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Banshee in Avalon

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Sujet de la discussion Posté le 21/11/2018 à 15:57:56

L'histoire du studio d'enregistrement parisien Davout

C’est un mythe, une icône, une institution de la musique parisienne, française et internationale qui a fermé ses portes en avril 2017. Mais chez bon nombre de musiciens et amateurs de bonne musique, le nom Davout résonnera encore pendant de nombreuses années. Retour sur cette institution parisienne.

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Nick Zefish

13037

Modérateur·trice thématique

Membre depuis 22 ans

76 Posté le 25/11/2018 à 12:06:46

Une école de son ? Oui mais...
- est-ce que c'est de ça dont Paris a le plus besoin ?
- il y a déjà des organismes de formation réputés pas loin: le Cifap à Montreuil, le Cfpts à Bagnolet, probablement plein d'autres organismes privés et de FACs.
- est-ce que les locaux s'y prêtaient vraiment ? En formation, on veut de nombreuses petites salles plutôt qu'une ou deux grandes équipées de manière luxueuse. Les stagiaires ne maîtrisent pas le sujet (sinon ils ne seraient pas là). Y'a pas besoin d'une SSL pour montrer à quoi sert un potard de gain. Si c'est pour répéter le schéma des structures privées, qui ont très peu de matériel pour beaucoup d'élèves, et finalement personne ne peut toucher au matos... ben voila quoi.
- ingé-son de (grand) studio, c'est un filière bouchée. Pourquoi créer une structure qui va former des gens qui ne trouveront pas de boulot après ? Pour l’État, les chambres de commerce et d'industrie, Pôle Emploi, l'Afdas, etc... financer la formation n'a de sens que si ceux qui sortent trouvent du boulot. Quand tu demandes le financement d'une formation, tu ne fais pas valoir que "ça te plaît" (même si c'est ce qui te motive vraiment), mais "ça va permettre d’étendre ton champ de compétence dans des domaines porteurs". En clair: en sortant, tu auras plus de boulot et/ou mieux payés. Tu contribueras un peu plus au PIB et tu seras un peu moins un fardeau pour l'assurance chômage.

On aurait pus songer encore à autre chose. En faire une salle de concert par exemple... mais comme je disais plus haut, Paris est déjà saturée d'offre culturelle, et la Mairie a investit dans des structures (les trois Baudets, FGO, le 104...)

Au final, la mairie n'est pas forcément complètement inconsciente en rasant ce lieu pour en faire une crèche.

Los Teignos

9783

Administrateur·trice du site

Membre depuis 23 ans

77 Posté le 25/11/2018 à 12:36:29

Pour moi, faire de Davout une école pour y apprendre les métiers du son, c'est oublier que ce sont les Davout qui embauchent les techniciens du son et qu'en disparaissant, l'embauche disparait aussi. Ca a donc autant de sens que de dire que dans la mine de charbon qui ferme, on devrait faire un centre de formation pour mineurs.

En effet, il faut bien se rendre compte de ce qu'est aujourd'hui l'état sinistré du secteur. En France comme à l'étranger, les grands studios ferment les uns après les autres (manque de soutien des maisons de disques, concurrence du home studio) et ne survivent en général que les plus petites structures qui font bien gaffe à leurs coûts de fonctionnement (un ou deux employés, un local de taille réduite, et un matos bien étudié pour être vite rentabilisé et pouvoir pratiquer des tarifs compétitifs). Des petites structures qui n'embauchent pas, donc. Ou très rarement.

Du coup, dans les diplomés qui sortent des écoles de son, faute d'employeurs, on compte beaucoup de chômeurs ou de gens qui bossent finalement dans un domaine qui n'a qu'un lointain rapport, voire pas de rapport du tout avec le son. À la louche, je dirais que sur 10 mecs qui sortent d'une école de son avec l'envie d'être ingé, un ou deux seulement y arrivent. Les 8 autres vont soit complètement changer de voie, soit devenir vendeurs dans un magasin de musique ou bosser pour un constructeur de matos par exemple.

Développer une formation pour un métier où il n'y a pas d'embauche, je ne crois donc pas que ce soit la solution. La plupart des techniciens son sur le marché ne gagnent pas correctement leur vie aujourd'hui et peinent à se vendre à 400 euros/jour HT : on ne va donc pas jeter encore plus de gamins dans le bazar, en sachant que plus il y a de monde autour du petit gâteau, plus la vie de chacun sera précaire. C'est exactement la même chose avec le graphisme qui a été une formation bien à la mode ces dernières années et vers laquelle on a envoyé plein de gamins en leur promettant monts et merveilles. Résultat : on a maintenant des milliers de graphistes sans emploi, simplement parce qu'il n'y a pas assez de travail pour tous les gens qu'on a formés.

Bref, transformer Davout en école serait pour moi la dernière chose à faire.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

[ Dernière édition du message le 25/11/2018 à 12:39:45 ]

Peaveycroquette

4835

Squatteur·euse d’AF

Membre depuis 21 ans

78 Posté le 25/11/2018 à 15:34:28

Vous ne m'avez pas bien lu

Citation de moi-même

Une école du son, toute seule, ça ne suffit pas, mais on pouvait aussi y associer l'image, le web, le motion, .... Bref, toutes sortes de domaines connexes qui fleurissent aujourd'hui dans moultes écoles post-bac en France et qui offrent de surcroît un débouché certain. En plus, cette école aurait bien entendu gardé le nom de l'endroit, et à la fois perpétué et profité de son prestige. Tout le monde aurait été content.

J'évoquais plutôt une école où le son serait une composante. Je ne suis certes pas un spécialiste du marché de l'emploi, mais il me semble qu'on fabrique beaucoup d'images qui bougent, en France. A ma connaissance, la plupart du temps, avec ces images, hé bé y'a du son. C'est qu'on a encore forcément besoin quelque part d'un gars plus ou moins compétent, pour poser un micro, enregistrer, prendre en charge la responsabilité du bouzin et tout le toutim.

Je vous rejoins pour dire qu'il y a sûrement embouteillage de formation dans ce secteur en région parisienne.

De toute façon, pour Davout c'est fichu.

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués.

Hi Cowboy

[ Dernière édition du message le 25/11/2018 à 15:38:36 ]

spraytex

210

Posteur·euse AFfiné·e

Membre depuis 20 ans

79 Posté le 26/11/2018 à 21:41:20

C'est les voisins qui vont être contents.
Question architecture et bruit, y'a pas pire qu'une école.
Quel(s) dommage(s).
Merci pour le sujet au passage!

[ Dernière édition du message le 26/11/2018 à 21:41:57 ]

Nick Zefish

13037

Modérateur·trice thématique

Membre depuis 22 ans

80 Posté le 26/11/2018 à 22:11:18

Citation :

bruit, y'a pas pire qu'une école.

Tu n'as pas dû beaucoup fréquenter le rue Oberkampf. L'école fait du bruit par moment aux horaires de bureau. Les bars, les boîtes, les salles de spectacle, c'est des gens "joyeux" jusqu'à très tard, voir même tellement tard que ça redevient "tôt".

Soot_and_Stars

6457

Je poste, donc je suis

Membre depuis 18 ans

81 Posté le 26/11/2018 à 22:55:19

Moi j'aime bien entendre les enfants jouer à la récré

Anonyme

3602

82 Posté le 26/11/2018 à 23:29:44

J'ai tout fait, j'ai tout vu, tout m'est dù, maintenant que je suis proche de la retraite je n'ai pas envie d'en faire plus.s
Les jeunes c'est des branleurs incompétents, y'a rien à attendre d'eux, ils ne prendront jamais la relève.
Y'a âs un peu de ça aussi? :-D

Will Zégal

77807

Will Zégal

Membre depuis 23 ans

83 Posté le 27/11/2018 à 22:50:21

Hors sujet :

Citation :
Je ne suis pas sûr qu'un studio d'enregistrement, si "mythique" soit-il (parce que ça aussi, c'est discutable) ait sa place aujourd'hui dans la culture qui tient déjà bien peu de place dans la politique actuelle (et je le déplore mais c'est comme ça).

Plus le temps passe, moins je pense que la culture ait quoi que ce soit à gagner à ce que l'état s'y implique trop.
Et pourtant, je suis loin d'être un libéral.
Mais c'est un autre débat.

Citation de Peavycroquette :

Moi aussi je pense que c'est triste, la disparition de Davout. Je pense qu'une somme de savoir-faires est en train de disparaître, et ce n'est pas qu'une question de studio. La façon dont se fabrique, se compose ou s'arrange la musique subit un appauvrissement croissant, que certains le veulent le reconnaître ou non.

Je n'y crois pas une seconde. Conservatoires et écoles de musique sont pleins. Les école de son tant publiques que privées sont de plus en plus nombreuses.
Si on peut déplorer que les lieux d'échanges, de formation et d'expérimentation qu'étaient les grands studios disparaissent, on peut aussi voir qu'il y a plein de nouvelles façons de faire qui se développent, qui ne sont pas forcément cadrées par une héritage si glorieux soit-il, mais sont souvent le fait d'amateurs qui expérimentent et tentent des trucs non académiques.
Si formatage il y a, c'est par l'industrie du disque et ça, c'est en dehors de toute question concernant les studios, petits ou grands.

Citation :

Quand on est un peu sérieux, on s'intéresse au passé de son domaine professionnel, ne serait-ce que pour comprendre le pourquoi des choses et on connaît la valeur du travail de ses prédecésseurs.

J'aurais tendance à grave me méfier de ceux qui balaient d'un revers de main le passé.

On peut s'intéresser au passer sans y rester figer et en regardant l'avenir. On peut déplorer la disparition de Davout tout en reconnaissant qu'il n'était tout simplement plus viable.

Citation de Los :

Du coup, dans les diplomés qui sortent des écoles de son, faute d'employeurs, on compte beaucoup de chômeurs ou de gens qui bossent finalement dans un domaine qui n'a qu'un lointain rapport, voire pas de rapport du tout avec le son. À la louche, je dirais que sur 10 mecs qui sortent d'une école de son avec l'envie d'être ingé, un ou deux seulement y arrivent. Les 8 autres vont soit complètement changer de voie, soit devenir vendeurs dans un magasin de musique ou bosser pour un constructeur de matos par exemple.

Développer une formation pour un métier où il n'y a pas d'embauche, je ne crois donc pas que ce soit la solution.

Je ne sais pas d'où tu sors ces chiffres, mais admettons. Pour les écoles que je connais à savoir les privées, la proportion est peut-être juste (et encore), mais elle est liée à la forte présence d'élèves dont les parents payent la très chère scolarité et qui s'en foutent. Ceux qui, pendant la scolarité, se mouillent au métier (vont faire assistants dans des studios, bénévoles dans des festivals, sonorisent des groupes en live, enregistrent leurs potes dans leur home-studio), ceux-là font carrière. Dans leur home-studio dont beaucoup sont professionnels ou en live qui se développe beaucoup.
Et il reste beaucoup d'autres secteurs de débouchés, notamment le cinéma, le jeu vidéo, la production vidéo (beaucoup de youtubers pro qui ont commencé tout seuls ont maintenant des équipes de production), la télé (on n'a plus 3 chaînes comme à l'époque de la grande gloire de Davout. Il faut bien réaliser du contenu pour remplir tout ça), les web-télés...
Et, encore une fois, le live.
Quant à ceux qui sortent des formations publiques, je n'ai pas de stats, mais de ce que je sais, beaucoup terminent ingés son de live, régisseurs de salles ou encore dans les industries citées plus haut.
Par contre, je partage ton analyse (ou celle de Nick) sur le fait que Davout n'était probablement pas le lieu idéal pour une école de son.
Et le fait que ça n'est certainement pas une priorité pour la population parisienne.

Citation :

C'est les voisins qui vont être contents.
Question architecture et bruit, y'a pas pire qu'une école.

J'ai longtemps vécu avec mes fenêtres donnant sur une cour d'école. Qu'est-ce que c'était triste pendant les vacances !

Pendant l'année, quel bonheur d'entre les récrés rythmer la journée, les cris des gamins, toute cette joie de vivre...
Et pourtant, j'avais mes bureaux chez moi et ils donnaient sur cette école.
Oui, je devais parfois aller fermer la fenêtre lorsque j'étais au téléphone avec un client. Et alors ?

Je recommencerai sans l'ombre d'une hésitation. Je trouve extrêmement triste qu'on trouve ce "bruit" dérangeant. Mais c'est pas tellement étonnant dans ce pays de vieux qui regarde sa jeunesse au mieux comme une nuisance, au pire avec peur et rejet.

Surtout qu'une école, après 17h00 (l'heure à laquelle les plus chanceux commencent à rentrer chez eux) et le week-end, il n'y a pas plus vide et calme. Dans le genre nuisances de voisinage, on peut quand même trouver pire...

Fmarine

4502

Membre d’honneur

Membre depuis 23 ans

84 Posté le 27/11/2018 à 23:24:18

Hors sujet :

Citation de Will Zégal

Pendant l'année, quel bonheur d'entre les récrés rythmer la journée, les cris des gamins, toute cette joie de vivre...

+10000 mon cher Will !

Caca In -> Caca Out

kosmix

51739

AF, je suis ton père

Membre depuis 20 ans

85 Posté le 28/11/2018 à 02:19:00

Ouais enfin faut pas travailler en horaires décalés ou de nuit :oops2:

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

croulebarbe

2580

Squatteur·euse d’AF

Membre depuis 7 ans

86 Posté le 28/11/2018 à 06:03:33

Citation :

J'ai longtemps vécu avec mes fenêtres donnant sur une cour d'école. Qu'est-ce que c'était triste pendant les vacances !

Moi aussi, mon studio perso donnait sur une assez grande cour d'école. En semaine, ouvrir les fenêtres était difficile, le mercredi après-midi et les vacances, c'était centre aéré, le pompon..
Plus jamais ça :oops2:

Et pourtant j'ai des enfants, muets, non je d......!

Pour revenir à Davout, c'est bien triste mais c'est ainsi, personne à blâmer..

Ma chaîne electro YouTube

<<<<<<<< Hú Li >>>>>>>>

Soot_and_Stars

6457

Je poste, donc je suis

Membre depuis 18 ans

87 Posté le 28/11/2018 à 10:51:44

Il a des couilles,ce studio; Allaire!