Mackie, la célèbre marque qui a investi les studios, les home-studios, et les salles de spectacles n’est plus à présenter. Avec la d.2, la firme propose une mixette 2 voies décorée d’un discret logo Infinium, et dotée d'une option fort intéressante : le FireWire…Let’s test!
Le grand déballage
Nous découvrons la bête lors de son extraction du carton : d’un poids de 5Kg, cette Mackie, comparée à d’autres 2 voies, ne fait pas du tout ‘jouet’ grâce notamment à son châssis en acier. Le premier coup d’œil donné à l’esthétique et à l’ergonomie donne envie de brancher la d.2 au plus vite. En effet, le rebord de façade courbé et les arêtes basses cassées sont si rares qu’il faut le souligner. On ne peut que remercier Mackie de prendre soin de nos vêtements et nos doigts qui ont toujours tendance à venir se coincer, s’accrocher, voir se scalper, sur ces petites arrêtes se trouvant sur la surface de travail. Ici les risques sont minimisés.
Côté look, la d.2 arbore une robe, ou plutôt un jean, très Masculin (notez le grand M). Le gris alu, l’anthracite et le noir en sont les composantes. Ici pas de plastique ou de plaque métallique, sauf pour les potentiomètres. Sur ces derniers, la qualité du matériau est moyenne gamme : l’aspect chrome des faders ne durera qu’un temps et les potars ne sont pas soft-touch.
La sérigraphie est claire et soignée, sauf pour celle découpée par le trou pour effectuer les réglages de tension, près du crossfader. Le léger logo Infinium, annonçant la qualité de ce même cross, est du plus bel effet (sans tomber dans le « tuning pétrolette kit 75 Polini et pot Ninja »). Effet confirmé lorsqu’en balançant la table de gauche à droite, on voit le crossfader effectuer tout seul le même mouvement, entraîné par la gravité : là c’est clair, ça glisse.
Surprise : une version US du câble d’alimentation est livrée en sus du FR. Cette alimentation représente un bel effort de réalisation, car elle est interne au mixeur avec un câble traditionnel… Un standard bien agréable qu’on voit de moins en moins !
Sur notre version de test, la carte optionnelle FireWire était déjà intégrée. Sa livraison normale est séparée de la table, accompagnée des drivers, des câbles FireWire et du logiciel Tracktion 2.
Enfin, une déception côté tutoriel : ce dernier est en anglais uniquement. Certes, il y a peu de fonctionnalités sur cette mixette mais certaines customisations comme le réglage de la tension du crossfader vous demanderont peut-être de sortir votre Harraps.
Caractéristiques principales
Voici le potentiel de cette mixette :- 2 voies
- 7 entrées dont 2 cd, 2 phonos, 2 inputs (via FireWire), 1 micro
- EQ 3 bandes (grave, médium, aigu)
- Balance sur chaque voie
- Insertion d’effets
- 3 sorties (master, booth, rec)
- R églage de course sur les faders et crossfader
- Fonction reverse sur les faders et crossfader
La façade
Les dimensions de la d.2 sont de 37,5 × 25,4 × 11,3cm. Par sa longueur avoisinant les 38cm, la d.2 s’intègre parfaitement à côté de patines vinyle. La surface est claire et décomposée en 2 parties principales :
- Crossfader, fader et cut sur fond noir
- Micro, EQ et réglage des volumes sur fond gris
La façade comprend de bas en haut :
- Le crossfader Infinium : d’une longueur de 45mm, c’est le top du top ! Il est possible de régler la tension plus ou moins forte de ce crossfader numérique via la vis se présentant sur (et dégradant) la sérigraphie sur le côté gauche. En réglant la tension du crossfader, on règle sa sensibilité et son point de cut. Attention c’est de la haute précision.
- Les voyants de reverse : Très utiles, ces derniers se retrouvent généralement sur la face avant cachée, ici on ne peut pas les rater.
- Les Faders : souple et à course réglable.
- Les vumètres : au nombre de 4, de dimensions impressionnantes. 1 par voie et un double (droite/gauche) sur le master.
- Les « transform » ou « CUT » : un par voie, trois positions (on/off/off bloqué) ces derniers peuvent s’orienter (après avoir sorti et utilisé son tournevis) dans 8 positions : du ‘sur mesure’ !
Et sur fond gris, on retrouve :
- La voie micro : accompagnée d’une alimentation fantôme de 48V (ce qui est rare sur ces mixettes) mais Mackie connaît la musique ! Les correcteurs sont complets (grave, medium, aigu) et accompagnés d’une balance, d’un interrupteur on/off et d’un gain. Part contre, ici, pas de fonction talkover. Mackie connaît les studios, mais pas encore trop la disco-mobile…
- Les correcteurs de voie : un par voie (2 donc), ces derniers intègrent la balance, les touches d’activation d’effet, les correcteurs (grave, medium, aigu) allant de moins l’infini à +10db, les gains et un sélecteur à 3 positions line, phono/line et FireWire.
- La tranche des sorties : elle est composée d’un PFL malin, avec son sélecteur mini fader, et son bouton de volume. Le suit de près, les départs/retours d’effet réglables, puis viennent le réglage de la sortie Booth avec un bouton mono/stéréo pratique si l’on veut brancher un caisson de basse, et enfin le potentiomètre de réglage de la sortie master alias « main ».
Dans ta face
La face avant est très minimale, on y retrouve les boutons de reverse et de réglage de course pour les fader et le crossfader. Mackie n’a pas été radin sur les LED car une série de 3 diodes sont présentes (les même que sur la façade) pour alerter que l’option reverse est enclenchée. Notons la présence aussi de l’entrée casque en format 6,35. Dommage qu’elle ne soit pas accompagnée d’une entrée 3.5 : N’oubliez pas votre adaptateur !
Passons maintenant à la face arrière. On reconnaît ici la finition sono de Mackie : c’est propre comme sur la console VLZ, même sans la marque, on reconnaîtrait le constructeur.
De gauche à droite :
- La connexion de l’alimentation standard
- La sortie Master dispo en XLR et RCA. C’est avec ceci qu’on reconnaît le changement de gamme sur ces mixettes 2 voies : le XLR est un luxe pour un DJ mais tellement pro. Les sorties RCA incluent un commutateur Live/Record pour ne pas altérer le volume de l’enregistrement avec la sortie principale.
- Le bouton on/off : trop isolée et inaccessible lorsque tout est branché, on aurait préféré le retrouver au-dessus des sorties XLR
- La sortie Booth en jack 6.35mm
- Les départs/retours d’effets en jack 6.35mm
- Les entrées phono/line (avec un bouton de switch) et les entrées CD.
Les masses pour les platines vinyles sont mal placées (comme souvent d’ailleurs) : sous les prises RCA, ce qui n’est pas très accessible lorsque des entrées CD sont branchées. Au moins, 2 masses sont présentes et pas une seule comme chez d’autres constructeurs.
Imaginez-vous en plein set avec un problème de masse (généralement on commence à l’entendre au casque avant les gens). Si vous avez 2 prises, vous pouvez attendre le changement de platine pour faire un contrôle. Si vous n’avez qu’une prise, j’espère que vous avez un CD à portée de main sinon il vous faudra faire un blanc dans votre set vinyle. Ici, pas ce problème.
- Juste en dessous des entrées CD/Phono, les fameuses entrées/sortie Firewire
- Et tout à droite l’entrée micro accueillant à la fois XLR et jack 6,35
Schémas et FireWire
Voici trois schémas représentant les différents branchements possibles suivant les situations.DJ Mobile
Show Radio
Club
L’option Firewire
L’installation de la carte optionnelle FireWire se fait très facilement. Il faut pour cela enlever les 4 vis de la trappe se trouvant sous la mixette. Puis brancher la carte à la nappe présente dans le berceau de votre « carte son externe ». L’ajout de cette carte vous fait bénéficier de 2 entrées stéréo et d’une sortie stéréo vous permettant donc à la fois de lire et d’enregistrer.
Une véritable carte son externe? En effet, les caractéristiques de cette carte n’ont rien à envier à la plupart des cartes son du marché : convertisseurs 24-bit/96kHz, ASIO, faible latence, drivers compatibles PC (XP) et Mac (OSX10.3.5), utilisation assurée avec Ableton Live, Tracktor et aussi les applications multimédia génériques. La carte est livrée actuellement avec le logiciel Tracktion de Mackie. Un pack, annoncé sur le site Mackie.com, est à venir avec une version complète de Mixvibes V6. Aucun problème à l’installation sur le poste (PC lors du test). Dommage que le panneau de contrôle soit en anglais.
On branche (enfin!)
Le must, après avoir enclenché le bouton d’alimentation : les potentiomètres sont luminescents et éclairés par de vraies diodes. D’un joli bleu identique à celui des boutons FX qui eux aussi s’éclairent. C’est l’illumination (sans jeu de mots). Pourquoi cette pratique n’est pas plus répandue? Merci Mackie! Le son est excellent, et ceci en raison de la fameuse technologie VCA (Voltage-Controlled Amplifier) employée et maîtrisée par Mackie. On voit bien toute l’expérience sono de la marque présente ici.
Côté ergonomie on trouve de suite chaque bouton ou contrôleur, aucun problème d’espace. Le système de préécoute via minifader sur les mixeurs deux voies est toujours un plaisir à l’utilisation. Simple et rapide on gagne un temps énorme en cas de décalage des disques.
Le seul point noir c’est qu’au bout d’une petite heure de mix, on se retrouve à avoir chaud à cause de la table. En effet, celle-ci chauffe suffisamment pour surprendre. Serait-ce le revers de la médaille de l’alimentation embarquée?
Conclusion
L’entrée de Mackie sur le domaine des DJs est très impressionnante, ils mettent la barre très haut. Même au point de vue du tarif (749€ pour la table et 300€ pour l’évolution avec la carte FireWire), la marque fait très fort. Je pense qu’on verra très prochainement cette table accompagner des sets DJ sous Ableton Live ou Tracktor. Le look et les matériaux utilisés (sauf pour les boutons) sont très ‘haut de gamme’ comparés à la concurrence située sur les mêmes strates tarifaires. Les potentiomètres éclairés sont plus essentiels à mon goût qu’une batterie d’effets embarqués, qu’on ne pourrait lancer car les paramètres seraient cachés dans l’obscurité.
- La connexion de l’alimentation standard