réactions à la news Les compos inspirées, première saison

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@Patrick :
Si l’œuvre (la forme réalisée) correspond exactement à la forme rêvée, à l’inspiration enthousiasmante… et bien, il y a de fortes chances (ou malchances) que ce soit seulement parce qu’il a, l’artiste, surtout reproduit des formes existantes.
Ou alors c’est un génie.

@Los Teignos
Complètement d'accord avec ton point de vue mais je ne pense pas au contraire que quelqu'un qui soit parfaitement satisfait de ce qu'il a réalisé soit un génie. Je pencherai plutôt pour dire que c'est quelqu'un de bien peu exigeant, ce qui, à mon sens, est à l'opposé de l'idée que j'ai de l'artiste. ...................................

C'est en tout cas le bénéfice de ce genre de concours, être obligé de produire quelque chose, si mauvais et perfectible puisse-t-on le trouver, dans un temps limité, histoire de se jeter à l'eau avec d'autres. Perso, j'ai présenté quelque chose que je trouve montrable pour le temps imparti. En suis-je satisfait ? Evidemment que non.

@Patrick :
dans le domaine de l’art, faire la critique (esthétiquement fondée) d’une œuvre que l’on n’« aime » pas, est-ce que ça a du sens ?

@Los Teignos
L'art, comme la philosophie, est une histoire de gladiateurs où le principe de tolérance, pourtant vital pour la société, a bien peu d'intérêt et se montre même contre-productif ..........................

Ceci dit, nous ne sommes pas là pour envisager nos morceaux avec le regard exigeant de critiques d'art. Il est clair ici que nous cherchons tous à envisager les créations d'autrui avec plus de bienveillance que d’exigence, parce que ça nous aide à nous remettre en question et à progresser. .............................
J'ai encore des avis à rédiger sur la moitié des compos et certains, je redoute de les écrire parce que c'est très loin de moi, mais je veux m'y forcer parce que c'est d'une part extrêmement gratifiant d'avoir un avis, quel qu'il soit, sur ce qu'on a fait, et ensuite parce que justement, il y a un enjeu pour moi à rentrer dans quelque chose qui est très loin de moi.......................

Ah, cher Los Teignos, ce serait super sympathique de continuer cet échange... avec une tite mousse devant soi (ou un verre de chablis... ou un thé, je ne suis pas sectaire).
De toute évidence, ce n'est pas facile de me faire comprendre ici - ce qui n'est pas bien grave (ici), puisque je crois que, pour ce qui nous concerne en particulier, nous sommes en phase sur l'essentiel.
Bon, c'est juste pour dire, en aussi peu de mots que possible, mon point de vue :

a) Jamais je n'ai voulu dire que le contentement de soi-même était la marque du génie !
D'ailleurs, la plupart d'entre ceux qui sont reconnus comme tels semblent plutôt assez souvent tourmentés par l'insatisfaction.
J'essayais juste de dire (sans doute maladroitement) que l'adéquation entre forme rêvée et forme réalisée - quand cette forme réalisée n'est pas la reproduction d'une forme déjà existante - elle est le fait du génie.
Mais, bon, je reconnais que c'est un peu court : encore faut-il que la forme rêvée soit "géniale"...
Toujours est-il que le "génie" est le plus à même de distinguer l'écart entre forme rêvée et forme réalisée (ce pourquoi il est d'ailleurs si souvent tourmenté par l'insatisfaction essentielle).

b) Quand je dis que la critique esthétiquement fondée, d’une œuvre que l’on n’« aime » pas, peut ne pas avoir de sens... (c'est une question, au moins), je ne plaide pas pour la fondation d'un Empire des Bisounours...

Je vais là aussi aussi tenter de faire aussi bref que possible (au risque de perpétuer la confusion), en me mettant moi-même en scène : il y a des quantités d'artistes dont je n'apprécie pas les œuvres - livres qui me tombent des mains à la première page, tableaux qui m'arrachent les yeux, et musiques qui me cassent la tête. Bon. C'est pas que j'aime pas. C'est que je les trouvent nulles. Tu parles d'histoire de gladiateurs ? Et bien, je pointe mon pouce vers le sol, quand je les vois dans l’arène.
Et alors ? Alors, je trouve qu'en faire la critique (rationnelle) est une perte de temps (pour moi).
Mais c'est un point de vue tout personnel.

Autrement dit, si je ne ressens pas, en moi, un minimum d'adhésion à cette substance indéfinissable (l'âme ?) qui anime telle oeuvre, tout ce que je pourrais dire de ses qualités... techniques, ça n'aura pas trop d'intérêt - pour moi.
Alors je ne vois pas quel intérêt ça pourrait avoir pour qui que ce soit.
Parce que science sans conscience... heu non, je veux dire : technique sans inspiration, ce n'est que ruine de l'art, n'est-ce pas ?