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babouche369
« Bonne boîte à rythmes, mais pas nécessairement pour tous les styles »
Publié le 03/10/24 à 20:24
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Contexte
J'aime les produits Arturia, donc ayant lu de bons commentaires sur la DrumBrute, j'en ai acheté une - d'occasion - pour mon studio voici maintenant 5 ans. Le temps pour un petit bilan.
Présentation
Propre et soignée avec de beaux flancs de bois, le boîtier est fait d'un solide plastique sur un fond métallique. Les 12 pads en gomme sont agréables et ont l'air solides. Ils sont sensibles à la vélocité. Les autres boutons, fait de gomme également, répondent bien. Pads et boutons sont tous munis d'une LED, l'ensemble fait rapidement arbre de Noël, surtout lorsqu'embarque le "Vegas mode" (sorte de mise en veille): ça éclaire la pièce ! En passant, ça serait cool d'avoir d'autres modes moins flashy
À droite, une petite bande sensitive (strip) permet de déclencher des roulements (roll) et des boucles (loop). Les 3 encodeurs (blancs) et les 42 potentiomètres (gris) sont les mêmes que sur les autres Brutes (Mini, Matrix, ...) et affectés de la même maladie: le plastique tend à devenir collant. Pour le moment, la mienne n'est pas trop affectée.
La disposition générale des commandes est très claire, la sérigraphie permet d'en comprendre rapidement les fonctions. L'afficheur principal à LED se résume à 3 chiffres 7-segments; un afficheur plus sophistiqué aurait été mieux pour, par exemple, nommer les éléments (songs, patterns). Au lieu de celà , Arturia part du principe que vous aller utiliser un ordi et leur Midi Control Center (qui, je le rappelle, ne fonctionne toujours pas sous Linux !).
La façade arrière est bien garnie: 2 casques (1/4" + 1/8") avec un potentiomètre de volume rétractable (bonne idée), une sortie mix + 12 sorties individuelles, clock in + out, MIDI in + out, port USB, alimentation externe et interrupteur.
Utilisation
La prise en main initiale est facile, le mode d'emploi - de 76 pages - n'est pas nécessaire au début, on est presque à un bouton par fonction. L'engin s'allume directement en mode "motif" (pattern), 4 banques de 16 patterns qui mettent en valeur les 17 instruments à disposition, qu'on peut évidemment modifier (volume, enveloppe, tonalité), mettre en solo ou en sourdine ("muter") en temps réel. Les encodeurs Swing, mais surtout Random qui change le placement et le volume des notes de manière aléatoire, servent à faire varier le rythme - je l'utilise énormément en impro.
Et bien entendu, le filtre (passe-haut ou passe-bas) avec ses réglages cutoff et résonnance, qui ajoute de l'expression. Une seule réserve cependant: c'est comme du sel, il ne faut pas en abuser !
La longueur des patterns va de 1 à 64 pas globalement, mais peut-être différente pour chaque instrument (polyrythmie: Shift+16). Par exemple, il devient très simple s'ajouter un maracas à la double-croche: il suffit de fixer la longueur du maracas à un seul (LastStep+1) pas, puis de presser le pas 1, et le maracas va jouer en boucle. En étendant la pattern à 2 pas (LastStep+2), le maracas joue maintenant à la croche. Cool !
Chaque pattern peut avoir son propre tempo ou utiliser le tempo général (shift+15 = Global BPM). Le mode de changement de pattern en cours de jeu (immédiatement ou à la fin du pattern) est sélectionnable par Shift+14; malheureusement, aucune sérigraphie n'indique cette option.
La modification d'un pattern est intuitive, comme sur les TR de Roland: on sélectionne l'instrument (pad, ou shift+pad pour ne pas déclencher une note), puis les pas qu'on veut jouer. On a 4 pages de 16 pas, qu'on accède avec les touches << et >>.
Je trouve que 64 patterns n'est pas suffisant, j'aurais aimé au moins le double, voir même 256 (16 banques de 16 patterns), la mémoire n'étant plus une contrainte de nos jours.
En mode song, c'est même pire: 16 morceaux, mais juste 16 patterns maximum par song. Certes, on peut passer d'une song à l'autre en mode Play, mais on ne peut programmer des chaînes de songs (comme sur la Yamaha RX11). Noter qu'une song tourne en boucle et repart sur le premier pattern jusqu'à ce qu'on appuie sur Stop ou Pause, mais que le passage d'une song à l'autre interrompt la song courante.
La DrumBrute est manifestement d'avantage conçue pour le live.
Maintenant, en studio, tout est possible via MIDI; l'implémentation est très complète, rien à dire à ce sujet. A noter que le canal MIDI ne peut pas être changé sans utiliser le Midi Control Center; une petite mise à jour du firmware pour implémenter cette fonction (exemple de UI: shift+13 puis step 1 à 16 en maintenant shift appuyé) serait bien vue, la dernière version (1.2.1.0) datant de 2017.
Sonorité
La DrumBrute n'est pas une n-ième copie de la TR808 ou d'une autre, elle a sa personnalité propre. On aime ou on n'aime pas, et j'avoue ne pas avoir accroché tout de suite; il faut prendre le temps de peaufiner les sons. J'ai trouvé que les sonorités trouvaient mieux leur places sur des tempos plus lents, entre 90 et 100 (la boîte s'allume sur 122). Pour moi, le zap n'est pas d'une grande utilité et je l'aurais volontier troqué contre un shaker. Le clap peut vite devenir envahissant et le volume des maracas est un peu trop faibles.
Conclusion
Malgrés quelques défauts mineurs, c'est une bonne boîte à rythmes. Je l'utilise souvent en conjonction avec mes autres instruments Arturia (MiniBrute et MatrixBrute), ils se complètent bien. Est-ce que je referai ce choix ? Oui, probablement, d'autant qu'on la trouve à des prix très abordables sur le marché de l'occasion. Je lui préfererai peut-être l'édition Creation pour son boîtier inspiré par la célèbre Création d'Adam de Michel-Ange.
Les plus:
- prix abordable
- analogique avec une personalité marquée
- mode random, tournée vers le live
- workflow aisé
- sorties séparées
- prises casque 1/4" et 1/8", potentiomètre de volume rétractable
Les moins:
- les boutons qui poissent avec le temps
- pas assez de patterns
- juste 16 patterns par song
- volume des maracas un peu trop faible
- firmware qui date un peu
- canal MIDI ne peut pas être changé sans utiliser un ordinateur
- quelques fonctions "cachées" (non sérigraphiées). Un petit autocollant "officiel" pourrait pallier ce problème.
- Midi Control Center ne fonctionnant pas sous Linux
J'aime les produits Arturia, donc ayant lu de bons commentaires sur la DrumBrute, j'en ai acheté une - d'occasion - pour mon studio voici maintenant 5 ans. Le temps pour un petit bilan.
Présentation
Propre et soignée avec de beaux flancs de bois, le boîtier est fait d'un solide plastique sur un fond métallique. Les 12 pads en gomme sont agréables et ont l'air solides. Ils sont sensibles à la vélocité. Les autres boutons, fait de gomme également, répondent bien. Pads et boutons sont tous munis d'une LED, l'ensemble fait rapidement arbre de Noël, surtout lorsqu'embarque le "Vegas mode" (sorte de mise en veille): ça éclaire la pièce ! En passant, ça serait cool d'avoir d'autres modes moins flashy
À droite, une petite bande sensitive (strip) permet de déclencher des roulements (roll) et des boucles (loop). Les 3 encodeurs (blancs) et les 42 potentiomètres (gris) sont les mêmes que sur les autres Brutes (Mini, Matrix, ...) et affectés de la même maladie: le plastique tend à devenir collant. Pour le moment, la mienne n'est pas trop affectée.
La disposition générale des commandes est très claire, la sérigraphie permet d'en comprendre rapidement les fonctions. L'afficheur principal à LED se résume à 3 chiffres 7-segments; un afficheur plus sophistiqué aurait été mieux pour, par exemple, nommer les éléments (songs, patterns). Au lieu de celà , Arturia part du principe que vous aller utiliser un ordi et leur Midi Control Center (qui, je le rappelle, ne fonctionne toujours pas sous Linux !).
La façade arrière est bien garnie: 2 casques (1/4" + 1/8") avec un potentiomètre de volume rétractable (bonne idée), une sortie mix + 12 sorties individuelles, clock in + out, MIDI in + out, port USB, alimentation externe et interrupteur.
Utilisation
La prise en main initiale est facile, le mode d'emploi - de 76 pages - n'est pas nécessaire au début, on est presque à un bouton par fonction. L'engin s'allume directement en mode "motif" (pattern), 4 banques de 16 patterns qui mettent en valeur les 17 instruments à disposition, qu'on peut évidemment modifier (volume, enveloppe, tonalité), mettre en solo ou en sourdine ("muter") en temps réel. Les encodeurs Swing, mais surtout Random qui change le placement et le volume des notes de manière aléatoire, servent à faire varier le rythme - je l'utilise énormément en impro.
Et bien entendu, le filtre (passe-haut ou passe-bas) avec ses réglages cutoff et résonnance, qui ajoute de l'expression. Une seule réserve cependant: c'est comme du sel, il ne faut pas en abuser !
La longueur des patterns va de 1 à 64 pas globalement, mais peut-être différente pour chaque instrument (polyrythmie: Shift+16). Par exemple, il devient très simple s'ajouter un maracas à la double-croche: il suffit de fixer la longueur du maracas à un seul (LastStep+1) pas, puis de presser le pas 1, et le maracas va jouer en boucle. En étendant la pattern à 2 pas (LastStep+2), le maracas joue maintenant à la croche. Cool !
Chaque pattern peut avoir son propre tempo ou utiliser le tempo général (shift+15 = Global BPM). Le mode de changement de pattern en cours de jeu (immédiatement ou à la fin du pattern) est sélectionnable par Shift+14; malheureusement, aucune sérigraphie n'indique cette option.
La modification d'un pattern est intuitive, comme sur les TR de Roland: on sélectionne l'instrument (pad, ou shift+pad pour ne pas déclencher une note), puis les pas qu'on veut jouer. On a 4 pages de 16 pas, qu'on accède avec les touches << et >>.
Je trouve que 64 patterns n'est pas suffisant, j'aurais aimé au moins le double, voir même 256 (16 banques de 16 patterns), la mémoire n'étant plus une contrainte de nos jours.
En mode song, c'est même pire: 16 morceaux, mais juste 16 patterns maximum par song. Certes, on peut passer d'une song à l'autre en mode Play, mais on ne peut programmer des chaînes de songs (comme sur la Yamaha RX11). Noter qu'une song tourne en boucle et repart sur le premier pattern jusqu'à ce qu'on appuie sur Stop ou Pause, mais que le passage d'une song à l'autre interrompt la song courante.
La DrumBrute est manifestement d'avantage conçue pour le live.
Maintenant, en studio, tout est possible via MIDI; l'implémentation est très complète, rien à dire à ce sujet. A noter que le canal MIDI ne peut pas être changé sans utiliser le Midi Control Center; une petite mise à jour du firmware pour implémenter cette fonction (exemple de UI: shift+13 puis step 1 à 16 en maintenant shift appuyé) serait bien vue, la dernière version (1.2.1.0) datant de 2017.
Sonorité
La DrumBrute n'est pas une n-ième copie de la TR808 ou d'une autre, elle a sa personnalité propre. On aime ou on n'aime pas, et j'avoue ne pas avoir accroché tout de suite; il faut prendre le temps de peaufiner les sons. J'ai trouvé que les sonorités trouvaient mieux leur places sur des tempos plus lents, entre 90 et 100 (la boîte s'allume sur 122). Pour moi, le zap n'est pas d'une grande utilité et je l'aurais volontier troqué contre un shaker. Le clap peut vite devenir envahissant et le volume des maracas est un peu trop faibles.
Conclusion
Malgrés quelques défauts mineurs, c'est une bonne boîte à rythmes. Je l'utilise souvent en conjonction avec mes autres instruments Arturia (MiniBrute et MatrixBrute), ils se complètent bien. Est-ce que je referai ce choix ? Oui, probablement, d'autant qu'on la trouve à des prix très abordables sur le marché de l'occasion. Je lui préfererai peut-être l'édition Creation pour son boîtier inspiré par la célèbre Création d'Adam de Michel-Ange.
Les plus:
- prix abordable
- analogique avec une personalité marquée
- mode random, tournée vers le live
- workflow aisé
- sorties séparées
- prises casque 1/4" et 1/8", potentiomètre de volume rétractable
Les moins:
- les boutons qui poissent avec le temps
- pas assez de patterns
- juste 16 patterns par song
- volume des maracas un peu trop faible
- firmware qui date un peu
- canal MIDI ne peut pas être changé sans utiliser un ordinateur
- quelques fonctions "cachées" (non sérigraphiées). Un petit autocollant "officiel" pourrait pallier ce problème.
- Midi Control Center ne fonctionnant pas sous Linux