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Premiers pas d'un compositeur dans le business musical..

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Sujet de la discussion Premiers pas d'un compositeur dans le business musical..

Apres avoir passés pres de deux jours a scruter chaque recoin de ce forum a la recherche de reponse, je cree mon propre post afin que vous me veniez en aide. icon_exorbite.gif

Je suis un compositeur et je me retrouve dans la position ou je dois conclure ma première vente. Bien, évidemment, je ne suis donc pas inscrit a la SACEM.

Je voulais donc savoir quel est le processus pour arriver a vendre ma composition dans les règles.

Dans ma période de recherche, j'ai vu qu'il y avait les "contrats de cession et d'édition d'œuvre musicale" mais je ne sais pas ci ceux-ci conviennent a ma situation. Il ne s'agit donc ici que de connaitre la procédure qui va me permettre de céder les droits de reproduction et d'exploitation exclusifs sur ma composition.

En resume, voici mes questions ?

- Quel procédure conviendra a la vente de ma composition ?

- Dois-je céder mes droits ?

- Dois-je obligatoirement être inscrit a la SACEM ? (ou est-ce que le fait que l'artiste y soit inscrit permet qu'il mette mon nom en tant que compositeur sans que je ne sois inscrit)

- La rémunération est-elle, en théorie, bien constituée, d'un pourcentage sur les ventes, ainsi que des droits d'auteurs (cas de la SACEM) et d'une prime de cession ?

Merci d'avance icon_cool.gif

 

 

[ Dernière édition du message le 19/10/2010 à 20:08:30 ]

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Habituellement une composition ne se vend pas, sinon ton acheteur est présumé être l'auteur. Tu te retrouves dans le rôle du "nègre" comme on dit en littérature.

L'auteur/compositeur surtout s'il n'est pas artiste-interprète a tout intérêt de s'affilier à un société de perception des droits d'auteurs, sacem ou autre, c'est encore le meilleur moyen de percevoir ses droits d'auteur. En revanche, passer par un éditeur (pour promouvoir ton oeuvre) est facultatif.

Les droits d'auteur sont en principe la seule rémunération de l'auteur-compositeur, il n'y a pas de pourcentage autre sur les ventes que la part sdrm (environ 7,4% du prix de vente au détail, reversé par la sacem moins les frais de gestion) Ce sont les artistes interprètes (contrat d'artiste) qui touchent des royalties (autre pourcentage des ventes) de la part du producteur (celui qui a financé l'enregistrement)

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


3

Je te remercie de ta réponse epebe.

Je me disais aussi que l'on ne devait pas vendre ses œuvres.

Par contre, je suis auteur/compositeur mais aussi interprète et je comptais bien m'affilier a une société de perception de droits d'auteurs (je me demande d'ailleurs si la SACEM est la meilleure ou seulement la plus utilisée ?)


D'autre part, si j'ai bien compris, dans mon cas, le contrat de cession devient obsolète car l'editeur est seulement necessaire en cas de promotion de l'oeuvre.

Mais en fait, si l'on fait les choses dans les règles et que l'artiste ne vends pas beaucoup, le compositeur ne touchera surement rien.

Je rajoute donc quelques questions par rapport a l'evolution de la discussion

- Y'a t-il un type de contrat particulier pour ce genre de "transaction" ? (ou s'agit-il seulement d'une déclaration SACEM ?)

- Ce n'est pas vraiment une question, mais je trouve que le système de la SACEM est paradoxal. Comment peut-on remplir les conditions d'admission si, pour que notre première œuvre soit diffusée, il faut passer par ce même organisme ? (j'espère que ce n'est pas trop flou icon_razz.gif )

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Le rôle des sociétés de perception de droits est bien ... de les percevoir. Il est donc logique qu'elles ne sont intéressées que par les oeuvres qui sont vendues, ou diffusées (radio, tv, internet ...) ou jouées en public (par l'auteur ou d'autres artistes)

Il suffit effectivement de s'inscrire à la sacem (ou ailleurs) et de déposer les oeuvres pour qu'elles entrent en ligne de compte. Pour les conditions sacem, voir chez eux. Tu peux aussi t'inscrire dans d'autres sociétés d'auteurs (sabam en Belgique, d'autres dans d'autres pays) voire même déposer les oeuvres auprès de plusieurs sociétés, à condition de ne pas demander la perception des mêmes oeuvres dans les mêmes territoires auprès de plusieurs sociétés.

Les revenus de l'interprète sont principalement les cachets. Il peut aussi toucher des royalties sur les ventes en vertu d'un contrat d'artiste. Ainsi que des droits voisins d'interprète.

Le producteur lui est celui qui finance. C'est lui qui est le propriétaire de l'enregistrement original et qui en vend des copies, et touche les recettes. Il doit en reverser une partie (les royalties) à l'artiste et aussi payer les droits d'auteurs (via la sdrm) sauf si c'est le distributeur/diffuseur qui s'en charge à sa place (vente mp3 sur internet par exemple)

Tout cela est évidemment plus compliqué que quand l'artiste est aussi auteur/compositeur et producteur (autoproduction) Dans ce cas, il n'y a pas besoin de contrat d'artiste (c'est lui qui touche toute la recette)ni même nécessité de s'inscrire à une société d'auteurs (sauf passages radios ou reprises par d'autres artistes)

Il y a aussi les licences libres mais, selon moi (je sais que tout le monde ne sera pas d'accord), ça ne sert pas à grand chose (bonne chance pour récupérer son dû en cas de problème)

J'espère aussi ne pas avoir été trop flou ;-)

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Merci bien encore une fois epebe !

Tous ces rôles sont, a présent, bien plus clairs dans mon esprit et j'ai une meilleure vision générale de comment tout cela se passe !

Toutefois, cela me laisse perplexe sur la rentabilité du fait de n'être que compositeur d'une œuvre, mais ca, c'est une autre histoire icon_biggrin.gif

6

C'est plutôt le contraire, le sort de l'auteur-compositeur est souvent plus enviable que celui d'interprète.

-L'auteur-compositeur touche souvent plus en droits d'auteurs que l'interprète sous contrat d'artiste en royalties (tout dépend en combien il faut partager évidemment)

-L'auteur-compositeur touche sur les passages radio, l'interprète quasi rien (droits voisins d'interprète)

-L'auteur-compositeur touche en cas de reprise par d'autres interprètes. L'interprète original rien.

-L'interprète doit absolument faire du live régulièrement pour gagner quelque chose. L'auteur-compositeur peut rester dans son lit... et il touche aussi sur le live.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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La, tu m'as redonné le sourire epebe ! icon_cool.gif

8

Bravo Epebe,

T'as été d'une clarté irréprochable.

Ce que tu viens de citer est d'une réalité d'enfer, qui peut durer

des années et plus......

Mais n'oublions jamais qu'il faut , en tant que compositeur ou auteur, être

d'une crédibilité sans faille !

Et cela est une autre histoire.

STP, cher Epebe, n'arrête surtout jamais de nous aiguiller dans le bon sens.

Merci;

9

icon_redface2.gif Euh... c'est quoi ce cirage de pompes? icon_boire2.gif

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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dunamiss,

Tu peux trouver aussi pas mal d'infos dans ce bouquin: Les contrats de la musique, par Pierre-Mary Bouvery, aux éditions IRMA.

Vraiment bien foutu, et très exhaustif (j'ai pas d'actions chez eux icon_wink.gif )

 

[ Dernière édition du message le 20/10/2010 à 22:22:51 ]

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Bonjour Epebe,

En aucun cas, il y a cirage de pompes, je voulais simplement te remercier

pour ta lucidité, car le besoin de bons conseils est primordial !

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Merci Daid, sincèrement, ça me touche beaucoup. J'esssaie modestement de faire partager ma faible expérience de producteur débutant, histoire de permettre à d'autres débutants, artistes, compositeurs, éditeurs, producteurs  d'éviter des erreurs trop flagrantes et souvent très coûteuses (j'ai perdu beaucoup d'argent dans mes premières errances)

Je peux parfois aux yeux de certains paraître trop catégorique voire condescendant mais si j'ai accepté cette fonction (bénévole rappelons-le) de modérateur c'est parce que j'ai moi-même appris beaucoup à la lecture de ce forum.  Le business de la musique est extrêment dur et rares sont ceux qui arrivent à gagner quelque chose (notoriété et/ou argent) , encore plus rares ceux qui arriveront à en vivre.

Mais le plus important, quelles que soient les ambitions des uns et des autres, c'est de rester passionné. La musique, même la plus commerciale,  est affaire de passionnés. Dans un domaine où le succès, ou ne fut-ce que la reconnaissance, est si alléatoire, et demande tant de travail et de sacrifices, pas la peine d'espérer quoi que ce soit sans passion.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Tu parles de passion....tu n'as que raison !

Premier groupe à 15 ans, puis fin du cycle à 50 ans dans un orchestre de variétés.

La composition m'est venue grâce à la MAO...ATARI....CUBASE..!

Comme toi, j'ai plongé, il y a 15 ans, Paris-studio-CD 2 titres-40 000 FRANCS-500 exemplaires....et rien !

Je partais du principe que je n'étais pas bon, et voilà, j'avais mon boulot et la vie continue !

La passion, m'a permis de continuer et de rêver : PC - CUBASE - VSTI - CARTE SONS - et le rêve continue.

Tu te lances dans la production, bravo, tu connais donc la SCPP ?

Amicalement.

14

Merci a toi Greg.

 

Des que j'ai l'argent, je vais voir de ce cote. icon_wink.gif

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@ EPE_BE

Bonjour,

Et bravo, pour vos réponses qui sont vraiment très pertinentes. J'ai néanmoins quelques questions.

Est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qu'est l’édition ? J;ai lu quelque part que les droits d'auteurs, en général de 9%, se décomposent ainsi : 25% pour l'auteur, 25% pour le compositeur et 50% pour l’éditeur. Qui est donc l’éditeur ? et quel est son rôle ?

J'ai également une question supplémentaire concernant les droits d'auteurs lors de concerts. Disons que je propose (texte + musique et arrangements) une œuvre a une célébrité et que celle-ci la planifie sur sa prochaine tournée. Comment se calcule la rétribution des "royautés" ?

Par ailleurs, si sur certaines chansons, je n'ai pas complétement fini les arrangements et que je donne certaines instructions à l’arrangeur attitré de la célébrité. Comment se passe le partage des droits (si c'est possible)

Et la dernière question, comment et à combien sont calculés les droits d'auteurs sur les passages Radio et TV ?

Merci pour vos réponses ;)
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Le rôle de l'éditeur est de promouvoir (auprès du public et/ou des interprètes) les œuvres des auteurs et compositeurs, en échange d'une partie des droits d'auteur.

Originellement, avant que n'existe la reproduction ou la diffusion de musique enregistrée, l'éditeur faisait imprimer et distribuer les partitions. Son rôle s'est réduit avec la musique enregistrée, les labels reprenant l'essentiel du rôle promotionnel. Mais avec le déclin des ventes, les droits de diffusion dont le droit d'auteur est le plus important remettent le rôle de l'éditeur en avant. D'ailleurs il devient très difficile pour un artiste auteur-compositeur de signer un contrat avec un label sans céder au moins une partie des droits d'édition. Cela dit, pour l'auteur ou le compositeur, le recours à un éditeur n'est absolument pas une obligation, c'est un choix.

Pour ta deuxième question, c'est une société de perception de droits d'auteur (en France la sacem) qui va percevoir les droits auprès des organisateurs des concerts, en pourcentage des entrées et en proportion de la part de ta composition dans le spectacle. Cela dit c'est peu probable que tu puisses toucher une célébrité sans passer par un éditeur qui a ses entrées.

Pour ta troisième question la part arrangement est prise sur la part compositeur. Sur une répartition basique auteur/compositeur 50/50 ça devient auteur 50/compositeur 40/ arrangeur 10. Là encore inutile de rêver pouvoir donner des instructions à une célébrité. Ils referont tes arrangements finis ou pas à leur façon sans que ce soit discutable. Ce sera à prendre ou à laisser.

Et pour ta dernière question, les droits radios/tv se calculent je crois en fonction des audiences et du chiffre d'affaire mais pour le détail c'est plutôt à voir avec la sacem.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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1000 Mercis pour ces précieuses réponses.

Pour résumer, sur l'aspect Arrangements, l’arrangeur prend 10% sur la part totale qui revient à l' auteurs-compositeurs-editeur ?

Une autre petite question ;) , concernant l’écriture d'une comédie musicale (textes et musiques), est-ce que la répartition est la même, sur la répartition des recettes des spectacles, ou y a t-il des changements ?
Et sur ce même sujet, que me conseilles-tu de faire au niveau contractuelle ?

[ Dernière édition du message le 16/08/2015 à 12:59:02 ]

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C'est plus complexe que ça, il a des clés de répartition pour chaque cas et des différences entres droits d'exécution publique (les concerts, les radios... ) et de droits de reproduction (la reproduction d'enregistrements)

Je ne connais pas la clé sacem pour le cas que tu exposes mais en Belgique (sabam), le droit d'exécution publique avec éditeur et arrangeur c'est (en douzièmes et non en pourcentage comme les droits de reproduction) 3/12èmes auteur, 3/12 compositeur, 2/12 arrangeur et 4/12 éditeur. Ça ne doit pas être très différent.

Au niveau contractuel tu as juste à signer un contrat avec ton éditeur si tu en as un. Qui va t'inscrire à la sacem si ce n'est déjà fait. C'est à lui de s'occuper du reste et de faire son boulot, sinon je ne vois pas à quoi ça sert de prendre un éditeur et de lui laisser une grosse part des droits ;)

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Je lis tout ça avec plaisir !! un post aussi bien traité qui ne tombe pas sous le flot de messages inutiles c'est rare et précieux ! merci et bravo ;)

[ Dernière édition du message le 16/08/2015 à 15:32:11 ]

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Je relance ce post parce que j'ai une question simple : je me suis remis à écrire des chansons, style variété française, et je cherche des éditeurs graphiques à qui les proposer pour qu'ils les proposent eux-mêmes à des artistes, car je n'ai pas de contacts directs de mon côté. Les éditeurs sont-ils intéressés par des chansons d'inconnus et d'après vous est-ce une bonne solution de passer par eux ?

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Salut Miorcos, je ne suis pas vraiment spécialisé sur la question, mais sans un gros paquet de de contacts et sans une réputation à toutes épreuves, c'est très compliqué de faire interpréter ses morceaux.
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Salut Casoarbleu. Oui, je me doute bien que c'est un parcours du combattant, je ne me fais pas trop d'illusions. D'autant plus que la chanson française n'a plus vraiment le vent en poupe de nos jours. Mais bon, on peut essayer. Je me demandais juste si ça valait le coup de contacter les éditeurs, mais je doute qu'ils prennent le temps d'essayer de "placer" des chansons d'illustres inconnus. J'imagine que la bonne démarche est plutôt d'entrer en relation avec des interprètes en devenir qui sont plus accessibles, mais il faut y consacrer beaucoup de temps, faire les festivals et autres... Merci pour ton intervention. ;)
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à ton stade, contacter les éditeurs fait partie de la phase deux. Comme tu le dis, la phase 1 consiste à te créer un carnet d'adresse, à travailler avec des artistes que tu auras toi même débusquer, et à miser sur les bons poulains. C'est un travail très intéressant mais qui peut te donner l'impression de n'aller nulle part et de ne jamais avoir la notoriété et l'expérience nécessaire pour qu'un auditeur te fasse confiance. La clef c'est la persévérance et surtout la confiance en ton projet et en tes chansons. :)
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mon conseil serait de te dire de ne surtout pas joindre les éditeurs eux même : ils t'enverront paitre au mieux, et au pire tu seras grillé auprès d'eux...après t'être fait envoyer paitre.

j'ai pour ma part aucun exemple d'édition récente aboutie en procédant de la sorte.
Attention, je parle pas de la valeur artistique de ta propre oeuvre : amha, quand bien même ça aurait le niveau de Doors, de toute façon on s'en fout.

En revanche, il me semble impératif de te constituer un réseau. (je vomis cette horrible expression, mais j'en vois pas d'autre).
c'est vraiment un boulot à part entière, chiant, peu intéressant, mais pour moi c'est un passage obligé, encore une fois j'ai absolument aucun exemple d'artiste inconnu (et pas fils/fille ou neveu/nièce de) qui ait abouti une édition sans passer par cette case.
En revanche, et j'en connais plusieurs ayant réussi, mon avis est qu'en faisant ce réseau, les chances de succès ultérieur (attention je parle pas de devenir riche et célèbre, juste de réussir son pari) sont très élevées.

[ Dernière édition du message le 15/09/2015 à 13:47:58 ]

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Merci à tous les deux pour vos bons conseils. Je suis d'accord avec vous pour les réseaux, c'est un peu dans ce sens que je m'efforce d'aller, même si ça n'est pas évident quand on n'est pas situé géographiquement aux endroits stratégiques.
Après il y a aussi la solution de prendre sa guitare et de chanter soi-même ses œuvres pour les faire découvrir. Bien sûr c'est un autre domaine, mais j'imagine qu'on parvient plus facilement à être en contact avec les artistes quand on est de "l'autre côté du miroir"...
Pour ce qui est des éditeurs, je veux bien suivre ton conseil Youtou, mais tu sembles très catégorique sur ce sujet : tu as déjà eu affaire à eux ?

[ Dernière édition du message le 15/09/2015 à 18:55:38 ]