réactions au dossier L'histoire du studio d'enregistrement parisien Davout
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Banshee in Avalon
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Peaveycroquette
8oris, ce n'est pas parce que tu n'es pas d'accord qu'il faut devenir sarcastique. C'est pas joli joli.
Moi aussi je pense que c'est triste, la disparition de Davout. Je pense qu'une somme de savoir-faires est en train de disparaître, et ce n'est pas qu'une question de studio. La façon dont se fabrique, se compose ou s'arrange la musique subit un appauvrissement croissant, que certains le veulent le reconnaître ou non.
Quand on est un peu sérieux, on s'intéresse au passé de son domaine professionnel, ne serait-ce que pour comprendre le pourquoi des choses et on connaît la valeur du travail de ses prédecésseurs.
J'aurais tendance à grave me méfier de ceux qui balaient d'un revers de main le passé.
srak
Nick Zefish
C'est une chose de regretter la disparition d'un grand studio, mais de là à balancer de manière gratuite "y'avait de la place ailleurs", ou "l'Etat aurais dû payer pour conserver le truc"... Les anglo-saxons ont une belle expression: "armchair quarterbacking", quand on donne des avis définitifs sur ce qui aurait dû être fait, alors qu'on n'a aucune contrainte, aucune responsabilité, aucune compétence, aucun compromis à gérer.
Parce qu'à coté de ça, y'a aussi dans la rue des familles syriennes avec les mômes et tout hein, des milliers de gens qui vivent dans des tentes Quechua. Dans le grand couloir de République, t'as un mendiant tous les 10m. Y'a des moyens qui manquent dans les écoles, dans les hôpitaux, de plus en plus de gens pour les soupes populaires, etc. Je n'ai pas de mal à trouver des utilisations autrement plus utiles et humanistes de l'argent public que sauver un studio.
Quand on est un peu sérieux, on s'intéresse au passé de son domaine professionnel, ne serait-ce que pour comprendre le pourquoi des choses et on connaît la valeur du travail de ses prédecésseurs.
C'est très juste, mais je ne vois pas en quoi la fermeture de Davout empêche les jeunes d'aujourd'hui d'explorer le passé, les techniques d'enregistrement résultant de décennies de pratique, etc. Moi personnellement, j'ai énormément appris en lisant des livres et en consultant des forums. D'autres suivent des BTS ou des formations privées. Il y a de nombreux canaux de transmission du savoir.
Quand un grand compositeur ou un grand artiste meurt, son savoir faire et son talent meurent avec lui. Bon ben, ça n'interdit pas que d'autres gens de talent arrivent sur le devant de la scène. D'ailleurs, si tout se passe bien, les "petits jeunes" vont non seulement apprendre de leurs ainés, mais ils vont même les dépasser. C'est pour ça qu'aujourd'hui on éclaire nos maisons en appuyant sur l'interrupteur plutôt qu'en cognant des cailloux.
C'est pas interdit de penser la même chose ici: un vieux studio glorieux est mort, il y a des milliers de gens qui enregistrent des trucs plus ou moins chouette à travers le monde, et de ceux-là sortiront des gens très talentueux. Je ne suis pas inquiet là dessus.
Quand on a vécu la fin des disquaires de proximité, bouffés par les Fnac, Virgin, et autres, il y là aussi un savoir-faire qui s'est perdu. Bon ben, ça n'a pas tué la culture. Le client qui allait autrefois demander conseil à son vendeur favori va aujourd'hui consulter des blogs sur Internet pur faire ses découvertes.
[ Dernière édition du message le 24/11/2018 à 20:49:52 ]
Soot_and_Stars
Peaveycroquette
Nick, tu as raison (d'ailleurs je suis d'accord dans les grandes lignes avec à peu près tout ce que tu as écrit ici), le jeunesse doit pousser les vieux dehors, c'est une question de survie de l'espèce.
Je ne dis pas qu'il fallait absolument sauver Davout, quitte à sacrifier une école et une crêche, pas du tout. Par contre, je ne suis pas d'accord avec l'idée que, puisque l'industrie du disque s'est cassé la gueule, c'est normal que les gros studios se cassent la gueule (parfois, dans certains propos ici, on pourrait presque remplacer "normal" par "bien fait"), qu'ils sont le relicat d'une ère ancienne qui n'a plus lieu d'être, etc. etc.
Un afien a proposé ici, je ne sais plus quel post, de transformer Davout en école du son. C'était pas bête comme idée, toute l'installation était sauvée, le matos aurait pu rester sur place.
Une école du son, toute seule, ça ne suffit pas, mais on pouvait aussi y associer l'image, le web, le motion, .... Bref, toutes sortes de domaines connexes qui fleurissent aujourd'hui dans moultes écoles post-bac en France et qui offrent de surcroît un débouché certain. En plus, cette école aurait bien entendu gardé le nom de l'endroit, et à la fois perpétué et profité de son prestige. Tout le monde aurait été content.
Mais ça, ce n'était pas à la Ville de Paris, ni à la Préfecture, ni à Hidalgo, d'y penser.
Trop tard.
Nick Zefish
- est-ce que c'est de ça dont Paris a le plus besoin ?
- il y a déjà des organismes de formation réputés pas loin: le Cifap à Montreuil, le Cfpts à Bagnolet, probablement plein d'autres organismes privés et de FACs.
- est-ce que les locaux s'y prêtaient vraiment ? En formation, on veut de nombreuses petites salles plutôt qu'une ou deux grandes équipées de manière luxueuse. Les stagiaires ne maîtrisent pas le sujet (sinon ils ne seraient pas là). Y'a pas besoin d'une SSL pour montrer à quoi sert un potard de gain. Si c'est pour répéter le schéma des structures privées, qui ont très peu de matériel pour beaucoup d'élèves, et finalement personne ne peut toucher au matos... ben voila quoi.
- ingé-son de (grand) studio, c'est un filière bouchée. Pourquoi créer une structure qui va former des gens qui ne trouveront pas de boulot après ? Pour l’État, les chambres de commerce et d'industrie, Pôle Emploi, l'Afdas, etc... financer la formation n'a de sens que si ceux qui sortent trouvent du boulot. Quand tu demandes le financement d'une formation, tu ne fais pas valoir que "ça te plaît" (même si c'est ce qui te motive vraiment), mais "ça va permettre d’étendre ton champ de compétence dans des domaines porteurs". En clair: en sortant, tu auras plus de boulot et/ou mieux payés. Tu contribueras un peu plus au PIB et tu seras un peu moins un fardeau pour l'assurance chômage.
On aurait pus songer encore à autre chose. En faire une salle de concert par exemple... mais comme je disais plus haut, Paris est déjà saturée d'offre culturelle, et la Mairie a investit dans des structures (les trois Baudets, FGO, le 104...)
Au final, la mairie n'est pas forcément complètement inconsciente en rasant ce lieu pour en faire une crèche.
Los Teignos
En effet, il faut bien se rendre compte de ce qu'est aujourd'hui l'état sinistré du secteur. En France comme à l'étranger, les grands studios ferment les uns après les autres (manque de soutien des maisons de disques, concurrence du home studio) et ne survivent en général que les plus petites structures qui font bien gaffe à leurs coûts de fonctionnement (un ou deux employés, un local de taille réduite, et un matos bien étudié pour être vite rentabilisé et pouvoir pratiquer des tarifs compétitifs). Des petites structures qui n'embauchent pas, donc. Ou très rarement.
Du coup, dans les diplomés qui sortent des écoles de son, faute d'employeurs, on compte beaucoup de chômeurs ou de gens qui bossent finalement dans un domaine qui n'a qu'un lointain rapport, voire pas de rapport du tout avec le son. À la louche, je dirais que sur 10 mecs qui sortent d'une école de son avec l'envie d'être ingé, un ou deux seulement y arrivent. Les 8 autres vont soit complètement changer de voie, soit devenir vendeurs dans un magasin de musique ou bosser pour un constructeur de matos par exemple.
Développer une formation pour un métier où il n'y a pas d'embauche, je ne crois donc pas que ce soit la solution. La plupart des techniciens son sur le marché ne gagnent pas correctement leur vie aujourd'hui et peinent à se vendre à 400 euros/jour HT : on ne va donc pas jeter encore plus de gamins dans le bazar, en sachant que plus il y a de monde autour du petit gâteau, plus la vie de chacun sera précaire. C'est exactement la même chose avec le graphisme qui a été une formation bien à la mode ces dernières années et vers laquelle on a envoyé plein de gamins en leur promettant monts et merveilles. Résultat : on a maintenant des milliers de graphistes sans emploi, simplement parce qu'il n'y a pas assez de travail pour tous les gens qu'on a formés.
Bref, transformer Davout en école serait pour moi la dernière chose à faire.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 25/11/2018 à 12:39:45 ]
Peaveycroquette
Vous ne m'avez pas bien lu
Citation de moi-même
Une école du son, toute seule, ça ne suffit pas, mais on pouvait aussi y associer l'image, le web, le motion, .... Bref, toutes sortes de domaines connexes qui fleurissent aujourd'hui dans moultes écoles post-bac en France et qui offrent de surcroît un débouché certain. En plus, cette école aurait bien entendu gardé le nom de l'endroit, et à la fois perpétué et profité de son prestige. Tout le monde aurait été content.
J'évoquais plutôt une école où le son serait une composante. Je ne suis certes pas un spécialiste du marché de l'emploi, mais il me semble qu'on fabrique beaucoup d'images qui bougent, en France. A ma connaissance, la plupart du temps, avec ces images, hé bé y'a du son. C'est qu'on a encore forcément besoin quelque part d'un gars plus ou moins compétent, pour poser un micro, enregistrer, prendre en charge la responsabilité du bouzin et tout le toutim.
Je vous rejoins pour dire qu'il y a sûrement embouteillage de formation dans ce secteur en région parisienne.
De toute façon, pour Davout c'est fichu.
[ Dernière édition du message le 25/11/2018 à 15:38:36 ]
spraytex
Question architecture et bruit, y'a pas pire qu'une école.
Quel(s) dommage(s).
Merci pour le sujet au passage!
[ Dernière édition du message le 26/11/2018 à 21:41:57 ]
Nick Zefish
bruit, y'a pas pire qu'une école.
Tu n'as pas dû beaucoup fréquenter le rue Oberkampf. L'école fait du bruit par moment aux horaires de bureau. Les bars, les boîtes, les salles de spectacle, c'est des gens "joyeux" jusqu'à très tard, voir même tellement tard que ça redevient "tôt".
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