Les origines d'une tête
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Alain de Provence
193
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
Sujet de la discussion Posté le 30/12/2012 à 10:47:43Les origines d'une tête
Goya, c'est à priori un choix bizarre pour une ligne de guitares électriques.
Mais la marque présenta d'abord une collection de guitares classiques ou folk, acoustiques de toutes façons. Ce fut d'après certains la première marque à figurer sur la tête d'une guitare.
Le peintre Francisco de Goya a semble-t-il peint à plusieurs reprise des guitaristes, dont le plus connu est "Le guitariste aveugle" :
La justification du nom vient de là.
Quand la vague rock a déferlé au début des années 60, les déjà réputées Fender, Gibson ou Gretsch n'étaient pas accessibles au plus grand nombre, en Europe bien sûr, et même aux Etats-Unis.
La fabrication en Italie de guitares plus abordables dans la lignée des copies d'ES335 était un bon créneau. Les importateurs ont cependant défini des critères esthétiques et qualitatifs suffisants pour en faire des instruments à la fois originaux et durables.
Les trois Goya Rangemaster en ma possession en témoignent, 40 à 45 ans plus tard.
Sur cette série de hollow-bodies archtop, la tête est particulièrement soignée, et on y retrouve clairement les références au peintre :
Un logo fortement inspiré de la signature de Francesco de Goya
Un magnifique inlay de guitariste coiffé d'un tricorne à l'image du fameux tableau.
C'est à ma connaissance le seul exemple d'un personnage si délicatement intégré à une tête de guitare.
Hélas, quelques années plus tard, les copies japonaises balayèrent tout cela sans ménagement.
Mais la marque présenta d'abord une collection de guitares classiques ou folk, acoustiques de toutes façons. Ce fut d'après certains la première marque à figurer sur la tête d'une guitare.
Le peintre Francisco de Goya a semble-t-il peint à plusieurs reprise des guitaristes, dont le plus connu est "Le guitariste aveugle" :
La justification du nom vient de là.
Quand la vague rock a déferlé au début des années 60, les déjà réputées Fender, Gibson ou Gretsch n'étaient pas accessibles au plus grand nombre, en Europe bien sûr, et même aux Etats-Unis.
La fabrication en Italie de guitares plus abordables dans la lignée des copies d'ES335 était un bon créneau. Les importateurs ont cependant défini des critères esthétiques et qualitatifs suffisants pour en faire des instruments à la fois originaux et durables.
Les trois Goya Rangemaster en ma possession en témoignent, 40 à 45 ans plus tard.
Sur cette série de hollow-bodies archtop, la tête est particulièrement soignée, et on y retrouve clairement les références au peintre :
Un logo fortement inspiré de la signature de Francesco de Goya
Un magnifique inlay de guitariste coiffé d'un tricorne à l'image du fameux tableau.
C'est à ma connaissance le seul exemple d'un personnage si délicatement intégré à une tête de guitare.
Hélas, quelques années plus tard, les copies japonaises balayèrent tout cela sans ménagement.
[ Dernière édition du message le 30/12/2012 à 10:50:44 ]
Desmodue
5205
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
2 Posté le 30/12/2012 à 14:25:19
Jolie gratte, mais tous ces inters... ça fait penser aux orgues électroniques de la même époque. Et ça sert à quoi tout ça ? A splitter les micros ?
Alain de Provence
193
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
3 Posté le 30/12/2012 à 16:55:56
Je pense que le terme "splitter" s'applique aux micros double-bobinage.
Ici, il s'agit de simples-bobinages. C'est donc plutôt un ensemble de commandes permettant différentes combinaisons de ces micros.
J'explique tout ça dans la rubrique avis sur cette Goya Rangemaster 109-B
L'inspiration de ces boutons-poussoirs est donc plutôt l'accordéon.
Une simple photo permet de tout comprendre :
Les combinaisons croisées (micros 1+4 ou 2+3) sont surtout intéressantes en accompagnement.
Le bouton FULL combine les 4 demi-micros en série, ce qui donne une sonorité plutôt "humbucker" un peu complexe, intéressante venant de micros "single-coil".
Concernant le guitariste au tricorne ornant la tête, je ne suis pas certain d'avoir raison en utilisant le terme "inlay". Cela ressemble en réalité plus à une inclusion. Il suffirait d'oter les 3 pointes pour s'en assurer.
Ce que je me promets de ne pas faire !
Ici, il s'agit de simples-bobinages. C'est donc plutôt un ensemble de commandes permettant différentes combinaisons de ces micros.
J'explique tout ça dans la rubrique avis sur cette Goya Rangemaster 109-B
L'inspiration de ces boutons-poussoirs est donc plutôt l'accordéon.
Une simple photo permet de tout comprendre :
Les combinaisons croisées (micros 1+4 ou 2+3) sont surtout intéressantes en accompagnement.
Le bouton FULL combine les 4 demi-micros en série, ce qui donne une sonorité plutôt "humbucker" un peu complexe, intéressante venant de micros "single-coil".
Concernant le guitariste au tricorne ornant la tête, je ne suis pas certain d'avoir raison en utilisant le terme "inlay". Cela ressemble en réalité plus à une inclusion. Il suffirait d'oter les 3 pointes pour s'en assurer.
Ce que je me promets de ne pas faire !
[ Dernière édition du message le 30/12/2012 à 17:32:34 ]
Desmodue
5205
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
4 Posté le 30/12/2012 à 23:09:35
Pour être original c'est original, comme disposition de micros... Esthétiquement un sélecteur rotatif genre Varitone c'était mieux, mais plus courant.
Alain de Provence
193
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
5 Posté le 31/12/2012 à 12:12:10
Pour ne pas continuer le HS sur ce sujet, j'en ai ouvert un autre.
bergheaudphone
3
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 18 ans
6 Posté le 11/02/2014 à 14:33:15
"Goya, c'est à priori un choix bizarre pour une ligne de guitares électriques".
Mais la marque présenta d'abord une collection de guitares classiques ou folk, acoustiques de toutes façons. Ce fut d'après certains la première marque à figurer sur la tête d'une guitare.
Le peintre Francisco de Goya a semble-t-il peint à plusieurs reprise des guitaristes, dont le plus connu est "Le guitariste aveugle" ...
En complément des précieuses informations données par Montaigne, on peut aussi remarquer que bien avant les 70's des marques américaines, japonaises (entre autres) ont pris un nom espagnol ou attribué une référence espagnole à leurs modèles (même aux modèles électriques !)
Exemples de marques: Ibanez, Alvarez-Yairi... ou exemples de modèles: Gibson ES 150 (Electric Spanish) ou ES175 ou ES335 (pour ne citer que les plus connus)
Rickenbacker produisait un modèle Spanish Electric Guitar dès 1935...
Etait-ce pour légitimer une filiation avec la longue tradition de lutherie espagnole ?
La consonance espagnole du nom (parmi beaucoup de marques concurrentes) pouvait peut-être apporter un plus en évoquant la qualité, la longévité, le sérieux de la fabrication espagnole.
Par conséquent le choix du nom pouvait peut-être inciter l'acheteur à choisir plutôt cette guitare, tout en permettant au vendeur d'en justifier le prix.
Anecdote: je me souviens, au tout début des années 70's, d'un vendeur grenoblois qui vantait à des élèves la qualité d'une guitare (folk) espagnole IBANEZ dans laquelle figurait pourtant sur l'étiquette la mention "Nippon Gakki" ... Conjectures...
Aujourd'hui, ce phénomène de choix d'une marque existe toujours, mais le nom devra plutôt "sonner" américain. Le choix se portant, à priori, sur certaines firmes célèbres dont le prix n'est pas toujours en relation avec la qualité de la fabrication.
Marketing !
Mais la marque présenta d'abord une collection de guitares classiques ou folk, acoustiques de toutes façons. Ce fut d'après certains la première marque à figurer sur la tête d'une guitare.
Le peintre Francisco de Goya a semble-t-il peint à plusieurs reprise des guitaristes, dont le plus connu est "Le guitariste aveugle" ...
En complément des précieuses informations données par Montaigne, on peut aussi remarquer que bien avant les 70's des marques américaines, japonaises (entre autres) ont pris un nom espagnol ou attribué une référence espagnole à leurs modèles (même aux modèles électriques !)
Exemples de marques: Ibanez, Alvarez-Yairi... ou exemples de modèles: Gibson ES 150 (Electric Spanish) ou ES175 ou ES335 (pour ne citer que les plus connus)
Rickenbacker produisait un modèle Spanish Electric Guitar dès 1935...
Etait-ce pour légitimer une filiation avec la longue tradition de lutherie espagnole ?
La consonance espagnole du nom (parmi beaucoup de marques concurrentes) pouvait peut-être apporter un plus en évoquant la qualité, la longévité, le sérieux de la fabrication espagnole.
Par conséquent le choix du nom pouvait peut-être inciter l'acheteur à choisir plutôt cette guitare, tout en permettant au vendeur d'en justifier le prix.
Anecdote: je me souviens, au tout début des années 70's, d'un vendeur grenoblois qui vantait à des élèves la qualité d'une guitare (folk) espagnole IBANEZ dans laquelle figurait pourtant sur l'étiquette la mention "Nippon Gakki" ... Conjectures...
Aujourd'hui, ce phénomène de choix d'une marque existe toujours, mais le nom devra plutôt "sonner" américain. Le choix se portant, à priori, sur certaines firmes célèbres dont le prix n'est pas toujours en relation avec la qualité de la fabrication.
Marketing !
[ Dernière édition du message le 14/03/2014 à 14:30:30 ]
Alain de Provence
193
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
7 Posté le 11/09/2014 à 11:58:11
Citation de bergheaudphone :
Anecdote: je me souviens, au tout début des années 70's, d'un vendeur grenoblois qui vantait à des élèves la qualité d'une guitare (folk) espagnole IBANEZ dans laquelle figurait pourtant sur l'étiquette la mention "Nippon Gakki" ... Conjectures...
Aujourd'hui, ce phénomène de choix d'une marque existe toujours, mais le nom devra plutôt "sonner" américain. Le choix se portant, à priori, sur certaines firmes célèbres dont le prix n'est pas toujours en relation avec la qualité de la fabrication.
Marketing !
Quand j'ai acheté ma première Goya Rangemaster, à Grenoble justement, je trouvais déjà ce nom de marque étrange.
Et malgré ses indéniables qualités, mes jeunes copains ou amis de l'époque se moquaient gentiment d'un tel choix de guitare, à cause de ce nom.
Pour ceux que ça intéresse, je propose un plan rapproché de ce "guitariste aveugle" ornant la tête des Goya Rangemaster
Alain de Provence
193
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
8 Posté le 15/02/2020 à 11:07:47
Pour compléter (tardivement) ce sujet, je viens de découvrir le modèle quasi parfait d'un autre guitariste peint par Goya, ayant servi de base à cette inclusion si originale. Il s'agit du tableau "El Majo de la Guitarra".
Les voilà côte à côte.
Les voilà côte à côte.
[ Dernière édition du message le 16/02/2020 à 19:06:24 ]
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