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Intermittence du Spectacle

Artistes: déclaration en cachet ou à l'heure

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Sujet de la discussion Artistes: déclaration en cachet ou à l'heure
Bonjour
Voilà que je présente mon dossier de 507 sur 319 jours.
Tous les cachets d'artistes ont été déclarés comme cachets valant 12 h.
Mais je vois bien qu'il y en a beaucoup dont le Brut divisé par 12 est inferieur au SMIC (8,71€ ).
Avez vous connu ce cas?
Pensez vous que mes feuillets seront tout bonnement rejetés parce que non conforme au droit du travail.
A t-on le droit, pour des petits cachets, de déclarer en heure de telle manière que le brut / divisé par le nombre d'heure soit au minimum égal au SMIC.
Merci
La Poule

....Edit
En fait je réédite mon message pour le préciser:
8,71€ x 12 = 104,52€. Si le prix de ma prestation n'a pas pu être vendue à ce tarif et que j'ai du descendre (petits lieu ou gros radins) puis-je faire déclarer ce contrat non pas en 1 cachet de 12 h mais en 11 heures ou 10 heures ou moins encore ?
Merci
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Bonsoir,

Il n'est pas possible de payer à l'heure lorsque l'on dépend de SYNDEAC. C'est effectivement très compliqué pour les grands ensembles (orchestres, choeurs,...).
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Bonsoir Wildcopper,

Oui, j'ai vu dans la grille des salaires du Syndeac qu'on ne peut pas payer des musiciens à l'heure avec cette convention.
En fait, j'ai mal posé ma question. :oops:

Si je paye un cachet brut de 100 euros pour une représentation où l'artiste sera présent 5 heures, je suis "dans les clous" vis-à-vis du SMIC (100:5=20 euros/h) mais je suis "hors des clous" par rapport à la convention collective du Syndeac (un cachet = 140€ minimum). Donc ma question : est-ce illégal, dans mon cas, de payer un cachet de 100 euros brut par représentation ?
Il me semble qu'un employeur est tenu d'appliquer la convention collective qui le lie à ses employés. Donc, je suis dans l'illégalité, non ? Et d'un autre côté, en tant qu'entrepreneur de spectacles, il me semble que je suis obligé de suivre cette CCN du Syndeac. Quelqu'un peut-il m'éclairer à ce sujet ? :???:

Si je suis obligé de suivre la grille des salaires du Syndeac, alors je me trouve dans une impasse car je n'ai absolument pas les moyens financiers pour le faire. :|

Précision : je n'ouvre pas de débat sur "combien d'heures travaille réellement un musicien pour une représentation" je suis musicien donc je connais le problème et la question n'est pas là pour ce post ;)

[ Dernière édition du message le 02/10/2011 à 22:32:18 ]

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Le cachet prévu par la CC est un cachet minimum. Si on pouvait payer en-dessous, toutes ces grilles n'auraient pas beaucoup de sens.

Par ailleurs tu ne dépends pas obligatoirement de cette CC par le simple fait d'être entrepreneur de spectacles. Pour faire bref, seules les structures publiques ou (lourdement) subventionnées en dépendent. Pour faire moins bref, le champ d'application complet ci dessous.

Citation :

La présente convention et ses annexes règlent sur le territoire national les rapports entre, d'une part, le personnel artistique, technique et administratif, à l'exception du personnel de l'Etat et des collectivités territoriales et, d'autre part, les entreprises du secteur public du spectacle vivant.

Les entreprises du secteur public du spectacle vivant sont des structures de droit privé (quel que soit leur statut) et de droit public qui répondent à l'un ou plusieurs des caractères suivants :

― entreprises dont la direction est nommée par la puissance publique (Etat et / ou collectivités territoriales) ;

― entreprises dont l'un au moins des organes de décision comporte en son sein un représentant de la puissance publique ;

― entreprises bénéficiant d'un label décerné par l'Etat (compagnies dramatiques conventionnées, compagnies chorégraphiques conventionnées, scènes de musiques actuelles conventionnées et en général toutes structures conventionnées ou missionnées) ;

― entreprises subventionnées directement par l'Etat et / ou les collectivités territoriales dans le cadre de conventions pluriannuelles de financement, ou de conventions d'aides aux projets pour les compagnies dramatiques, chorégraphiques, lyriques, des arts de la piste ou de la rue, les ensembles musicaux...

Sont exclus de ce champ d'application :

― les entreprises du secteur privé du spectacle vivant au sens de l'accord interbranches du spectacle vivant du 22 mars 2005 portant définition commune des champs d'application des conventions collectives des secteurs privé et public ;

― les théâtres nationaux (Comédie-Française, théâtre de l'Opéra de Paris, Odéon, Chaillot, Théâtre national de Strasbourg, théâtre national de la Colline et Opéra-Comique) ;

― les établissements en régie directe ;

― les organismes de droit privé, sans but lucratif, qui développent à titre principal des activités d'intérêt social dans les domaines culturels, éducatifs, de loisirs et de plein air.
14
Merci beaucoup pour ces précisions. :bravo:

Qu'appelles-tu "lourdement subventionnées" ? Car nous, nous touchons une subvention pluriannuelle (3 ans), par la commune qui nous accueille, de 6000 euros / an ; ce qui serait royal pour un quatuor à cordes ou un trio jazz mais qui pour un orchestre de 18 musiciens n'est pas suffisant (même si c'est mieux que rien, je te l'accorde !).
Quand je disais qu'on n'était pas subventionnés, c'était surtout comparativement à des orchestres ou théatres nationaux, par exemple, qui sont aidés par l'Etat à hauteur de dizaines, voire de centaines de milliers d'euros. Pour nous, 6000 euros, c'est un coup de pouce plus qu'une "prise en charge". Dans la pratique, on doit continuellement se battre pour vendre nos spectacles à un prix suffisant pour ne pas plomber les finances, mais pas trop cher non plus pour pouvoir... les vendre ! ;)

Je précise que notre asso culturelle a un 2e établissement (avec un autre SIRET, donc), pour une activité pédagogique : des cours de chant hebdomadaires. Pour cette activité, nous touchons également une aide de la commune : 5 500 euros / an. Cette subvention sert, en complément des cotisations des élèves-adhérents, à payer les salaires des professeurs de chant.

Concrètement, existe-t-il un "seuil de subventionnement" en dessous duquel nous ne serions pas obligé de suivre la CCN du Syndeac ou doit-on l'appliquer obligatoirement dès le 1er euro de subvention ? Je ne vois malheureusement rien à ce sujet dans la CC :((
Pourtant, cette convention semble être prévue pour des organismes bien plus lourdement subventionnés que le notre...

[ Dernière édition du message le 06/10/2011 à 21:40:34 ]

15
Bon, les recherches avancent et j'y vois plus clair :idee: :

La CCNEAC (convention collective du Syndeac) dit donc :

Citation :
Sont exclus de ce champ d'application :

― les entreprises du secteur privé du spectacle vivant au sens de l'accord interbranches du spectacle vivant du 22 mars 2005 portant définition commune des champs d'application des conventions collectives des secteurs privé et public


Voyons donc ce que dit "l'accord interbranches du spectacle vivant du 22 mars 2005" sur la définition des "entreprises du secteur privé du spectacle vivant" :

Citation :
Les entreprises du secteur privé sont des entreprises ou des associations de droit privé, indépendantes de la puissance publique (état et/ou collectivités territoriales) en matière d’orientations artistiques, pédagogiques, sociales (actions vis-à-vis de publics ciblés) territoriales ou culturelles.
Elles peuvent bénéficier de conventions pluriannuelles de financement de la part de l’Etat et/ou des collectivités territoriales, sachant que les entreprises ou les associations bénéficiaires de ces conventions pluriannuelles restent globalement indépendantes de la puissance publique dans leur fonctionnement, que ce soit sur le plan économique ou en matière d’orientations artistiques, pédagogiques, sociales, territoriales ou culturelles.


Au vu de cette définition, on peut donc toucher des subventions et être exclu du champ d'application de la CCNEAC... A condition d'être indépendant de la collectivité territoriale sur les plans "économique ou en matière d’orientations artistiques, pédagogiques, sociales, territoriales ou culturelles".

Donc, je me plonge direct dans la convention signée avec la commune qui nous subventionne.
Et là, je lis :
Citation :
"l'orchestre (...) présentera chaque année un spectacle dans la commune"

et plus loin :
Citation :
"l'orchestre développera le travail entrepris avec les habitants de la ville. Il répondra aux demandes d'animations scolaire liées aux spectacles présentés, pourra proposer des animations sur des thèmes divers et, ponctuellement, mettra ses compétences au service des actions culturelles municipales"

plus loin encore :
Citation :
"Une réunion d'orientation se tiendra au cours du 1er semestre de chaque année entre les 2 parties pour évaluer l'exécution de la mission, pour discuter des orientations de la programmation de l'année à venir et plus généralement pour permettre une concertation en cours de convention"


Selon cette convention, l'orchestre a des missions à remplir mais il n'y a pas vraiment d'orientation artistique ni économique d'imposées. Pour moi, ça reste malgré tout dificile à évaluer, concernant cette "indépendance" vis-à-vis de la commune.

Qu'en pensez-vous ?
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La piste que tu viens de suivre est celle d'une dépendance directe -- un lien de subordination -- qui est la plus forte des dépendances, mais il en existe d'autre. Celle qui concerne probablement la plus grande partie des associations subventionnées est celle de dépendance économique. En gros, quelle est la part des subventions dans ton budget annuel global. Il n'y a bien entendu pas de seuil au niveau du montant ou du pourcentage et à ma connaissance il n'y a jamais eu jurisprudence sur le sujet. Mais disons que si tu es majoritairement subventionné (plus de 50% de ton budget) il va être difficile d'argumenter que tu ne dépends pas des subventions.
17
Les subventions que touche mon asso représentent entre 1/4 et 1/5 de notre budget global. Mais comme tu le dis, je ne pense pas que le "calcul" du niveau d'indépendance se fasse sur ce critère.
Le texte de l'accord interbranche du spectacle vivant du 22 mars 2005 parle plutôt d'une indépendance globale de fonctionnement sur le plan économique. Je le comprends donc dans ce sens : si la collectivité territoriale ne nous dit pas comment gérer nos finances, nous sommes indépendants économiquement. De même sur l'orientation artistique, pédagogique, sociale, territoriale et culturelle.
Ce qui me gêne dans ce texte, c'est la formulation "globalement indépendante". Ce n'est pas une formulation précise et ça fait encore un texte de loi qui peut être interprêté de différentes façon en fonction de la personne qui le lira. :x:

Bref, pour moi, la question est donc de définir si :

- nous sommes indépendant dans notre fonctionnement économique : je dirais "oui" car rien ne nous impose dans notre convention de gérer nos revenus de telle ou telle manière

- nous avons une indépendance artistique : oui à priori

- pédagogique : oui à priori

- sociale : pas évident, car : "l'orchestre développera le travail entrepris avec les habitants de la ville"

- territoriale : oui à priori car rien ne nous interdit de jouer hors de la commune (encore heureux !) ;)

- culturelle : pas évident car "L'orchestre répondra aux demandes d'animations scolaire liées aux spectacles présentés, pourra proposer des animations sur des thèmes divers et, ponctuellement, mettra ses compétences au service des actions culturelles municipales"

Que pensez-vous de cette analyse par rapport au texte de notre convention avec l'organisme qui nous subventionne ? (voir mon post précédent)
Merci pour votre aide
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Je viens de trouver un nouvel "indice". :idee:

En fait, en lisant plus précisément le champ d'application de la CCNEAC, il est dit que sont concernées les entreprises qui sont "subventionnées directement par une collectivité territoriale dans le cadre de conventions pluriannuelles de financement ou de conventions d'aides au projets ..."

Or,
en titre de la convention de mon asso, il est écrit : "Convention d'Action Culturelle". Est-ce que cette dénomination peut faire la différence et donc nous exclure du champ d'application de la CCNEAC, ou est-ce que de toute façon notre convention avec la ville est une convention de financement, quel que soit son titre ? :???:
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Malheureusement le champ d'application des CC est vague, surtout depuis qu'il a été clarifié que des associations subventionnées peuvent ne pas relever de la CCNEAC. Auparavant, on considérait généralement que tu dépendais de la CCNEAC dès le premier euro de subvention. C'était beaucoup plus clair, mais aussi beaucoup moins logique.

L'appréciation de dépendance est complètement subjective, et personnellement je ne te conseille pas de glâner des opinions (y compris la mienne, que je ne te donne donc pas) sur des forums pour ce genre d'arbitrage délicat. Essaie de voir si tu peux obtenir des conseils de la part d'un juriste spécialisé. Attends-toi cependant à ne pas avoir forcément de réponse ferme sur le sujet. La législation n'est pas toujours un exercice de précision...
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OK, je comprends bien. Merci de tes réponses en tout cas. :aime:

Mais j'ai décidé de prendre le problème dans un autre sens en me posant cette simple question :
Existe-t-il une autre convention collective où mon asso pourrait taper l'incruste ?
En cherchant un peu, y'en a pas mal et en voici une qui a retenu mon attention : la "convention chanson / variétés / jazz / musiques actuelles" appelée aussi "convention Prodiss". Et quand je vois la grille des salaires de cette convention,
http://www.prodiss.org/userfiles/Minima%20Artistes%20Musiciens%20Sept%202009%20CC%20chansons%20vari%C3%A9t%C3%A9s%20jazz%20musiques%20actuelles.pdf?ca5dade230fd15ed452f8da3a15d6965=9ecda701971edbce5311036b4fa81ce4
ça me paraît déjà plus réaliste par rapport à nos moyens financiers. :8)

Et le champ d'application semble m'aller comme un gant !...
...car il y est dit que :

Citation :
Les entreprises du secteur privé des spectacles vivants de chanson/variétés/jazz/musiques actuelles sont des entreprises de droit privé :
(...)
dont l'équilibre du budget annuel de fonctionnement affecté à la production et à la diffusion de spectacles vivants effectués dans un cadre professionnel est produit par plus de 50 % de fonds privés, les sommes allouées par les Fonds de Soutien et les sociétés civiles étant considérées comme étant des fonds privés.


Au passage, j'ai remarqué qu'on retrouve l'idée d'un seuil de 50% de financement non public dont Wildcopper avait parlé dans un post précédent. :bravo:

Ma question, maintenant : la grande majorité du financement de mon asso provient de contrats de cession, mais ces contrats de cession sont conclus le plus souvent avec des municipalités. Du coup, ces fonds sont-ils considérés comme des fonds privés car issus de contrats de cession, ou faut-il prendre en compte l'origine du co-contractant (organisme public dans mon cas) ? :???: