Le photographe José Palazon, 59 ans, auteur du cliché qu'il a posté sur sa page Facebook.
C'est "un portrait de la réalité", poursuit-il. "Mais ce n'est pas celui de Melilla, mais celui de l'Espagne, de l'Europe... Le peu de compréhension qui existe entre les deux parties et la façon de regarder l'autre".
Malgré tout, il ne veut pas blâmer les deux personnes jouant au golf sur la photo. "La plupart des gens restent indifférents à ce problème à Melilla pour plusieurs raisons", explique-t-il. "Il y a ceux qui ne veulent absolument pas de ces migrants chez eux, et qui sont une minorité. Et puis il y a une grande majorité qui les voit, qui rejette la violence dont ils sont victimes, mais qui a peur des castes qui nous gouvernent", dit-il. Il ajoute: "Beaucoup ne veulent pas les voir, parce que s'ils les voient, ils ne seront plus en mesure d'arrêter de les regarder."
"Ces gens qui fuient des guerres se trouvent dans des situations complexes, rongés par la faim. Ce sont des gens qui veulent simplement vivre", déplore José Palazon, qui indique que près de 2000 d'entre eux ont réussi à franchir la grille de séparation cette année, un record.
Mais cette semaine, le Parti populaire (PP, au pouvoir) a présenté un projet de loi autorisant le renvoi immédiat vers le Maroc des migrants ayant pu accéder aux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Cela en dépit des accords internationaux signés par l'Espagne, qui rejettent cette mesure et exigent que les migrants traversant la frontière reçoivent une assistance.