Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Peut-on vraiment vivre de la musique en France?

  • 1 193 réponses
  • 158 participants
  • 371 360 vues
  • 155 followers
Sujet de la discussion Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
Salut. Aujourd'hui après une longue méditation pour savoir si ça vaut vraiment le coup que je continu dans la musique (bon, j'ai que 18 ans hein, mais les études approchent...) tout en sachant que l'espoir d'un jour "réussir" est à peu près inaccessible, je me posais cette question, existe-t-il encore des groupes français qui gagnent leur vie uniquement grâce à la musique, sans faire de boulot à côté? Bon mis à part biensûr les quelques dizaines de groupes bien commercialisés (ce n'est pas forcément péjoratif), je ne pense pas que ce soit possible. Je parle par exemple de groupes dit "locaux" (bien que ça ne veuille pas vraiment dire grand chose, puisque tout est local à la base) qui tournent dans toute la France dans des salles petites ou moyennes.

Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.

J'attend vos opinions.
Afficher le sujet de la discussion
1171
Citation de B7 :
Bien sur, tout dépend des individus, de leur sérieux, du métier qu'il pratique et il faut prendre en compte l'expérience que l'on accumule au fil des années de "métiers". j'imagine mal un apprenti patissier se taper 3h d'exercice pianistique après sa journée de 15h, se taper 2 religieuses et aller jouer dans un bordel....
Yes, mais sans aller aussi loin, il y a des gens qui travaillent pendant la journée, puis le soir ou/et les week end jouent. Et si ça marche bien, ils abandonnent leur premier métier pour la musique.
1172
Citation de B7 :
Un musicien dont c'est le métier m'expliquait que pas mal de musiciens "amateurs" allaient à l'essentiel dans le travail de leur instrument et grace à leur rigueur, leur méthode de travail, leur gestion du temps précis, arrivaient à un aussi bon niveau qu'un type vivant de sa musique.
Je n'ai franchement pas cette impression là. Bien sûr il y a pas mal de très bons amateurs mais en général ceux-là ont une solide formation de base et pas mal d'années de bouteille.

A côté de ça combien d'amateurs qui s'enregistrent en auto-production alors qu'ils répètent une fois par semaine? Et encore, la plupart des répétitions ressemblent plus à des jams, avec des variations dans les morceaux à chaque fois.

Moi je vois au contraire beaucoup trop peu de travail et beaucoup trop peu de rigueur. Avant la MAO personne n'osait rentrer en studio sans avoir longuement travaillé leurs morceaux et répété des dizaines voire des centaines de fois les titres exactement comme ils allaient être enregistrés. Chaque musicien pouvait jouer sa partie les yeux fermés, et en place!

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


1173
Citation :
Je n'ai franchement pas cette impression là. Bien sûr il y a pas mal de très bons amateurs mais en général ceux-là ont une solide formation de base et pas mal d'années de bouteille.


Je parle de ceux la. Forcément, sans bosser son instrument, la mise en place, en répétant sans rigueur, c'est plutôt mal barré. Je sais qu'en ce qui me concerne, sans être un Didier Mozart, j'ai travaillé la mise en place, bosse encore mon instrument, la précision et essaie, de par le manque du temps, à rester concentré sur ce que je fais...d'aller à l'essentiel. C'est ce que mon message essayait d'expliquer. C'est même devenu un plaisir que d'executer une phrase rythmique avec précision et dans toutes les tonalités. La MAO permet aussi d'améliorer son jeu pour peu que l'on ai bossé un minimum.
1174
Citation de EPE_be :
Moi je vois au contraire beaucoup trop peu de travail et beaucoup trop peu de rigueur. Avant la MAO personne n'osait rentrer en studio sans avoir longuement travaillé leurs morceaux et répété des dizaines voire des centaines de fois les titres exactement comme ils allaient être enregistrés. Chaque musicien pouvait jouer sa partie les yeux fermés, et en place!
Oui!!!icon_facepalm.gif
C'est exactement l'inverse maintenant.
1175
Alors que je cherchais des informations sur le site de L'Adami, je suis tombé sur ces deux études sur l'autoproduction et la rémunération des artistes :

https://www.adami.fr/fileadmin/user_upload/pdf___docs/02_Defendre/etudes/2009/Etude_Adami_ManMedia_etude_Autoproduction_mars_2009.pdf

https://www.adami.fr/fileadmin/user_upload/pdf___docs/02_Defendre/etudes/avant_2009/Etude_Adami_remuneration_musique_avril_2006.pdf

Elles sont certes un peu dépassées mais restent intéressantes. Bonne lecture.
1176
Salut Anatonth, merci pour le lien.
On voit que les artistes gagnent vraiment peu avec la vente des Cd! 60 cts par cd vendu 17€ !
1177
Citation de evrardo :
60 cts par cd vendu 17€ !

+ environ 70 cts de droits d'auteur pour les auteurs-compositeurs.

Mais cette façon de calculer est trompeuse. Le calcul à faire est recettes hors taxes moins tous les frais (production/promotion/commercialisation) sur toute la durée de vie de l'album divisé par le nombre d'exemplaires réellement vendus. Combien d'auto-producteurs font honnêtement ce calcul? La majorité sont en perte et non en bénéfice, alors qu'un artiste signé en pourcentage sur les ventes (et non sur le bénéfice) touche quelque chose même si la label est en perte sur son album.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


1178
Oui, c'est pas en vendant des albums qu'on peut espérer gagner son pain avec la musique. Au moins pas au début.
Il doit y avoir d'autres filières....mais bien sûr ceux qui les ont trouvé ne le disent pas.:furieux:
1179
La vraie difficulté pour un artiste qui s'auto-produit et qui souhaite franchir une étape, c'est de ne pas connaître les mécanismes du business et d'être écarté d'une partie de ses sources de revenus potentiels. En 2011, plus de 95 Millions d'euros ont été encaissés au titre de la rémunération équitable.
1180
S'auto-produire en toute légalité c'est créer sa mini-entreprise, son label mono-artiste et s'inscrire si on le souhaite aux différentes sociétés de perception de droits (droits d'auteur, droits voisins des producteurs et interprètes)

La rémunération équitable concerne les droits voisins. Encore plus que pour les droits d'auteur (les sommes sont largement inférieures) c'est parfaitement inutile si on n'est pas largement diffusé (passages radios/télés nationales, nombreux concerts/festivals avec déclaration de playlist). Beaucoup de paperasses pour quelques euros à récupérer.

Au lieu de se dire "combien je vais gagner" il faut d'abord penser à "comment je vais me faire connaitre". Et cette étape là est toujours à perte, c'est de l'investissement à (gros) risque sur l'avenir.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016