Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
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getget
184
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 02/05/2006 à 22:47:24Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
Salut. Aujourd'hui après une longue méditation pour savoir si ça vaut vraiment le coup que je continu dans la musique (bon, j'ai que 18 ans hein, mais les études approchent...) tout en sachant que l'espoir d'un jour "réussir" est à peu près inaccessible, je me posais cette question, existe-t-il encore des groupes français qui gagnent leur vie uniquement grâce à la musique, sans faire de boulot à côté? Bon mis à part biensûr les quelques dizaines de groupes bien commercialisés (ce n'est pas forcément péjoratif), je ne pense pas que ce soit possible. Je parle par exemple de groupes dit "locaux" (bien que ça ne veuille pas vraiment dire grand chose, puisque tout est local à la base) qui tournent dans toute la France dans des salles petites ou moyennes.
Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.
J'attend vos opinions.
Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.
J'attend vos opinions.
Anonyme
528
1121 Posté le 06/12/2011 à 17:17:46
yes avec plaisir evrardo oui moi aussi je me suis dit pareil que le sud-ouest doit être riche ... Bordeaux , La Rochelle tout ça quoi.
Là je vais jouer cet hiver dans les rades de chez moi me faire la main sur mes morceaux mais cet été go!!!
[ Dernière édition du message le 06/12/2011 à 17:39:48 ]
evrardo
103
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 14 ans
1122 Posté le 06/12/2011 à 17:32:33
Citation :
et tu te fais combien en moyenne dans les rades?Là je vais jouer cet hiver dans les rades de chez moi me faire la main sur mes morceaux mais cet été go!!!
C'est pas trop galère ça?
Anonyme
528
1123 Posté le 06/12/2011 à 17:41:10
comment ça galère ?
moi je lance mon projet solo là, donc je demande 100€ par soir dans les bars.
moi je lance mon projet solo là, donc je demande 100€ par soir dans les bars.
Pretextat
12833
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
1124 Posté le 06/12/2011 à 17:58:58
Jouer dans le rue !
C'est pas con ça !
Je suis de Rennes ...
Va y avoir de la concurrence .
La vie c'est : chacun se raconte une histoire dont il est le personnage principal .
Anonyme
528
1125 Posté le 06/12/2011 à 18:15:16
je crois qu'ont devient du sujet ... y a un topic sur la rue sinon.
moi j'ai pas joué aujourd'hui j'avais froid.
moi j'ai pas joué aujourd'hui j'avais froid.
[ Dernière édition du message le 06/12/2011 à 18:16:43 ]
evrardo
103
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 14 ans
1126 Posté le 06/12/2011 à 21:40:49
Citation :
100€ par soirée! Tu crois que tu vas trouver si tu commences?moi je lance mon projet solo là, donc je demande 100€ par soir dans les bars.
Anonyme
1127 Posté le 06/12/2011 à 22:05:57
Citation :
Pourquoi que le bal, les concerts? Il n'y a que ce moyen pour vivre de la musique?
Non, bien sûr, c'est ce qui m'est venu en premier à l'esprit.
Compositeur (de sonneries de téléphone jusqu'aux musiques de films en passant par les musiques de pub), réalisateur, musicien de studio, enseignant il y a plein d'autres métiers...
olix
1346
AFicionado·a
Membre depuis 20 ans
1128 Posté le 08/12/2011 à 07:37:26
En résumé : on peut vivre bien de la musique en France,
mais si vous voulez bien vivre, choisissez autre chose !
mais si vous voulez bien vivre, choisissez autre chose !
Mon nouvel album "Zen Universe" vient de sortir :
http://www.qobuz.com/fr-fr/album/zen-universe-olivier-renoir/0806417200732
Anonyme
528
1129 Posté le 08/12/2011 à 09:49:52
oui mieux vaut faire caissier et ne pas avoir un smic entier ...
evinrude
4
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 12 ans
1130 Posté le 18/05/2012 à 00:07:52
Je vais apporter ma pierre à l’édifice, je suis un musicien issu d'un des deux CNSMD français avec le diplôme en conséquence.
Pour revenir au sujet principal, il est important de savoir qu'on peut vivre de la musique, mais ailleurs : USA, Angleterre, Quebec, Chine. En France le talent et les idées n'ont absolument aucune importance, vous devez avant tout faire parti de la famille féodale du réseau musical. Les places sont rares et chères et le milieu musical souffre de son haut degré de corruption.
Il existe, en France, plusieurs voies connues :
l’intermittence :
Vous devez accomplir 507 heures de spectacle, concerts ou manifestations autres (animations ...), c'est un statut extrêmement précaire qui ne vous autorise pas l'emprunt en banque. A cela, vous ajoutez la vie de bohème, les déclarations en frais réels obligatoires pour s'en sortir, et la fatigue de toujours tout faire à l'arrache. Bon courage c'est un statut minable.
l'enseignement :
Vous pouvez enseigner en milieu associatif (privé donc) et verrez des salaires largement inférieurs au smic puisque vous n'accomplirez jamais assez d'heures pour vous en sortir, ou alors il vous faudra travailler comme un chien pour cumuler des écoles de musique associatives.
Vous pouvez tenter dans le public : toutes les structures dites à "rayonnement", vous serez payés par "l'agglo", avant c'était la ville mais ça change pas grand chose au bout du compte. Et là c'est parti pour le chemin de croix : le cnfpt est l'organisme qui permet la titularisation des enseignants dans les conservatoires ou écoles. Bien loin de toute éthique artistique, ce dernier ne s’intéressera qu'au champs lexical politico-branlette : "dispositif" "schéma national d'orientation pédagogique" "projet d’établissement" "pratique amateur" "pratique collective" "atelier" etc... Bref, soyez un bon robot du système français, devenez hypocrite, flattez et léchez le cul de la manière la plus originale qu'il soit. Prévoyez de devenir franc-maçon ou faites copain copain avec le maire et l'adjoint à la culture, couchez avec Jack Lang, pour réussir cette épreuve...
Ce système de titularisation est en conflit avec les diplômes décernés par les institutions culturelles. Les conservatoires "offrent" des formations pédagogiques d'une durée de deux ans : CEFEDEM et FDCA (durée variable pour les cnsm français qui sont tournés vers la fdca). Elles décernent respectivement le Diplôme d'état (DE) et le certificat d'aptitude (CA). Ces derniers devraient normalement suffire pour prétendre à un poste en conservatoire à rayonnement. Le seul hic c'est que c'est la titularisation via le cnfpt qui fait tout. En gros vous pouvez enseigner avec le CA et le DE dans ces structures mais si quelqu'un, titulaire et libre, veut votre poste, il vous dégage illico presto. Vous n'avez aucune garantie de garder votre poste. Le risque est particulièrement élevé lors du changement de directeur d'établissement. Les formations recrutent sur concours d'entrée en septembre (inscriptions début juin). N'y allez pas en touriste, à ce niveau là, il faut reproduire le fonctionnement pour réussir le cnfpt : léchage de cul, pistons etc. Pour la FDCA, par exemple, vous aurez trois professeurs de la formation au jury (oral), et deux innocents invités qui leur obéiront au doigt et à l'oeil. Les grands pontes de la formation ne se priveront pas, pendant votre épreuve orale, d’émettre des grimaces pour indiquer, aux deux bouches trous, quelles appréciations appliquer aux candidats. Le cnsm de Lyon en est le spécialiste.
Ces formations sont constamment critiquées par les élèves admis, qui sortent épuisés et révoltés par les injustices d'évaluation. Les élèves sont d'ailleurs souvent absents. Les professeurs sont majoritairement issus de l'université via les sciences humaines, les sciences de l’éducation, la musicologie. Ils sont très loin de comprendre les doutes des musiciens, et des futurs enseignants. D'ailleurs, il n'est jamais question de parler de la psychologie de l'élève, on assèche, on assèche !!
L'orchestre :
Alors là c'est pas mal non plus, je connais aujourd'hui beaucoup de gens qui écument les concours d'orchestre et qui n'ont toujours pas réussi à en intégrer un. La plupart de ceux qui ont réussi sont allés en Allemagne : Dresde, ARD, Berlin... d'autres sont aux USA. Il y a forcément plus de demandes que d'offres en France, puisque peu d'orchestre convenablement subventionnés. Certains concours sont même ouverts sans ambition de prendre quiconque que ce soit, non pas parce que les musiciens sont mauvais mais juste pour des histoires financières dont je ne connais pas les tenants et aboutissants, à vous d'illustrer si vous en savez plus à ce sujet. Résultat, les orchestres font tourner des intermittents et ne pourvoient pas les places libres. C'est déjà ça pour les intermittents qui galèrent.
Tout ça pour dire que la musique doit être exercée en dehors de France, partez, sauvez vous. L'épanouissement musical c'est ailleurs. Laissez la France crever dans sa corruption.
Salut
Pour revenir au sujet principal, il est important de savoir qu'on peut vivre de la musique, mais ailleurs : USA, Angleterre, Quebec, Chine. En France le talent et les idées n'ont absolument aucune importance, vous devez avant tout faire parti de la famille féodale du réseau musical. Les places sont rares et chères et le milieu musical souffre de son haut degré de corruption.
Il existe, en France, plusieurs voies connues :
l’intermittence :
Vous devez accomplir 507 heures de spectacle, concerts ou manifestations autres (animations ...), c'est un statut extrêmement précaire qui ne vous autorise pas l'emprunt en banque. A cela, vous ajoutez la vie de bohème, les déclarations en frais réels obligatoires pour s'en sortir, et la fatigue de toujours tout faire à l'arrache. Bon courage c'est un statut minable.
l'enseignement :
Vous pouvez enseigner en milieu associatif (privé donc) et verrez des salaires largement inférieurs au smic puisque vous n'accomplirez jamais assez d'heures pour vous en sortir, ou alors il vous faudra travailler comme un chien pour cumuler des écoles de musique associatives.
Vous pouvez tenter dans le public : toutes les structures dites à "rayonnement", vous serez payés par "l'agglo", avant c'était la ville mais ça change pas grand chose au bout du compte. Et là c'est parti pour le chemin de croix : le cnfpt est l'organisme qui permet la titularisation des enseignants dans les conservatoires ou écoles. Bien loin de toute éthique artistique, ce dernier ne s’intéressera qu'au champs lexical politico-branlette : "dispositif" "schéma national d'orientation pédagogique" "projet d’établissement" "pratique amateur" "pratique collective" "atelier" etc... Bref, soyez un bon robot du système français, devenez hypocrite, flattez et léchez le cul de la manière la plus originale qu'il soit. Prévoyez de devenir franc-maçon ou faites copain copain avec le maire et l'adjoint à la culture, couchez avec Jack Lang, pour réussir cette épreuve...
Ce système de titularisation est en conflit avec les diplômes décernés par les institutions culturelles. Les conservatoires "offrent" des formations pédagogiques d'une durée de deux ans : CEFEDEM et FDCA (durée variable pour les cnsm français qui sont tournés vers la fdca). Elles décernent respectivement le Diplôme d'état (DE) et le certificat d'aptitude (CA). Ces derniers devraient normalement suffire pour prétendre à un poste en conservatoire à rayonnement. Le seul hic c'est que c'est la titularisation via le cnfpt qui fait tout. En gros vous pouvez enseigner avec le CA et le DE dans ces structures mais si quelqu'un, titulaire et libre, veut votre poste, il vous dégage illico presto. Vous n'avez aucune garantie de garder votre poste. Le risque est particulièrement élevé lors du changement de directeur d'établissement. Les formations recrutent sur concours d'entrée en septembre (inscriptions début juin). N'y allez pas en touriste, à ce niveau là, il faut reproduire le fonctionnement pour réussir le cnfpt : léchage de cul, pistons etc. Pour la FDCA, par exemple, vous aurez trois professeurs de la formation au jury (oral), et deux innocents invités qui leur obéiront au doigt et à l'oeil. Les grands pontes de la formation ne se priveront pas, pendant votre épreuve orale, d’émettre des grimaces pour indiquer, aux deux bouches trous, quelles appréciations appliquer aux candidats. Le cnsm de Lyon en est le spécialiste.
Ces formations sont constamment critiquées par les élèves admis, qui sortent épuisés et révoltés par les injustices d'évaluation. Les élèves sont d'ailleurs souvent absents. Les professeurs sont majoritairement issus de l'université via les sciences humaines, les sciences de l’éducation, la musicologie. Ils sont très loin de comprendre les doutes des musiciens, et des futurs enseignants. D'ailleurs, il n'est jamais question de parler de la psychologie de l'élève, on assèche, on assèche !!
L'orchestre :
Alors là c'est pas mal non plus, je connais aujourd'hui beaucoup de gens qui écument les concours d'orchestre et qui n'ont toujours pas réussi à en intégrer un. La plupart de ceux qui ont réussi sont allés en Allemagne : Dresde, ARD, Berlin... d'autres sont aux USA. Il y a forcément plus de demandes que d'offres en France, puisque peu d'orchestre convenablement subventionnés. Certains concours sont même ouverts sans ambition de prendre quiconque que ce soit, non pas parce que les musiciens sont mauvais mais juste pour des histoires financières dont je ne connais pas les tenants et aboutissants, à vous d'illustrer si vous en savez plus à ce sujet. Résultat, les orchestres font tourner des intermittents et ne pourvoient pas les places libres. C'est déjà ça pour les intermittents qui galèrent.
Tout ça pour dire que la musique doit être exercée en dehors de France, partez, sauvez vous. L'épanouissement musical c'est ailleurs. Laissez la France crever dans sa corruption.
Salut
[ Dernière édition du message le 18/05/2012 à 01:18:04 ]
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