Un EQ hardware, est-ce vraiment bien raisonable dans mons cas?
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Mini Ours
Une question me taraude depuis quelques jours... et j'ai besoin d'avis!
Un EQ hardware (stéréo), est-ce vraiment bien raisonable ?
Je précise que je suis un simple home studiste (avec certe un peu de moyen) qui cherche avant tout à composer, jouer et faire des maquettes les plus abouties possible.
Enregistrement
Autant je vois l'utilité d'un preampli pour enregistrer, autant je ne vois pas l'utilité d'un EQ mono/stéréo (voir d'un compresseur) à la prise, surtout qu'on ne peut généralement plus revenir en arrière (pas de undo
Mixage et pseudo-mastering
Si on pousse encore plus loin le bouchon, ne vaut-il mieux pas mieux investir dans un plugin EQ ou COMP de bonne facture (genre Waves API) plutôt qu'un EQ ou compresseur hardware ? Mettre autant d'argent (2000, 2500 EUR ?) n'est-il pas un gaspillage, voir une perte de temps ?
Je m'imagine bien avec un Great River EQ-2NV couplé à mon preamp GR NP-2NV, et pis tient tant qu'on y est, un API2500... mais est-ce vraiment raisonable?
J'attends vos commentaires avisés!
Mini Ours
Lightfields
En fait, chaque élément analogique que tu vas rajouter dans ta chaîne (ou que tu vas utiliser comme traitement, en faisant un aller-retour par ta carte son) va apporter un certain grain, donc à moins d'avoir tout en analogique et de choisir à chaque fois, tu peux plutôt le voir comme une apport que tu vas chercher pour un problème (ou une envie spéciale) donné(e).
Je me suis pas mal posé cette question aussi, trouver (ou pas) LA machine qui change la vie !!
Avec le recul, si tu tapes pas dans le "haut de gamme", ya des chances qu'un plugin fasse le même boulot et que tu n'entendes pas la différence.
Et si tu tapes dans le haut de gamme, chaque machine va t'apporter un truc un peu spécifique, à la manière d'un instrument en fait. Du coup, je te conseillerais pas d'investir dans un EQ, SAUF si tu sais que tu veux mettons "un Massive Passive pour gonfler le bas-medium de tes nappes de synthés". Mais si tu ne sais pas vraiment ce que tu veux en obtenir, tu vas soit être frustré qu'il ne serve pas à ce à quoi tu t'attendais, soit heureux qu'il te serve là où tu ne t'y attendais pas.
Donc pour résumer mon avis sur la question (qui vaut ce qu'il vaut !) :
- tout est une question de culture du son, si tu sais ce que tu cherches à obtenir tu pourras travailler à l'obtenir, sinon, peu importe l'outil tu vas sûrement passer à côté quoi qu'il arrive - tant que tu ne définis pas clairement tes attentes en fait, et c'est pas une mince affaire !
- essaie de cibler ce qui semble te faire défaut dans ta musique, et choppe le hardware qui va l'améliorer en fonction de ce que tu entends par améliorer (pas la peine d'acheter un GR si c'est un son lofi que tu veux... ça a l'air stupide, mais on le fait souvent)
Mais ça réponds pas totalement à ta question non plus ; donc selon moi j'utiliserai un EQ hardware pour :
- colorer la prise (genre je veux une basse sub, je vire les aigus et je booste le sub), je change radicalement un son en un autre son que je veux obtenir - ou alors je veux un "grain" particulier, l'EQ fait partie du son que je veux obtenir
- traiter un bus - de batterie par exemple (très bien le comp aussi pour ça)
- traiter un mix entier (usage mastering)
Mais si tu n'as qu'un seul EQ, que tu ne cherches pas de coloration particulière, et que tu n'as pas particulièrement de défaut à corriger que seul cet EQ pourrait corriger (ou mieux que d'autres), ce n'est peut-être pas la peine.
Surtout qu'un EQ ce n'est pas forcément ce qui change le plus le son, à moins de vraiment forcer dessus, contrairement à une reverb, un comp, ou un preamp pour le contenu harmonique.
C'est sûrement pour cette raison que l'EQ reste souvent dans le domaine numérique, sauf dans le cas du mastering où pour le coup le moindre changement compte énormément - autant avoir le meilleur matos possible.
Voilà mon humble avis, j'espère qu'il t'aidera,
Bonne continuation et bonne musique
PS :
Mettre autant d'argent (2000, 2500 EUR ?) n'est-il pas un gaspillage, voir une perte de temps ?
Ben en fait, à ces prix ya quand même des EQ qui sont juste... magiques...
laurend
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Mini Ours
Tu portes pas ce pseudo par hasard car tu viens d'éclairer ma lanterne
Bon la je rentre juste du taf et je dois repartir vite fait, donc je reviens dans ce post demain soir ou ce WE. Mais une chose est sûre, c'est que tu as fait avancer le Schmilblick...
A+
rroland
Le seul avantage du hardware est la présence d'une interface utilisateur dédiée avec de vrais boutons.
Ouille ouille ouille...pas d'accord DU TOUT. Mais cela dit le bon hardware est cher. En home studio, il faut accepter les limites (budgétaires entre autres).
Si tu as de l'argent à investir, les deux postes les plus négligés en home studio sont :e monitoring et l'acoustique du local, et ce sont pourtant ceux qui permettront au final les plus grandes améliorations....mais c'est moins sexy qu'un micro ou une jolie machine hardware.
Mini Ours
tout dépend de la musique que tu fais.
C'est peut-être bien la le problème, j'ai tendance à remplir l'espace, voir tout l'espace sonore. Un EQ pourrait eclaircir la forêt mais si je sème trop d'arbres cela n'arrangera rien
Avec le recul, si tu tapes pas dans le "haut de gamme", ya des chances qu'un plugin fasse le même boulot et que tu n'entendes pas la différence.
Taper dans "le haut de gamme" pour avoir mieux qu'un plugin j'en suis aussi convaincu, mais c'est au moins 2000 EUR le processeur... Si je devais un jour investir dans un EQ ou un comp Hardware, ce serait plutot pour colorer/traiter tout un mix (donc plutot orienté mastering). Le role du plugin EQ c'est plus pour corriger un défaut d'une piste au mixage. Enfin c'est comme cela que je le vois!
Surtout qu'un EQ ce n'est pas forcément ce qui change le plus le son, à moins de vraiment forcer dessus, contrairement à une reverb, un comp, ou un preamp pour le contenu harmonique.
Je voudrais bien savoir statistiquement quelle machine hardware est acheté en premier: 1) preamp 2) effet 3) comp 4) EQ en dernier ???
Les reverbs hardware, c'est bien mais qu'est ce que c'est indigeste !
les deux postes les plus négligés en home studio sont :e monitoring et l'acoustique du local, et ce sont pourtant ceux qui permettront au final les plus grandes améliorations....mais c'est moins sexy qu'un micro ou une jolie machine hardware.
Ta remarque rroland est pertinente. Je fais sans doute parti de ceux qui ferme les yeux sur l'acoustique du studio. Je pense avoir fait mon mieux avec l'achat récente de mes PSI-17 mais je sais pas combien de temps encore il me faudra pour comprendre qu'il faut absolument traiter ma pièce non pas juste pour la phase d'enregistrement (c'est meme pas fait ca!) mais tout simplement pour l'écoute de monitoring....et pourtant cela fait 10 ans que je suis abonné à Sound On Sound (tu imagines Paul White et le Hugh qui colle leur Auralex partout ou place les matelas tout crados derrière le chanteur...
Comme tu dis, c'est moins sexy qu'une jolie machine surtout comme le clariphonic de Kush Audio
Le seul avantage du hardware est la présence d'une interface utilisateur dédiée avec de vrais boutons.
Ah on sent le gars qui a fait des comparatifs hardware vs. plugin ! Moi je dirais que pour les studios pro, l'avantage du hardware, c'est d'attirer le client et faire du business
Mini Ours
laurend
Il y a une dimension psychologique au choix hardware/software qui dépasse les différences de rendu au final assez minimes avec pour moi un léger avantage au plug-in. Meilleurs algorithmes ou topologie, automation, nombre d'instances, pas de conversions D/A A/D supplémentaires, contre interface dédiée, pratique, voire jolie et rassurante en conformité avec le matraquage marketing "son chaud analogique, vintage, à lampe".
Sur l'usage de l'EQ-couleur je pense qu'il est plus simple de colorer individuellement chaque piste au mixage. L'EQ au mastering sera plutôt correctif que "créatif" et la transparence et la précision seront plus recherchées que la coloration. De plus, le meilleur moyen de contrôler la coloration est d'utiliser un traitement dédié.
Bref, je suis un moderne. De bons plug-ins avec une surface de contrôle sont techniquement la meilleure solution. Mais aujourd'hui de beaux racks qui chauffent avec de gros boutons en bakélite sont psychologiquement plus désirables.
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[ Dernière édition du message le 07/07/2012 à 01:13:17 ]
rroland
L'avantage des plug est qu'ils sont moins chers, disposent d'automation, de mémoires, qu'on peut en utiliser plusieurs, etc.
Le hardware, tu dois décider où tu l'utilises (tu as deux canaux, et c'est tout), mais à mes yeux cela peut être un avantage : on réfléchit avant de décider de placer un traitement où cela a du sens, plutôt que d’empiler les traitements sur chaque piste parce qu'on les a sous la main. Ensuite il y a la simplicité d'utilisation et la précision, mais pas de mémoire ni de presets, et un prix souvent conséquent.
lucasd'airy
Après comparaison d'un réglage similaire entre une tranche Vintagedesign et un plugin émulant le 1073, il apparaissait clairement que le traitement logiciel était plus "superficiel", à trois égards :
- le plug n'avait pas autant prise sur la fondamentale => bcp moins de "corps". Augmenter le volume de la piste ne permet pas de compenser complètement ceci, et puis cela a une incidence sur l'ensemble du mixage, par consécution (à moins que ledit plug soit appliqué à ts les canaux) ;
- le surcroît d'harmoniques du plug était plus déplaisant, "grudgy", tandis que l'EQ hardware était plus velouté, alors même qu'une double conversion
(opération que certains tiennent pour 'dégradante' au regard du signal initial, ce qui dépend bcp du converto' -et aujourd'hui ils sont très bons, même en entrée de gamme- et de la source considérée)
- mon troisième ne pouvait s'apprécier à ce moment-là, mais beaucoup d'ingé' estiment que la procession stereo d'un signal auxiliaire dans un bon hardware apporte souvent une image stereo mieux définie (le mot 'défini' ne recouvrant ici pas la même chose que lorsque nous trouvons que tel pré' ou mic' présente un signal "+ défini")
Attention au noise-floor dans les appareils à lampe.
Ceci dit, il reste tjrs possible de faire de très belles équa' avec du plug, et j'aimerais essayer le "GLORIAhttps://1982art.wordpress.com/2012/06/29/gloria-eculizador-vst/" qu'AF gracieusement 'offert' à nous autres "frogs".
[ Dernière édition du message le 07/07/2012 à 16:15:48 ]
laurend
Si on tient à la couleur exacte d'une unité analogique, il n'y a pas d'autre alternative aujourd'hui que de l'avoir physiquement dans son studio.
Pour le même prix on peut s'offrir X plug-ins, X couleurs, avec des possiblités juste impossibles en analogique. Il n'y a pas de mauvais choix. C'est juste une histoire d'adéquation entre budget et usage.
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rroland
mais beaucoup d'ingé' estiment que la procession stereo d'un signal auxiliaire dans un bon hardware apporte souvent une image stereo mieux définie
Absolument.
Si par exemple on compare le Manley Massive Passive (le genre de hardware très haut de gamme) avec l'émulation faite chez UAD (qui se vend 300 $, et il faut en plus acheter une carte, voire deux car le plug est gourmand en ressources), le son n'a pas grand-chose à voir -sans être moche pour autant-, mais il manque la magie sonore du "vrai".
Et au niveau stéréo, là la différence est flagrante : le Manley amène une largeur et une profondeur incroyable (alors qu'il ne s'agit "que" d'un égaliseur), et le plug in n'amène rien à ce niveau. Cela dit, le prix de chez UAD permet à bien des homes studios de s'équiper d'un très joli plug in, et puis il y a des presets, ce qu'apprécient les amateurs et font rigoler les professionnels.
Ipwarrior
http://graphic-equalizer-pro.softonic.fr/
Un lien plus approprié :
http://www.anwida.com/download.asp
[ Dernière édition du message le 07/07/2012 à 20:06:10 ]
Mini Ours
Mais ou va le monde !
Mathieu008_67
L'acoustique, le micro, le préampli et les convertisseur AD sont à voir avant l'EQ.
Je veut dire par la que ton EQ, à l'exception de quelques cas particuliers. servira à corriger des défault de ceux ci.
Surtout les défaut de l'acoustique...
Une captation avec une mauvaise chaîne d'enregistrement et un bon EQ pour rattraper te donnera des résultats surement mieux que sans l'EQ(encore faut-il savoir s'en servir).
Mais pas aussi bien que une bonne chaine d'enregistrement sans EQ.
Après tout dépend de ce que tu enregistre et du résultats que tu veut obtenir.
Quoi qu'il en soit je te conseil de prendre plutôt un bon EQ en plugin. Tu peux les essayer. et trouver celui qui te convient.
tant au niveau du son, de l'interface, et de la précision qu'il permet.
Ça te permettra en plus d'avoir un bon EQ pour tes mixages. et aussi d'enregistrer un son plus naturel (sans EQ) puis traiter ensuite.
Mini Ours
L'acoustique, le micro, le préampli et les convertisseur AD sont à voir avant l'EQ.
Une chose est sure, je vais désormais regarder comment améliorer l'accoustique de ma pièce.
Tu parles de convertisseur AD. J'ai une RME Multiface I qui a soufflé ses 10 bougies cette année
Vais-je vraiment gagner en investissant dans un convertisseur dédié ou dans une nouvelle carte son type RME UFX ?
Mini Ours
rroland
Est-ce le jour et la nuit?
Non. La différence existe, certes, mais ce n'est pas du noir au blanc ou vice-versa.
Par contre, l’amélioration acoustique du local où les prises sont effectuées et du local où tu mixes, cela s'entend et va vraiment tirer la qualité vers le haut.
Anonyme
Me semble par contre que le système Totalmix n'existait pas encore sur les multiface I, pour le coup l'avoir à disposition avec une RME récente serait vraiment le jour et la nuit, surtout dans le cadre d'une utilisation de matos externe.
Etc'est vrai que, comme mis sur ce thread, faut pas avoir un super EQ mais des convertos bas de gamme (je t'avoue que j'ai jamais entendu une multiface I, je possède moi m^^eme la II par contre), ni des bons convertos et du matos hardware Manley, mais une acoustique lamentable et des enceintes Altec à 25 €/pièce.
Faut un ensemble cohérent, dont chacun des éléments appartient à peu près à la m^^eme gamme qualitative que les autres.
[ Dernière édition du message le 09/07/2012 à 12:19:49 ]
Mini Ours
Bon en tout cas merci à tous pour vos avis.
Conclusion:
- je n'achète pas d'EQ hardware
- je me renseigne sur les solutions de traitement accoustique (j'ai vu qu'ils faisaient des packs complets en fonction de la dimension de la pièce et des différents "soucis" accoustiques, à moi d'identifier les principaux avant de coller n'importe quoi n'importe ou
rroland
En acoustique tu peux regarder chez GIK, c'est assez bien foutu, mieux que les mousses en tout genre qu'on croise (trop) souvent. Pense à absorber (surtout dans les coins avec des "bass traps") mais aussi à diffuser
Lightfields
Je suis plutôt d'accord avec l'ensemble de ce qui a été dit, j'ai envie de rajouter quand même un argument "en faveur" du hardware (de manière général).
Comme quelqu'un l'a dit, si les ingés d'il y a 30 ans auraient tué père et mère pour faire ce qu'il est possible de faire aujourd'hui en numérique, c'est avant tout parce que ce matériel analogique/hardware possède un certain nombre de "limitations", "problématiques", ou encore "phénomènes plus ou moins incontrôlables".
Donc on imagine la joie, en numérique, de pouvoir contrôler (plus ou moins) parfaitement le trajet du signal. Cependant - on l'entend dire souvent, et on l'écoute rarement (moi le premier !) - RIEN ne remplace les compétences du bonhomme qui manipule. Je dis ça parce que pour être passé du hardware au software sur certains éléments de ma config, j'ai fini par comprendre certains aspects du travail qui me semblent intéressant de relever
- les "limitations/contraintes" du hardware imposent autant de manières prédéfinies de travailler (ce que les américains appellent le workflow). Par exemple, en manipulant un mpc, l'utilisateur est forcé d'avoir une certaine manière de travailler, une approche restreinte par l'instrument qui va conditionner un certain résultat musical. Idem pour un EQ : l'avoir sous la main, c'est déjà une manière différente de travailler, qu'avoir un analyseur de spectre à regarder sur un écran, par exemple. C'est d'ailleurs pour ça que beaucoup d'ingé son continuent de travailler avec une console de mixage réelle, même si c'est vrai que l'aspect psychologique pour le client est probablement la raison numéro 2. Je ne regretterai jamais d'avoir acheté puis revendu du matériel qui m'a permis d'acquérir l'expérience de certaines de ces manières de travailler, même si maintenant je fais ce travail en numérique.
- le pragmatisme est une règle essentielle, le hardware ne sonne pas "mieux" que le software, il sonne différemment, l'essentiel étant de savoir identifier une source qui correspond à l'optimum de ce que l'on voudrait entendre. Et ça, c'est une question de culture de l'oreille, et ça prend un temps considérable à acquérir. Pour avoir vu quelques pros bosser, c'est terriblement déprimant : la plupart utilisent très peu leurs machines, parce que l'idée qu'ils se font du son à obtenir est très précise, et ils l'obtiennent le plus souvent dès la source, la coloration étant un bonus, ou alors, faisant partie de cette idée très précise, ils arrivent à l'obtenir avec beaucoup d'outils différents. Par exemple, savoir choisir UN sample de caisse parmi une banque de 500... celui qui correspond, quand on le met sans aucun traitement, au résultat que l'on voudrait entendre une fois mixé. En fait, le travail semble évoluer (à niveau pro) dans le sens de la finesse, comme si on se disait "j'utilise chaque machine pour améliorer petit à petit, en ayant de moins en moins à corriger".
- +1 pour l'idée de l'acoustique, parce que dans la suite de l'idée précédente l'acoustique est LE facteur à ne pas négliger pour faire progresser tout le reste.
- dans la logique de l'analogique qui fait des choses imprévues, il ne faut pas oublier que les techniques de production en numérique sont issues de la culture du monde analogique. On peut tout à fait essayer de reproduire ce qui se passe en analogique en numérique (y compris le bruit de fond !)
- SAUF (dernier point) que le numérique ne marche pas encore super bien pour toutes les petites distortions analogiques (dans les étages d'entrée de console par exemple, les lampes, mais aussi les condensateurs d'E/S) qui font le "grain" du matériel, ainsi que pour les filtres. C'est extrêmement complexe à émuler, et le cerveau continue de préférer l'analogique dans ce domaine, pour tous ces petits rajouts harmoniques (distortion=création d'harmoniques) à chaque fois que le son passe d'un appareil à l'autre.
Voilà, ma petite pierre à l'édifice, selon ce qu'il m'a semblé deviner à force de passer d'un monde à l'autre (et je suis loin d'avoir tout vu !!!) Je précise que je fais de la musique électro, et que l'expérience que je partage ici vient de ce que j'ai appris dans ce domaine.
Conclusion:
- je n'achète pas d'EQ hardware
- je me renseigne sur les solutions de traitement accoustique (j'ai vu qu'ils faisaient des packs complets en fonction de la dimension de la pièce et des différents "soucis" accoustiques, à moi d'identifier les principaux avant de coller n'importe quoi n'importe ou )
Pour conclure, ton choix semble bien adapté à ta situation
Lightfields
Sur l'usage de l'EQ-couleur je pense qu'il est plus simple de colorer individuellement chaque piste au mixage. L'EQ au mastering sera plutôt correctif que "créatif" et la transparence et la précision seront plus recherchées que la coloration. De plus, le meilleur moyen de contrôler la coloration est d'utiliser un traitement dédié.
Aux prix des EQ dédiés mastering, ça peut valoir le coup de faire faire le mastering par un pro, pour gagner du recul sur son travail et avoir les meilleurs outils possibles pour ça (c'est quand même l'étape finale, si on fait ça à moitié on pourrit tout), et effectivement au moins on y touche au plus cela signifie que le reste en amont a été "créatif" - reste une petite couleur générale à donner. Ca permet aussi d'être plus exigeant sur ce qu'on envoie au mastering, et du coup de donner un sens à ses projets
Je suis 100% d'accord avec l'idée que c'est plus efficace pour le résultat de colorer chaque prise. MAIS du coup ça demande d'avoir une idée de la coloration de chaque élément, et donc non pas UN eq mais un bon stock ! Avec des couleurs différentes pour les utiliser vraiment comme le complément de la source enregistrée. Exemple, pour avoir testé le UA 610 et le compresseur qui va avec, ma première impression a été de me dire ça sonne "gros son chaud américain". Du coup je l'aurai utilisé pour certaines sources, pour certains styles, mais pas du tout dans d'autres contextes. L'outil magique polyvalent, ça n'existe ni dans les instruments, ni dans les traitements hardware, et c'est pas faute de l'avoir cherché
Entre les deux, il est possible de compresser/égaliser par bus. En numérique c'est très efficace par exemple d'exporter toute les pistes en quelques pistes stéréo et de refaire un mix avec (par exemple batterie, basse, voix, synthés, guitares, en 5 pistes stéréo). On peut ensuite traiter chaque ensemble, et ça limite le hardware à acheter dans un premier temps.
Deux avantages : ça améliore le travail de la sommation en numérique, et le fait d'avoir un traitement sur un ensemble rapporte une certaine "cohérence" à des éléments qui doivent fonctionner ensemble (exemple parfait : une batterie).
Avant d'aller dormir, l'astuce du pauvre. Le magnéto à bande (ou pire, K7), 20e en brocante, pas d'enregistrement, juste un aller retour via les préamps et la tête de lecture, et on a une distortion-compression vintage. Et plus personne n'en veut, parce que le numérique, c'est quand même tellement plus pratique...
Mini Ours
Dis-donc, t'as déjà pensé à écrire un livre
Lightfields
Je suis vraiment pas assez calé pour écrire un livre ! C'est difficile parfois de trouver des gens qui savent vraiment de quoi ils parlent tout en restant "accessibles" dans leurs discours (et qui plus est en français...). J'ai la chance de cotoyer des gens super intéressants qui m'apprennent beaucoup, et d'avoir pu faire quelques essais par moi même, alors j'essaie de partager le recul que ça m'a apporté, sans prétention aucune, en me disant que j'aimerai parfois trouver facilement des réponses à mes questions pour continuer de progresser...
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