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Mon premier stage de lutherie: projet de fabrication d'une gibson LP

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Sujet de la discussion Mon premier stage de lutherie: projet de fabrication d'une gibson LP
Donc pas d'emboitement des oreilles,juste collage des 3 pieces de bois et bien sur serre-jointage.J'imagine qu'il en est de meme pour le corps.
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Citation : Donc pas d'emboitement des oreilles,juste collage des 3 pieces de bois et bien sur serre-jointage.J'imagine qu'il en est de meme pour le corps.



exactement :clin:

Citation : (j'imagine pour une touche de basse



6/7mm
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Les oreilles de la tête sont simplement collées :8O: avec la tension qu'il va y avoir dessus ça tient comment?

(Je crois que je sous estime la puissance des colles à bois actuelles)
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Je ne crois pas me tromper en disant que si ca doit fendre,ca ne le fera pas au niveau du collage,mais en peripherie. Les colles actuelles sont tres tres efficaces.(neoprene entre autre)
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Citation : Les oreilles de la tête sont simplement collées avec la tension qu'il va y avoir dessus ça tient comment?

(Je crois que je sous estime la puissance des colles à bois actuelles)



:noidea: ben oui; et les chevalets de grattes folk ou classique, ça tient comment d'après toi?
les colles en question sont étudiées pour, même s'il faut veiller à une bonne répartition de la colle sur la surface concernée (d'ailleurs, ces colles s'appliquent sur les deux surfaces) ,et que la surface soit propre et poncée au préalable. pour info, j'ai ainsi procédé au remplacement du chevalet de mon oud, j'avais dans un premier temps mal poncé la surface , et bien la colle n'a pas tenu :oops:
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Bien bien! Ben vivement la suite :8)
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:mrg: je rajouterais en réponse à ton post précédent que de toutes manières, les oreilles sont largement découpées pour arriver à la formes définitive.

à partir de là, quand tu regardes la tête, tu te rends compte que les mécas sont de toutes façons plus situées au niveau de la "pièce" principale que des oreilles.

du coup, aucun risque de casse lié à un éventuel problème de tension. :clin:
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Flag

Je suis Charlie

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Si j'ai bien observé, la tête a été dégauchie avec le manche et non pas découpée puis collée.

Quelle est la différence et la raison d'être de ces deux méthodes ?
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La tête étant inclinée par rapport au corps, il est plus simple de tout découper d'un bloc.

ça permet également d'économiser du bois, car à partir d'une même pièce, tu peux ainsi faire deux manches.

c'est aussi un gain de temps appréciable: pourquoi s'emmerder à découper une pièce, la travailler en fonction du reste du manche, la coller... alors qu'on peut obtenir la même chose en une seule découpe, le tout déjà parfaitement imbriqué? :noidea:

après, il y'a sans doute d'autres raisons, mais là, n'étant que novice, je ne peux rentrer plus dans les détails.

j'imagine qu'au niveau résonance, vibrations avec le bois, ça doit avoir une importance: là, ton manche et ta tête ne font qu'un, : lorsque tes cordes vibrent, j'imagine que c'est mieux si ça se passe sur un seul et même morceau que sur deux.

après, je ne crois pas connaitre beaucoup de marques qui rajoutent les têtes à partir du manche....
:?!:
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Flag

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Je ne sais pas si ça n'a pas à voir justement avec la solidité de la tête. Je crois qu'un luthier m'avait expliqué que les têtes Gibson par ex étaient assez fragiles... m'enfin la je ne suis pas du tout sur de moi :noidea:
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Si c'est assez connu...
Mais c'est pas à cause de leur assemblage, plutot de part leur inclinaison et leur conception en fait... :noidea:

Je suis Charlie

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Salut les gars,

Un macnhe avec une tête inclinée par collage il suffit d'avoir un morceau de bois d'une épaisseur finale de l'ordre de 22mm ! Donc tous les carrelets pour faire des manches conviennent !
Pour faire une tête inclinée taillée dans la masse il faut un morceau bcp plus épais, de l'ordre de 5cm cad autant voir plus qu'un corps de guitare.
Et là pour trouver les carrelet c bcp plus compliqué, et ca oblige la plupart du temps en en débiter 2 (tête bèche) mais avec pas mal de perte...

Il faut etre clair : un collage rend l'assemblage plus solide car la colle est plus dure que le bois.
De plus da,s le cadre d'une tête inclinée taillé dans la masse, ce serait limite plus fragile car le fil du bois est coupé.

Ce qui rend les têtes fragiles c'est justement le fait qu'elles soient inclinées en arrière. Si on veut solidifier le truc il faut ajouter une "volute" a l'endroit du sillet (mais coté poignée) pour augmenté la quantité de bois au point de tension des cordes le plus fort.

A part Gibson la plupart des marques font des collage pour leurs têtes inclinées. Jackson ou Washburn par exemple
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Merci pour ces précisions! :bravo:
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Citation : Ce qui rend les têtes fragiles c'est justement le fait qu'elles soient inclinées en arrière. Si on veut solidifier le truc il faut ajouter une "volute" a l'endroit du sillet (mais coté poignée) pour augmenté la quantité de bois au point de tension des cordes le plus fort.



Tu m'as devancé donc je colle les photos ;)

Ma SZ (Ibanez) avec le renfort pour la tête :

Une tête de SG sans renfort :

« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien

Mes photos ici

41
Flag!
:humm:
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Et tout devient lumineux :bravo2:
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Citation : A part Gibson la plupart des marques font des collage pour leurs têtes inclinées. Jackson ou Washburn par exemple



une tof pour illustré

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Salut à tous; je viens d'effectuer deux nouvelles sessions de trois et deux jours chez le luthier, ce qui va donc permettre de poursuivre ce topic :bravo:

donc, début août on a attaqué le corps et la table, ainsi que de micros détails sur la tête;

on va commencer par là même si ça n'est pas le plus interessant ou compliqué puisqu'il s'agit du perçage des cavités destinées aux mécaniques. néanmoins, ça donne l'impression que les choses prennent tournures!

tout d'abord, le traçage des repères par rapport au plan en se basant sur les différents axes:





puis perçage à l'aide d'une colonne:




on arrive à ceci, ce qui devient tout de suite parlant si on insère les mécaniques :clin:







bon rien de spécial ni de bien difficile à ce niveau là. passons donc au corps!

lors de la session précédente, on avait collé un gabarit papier aux contours du corps sur la pièce d'acajou collée, en se basant sur les axes, puis nous avions procédé aux premières défonces, à savoir celles des micros, de l'électronique et la découpe à la scie sauteuse de la cavité arrière destinée à recevoir les potards. malheureusement, je n'ai pu prendre de photos de toutes ces étapes, on va donc partir de ce que j'ai effectué ces derniers jours.

on a donc commencé par découper le corps à la scie à ruban








ensuite, on procède au ponçage des côtés histoire que tout soit bien régulier et surtout plat!










une fois ceci fait, on a procédé à une technique que l'on retrouve chez gibson, mais aussi sur certaines copies, à savoir défoncer , sur quelques millimètres , une partie de la face du corps; cette technique permet de gagner légèrement en poids (vu le poids d'une lp, chaque gramme gagné n'est pas négligeable) et surtout, cela va constituer une sorte de chambre de résonance puisque du coup, de l'air circulera sous la table; on gagnera ainsi en profondeur sonore, le son apparaitra moins étouffé, notamment à vide :



la petite défonce du bas que l'on voit sur la photo permettra d'insérer un petit morceau d'érable qui servira de renfort et accroitra la rigidité mécanique du corps

à l'arrivée, ça donne ceci:



ici, ma nullité à manier la scie sauteuse est manifeste ; j'ai littéralement foiré la découpe de la cavité des potards; celle ci sera, après retouche, plus grande que sur l'originale et les positions des potards seront adaptées en conséquence :oops:


ensuite, on procède au collage de la table sur le corps:






sur cette dernière tof, on voit bien tout en bas le renfort dont je parlais plus haut; on remarque également que la table est collée telle quelle, brute; on procède à sa découpe une fois le collage effectué.

un petit aperçu du dispositif nécessaire à une bonne tenue du collage:





une fois que tout à bien pris, on découpe le contour de la table; on a toujours une petite garde, le travail sera affiné à la défonceuse (le procédé auquel je faisais allusion au tout début )







voici le résultat obtenu:




tout ceci a donc été fait début août; j'y suis retourné en début de semaine, mais je n'ai pas encore les tofs; en apparence, on n'a pas avancé des masses, mais j'ai aussi commencé, encadré par le luthier et parallèlement à la conception de ma gratte, à attaquer des réparations diverses sur des grattes classiques appartenant à des potes ;

en outre, contrairement à ce qui peut se faire dans des stages , tous les gabarits ou support aidant à faire un travail propre sont fabriqués et pensés dans l'instant, ce qui prend pas mal de temps; nous n'avons utilisé aucun gabarit préalable; le but pour le luthier et de m'apprendre à m'adapter en fonction des situations qui peuvent survenir en lutherie et pour lesquelles on n'a pas forcément un truc tout prêt sous la main. bref, système d à fond!

la suite dès que possible :bravo: :clin:

voici tout de même un avant goût avec les tofs de l'ensemble après perçage et défonce des cavités micros sur la table:







j'ai encore fait preuve de maladresse en foirant la défonce du micro chevalet; ceci dit, rien de trop grave, cela sera dissimulé par le contour de micro , ainsi que par la sculpture de la table qui va faire gagner quelques mm.
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Merci pour les tofs, vivement la suite :bravo:

« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien

Mes photos ici

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J'ai hate de voir ce que ça donnera après travail de la table. :P:
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Moi aussi, d'autant que ça reste l'une des étapes les plus longues et délicates, surtout pour quelqu'un comme moi qui n'a jamais fait de sculpture sur bois. mais j'ai hâte de m'y mettre! :P:
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Ça avance !

Petite remarque comparative si tu me le permets !
Par rapport à chez XP, le gros ponçage de la tranche a été fait avec une sorte de ponceuse rotative qui fait également des va et viens verticaux, le tout en 10 min si on si prend bien. J'imagine qu'à la rape et à la calle ça doit prendre un autre temps !

Question: pourquoi ne pas avoir fait les cavités de micro et électronique à la défonceuse ?? Le résultat aurait gagné en propreté il me semble...
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Citation : Question: pourquoi ne pas avoir fait les cavités de micro et électronique à la défonceuse ?? Le résultat aurait gagné en propreté il me semble...



:?!: c'est ce qui a été fait et dit si t'a bien lu :clin:


Citation : Par rapport à chez XP, le gros ponçage de la tranche a été fait avec une sorte de ponceuse rotative qui fait également des va et viens verticaux, le tout en 10 min si on si prend bien. J'imagine qu'à la rape et à la calle ça doit prendre un autre temps !




c'est ce que je disais au début: je compte continuer dans cette voie, mais je n'ai pas la thune pour me payer du gros outillage ou des machines, donc j'ai souhaité travaillé à la main au maximum;

par ailleurs, il est indispensable de savoir un minimum travailler le bois en lutherie, or, pour apprendre, mieux vaut le faire à la main, non?

c'est aussi tout le charme de la lutherie à mon sens, sinon, si on fait tout à la machine comme font certains luthiers, quelle différence avec une gratte d'usine? sans jouer le mystique, je pense que passer beaucoup de son temps, avec sueur et minutie , sur son clou, c'est lui apporter un surcroit d'âme que n'ont pas justement les guitares faites en série

je finirais en disant que c'est ce qu'on comparait au début entre ce stage et ceux de xp: là, j'ai tout mon temps, le but n'est pas de faire une gratte en un temps record, mais bien que j'apprenne une technique de travail que je pourrais utiliser par la suite, ce avec peu de moyens... :8)
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Salut à tous; après un long moment pendant lequel j'ai un peu délaissé ce thread, faute de temps principalement, je reprends enfin les choses en main :)

depuis mon dernier post, au mois d'aout il me semble, j'ai eu l'occasion de me rendre 4-5 fois chez le luthier, et la belle prend peu à peu forme.

nous en étions resté aux défonces des cavités micros sur la table une fois collée. là, on va progressivement entrer dans un travail de plus en plus minutieux de finition .

pour commencer, la défonce dans laquelle le manche viendra s'imbriquer. à partir du plan de la gratte, on détermine le degré de renversement du manche. de là, le luthier m'a fabriqué un petit plan de travail spécifique, incliné selon le degré de renversement, qui m'a permis de réaliser la défonce requise:



voici le résultat obtenu:



bon, après,tout ceci, vous l'imaginez, se peaufine avec un ponçage, et , si besoin, quelques retouches avec des limes, la planéité et la régularité étant ici essentielles .

une fois ceci fait fait, il faut bien évidemment contrôler la concordance avec le talon du manche en lui même qui peut nécessiter des ajustements et toujours vérifier la cohérence de l'ensemble (renversement, hauteur par rapport au futur emplacement du chevalet, ...) .

en l'occurence, dans mon cas, le talon ayant été un peu trop dégrossi sur un côté, il a fallu coller une cale supplémentaire, ce qui n'a aucune conséquence, sinon apporter un renfort supplémentaire à l'ensemble

une fois le talon ajusté et le manche prêt à être collé, il reste, avant de passer à cette étape, différentes interventions à réaliser sur le corps: défonce des bordures pour la filetterie et sculpture de la table. cette dernière opération, réalisée à la main au ciseau, rabot et racloir, prend beaucoup de temps, notamment en raison de la quantité importante de matière à enlever.

tout d'abord, histoire de profiter de la planéité de la table avant qu'elle ne soit sculptée, on procède aux défonces des bordures. pour éviter toute maladresse avec la défonceuse qui pourrait s'avérer fatale, le luthier a encore trouvé une astuce en fixant la défonceuse à l'envers sur un plan de travail métallique sur lequel il a monté un système de butée afin de rester bien droit et de ne pas défoncer trop loin:




à l'arrivée, on obtient ceci:





comme on peut le voir, l'épaisseur de la table est considérable et doit être ramenée, du moins sur les bords, à environ 1mm.

et la défonce des bords de l'arrière du corps en arrondi, toujours avec la même technique:




avant d'attaquer la sculpture, un rapide tracé au crayon permet de visualiser les différentes parties de la table et le degré d'importance avec lequel on doit creuser

je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos lors de l'avancée laborieuse de cette étape.

rapidement, l'idée est de commencer à travailler sur les bordures extérieures au rabot histoire de dégrossir rapidement l'ensemble, puis d'attaquer au ciseau, de l'extérieur vers le centre. les repères dessinés sur la table permettent de visualiser les endroits à ne pas trop attaquer, à savoir les bords de la jonction avec le manche qui doivent rester plans, dans l'alignement du manche, car il faut garder en tête qu'une partie de la touche viendra se coller dessus, la partie entre les micros et l'endroit où viendra se poser le chevalet qui demande une certaine attention car elle est liée au renversement du manche. du coup, si vous attaquez trop cette partie, le risque est de devoir régler le chevalet et le cordier très haut, ce que l'on constate parfois sur certaines gibson sur lesquelles il est impossible de coller le cordier à la table pour cause de frisures. c'est tout simplement lié au fait que le renversement du manche est trop important par rapport à la voute de la table et inversement

une fois le tout dégrossi, on peaufine au racloir, en donnant du relief à l'ensemble. ainsi, on laisse environ 1 mm sur les bords auxquels on ne touche plus, soit l'épaisseur des filets qui viendront se coller par la suite, et on rabaisse légèrement la partie suivante avant de remonter vers la voûte. l'idée est de travailler régulièrement toutes les parties simultanément histoire, risque en travaillant par parties isolées, de ne pas trop creuser certains endroits au détriment d'autres et de garder un ensemble équilibré, régulier et cohérent.

une fois que la voûte prend forme et que l'on a suffisament descendu et affiné l'ensemble, on termine par un ponçage destiné à lisser le tout et faire disparaitre les différentes bosses, rayures et imperfections.

collage du manche:



sur cette photo, on distingue côté droit de la jonction avec le manche la petite cale en acajou qui a été collée en plus pour compenser la matière manquante sur un des côtés du talon du manche.



à l'arrivée, voilà ce que ça donne, avec le manche collé et la touche découpée en trapèze en fonction du manche:







voilà pour cette fois. j'en suis donc rendu là, et selon le luthier, d'ici deux séances, ça devrait être quasi terminé, vu qu'il reste le manche et la touche à travailler et à planifier, le collage de la touche et des filets et toutes les petites finitions (inlays, contours de micros, switch...) . après, le plus long sera la teinte et le vernissage puisqu'il faut plusieures semaines de séchage entre chaque couche.

au passage, j'ai apporté quelques modifs par rapport au projet de départ, la plus importante concernant le bloc chevalet/cordier traditionnels que je vais finalement remplacer par un tremolo schaller pour lp.

en y réfléchissant bien, je trouve sympa l'idée d'avoir un vibrato , et ce en une seule pièce, ce qui à mon goût est plus esthétique que le cumul cordier/chevalet traditionnellement monté sur les gibs.... et puis, je préfère faire ça dès maintenant plutôt que de devoir un jour procéder à des modifs qui ne sont pas sans conséquences , notamment à cause des trous .