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Sujet Composer à la table ou par ordinateur?

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Sujet de la discussion Composer à la table ou par ordinateur?
Voilà, je suis sur le forum depuis un moment, mais je ne crois pas avoir poster des masses. Je suis étudiant en écriture et analyse, puis bosse pas mal dans mon coin. Pas grand chose a dire sur moi, je compose pas encore vraiment, trop en prise avec les etudes pour arriver a m'en dégager encore je pense.

Toujours est-il que je me pose une question depuis un moment, notamment sur la compo à la table (de tête donc) ou sur ordi directement (qui permet l'ecoute en directe). J'ai taté les deux, et arrive à la finalité que l'ecriture sur table permet un point de vue d'ensemble plus large que directement sur sequenceur. Toutefois, la derniere solution permet aussi d'explorer des sonorités (harmoniques et de timbres, malgrès les limites des samples) qui ne nous serez pas venu a l'esprit directement, du a une donnée improvisée indirecte dans le travail.

Bref, quelle est votre facon de travailler? Votre point de vue serait le bienvenu ^^
2
La question est interressante bien que je la trouve assez réductrice.
Il y a beaucoup de cas de figure. :?!:
Il faut déja mettre à part tous les compositeurs de ce forum (les plus nombreux surement) qui ne déchiffrent pas couramment le solfège, mais qui pratiquent assidument un instrument et qui composent ou improvisent au feeling.(Pop, rock, Jazz ne s'écrivent pas ou si peu à part les grilles d'accords)

Il reste les compositeurs de musique classique ou contemporaine. Certains de ceux là utilisent l'ordinateur comme aide à la composition, soit en notation réelle soit en séquençage d'évènements midi, ne serait ce que pour vérifier l'harmonie où les combinaisons instrumentales.
L'ordinateur bien maitrisé permet toujours de gagner du temps, et te permettrait par exemple de pouvoir composer quand même un peu malgré tes études!... :8)

Dans les cas où la musique est directement auto-produite en studio sans intreprétation extérieure,(véritables musiciens), l'écriture manuelle peut être carrément une grande perte de temps, car les notes devront être (re)"saisies" de toutes façon.
De même, actuellement il est bien plus avantageux d'imprimer soi-même ses partitions, ce qui peut se faire en grande partie directement par séquençage quantisé.
En ce qui me concerne, et pour garder justement une perception globale formelle de ma composition, je compose d'abord le morceau entier pour piano sous séquenceur, en édition "piano roll" mais sans pouvoir m'empêcher de solfier et d'entendre les instruments dans ma tête en même temps.
Ensuite, j'orchestre avec les instruments que j'ai entendu, toujours avec le même éditeur, mais en deux versions: une libre avec rubatto, sans quantise, et l'autre bien quantisée au cas où une mise en partition serait prévue.

Cela fait maintenant quelques années que je n'utilise le papier et le crayon uniquement que pour aide mémoire, pour noter des idées musicales, en voyage par exemple. Je fais de même pour l'écriture de textes, paroles, dialogues.

Bonne continuation pour tes études et au plaisir d'entendre un jour tes compos sur AF :clin:
3
La question est un peu réductrice effectivement. Elle pourrait se réduire à "composer au piano, ou de tête?" en fait. Je voulais surtout parler du fait d'écrire soit grace à ses représentations mentale, donc à la table, ou avec le son concret. Aujourd'hui 90 pour cent des compositions se font au piano ou avec un instru bien sur. Mais pour ma part, quand je compose au piano, je ressens un manque de controle profond de ce que j'écris/joue, ce qui m'a poussé à chercher le travail mental.

Mes premiers tatonnement en compo se sont fait de tete, du a une absence totale de matériel pour des raisons diverses. Toutefois, je me suis mis au piano de facon autodidacte (à la bourrin avec du déchiffrage de partitions et tout, pas juste des triades en boucles (sauf le respect des amateurs de minimalisme)) et ai développé une improvition à part, du au fait que je n'ai jamais été en contacte avec des musiques improvisé. Conclusion j'improvise des suites harmoniques, sans réelle thématique, cherchant plus des ambiances et des structures harmoniques et polyphoniques, plus que mélodique. Mon travail d'écriture toutefois m'a fait développé une conscience harmonique classique et s'est greffé dessus des séquences harmoniques plus moderne par une analyse de partitions conjointe.

Finalement quand je joue devant des classiqueux, ca sonne jazz ou bizarre, et devant des jazzmens, classique.

Mais je me retrouve embeté quand à l'écriture de tete, car j'ai un manque de controle sur ces impros, et le fait d'écrire mes impros me donne une impréssion de non controle désagréable, comme si la musique "ne venait pas de moi". De mes doigts?

Bref, voila. Je sais que des compositeurs étaient accro au piano, et ca ne semble pas les avoir dérangés. Je suis dans un probleme un peu compliqué, et cherche un peu des oreilles/esprits avertis pour me donner leur avis en gros.

Voilà l'origine de ma question. Après au niveau du temps, il est sur que le gain est indéniable.

Pour synthétiser, l'écriture de tete me permet une certaine fluidité, et celle instinctive au piano m'offrent parfois des terrains harmoniques auquel je n'aurais peut etre pas eu acces de tete. Et ca me pose un probleme vis a vis du controle de ceux-ci.
4
Une petite connerie...

Citation : l'écriture de tete me permet une certaine fluidité, et celle instinctive au piano m'offrent parfois des terrains harmoniques auquel je n'aurais peut etre pas eu acces de tete.


J’ai l’impression qu’il faut justement chercher à fuir cette fluidité dont tu parles, qui indique qu’on est en train de suivre une voie « facile », automatique, qui tombe trop bien sous le sens... Et qu’on ne crée rien du tout justement, mais qu’on ne fait qu’obéir aux conventions que notre oreille (formatée) nous incite à suivre. Qu’on ne pond de la musique qu’en fonction de ce que notre oreille s’attend à entendre. De la panade, quoi.
Bref, on patauge dans nos propres clichés. Convenus, digérés.
On est à l’opposé de la création volontaire et de la recherche.

Beaucoup de musiciens et compositeurs n’ont fait que répéter la même chose toute leur vie : ça plait à mon oreille, donc c’est bon...

Donc, si composer au piano te permet de créer des trucs auxquels tu n’aurais pas eu accès de tête... Si composer au piano, au bidon de Dash, à la tronçonneuse ou au marteau-piqueur (et je ne déconne qu’à moitié), te permet d’envoyer ballader les convenances (je veux dire, tes propres convenances), alors...
:clin:
5
Peut-être que la question est aussi "est-ce que l'oreille interne peut produire des sonorités jamais entendues"? Je dirais qu'à force de combinaisons oui. Mais peut-être que je peut emprunter le raccourci piano effectivement. Enfin, je me dis au final que j'ai peut etre besoin de confiance en moi aussi lol. Le perfectionnisme c'est une plaie par moment :??:
6
Salut Gaial !

Personnellement, quand j'étais plus jeune j'arrivais à écrire des morceaux complets à partir d'un soundtracker ... en mode texte... en gros sur une page de 64 lignes sur lesquelles on pose des notes (un pattern) qu'on fait passer devant une barre de lecture, en 4 ou 8 pistes...

A l'époque j'avais des bases en solfège mais aucunes en harmonie (j'étais plutôt axé rythme), et ceci étant, j'avais vraiment l'inspiration ! Je n'avais aucun schéma en tête pour me limiter dans le choix de mes accords et de leur progression ...

plus tard j'ai repris des cours de solfège et depuis j'ai l'impression de n'avoir plus aucune inspiration en termes de composition pure (parce qu'en arrangement, j'en ai encore plein :mdr: ) parce que finalement j'ai toujours des notions de musiques qui reviennent à la charge: le bon exemple c'est les cadences - grâce à mes cours j'ai pu me rendre compte du nombre halucinant de morceaux construits sur la même progression d'accords - aujourd'hui quand je me mets devant mon clavier et que je joue un peu je me dis "non pas ça - trop classique" , "non pas ça - déjà entendu" ... il y a quelques années j'aurais pas pu me trouver dans une situation pareille ... et je me serais dit "c'est joli, c'est marrant, allé hop je mets sur papier" (en l'occurence sur séquenceur).

Petite introspection pour dire qu'au bout du compte, on s'en fout si ca a déjà été fait du moment que ca sonne bien (bien joué, naturel et bon son ...). Alors pour répondre à ta question, je crois que je suis plus à l'aise pour ma part avec un séquenceur, ne serait-ce que pour fixer les idées rapidement: enregistrer quelques notes rapidement, jouer d'autres notes sur ces notes en essayant d'autre sonorité. Enregistrer le fichier et ca y est tu gardes une trace de ton embryon d'idée.
L'écriture sur papier je trouve ça bien jusqu'à un certains niveau, après il faut déjà avoir un bon niveau de "chant interne" surtout en lecture verticale avec des systèmes de X instruments :lol: (et je l'ai pas ce niveau !).

Citation : Le perfectionnisme c'est une plaie par moment


Je viens de lire ce passage ^^ c'est en gros la conclusion de tout ce que j'ai pu dire avant ! La théorie que j'ai ingéré a encore *plus* accentué mon côté perfectionniste - donc j'abonde tant ton sens... le perfectionnisme est loin d'être une qualité à part entière :clin:
7
Oui, je ressens un peu ca en fait. J'ai pas mal composé sur sequenceur aussi. Et effectivement, je me souviens à l'epoque ou je n'avais pas de notions (je savais a peine ce qu'était une modulation, les accords de 9eme c'était un truc d'extra-terrestre pour moi), j'avais plus d'inspiration que maintenant. Et l'apprentissage de l'harmonie et compagnie m'a fait me rendre compte des clichés et des suites d'accords permanentes qu'on a en musique en general, et de là est née une frustration du a des mécanismes devenus automatiques. Pourtant il y a toujours un son que je cherche, et les etudes me permettent d'eclaircir ça au fur et à mesure. Mais à contrario, ca devient plus dur et plus frustrant de retomber sur les clichés, les ayant digérés.

Finalement c'est une quete de son son perso. Mais bon, au final, je me rends compte de la donnée psychologique du truc, à vouloir tout de suite faire ce qu'on cherche etc... Je me souviens m'etre amusé a écrire des trucs en parties tonal et sériel au début de mes etudes, et ca me fait rire quand je relis le chaos technique que j'ai pu écrire. Mais ca m'a bien servi au final, puisque j'ai pu me rendre compte de mes erreurs et progrésser.

Et également quoi de plus frustrant que de pondre un truc au piano ou autre, et de se retrouver coincé dans le train à essayer de le terminer, car il n'y a pas eu d'assimilation mentale. Et par là même un manque de controle. C'est ce qui me pousse a travailler la donnée "entente intérieur".

Bref, merci pour ces avis/conseils à tous :)