
« Love my Ric »
Publié le 11/10/17 à 18:43Ma vie, ma basse (vous pouvez passer)
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Cette basse était un rêve d'ado : découverte - en fait c'était une copie Ibanez - dans un catalogue des années 80 (pas d'Internet à l'époque, et dans mon bled de 3000 habitants pas de magasin pour la voir en vrai). Ensuite entendue (la vraie, cette fois) dans les mains expertes de Gérard Cohen, bassiste de François Béranger. Il y a des bassistes plus connus mais il était excellent ("Paris lumière live" sur YT vers les 4'46) et après son look, j'ai adoré le son particulier de la Rickenbacker. Nouvelle révélation des années plus tard en entendant Chris Squire en live.
Je me suis mis à la basse des dizaines d'années plus tard, et évidemment pas sur une Rickenbacker ; mais ça restait pour moi une sorte de graal (c'est idiot, je sais). L'histoire retiendra (ou pas) qu'ayant eu une rentrée d'argent j'étais parti faire un tour à Pigalle avec la ferme intention d'acheter un theremin. Et qu'après avoir essayé cet engin maudit, je suis ressorti déçu du magasin, les mains vides, puis entré dans celui d'à côté qui avait une 4003 en vitrine (depuis des semaines je ne passais plus dans cette rue pour éviter la tentation). Coup de foudre immédiat. Pour l'objet (elle est bien plus belle en vrai qu'en photo, la touche vernie, le Midnight Blue sont à tomber raide mort, ou amoureux), la facilité de jeu, le son. Signé le chèque et revenu le lendemain la récupérer après changement de cordes pour des filets plats (et adaptation du sillet).
Avis (toujours personnel et subjectif)
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C'est juste une basse merveilleusement belle, fine (manche traversant), équilibrée. Sans ampli le son est déjà beau et caractéristique. Super agréable à jouer, tant aux doigts qu'au mediator (je joue mes JB aux doigts, mais elle sonne tellement bien au pic, que je finis toujours par le prendre). Avec des filets plats on glisse facilement sur le manche, presque comme sur une fretless. Selon les réglages micros la palette de sons est très étendue, bien qu'ayant toujours cette signature sonore. Elle permet aussi bien le rentre dedans que le jeu le plus doux (je ne slappe pas, donc pas d'avis sur la question). Le système d'étouffoir du chevalet est à utiliser avec modération, mais pourquoi pas. Un sustain magnifique, et ce son caractéristique, plein de medium, d'attaque, mais toujours avec une belle rondeur. Ça grogne et ça vibre, ça vit. Je n'utilise pas (en appartement) le Ric-o-sound (chaque micro sur ampli séparé) mais pour l'avoir essayé c'est impressionnant.
Bémols
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Bémols liés à la basse : les potars et le pickguard en plastique font un peu cheap sur un instrument très bien fini par ailleurs. Le cache micro chromé est aussi en plastique. Il limite les possibilités de jeu, mais je le trouve pratique pour poser la main. Beaucoup l'enlèvent : comme pour l'autocollant "Proudly made in USA" c'est affaire personnelle... Je n'ai rien à reprocher au cordier-chevalet, souvent critiqué, du moins sur les anciens modèles. Elle tient très bien l'accord.
Bémol lié au prix : elle est plus chère qu'un modèle asiatique, et surtout quasi introuvable en neuf, étant produite et distribuée au compte-gouttes. Mais pas hors de prix par rapport à une autre basse US haut de gamme, ou une artisanale. Elle décote très peu en occasion (et pour le prix, vous avez un étui de luxe, et un joli chiffon pour les traces de doigts sur le vernis).
Bémol lié au bassiste : n'ayant pas et de loin, le niveau de Macca ou Chris Squire, j'hésite un peu à me produire en public avec une basse aussi reconnaissable et connotée. On n'a pas ce problème avec une silhouette Fender-like. Mais comme je suis plutôt un musicien de salon, la question ne se pose pas souvent, et au pire je prends une autre basse moins tape à l'oeil.
Bilan
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La première impression que m'avait faite cette basse au magasin, était son côté félin, par rapport à mes autres basses. Malgré son look plus anguleux que les silhouettes les plus connues, c'est toujours cette souplesse de jeu qui me plaît en elle, cette capacité à passer de la caresse au mordant, aussi bien au point de vue du jeu que du son, du jeu aux doigts comme au mediator. Je ne m'en lasse pas.