Editorial du 27 mai 2017 : commentaires
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Los Teignos

Si Elvis, les Beatles, Jimi Hendrix, Marvin Gaye ou Bob Dylan avaient 20 ans en 2017, il y aurait fort à parier qu’aucune grande maison de disques ne se contenterait de leur talent pour les signer. En effet, de nos jours, le seul moyen d’attirer l’oreille d’une major, et surtout son portefeuille, c’est non seulement d’arriver avec un public déjà fédéré sur scène ou les réseaux sociaux, voire les deux, mais aussi de présenter un album qui soit quasi prêt pour la commercialisation. Au-delà des chansons qui doivent évidemment être bien écrites, bien arrangées et bien interprétées, il faut que l’artiste lui-même propose une « maquette » dont le son soit commercialisable, ce qui implique un enregistrement et un mixage de facture professionnelle, sans oublier ce coup de polish qui peut faire la différence à l’arrivée entre le pro et l’amateur : un excellent mastering.
Or, si la plupart des musiciens se sont mis, bon gré mal gré, à l’autoprod, apprenant à enregistrer et mixer leur musique avec les moyens du bord (et Audiofanzine aussi un peu ;-)), cette dernière étape du mastering demeure toujours plus compliquée car elle réclame, au-delà d’un matos hors de prix dans un studio offrant une excellente qualité d’écoute, les compétences d’un ingé son expérimenté… à moins de… recourir à un service en ligne de mastering automatique !
Le mastering, compliqué ? Pensez-vous : il suffit d’uploader son fichier et d’attendre que le miracle algorithmique s’accomplisse. Le mastering, cher ? Meuh non, car ces services vous réclameront au pire 20 euros par titre. Reste à savoir si, même à ce prix, le jeu en vaut la chandelle. Car 20 balles, c’est certes peu d’argent comparé à ce que coûterait un vrai mastering fait par un pro en studio, mais ça reste beaucoup d’argent si l’on peut faire la même chose chez soit avec quelques presets de plug-ins freewares.
Pour se faire une idée sur le sujet, notre Nantho national s’est donc amusé à proposer les trois mêmes morceaux à 6 services en ligne de mastering automatique, sachant que la conclusion de l’expérience sera publiée demain. Et comme il fallait bien donner un nom à l’opération, nous l’avons appelée la semaine du mastering. Le premier épisode se situe ici.
Pas d’autres tests cette semaine que ces six tests là, sachant que ceux qui veulent du rab peuvent, s’il ne l’ont pas déjà fait, aller écouter le troisième numéro de notre émission de webradio : les pieds dans le patch (voire les deux précédents aussi). Ça se passe sur iTunes comme sur Soundcloud ou Youtube (même si l'image n'a pas grand intérêt, hein).
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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pontchartrain

Si Elvis, les Beatles, Jimi Hendrix, Marvin Gaye ou Bob Dylan avaient 20 ans en 2017, il y aurait fort à parier qu’aucune grande maison de disques ne se contenterait de leur talent pour les signer.
C'est probablement vrai aussi dans l'édition.
J'ai un vague souvenir de ce canular monté par un critique littéraire il y a 20 ou 30 ans ( d'ailleurs si quelqu'un en a un souvenir plus précis...) Le type avait envoyé un manuscrit d'un bouquin de Proust ou Balzac ( ?) aux grands éditeurs parisiens, en en changeant le titre et l'auteur bien entendu.
Les réponses des éditeurs, sous forme de lettres types, montraient à l'évidence que le manuscrit n'avait pas été lu. Un autre je crois avait quand même parlé d'incohérence, de trop de personnages, de longueurs...


Anonyme

Si Elvis, les Beatles, Jimi Hendrix, Marvin Gaye ou Bob Dylan avaient 20 ans en 2017, il y aurait fort à parier qu’aucune grande maison de disques ne se contenterait de leur talent pour les signer
ouais enfin déjà à leur époque le talent ne leur avait pas suffi, derrière la zik et même en réalité devant, y avait déjà un énorme marketing. Les gimmiks de Hendrix, la coupe de cheveux des Beatles, les fringues d'Elvis, faut pas oublier ça...
A leurs débuts et jusque tard dans leur carrière, les beatles c'était un boys band, comme 2B3 ou alliage.
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 12:07:29 ]

Los Teignos

En revanche le coup du "disque fini pour signer sur une major" c'est un mythe total, navré Los Teignos ( j'aime bcp tes éditos mais là tu tapes à côté... )
autoproduire son album est indispensable pour démarcher concerts, festoches ou labels indés (qui déjà pour la plupart mettront leurs pattes dans le mix, mastering et pochette)
En revanche, il n'y a rien de pire pour une major que de recevoir un produit fini.
Autant dire au D.A " hey mec, tu sers à rien mais vas-y signe quand même le chèque stp "
Très mauvaise stratégie, et mythe urbain
En fait, je me souviens d'une de mes interviews sur un talent scoot d'Universal qui m'expliquait qu'il cherchait à signer des artistes "mûrs". C'est à dire des gens qui ont déjà au moins 150 dates au compteur ("et pas que dans le bar de leur tonton" avait il précisé), et une identité affirmée. Évidemment, pour ce gars qui chassait en concert comme sur MySpace ou Facebook, un son de maquette pourri était immédiatement éliminatoire. D'où la notion de produit fini.
Là où tu as raison, c'est que ça n'empêchait pas le gars de remettre son nez dans le disque pour ajouter 3 cordes ici ou un tambourin là, mais globalement, on n'est plus dans un système où une grosse maison de disque signe des amateurs pour en faire des pros. Elle veut des pros de base et même pire : des gens qui ont déjà un public. Louise Attaque ne s'est pas fait signé parce que les chansons étaient bien. Ils se sont fait signé parce que sans le concours d'une maison de disques, ils remplissaient déjà les salles.
Le truc navrant en outre, c'est que même les artistes signés en maison de disque comme Oldelaf continuent de profiter des mécanismes de l'autoprod en financant leur disque par le crowdfunding.
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inLive

et qu'il n'y a qu'une chose que compte le POGNON
bande de Flaimard

stoper'



Anonyme

Le truc navrant en outre, c'est que même les artistes signés en maison de disque comme Oldelaf continuent de profiter des mécanismes de l'autoprod en financant leur disque par le crowdfunding.
Ultime expression d'un libéralisme qui s'auto-cannibalise à force de sauvagerie ? Le public paie deux fois (minimum) pour faire survivre des artistes qui ne font que répondre à leur vocation...
Les artistes vivent pour créer, les marchands pour vendre, mais en fut-il jamais autrement ?

On est à la limite du hors sujet (tant pis pour la moyenne) mais j'aime beaucoup cette dédicace de Jean Sébastien Bach au prince de Brandenburg. Où comment remettre la Musique à la place qu'elle n'a jamais cessé d'occuper : sacrée pour ceux qui s'y emploient, simple commodité pour ceux qui en font commerce...
http://www.musebaroque.fr/MB_Archive/Documents/bach_epitre_brandebourgeois.htm
Si seulement Jean-Sébastien avait connu Audiofanzine...


Darkmoon

En fait, je me souviens d'une de mes interviews sur un talent scoot d'Universal qui m'expliquait qu'il cherchait à signer des artistes "mûrs". C'est à dire des gens qui ont déjà au moins 150 dates au compteur ("et pas que dans le bar de leur tonton" avait il précisé), et une identité affirmée...
J'ai tendance à être de ton avis. Je ne pense pas que ce soit un mythe. De ce côté-ci de l'atlantique, une de nos artistes « nationales » (Béatrice Martin AKA Cœur de pirate) qui est déjà une vedette confirmée depuis plusieurs années ici, expliquait dans une interview que lorsqu'elle avait été à LA pour rencontrer des « producers » américains, il lui avait fallu démontrer qu'elle avait déjà des millions de followers sur ses différents espaces sociaux, qu'elle avait déjà fait plusieurs gros shows, quelques albums, etc. Elle à dit que ces « producers » ne s'intéressent pas à ceux qui ont moins d'un million (ou 3, me souviens plus) de followers, etc.
Bref, autrement dit, pour être signé par un très gros label, de nos jours, faut déjà avoir réussi!


"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

Honey'S

Bref, autrement dit, pour être signé par un très gros label, de nos jours, faut déjà avoir réussi!Quel paradoxe, quelle ironie! Qu'elle société de merde! C'est comme pour le blé en fait : pour faire de l'argent, faut avoir de l'argent!
C'est un peu normal, tu vas pas aller signer un artiste si derrière tu sais absolument pas si son truc va fonctionner.
Rock'n'Roll Is Dead

Darkmoon


"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

Batteris1

Joué d'un instrument devant, ou pas, des gens, bon quoi, ....
Olivier
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