarement en arrière)..
Alors pourquoi la musique, les musiciens et ses auteurs aurait à souffrir,qu'eux, exclusivement, de ce que vous souhaitez tant ; c'est-à-dire un retour au source..
Alors je vous pose la question en toute honnêteté : est-ce que vous êtes payé pour faire un édito ?? Seriez-vous content que votre travail soit repris et exploité commercialement sur d'autres sites, sans votre autorisation et sans vous rémunéré???
Je me suis sans doute fait mal comprendre : je ne suis certainement pas contre la mécanique du droit d'auteur. Je dis juste qu'il y a des choses discutables dans l'appareil légal qui l'accompagne (je ne trouve pas intelligent qu'un professeur de collège doive payer des droits pour faire écouter une chanson ou projeter un film à des élèves : ça va à rebours de l'éducation au profit d'une industrie.) et désolé, je trouve qu'une fois Picasso mort, les droits de reproduction de Guernica devraient échoir au domaine public en tant que patrimoine de l'humanité plutôt qu'à sa fille qui, non contente d'avoir déjà hérité de la fortune de son père, aura la liberté d'en faire des appui-têtes pour les automobiles. Puisque vous évoquez le cas des graphistes, je vous ferais remarquer avec amusement d'ailleurs que le premier logo d'Hadopi violait le copyright d'une police de caractère, ce que je trouve évidemment condamnable.
En tous cas, clairement, je vous le dis : un artiste doit pouvoir faire valoir ses droits. Et c'est d'ailleurs un argument de plus en défaveur des maisons de disques (CF les forfaits négociés avec Deezer et les droits d'auteurs endormis par les maisons de disques à l'époque).
je ne sais pas si vous êtes musicien mais on demande aujourd'hui aux musiciens de jouer aux "Hommes-Orchestres" au risque de les lasser dans leur projet : jouer, créer, produire, communiquer, distribuer, organiser, administrer,
Là dessus, je vous répondrais qu'en dehors des purs produits qu'elles fabriquent (Star Ac et assimilé) les maisons de disques ne signent aujourd'hui que des artistes qui sont déjà bien accomplis, ce qui réclame une grande polyvalence. En gros, tant que vous n'avez pas fait une centaine de dates, produit un disque avec un son remarquable, voire avez une dizaine d'années de carrière, vous n'êtes pas susceptible d'être développé par une maison de disque. La prise de risque est minimisée au maximum : on n'est pas là pour miser sur quelqu'un, pour le faire grandir, on est là pour trouver un disque tout fait et prendre sa com.
une plateforme musicale géré par l'Etat : ça servirait à quoi?? les plateformes comme vous l'avez dit existe déjà et foisonnent même où les artistes peuvent y vendre leur musique (bandcamp, vibedeck, etc,etc) sont très bien foutues, certes il reste encore à les faire connaître au Grand Public mais elles ne fonctionnent quand même pas pour les petits artistes parce qu'après la question principale reste : pourquoi va--on mettre en avant tel ou tel artiste (on sera bien obligé face aux millions de musiciens amateurs souhaitant accéder à un statut ou une reconnaissance) ??? qui va décidé de cela?? Le fait du Roi?? waooo quel régression de l'art?? je continue à penser que seuls le public peut décidé du talent d'un artiste (même s'il se trompe parfois)
Je suis moi-même utilisateur de Bandcamp, mais n'en connais pas la finalité, ni même ne sais si sa politique concernant les droits d'auteur est compatible avec le droit français. Si demain Bandcamp décide de mettre une pub devant chaque morceau, il n'y aura rien à dire et c'est pour cela que je préfère faire confiance à l'Etat et au service public. Je parle d'ailleurs d'un espace de publication multimédia offert gracieusement à nos 65 millions de citoyens, rien d'autre.
Il n'y a pas de raison de fonctionner autrement que nous avons fonctionné jusqu'à maintenant (j'assume mon point de vue) : nous continuons d'acheter notre pain tous les jours chez notre boulanger (besoin vital) et nous n'avons pas des envies révolutionnaires à chaque fois que nous y allons.
Alors puisque ce fonctionnement marche très bien, il n'y avait pas de raison d'aller créer Hadopi. Le fait est que depuis 1492 et l'invention de l'imprimerie, le monde n'avait pas connu une révolution comme celle qui vient de se produire avec les télécoms et Internet (une révolution dont on sait qu'elle modifie en profondeur nos sociétés, nos institutions et même, la façon dont fonctionne notre cerveaux). Bref, on peut faire semblant de ne pas le voir, se dire que que tout cela est très bien, et qu'il n'y a pas de raison que cela change, mais c'est repousser le problème.
Ajourd'hui, un internaute n'est même pas en mesure de savoir quand il accède à un contenu légal ou non lorsqu'il surfe sur le net : je ne compte plus le nombre de mères de famille qui me disent du mal du piratage sans se rendre compte que, lorsqu'elle regardent Desperate Housewives en streaming sur tel ou tel site, elles utilisent un réseau pirate. Et comment on explique à un enfant que Deezer ou NRJ c'est légal, mais pas Grooveshark. Comment on lui explique que ça, ce n'est pas légal, alors que la plateforme est censée être clean ? Et comment on lui explique que certains films de Jacques Demy n'ont pas pu être diffusé ou projeté pendant des années, parce que les ayants droits n'étant pas d'accord.
Voilà tant de questions auxquelles Hadopi n'a jamais répondues, pour la bagatelle de 11 millions d'euros par an qui n'auront servies qu'à pourchasser les rares qui utilisaient encore eMule alors que tous les autres étaient passé sur d'autres technologies, protégées et plus performantes. Et pendant ce temps là, Rapidshare fait de la tune au détriment des artistes. Tuer Rapidshare ? Il en repoussera 100 (Je revois l'industrie du disque se féliciter de la chute de Megaupload alors qu'on tenait là un cas d'études de gens qui payent de la musique, un labo pour expérimenter de nouveaux modèles, de nouvelles propositions. Bref... ). Du coup, et moi j'assume aussi mon point de vue, , il y a toutes les raisons pour moi de fonctionner autrement car, je le dis sans mauvais esprit, je ne vois pas comment ce système pourrait survivre...
Merci beaucoup en tout cas pour vos commentaires (ainsi qu'à tous les autres). Un édito réussi est un édito qui se discute. Je suis bien content pour le coup.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 16/09/2012 à 19:19:47 ]
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