Et maintenant on se mets tous à danser!
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MarshalPat
Les faits: Personne ne les nie.
Le système d'exploitation O.S capitaliste est buggé depuis ses dernières mises à jour ou depuis l'origine, qu'importe les mots et les mines de catastrophe. Les algorithmes des ordinateurs des financiers sont devenus des virus qui détruisent nos modes de vie. Les analystes, les présidents , les journalistes cherchent la tendance, s'inquiètent, inquiètent, nourissent la spirale de mots et plans de dernière chance. Nous vivons l'incroyable inconnue... Est ce moment de danser?
Oui!
1-La mort en direct du capitalisme fait la joie de tous ceux qui attendaient la réalisation de la prophétie de Marx et on peut s'attendre à un des remix de l'internationale version techno, dance, rap, raggamuffin et musette. Ambiance joyeuse garantie, surtout si l'inflation n'atteint pas 11 millions de % comme au zimbabwe ce mois ci et qu'on en reste à une version soft et acapela de la jeune garde qui descend sur le pavé de fin de banquet militant.
2-Nos dirigeants* ont besoin aussi de danser pour échapper aux stress. De grandes fêtes pour le peuple seraient de bon ton pour inaugurer cette ère nouvelle sans monnaie. Pas de problèmes en tous cas pour payer les dj en vinyles timecodés et logiciels de mixe, ils sont "made in France". Si le président le veux je serais contributeur pour que des millions de citoyens dansent sur les braises en attendant d'égayer les restos du coeur avec un ampli, un ordi, une console midi. Une pensée pour Coluche.
Patrick Vantroeyen
*lapinoutchouc j'ai retiré le prénom de Nicolas ce qui me laisse espérer échapper à ta censure de bon modérateur prudent. Peut-être faut-il aussi couper Jean de Lafontaine (1621-1675) paix à son âme.
Citation : La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. "
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
Ignatius Reilly
Là est tout le problème...
Je ne sais plus qui a dit: "Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux..." (Ou quelque-chose dans ce goût-là).
En clair, si tu n'es pas en mesure d'être envié, si tu ne peux regarder tes semblables en te disant que tu leur es supérieur, si tu ne peux pas mesurer ta réussite à l'aune des échecs des autres, tu ne peux pas t'estimer pleinement heureux.
Je caricature un peu, car tout le monde ne conçoit (heureusement) pas son bonheur de la sorte, mais je crois cependant que c'est cette notion qui dirige le monde...
Comment alors envisager un système communiste viable? L'homme ne peut pas supporter l'égalitarisme... Il a besoin de se distinguer d'une manière ou d'une autre pour se sentir valeureux.
C'est notre orgueil qui nous perd...
Will Zégal
Mais quel que soit le système, ce qu'il faut revoir, c'est la base de l'éducation.
On crache aujourd'hui sur les financiers et les traders qui s'en sont foutu plein les fouilles en montant un système dont ils savaient tous que c'était un chateau de carte. J'ai lu qu'on avait saisi des échanges entre traders disant "pourvu qu'on soit riches et à la retraite avant que ce système hallucinant ne s'effondre".
Mais qu'est-ce qu'ils ont fait de mal, ces braves gens ? Ils n'ont fait qu'appliquer les principes d'éducation occidentaux. "Soyez meilleur que les autres, même s'il faut les écraser. Seuls les premiers comptent, etc."
Ça se retrouve jusque dans le sport. Un médaillé d'or, c'est une star, voire une légende. Un médaillé d'argent ou de bronze, on en parle 5 mn et basta. Qu'est-ce qui les sépare ? Parfois quelques millièmes de seconde.
Même chez les mômes c'est comme ça. Mon neveu (10 ans) et des enfants de potes dans les mêmes tranches d'âge adorent le foot. Mais comme ils ne sont pas dans les meilleurs, ils ne jouent jamais. Moralité, ils changent de sport bien que le foot soit leur sport préféré. Mais il y a fort à parier qu'ils auront exactement le même phénomène dans d'autres sports. Et on ne peut même pas jeter le pierre aux clubs et aux encadrants. Si un entraîneur sort du terrain un gamin pour en mettre un moins bon pour que tout le monde joue, il se fait étriper par les parents qui veulent voir l'équipe de leur cher petit gagner. Et s'il persiste, les parents des bons les retireront du club pour les mettre ailleurs.
Il fut un temps, je me suis occupé d'un club de roller. J'ai bien vu que pour obtenir des subventions, des locaux, etc. il fallait que le club ait des résultats en compétition. Qu'il puisse y avoir une section loisir qui regroupait plusieurs fois par semaine dans la convivialité une cinquantaine de personnes de tous âges et de toutes conditions avait beaucoup moins d'importance que le fait d'avoir une gamine qui avait de très bon résultats en compétition régionale.
Et que dire de notre système scolaire basé sur l'élitisme. Quand j'étais en lettres sup, il n'était pas rare, si on traînait un peu pour aller à la biblio consulter un ouvrage, de trouver les pages concernées arrachées !
Quand on en parlait aux profs, ceux-ci étaient choqués qu'on puisse détruire des biens du lycée, mais que des gens utilisent ce genre de méthode pour assurer leur soi-disant réussite en plombant celle des autres ne leur faisait ni chaud ni froid. La réaction était plutôt "ben oui, bienvenue dans la future élite de la nation". Connards.
Ignatius Reilly
Nous sommes constamment dans la confrontation et la comparaison; ce qui ne peut générer qu'aigreur et frustration. L'unique objectif est d'accéder à l'élite, quel que soit son domaine de compétence; et l'élite, par définition, ne peut être composée que d'un nombre restreint d'individus. Quid des autres? Ben ils se sentent inférieurs, ont l'impression de mener une existence de merde, dépourvue d'intérêt, et de n'être pas considérés.
Mais comment changer un modèle de société qui n'a pas changé, en définitive, depuis la nuit des temps? L'homme a bien tenté de mettre en place des garde-fous pour tempérer ses ardeurs, aller contre sa nature dominatrice et destructrice; mais il n'est pas de remparts assez solides pour endiguer l'ambition, la cupidité et la soif de pouvoir. La loi du plus fort n'a jamais totalement disparu. Il y a toujours eu des dominants et des dominés .On a souvent changé de décors, de comédiens, mais le scénario reste toujours le même. La forme change; pas le fond.
Les quelques aménagements réalisés par nos aïeux pour tenter d'instaurer une société moins sélective, plus humaine, où tout le monde pourrait prétendre à mener une existence décente, sont en train de voler en éclats sous les coups de boutoir d'un capitalisme effréné, qui a perdu tout bon sens.
Comment modifier les mentalités alors que dés le plus jeune âge, comme tu le disais fort bien, nous sommes soumis à la notation, à l'évaluation... Que dés le plus jeune âge on te juge sur ton physique, sur tes frusques et sur le boulot de tes parents. Une étude récente a par exemple démontré qu'un enfant au physique agréable risque de réaliser de meilleures études qu'un enfant au physique disgracieux. Simplement parce que le premier va bénéficier d'un a priori favorable, qu'il va bénéficier de davantage d'indulgence de la part de ses enseignants, et qu'il sera aussi plus stimulé car plus sollicité... Ça commence très tôt!
Comment aller contre notre instinct? Car c'est là la vraie question... Je n'ai hélas pas la réponse.
Pere Founasse
Citation : Ils n'ont fait qu'appliquer les principes d'éducation occidentaux. "Soyez meilleur que les autres, même s'il faut les écraser. Seuls les premiers comptent, etc."
Ce ne sont pas que les principes d'éducation occidentaux, c'est la nature même de l'homme ... Dans la plus petite tribu d'Afrique reculée, il y aura toujours une lute du pouvoir / de rang social. Idem chez beaucoup d'animaux.
Nous sommes des animaux avec des comportements innés bien encrés que l'acquis a parfois bien du mal à faire disparaitre. Nous avons trop souvent tendance à l'oublier.
Provocateur d'extrême droite
Mustcaster
Citation : Nous sommes des animaux avec des comportements innés bien encrés que l'acquis a parfois bien du mal à faire disparaitre. Nous avons trop souvent tendance à l'oublier.
Oui c'est tout à fait vrai, mais s'arreter là, et par exemple balayer d'un revers l'idée du communisme comme tu le fais, c'est trop simpliste.
Les lois, l'Etat, par exemple, sont justement là pour aller à l'encontre de certains de nos instincts primaires (tuer, voler, etc...). La différence entre les animaux et les humains, c'est cette capacité que nous avons à aller contre notre nature, par empathie, pour un Bien Commun, et pas individuel.
Le Capitalisme carresse nos mauvais cotés dans le sens du poil, en bref, il stimule nos bas instincts, alors que le Communisme (a la base), lutte en partie contre cela, pour nous rendre meilleur, tout comme les lois.
Will Zégal
On nous a seriné à souhait que l'homme était à l'origine un prédateur et que c'est cet aspect de prédation qui a présidé à son développement. Des études récentes semblent montrer qu'au contraire, l'homme a d'abord été un charognard et que c'est ça qui lui a permis de se développer.
Par ailleurs, les anthropologues ont tendance à dire qu'il n'y avait pas -contrairement à ce qu'à pu véhiculer parfois le cinéma - de guerre à la préhistoire. Ou en tous cas, qu'on n'en a pas trouvé trace. Il semble que c'était majoritairement une période où les ressources étaient suffisantes (la taille des cro-magnon semble le prouver) et où les tribus, essentiellement nomades, se contentaient d'aller voir plus loin lorsqu'il fallait en chercher et que le terrain était occupé. Il semble aussi que le développement humain, à cette époque, se soit fait autrement plus sur la coopération que sur la compétition.
Les guerres ne seraient venues qu'après la sédentarisation. Soit très tard dans l'histoire humaine. Donc si c'est effectivement certainement un acquis culturel aujourd'hui, je pense qu'on est loin de l'atavisme animal.
Will Zégal
Hors, aucune des expériences de communisme n'a montré qu'elle pouvait se montrer humaniste. Si le communisme pouvait fonctionner en respectant la liberté individuelle, la liberté d'expression, de circulation, etc. OK. Pour l'instant, c'est loin d'être convaincant.
Mustcaster
J'voulais juste contrebalancer, en parlant des volontés du Communisme à la base (ou devrais-je plutot dire Marxisme...). Apres la maniere dont il a été appliqué c'est autre chose...
Mais c'est vrai, t'as raison, le Communisme, à vrai dire, on devrait meme plus en parler tellement c'est inconcevable aujourd'hui, le monde a tellement changé...
Y'a plus ce qu'on appelle la lutte des classes, y'a plus autant d'ouvriers, y'a eu une explosion du Tertiaire, bref, tout ce qui fait le terreau du Communisme a disparu, et c'est ce qui fait qui n'a plus de poids politique maintenant.
Will Zégal
Citation : Y'a plus ce qu'on appelle la lutte des classes
Ça, c'est juste parce qu'il y a une classe qu'on a réussi à faire renoncer de lutter.
Le fait qu'il y ait moins d'ouvriers ne change pas grand chose. Avant, un ouvrier pouvait vivre de son travail. Un employé du tertiaire ou une profession intermédiaire un peu plus (encore qu'il fallait voir les conditions des vendeuses et commis de magasin jusqu'aux années 30, mais passons).
Aujourd'hui, plein d'employés du tertiaire qui habitent dans des grandes villes ne peuvent même pas vivre décemment de leur salaire et souvent même pas se payer un logement. Je ne suis pas sur qu'ils soient mieux lotis que les ouvriers des années 60-70.
Mustcaster
Alors oui dans le tertiaire tu trouves des gens dans la vraie galère, mais tu y trouve aussi des cadres vivants confortablement, et enfin des gens au milieu.
Ce qui fait que ca ne forme pas un groupe compact et homogene, qui serait propice au développement d'une revendication.
Aujourd'hui, quoiqu'on en dise, les conditions de travail sont, de manière générale bien meilleures qu'il y a 50 ans. Le travail en lui meme se precarise (Délocalisation, interim, CDD etc...), mais je crois qu'il est plus agreable de travailler dans un bureau ou a une caisse que dans une usine.
Et le communisme se basait la-dessus pour trouver ses sympathisants.
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