Editorial du 22 février 2014 : commentaires
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Los Teignos

Il est un pays lointain où se croisent depuis des lustres les musiques espagnoles, amérindiennes et africaines. Un pays merveilleux qui forme depuis bientôt 40 ans certains des plus grands virtuoses de la musique classique grâce à un incroyable système d’orchestres symphoniques pour jeunes, au point d’ailleurs de servir de modèle aux Etats Unis ou à la France.
Peut-être est-ce que parce que c’est trop loin... Peut-être est-ce parce que la situation ukrainienne est plus alarmante encore… Ou peut-être est-ce parce que l’entreprise française Total y a de nombreux intérêts et qu’il vaut mieux faire profil bas... Dur de savoir en tout cas ce qui retient la plupart des médias et les politiciens français de s’intéresser au Venezuela, où la situation n’a pourtant cessé de se dégrader au cours des derniers jours, présentant tous les symptômes d’un régime totalitaire bien portant : censure de la presse, de la télévision et d’Internet, assassinats, milices paramilitaires maintenant "l’ordre" par la violence... À n’en pas douter, une patrie de la Musique est en danger, et cela mérite un peu plus que du silence.
Remarquez, cette panique internationale a du bon, parce que la titanesque multinationale Audiofanzine & Co, sous couvert d’emmener 50 de ses membres visiter le fameux salon Musikmesse qui s’y tiendra le 12 mars prochain, compte bien profiter de la confusion pour faire main basse sur les gisements de bière de Francfort. À n’en pas douter, l’équilibre Hydropolitique pourrait s’en trouver bouleversé à jamais... Ou pas.
De même que l’Artis de Kurzweil ne devrait pas bouleverser le monde des pianos numériques. Alors que nanti du Zoom iQ5, l’iPhone parvient tout de même à faire avancer le schmilblick des enregistreurs portables. Et que le BreakTweaker d’Izotope, quant à lui, est probablement l’une des plus belles usines à rythmes qu’on ait vues.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

semperecharles


Banshee in Avalon

Euh, ça sent la dérive là... vous vous emballez les gens. L'édito de Los Teignos était centré sur le silence des médias concernant les évènements actuels au Venezuela, et il a exprimé son inquiétude face à la censure des médias et les violences indéniables dernièrement dans ce pays, il n'a pas fait une thèse anti-chaviste !
Je crois que tout le monde en France a été unanime quand il s'est agi de condamner la bombe posée dans les locaux de Charlie Hebdo, et je doute que vous restiez silencieux si Los Teignos, tout comme tout autre journaliste français, se faisait virer demain parce qu'il a émis une critique.
En bref, son édito rejoint celui de la semaine dernière concernant les choix éditoriaux de la presse actuellement. Et je le salue d'avoir pris le "contrepied" et d'en avoir parlé alors que la plupart des journaux "grand public" n'en faisait pas (ou très peu) état. :)

jeff 7 adore.




semperecharles

bien sur , cet article est un peu plus long a lire que les trois lignes scandaleusement réductrices de monsieur "los teignos" , quand a celui qui n'a rien compris c'est celui qui sous couvert d'un pseudonyme s'exprime sans arguments et gobe tout ce que l'on veut bien lui faire croire , je suis de près le brûlant sujet du venezuela depuis des années , et je parle l'espagnol couramment , c'est sans aucune intention de blesser qui que ce soit que je réitère mon avis a l'opposé du votre en connaissance de cause ...Je vous laisse encore réfléchir et vous documenter , tout le monde peut se tromper , le tout c'est de savoir le reconnaître , si vous n'en êtes pas capable , monsieur los teignos , il n'y a rien de grave , j'irai seulement voir ailleurs ce ne sera pas une grosse perte pour vous ! au contraire , vous pourrez continuer a déblatérer ce que la tronche de premier de la classe vous assène tous les soirs au journal de vingt heures ...

Los Teignos

Je le redis : mon objectif avec cet édito était d'attirer l'attention sur une situation qui me semblait négligée par les médias français au moment où j'ai écrit mon texte, vendredi soir dernier. Ce qui m'a poussé à le faire, c'est à la fois des témoignages de violence, des morts, mais plus encore la corrélation entre ces événements qui auraient pu paraître anecdotiques (après tout, nous avons régulièrement en France des affrontements entre des jeunes pas toujours bien intentionnés, et des forces de l'ordre qui peuvent à l'occasion avoir la main lourde) et certaines décisions du gouvernement : la censure d'une appli de communication, le retrait d'accréditation de journalistes étrangers (CNN en l'occurence), et plus en amont encore, la pénurie de papier menaçant la parution et à court terme la survie de journaux, quels que soient leurs bords. Bref, après avoir recueilli ces informations qui m'ont été confiées de vive voix en provenance du pays même (oui, j'ai mes sources aussi), je suis allé lire l'article de Migus qui les contredisait et dénonçait la désinformation dont était victime le gouvernement. Sans contester les éléments présenté par Migus, je me suis toutefois vite aperçu que j'avais face à moi un point de vue réellement partisan. Et qui appuyait en outre mes doute : le culte du chef, comme je l'explique plus haut, est une arme utilisée de longue date dans les régimes totalitaires. De fait, en voulant voler au secours de la révolution de Chavez, Migus la dessert à mon sens.
Bref, je prends le risque de faire l'édito là-dessus pour dire qu'il se passe visiblement des choses qui '[présentent] les symptôme d'un régime totalitaire bien portant'. Notez que je parle de symptômes, ce qui est très différent d'asséner un diagnostic, les mêmes symptômes pouvant être causés par des maladies très différentes. En l'occurence : le Vénézuéla n'est pas un régime totalitaire vu qu'il connait une opposition et des élections. S'il y a un mot que je voudrais changer dans mon texte, c'est celui-ci. La suite des événements ne donne toutefois pas tort à mon côté alarmiste alors que les rares articles que je trouve alors sur le sujet semblent dire, à quelques exceptions, que tout va bien là-bas : il y avait 6 morts au moment où j'écrivais mon texte (j'en suis alors informé par ma source), il y en a 14 aujourd'hui : c'est bien qu'il y a un problème... Dernier argument qui m'a décidé à écrire ce que j'ai écrit : je crois fondamentalement qu'un gouvernement est responsable de sa population, quels que soient les événements. Parce que gouverner, c'est précisément exercer une responsabilité face à un peuple. Des motards violentent des gens ici ou là et personne ne sait de qui il s'agit ? C'est le rôle premier du gouvernement de savoir qui ils sont et de les neutraliser. C'est pour cela qu'il a une police, une armée, des services secrets. S'il n'y parvient pas, quelle qu'en soit la raison, il en demeure responsable. Je le pense dans ce cas précis, comme je le penserai pour la France, les USA, la Nouvelle Guinée, le Japon ou n'importe quel état : notez que je n'assimile pas cette responsabilité à de la culpabilité.
L'édito est ensuite publié et je recueille à son sujet des réactions contredisant mon propos dans ce forum. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive : pour avoir osé poser la question de la pertinence du défilé du 14 juillet, je m'étais pris un retour de flamme d'anciens combattants, cependant que d'autres n'avaient pas apprécié non plus que j'évoque le printemps arabe et des bons rapports qu'entretient en général la France avec les dictateurs. Bref, rien qui ne me dérange, bien au contraire, vu que j'ai la chance de partager cet espace de discussion avec des gens intelligents et cultivés qui ne manquent jamais de me nourrir, de me taper dans le dos ou au contraire de me botter le cul si nécessaire. Tout en suivant les événements du Vénézuela et en assistant au déploiement de l'arsenal médiatique, j'examine durant la semaine les articles qu'on me tend ici, ou que je trouve là. Et un constat s'impose : il y a effectivement une guerre d'information entre Chavezistes et opposant aux Chavezistes, les premiers accusant unanimement les seconds de désinformation. Le seul problème au milieu de tout cela, c'est qu'on est bien face à la foi des uns et des autres plutôt qu'à des faits et que les deux côtés se reprochent l'un l'autre les mêmes défauts : en gros, si les Pro-Maduro désignent les médias Mainstream comme faisant partie d'une vaste conspiration anti-Chavez et s'alimentant tous les uns les autres, ces derniers usent des mêmes méthodes. Pour défendre Maduro, un média Chaveziste cite un autre média chavéziste. Bref, chacun est son propre référent et lorsque vous me tendez l'article de Maurice Lemoine, je ne peux ignorer qu'il émane d'un ancien RdC du Monde Diplomatique, tout comme je ne peux ignorer que Migus bosse pour le Grand Soir ou avec le réseau Voltaire. Du coup, j'ai compris l'idée globale : pour la gauche ou l'extrême gauche occidentale, les salopards d'américains essayent de renverser le gentil gouvernement Maduro qui pourtant fait vraiment du bon travail et devrait sous peu récolter les fruits d'une révolution pleine d'espoir parce qu'elle s'inscrit contre le libéralisme.
Suis-je content d'avoir lu ces articles ? Oui, et je vous remercie de me les avoir communiqués car j'y ai appris des choses sous un certain éclairage. M'ont-ils convaincus d'autre chose que nous sommes face à une guerre idéologique qui se joue dans les médias ? Non. Parce qu'aussi vrai que je me souviens que les USA et la CIA n'ont pas leur pareil pour intriguer sur les territoires étrangers, je me souviens aussi des surréalistes français, enthousiastes lorsqu'ils allaient visiter la merveilleuse URSS, et refusant d'admettre par attachement idéologique la réalité du régime en question. Notez que je ne compare pas URSS et Vénézuéla. Je dis juste qu'un point de vue de partisan est un point de vue de partisan (j'ai d'ailleurs souri en lisant plus haut l'évocation des bons côté de Cuba alors qu'il y a quelques années de cela, une de mes amies cubaine visitant son père a été retenu une nuit en interrogatoire pour avoir, dans ses valises, une biographie non autorisée de Castro, confisquée pour le coup), et que ça ne suffit pas à convaincre le voltairien pessimiste que je suis, persuadé que l'issue du marasme dans lequel nous nous trouvons viendra probablement plus d'une catastrophe naturelle de vaste ampleur que d'une petite révolution humaine (j'ai grandi parmi des communistes dans un monde libéraliste et voyez-vous, je crois qu'en vieillissant, je suis devenu malade de l'un presque autant que de l'autre).
Je le précise ; je ne suis pas convaincu que la 'révolution' de Chavez est une mauvaise ou une bonne chose. Ce que je sais en revanche, c'est qu'un pays qui compte 14 morts en quelques jours sur des mouvements de foule ne mérite pas qu'on chante que tout va très bien sur l'air de la Marquise.
Au milieu de tout cela, l'opinion internationale s'est depuis intéressée au problème, de sorte que la Commission Européenne veut mandater des observateurs sur place. C'est une bonne chose pour moi de me dire que, quel que soit leur point de vue, plus de gens ont désormais envie de juger de la situation sur place. J'imagine que les Pro-Chavéziste verront dans cet intérêt international une porte ouverte à toute forme de pression et de propagande libérale. Mais à tout prendre, je pense qu'on y gagnera tout de même, et que ce regard pèsera sur le gouvernement comme sur l'opposition, de sorte que l'un ou l'autre, ou les deux, devront rappeler leurs motards.
C'était modestement dans ce but que j'ai évoqué la situation des ces derniers jours au Vénézuéla, et je vous serai gré de pardonner le côté lapidaire de mon édito, cet exercice étant assez différent de la rédaction d'un article.
Voilà, j'espère que vous aurez compris ma démarche et ce qui m'a conduit à écrire ce que j'ai écrit. Je vous devais des explications plus détaillées, mais je ne crois pas pour autant, à l'aune de ma bonne foi et de mon réel intérêt pour la nation vénézuélienne, sa culture et son peuple, plus que pour ses gouvernements, opposants ou ses révolutions qui ne revêtent pour moi aucun romantisme, devoir d'excuse à qui que ce soit.
PS : je le précise. Je n'ai plus la télé depuis 6 ans maintenant. Je n'écoute que peu la radio et n'achète pas de presse d'information (comme tout le monde, je vois toutefois les titres du Point sur les colonnes maurice, lit le Figaro Madame chez le dentiste, et le Monde ou Libé quand je prends l'avion). Vivant dans le Far West d'Internet, j'y subis donc le diktat du référencement de Google, mais gagne au moins à trouver l'info moi-même plutôt que de la recevoir passivement par une lucarne.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 01/03/2014 à 04:01:12 ]

semperecharles

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