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FLute ney (nay)

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Sujet de la discussion FLute ney (nay)
Salut

Tu trouve que le ney turc ne sonne pas oriental ? :?!:

Le mec aux cheveux long dans la video c'est un ney turc si j'ai bien tout compris, la partie extreme possede 3 trous et il a une embouchure.


Bref, je possede un ney iranien 5 trous devant un derriere, une embouchure droite en metal et six noeuds (le meme que gabz page1). Je l'ai acheté sur ebay pour pas tres cher, il mesure 56 cm on en trouve de temps en temps.
Normalement la technique de jeu est dentale mais franchement j'ai pas encore trouver comment on fait.
Par contre en inclinant le ney et en mettant la bouche en cul de poule j'arrive à jouer sur deux octave mais pas complete. (grace à batounet pour son lien, merci)
Si quelqu'un a des info sur la technique dentale?
merci

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Ben en fait j'ai pas mal d'album de kudsi erguner (maitre du ney turc) et je trouve que ça sonne beaucoup moins oriental que le solo du mec que cheveux longs! et j'ai remarqué que la plupart des solos de ney turc sont comme ça..
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J'ai trouvé ce site pour le ney persan

http://members.shaw.ca/persianney/technique.html

tres complet je trouve, moi ça m'a beaucoup aidé

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Salut a tous,
j'ai compris la technique du nay persan, pour obtenir le biseau necessaire a toutes flutes on obture l'embouchure avec les dents superieurs mais c'est probablement tres difficile un peu comme le souffle continu.en ce moment je cherche du roseau por essayer une fabrication personnelle, j'ai un lien:http://www.virtualmuseum.ca/Exhibitions/Instruments/Francais/cmam_activites_fr.html
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Bonjour,

Je trouve par hasard votre discussion sur le ney...

Ney est une translitération depuis l'arabe, mais l'origine du nom semble être persane. S'il peut effectivement signifier instrument à vent, il peut aussi être synonyme de tuyau, et encore plus précisément de roseau. Ceci explique que l'on trouve ce nom, sous différentes formes, pour différents instruments de la sphère arabo/turco/persanne. Par exemple, un des noms de la flûte de Pan roumaine (bien différente du ney arabo/turco/persan) est naï.

La technique de jeu, comme la facture instrumentale, rapproche l'instrument arabe de l'instrument turc. Formellement, le ney turc se distingue seulement par le rajout d'un embout, le "bas pare" (le s de bas porte une cédille et se prononce "bache" ) à l'origine souvent en ivoire, et aujourd'hui en corne, voire en plastique.
Ces deux instruments nécessitent la même technique d'insuflation, mais la technique turque est très travaillée...
Sur l'ensemble des neys que j'ai, je remarque que les diamètres sont globalement plus importants pour les flûtes turques que les arabes, ce qui se comprend si l'on considère le répertoire. Les plus gros diamètres favorisent l'émission des graves, et le répertoire turc est très marqué par le soufisme. Il s'agit d'une musique souvent grave, d'inspiration religieuse, voire spirituelle. A l'opposé, une grande partie du répertoire arabe est plus festif, avec des "arabesque", et demande une flûte plus étroite, plus agile dans les aigus.

Le ney persan, compte un trou de moins, et la technique dentale, est utilisée pour l'émission des graves. Technique rarement maitrisée par des musiciens occidentaux, mais pas inaccessible...
A noter que pour l'émission des aigus, le musicien dégage la flûte des dents et revient à une technique labiale. Ceci génère souvent un contraste saisissant dans les passages grave/aigu, où les graves trouvent alors une capacité d'expression assez extraordinaire.

Il existe un ouvrage de référence pour l'étude la musique arabo/turco/persanne. Il s'agit des actes du congrès du Caire en 1932, fidèlement rapportés par son organisateur, le baron Rodolphe d'Erlanger.

On y découvre l'ensemble des gammes (72) utilisées en ce temps (ça a pu évoluer, une des prérogatives des maitres étant la création d'une gamme nouvelle), et aussi la nature précise de ces échelles relevées, toutes légèrement différentes selon leurs origines géographiques. Le quart de ton n'étant jamais un quart de ton stricto sensu, mais un degré "bas", et plus ou moins bas dans les faits.

Les échelles turques (arabe et persanes) sont tout à fait orientales, mais il n'y a pas que des gammes requerrant le quart de ton, on trouve aussi des gammes majeures et mineures tout à fait comparables aux notres. Mais il ne s'agit pas d'un emprunt à l'occident !

Une des spécificités de la culture turque étant qu'elle est très intéressée à la culture occidentale dès le 17 et 18ème siècle. Ainsi on entend souvent comme des petits refrains à trois temps. Les musiciens ici on empruntés et adopté la valse !, et c'est tant mieux qu'ils se sentent libre de le faire puisque cela ne conduit pas à un appauvrissement.

Enfin, une qasba nord africaine n'est pas un ney. La flûte est elle-même bien différente, le jeu et aussi le répertoire... Il existe dans tous ces pays des flûtes équivalentes à la qasba, mais on les distingue assez facilement, le ney étant toujours un instrument de musique savante (religieux ou spirituel ches les soufis turcs et autres), ou dans le prolongement de la culture arabo-andalou pour la flûte arabe. Mais il faut se souvenir toujours que les interactions entre ces mondes sont nombreuses...

Et pour conclure, les nay, ney, et autres, selon les translitérations, ont accès à un répertoire somme toute très varié, riche. En jouer est passionnant, et souvent une véritable expérience spirituelle ! (Ce pour quoi, il n'est pas nécessaire de croire en quelque dieu que ce soit...).

Cordialement

Gilles

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"J'ai été invité à la fête de la vie et j'ai dansé tant que j'ai pu" R. Tagore

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En réponse à Gilles;

La technique interdentale du ney persan s'utilise aussi bien dans les graves que dans les aigus. Le musicien ne dégage pas la flute des dents pour les aigus, toutes les différentes qualités de sons du ney persan "classique" sont produites à l'aide d'un canal d'air créé avec les muscles de la langue, ce qui produit les différents sons c'est la grosseur de ce canal, la position de la langue et l'intensité du souffle envoyé.

On peut obtenir 4 types de sons principaux:
1. Un son grave et puissant avec plein de souffle, utilisé très souvent.
2. Un son grave et très fin (qui ressemble à celui du hautbois ou de la clarinette dans les graves), utilisé très parcimonieusement.
3. Un son aigu et puissant (avec plein de souffle, s'apparentant alors au son du ney arabe).
4. Un son aigu et fin, qui ressemble à celui d'une petite flute.

les techniques 1, 2 et 4 sont les plus utilñisées dans la musique classique persane, quoique un des grands maîtres de l'instrument, Hossein Omoumi, utilise souvent la 3: des aigus très "épais" et avec plein de "vent" dans beaucoup de ses pièces musicales.

Pour info, il y a plein de vidéos sur le net pour appuyer ce que je dis, en voici un lien, le joueur de ney est Kees Van Den Doel, il n'est ni iranien ni le meilleur joueur de cet instrument, mais dans cette vidéo on peut apprécier trois des quatre registres dont je parle: d'abord le grave fort, ensuite l'aigu fin vers la seconde 0:45, puis on peut brièvement écouter le grave fin très timide à 1:28 puis de nouveau à 2:17.

La technique qui consiste à souffler sur le bord du ney ( identique à la turque et arabe) s'utilise également en Iran en particulier dans la musique folklorique.

Salut à toutes et à tous.

Patrick.
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Merci Patrick pour ces intéressantes précisions.
Peu visibles en fait sur le lien youtube proposé, mais tout à fait visible sur Youtube aussi mais dans la prestation très pédagogique (c'est visiblement filmé à cette fin - on voit tout...) de Hassan Kassai.

Et si j'ai bien observé, et de très près (pas en concert donc...), des musiciens savants iraniens qui passaient de la technique dentale à la technique labiale dans la même pièce musicale, je dois aussi ajouter que je n'ai pas étudié la musique iranienne et que je ne sais tout simplement rien du répertoire qui était joué...

J'ajouterai que c'est magnifique au naturel... et que je regrette vraiment que nombre d'excellents musiciens se croient obligés d'ajouter une tonne de réverb, laquelle ne manque pas de dénaturer pas mal le son (qui n'en a pas besoin...).

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"J'ai été invité à la fête de la vie et j'ai dansé tant que j'ai pu" R. Tagore

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J'approuve à fond ton dernier paragraphe concernant la reverb, les meilleurs enregistrements solos de ney persan (et j'ajouterais pour le ney arabe et le turc la même chose) sont "au naturel" sans écho ni reverb, beaucoup de maisons de disques en font un mauvais usage. Et puis, au passage, pour les débutants c'est moins désespérant car ça rend le son plus accessible pour l'imitation.
Pour le ney arabe, il y a des enregistrements de l'ensemble Al-kindi qui sont fabuleux, ce ne sont pas des solos de ney, il y a toujours du qanun (du génie alsaço-suisse Julien Weiss), des percus et des chants (parfois) et d'autres instruments.
Pour le ney turc il y a un cd solo de erguner et qqs percus avec la maison ocora (ou "al sur") qui est tres bien, et un autre très bon où il joue du ney et Gilles Andrieux du tanbur edité chez "al sur", c'est très pur, sans effets, très beau.
Pour le ney persan, il y a l'incontournable Kassai et son "le ney", et un excellent enregistrement de Omoumi "musique classique persane".
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J'ai quelques dizaines d'enregistrements... que je n'écoute plus guère...

Mais je ne manque pas une occasion d'écouter ces musiques en concert quand c'est assez intime malgré tout, spécialement la musique persane savante qui me fascine. Pour ma part, j'ai pas mal étudié le ney turc (et les systèmes modaux arabes/turcs), et j'en joue encore parfois en concert, mais hors contexte... Pour accompagner de la poésie.

En fait, mon instrument premier, c'est le naï (la flûte de Pan roumaine, que j'enseigne par ailleurs.

Mais j'ai surtout la chance de fréquenter quelques bonnes maisons où une fête ne se conçoit pas sans musique...
Et c'est bien ainsi, dans une relative intimité, que la musique développe tout son charme.

Cordialement

Gilles

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"J'ai été invité à la fête de la vie et j'ai dansé tant que j'ai pu" R. Tagore