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Sujet de la discussion Perfectionnisme extrême en musique, et éventuelles techniques de travail pour y remédier
Bonjours à tous,

voilà brève présentation de mon parcours musical : je me lance dans la M.A.O. à environ 14-15 ans ... je me passionne très vite pour les musique "dures" en gros Techno, Hardcore, mais principalement Drum n'Bass, qui est devenu mon style de prédilection.

j'ai longtemps tourné sur Reason, pour les connaisseurs, et j'ai récemment réalisé mon rêve à savoir l'acquisition d'une véritable drum-machine, ainsi que d'un synthétiseur.

seulement voilà : après 4 années de musique intensive, je n'ai encore rien réalisé de concret ! j'ai du mal à faire un morceau entier, et ce, principalement à cause de mon perfectionnisme poussé à l'extrême. Je n'y peux rien, je ne peux pas m'empêcher d'être le plus minutieux possible, lorsque que je découpe des samples par exemple, où que je fabrique une phrase de batterie il faut que tout soit parfait ... et c'est super chiant, je ne peux pas m'en empêcher ... ce qui me contraint d'ailleurs à effacer au bout d'un certain lap de temps la majorité de mon travail, que je juge "mauvais" car pas assez parfait (je suis chiant je sais) ...

j'en suis arrivé au point où je fait passer la Technique du son plus en avant que la musicalité, l'"art" (j'espère que je suis clair), je me contente d'"arranger" mes sons de batterie en permanence et je me demande carrément à certain moment si je ne frôle pas le symptôme psychiatrique


Ce que je voudrais savoir :
- Suis-je un cas isolé ? je suis vraiment le seul à me prendre autant la tête en musique ? (les témoignages sont le bien venus)
- Existe t-il des techniques de travail qui me faciliterait la vie (être ultra perfectionniste à certains moments, et laisser place à l'inspiration à d'autres moments)

et si finalement je ne devrais pas laisser la musique un peu de côté histoire de me rafraichir les idées ... parce que c'est super crevant aussi


voilà, j’attends vos retours :D:
bonne journée

2
De ma modeste expérience, je pense (ça n'engage que moi) que certains défauts dans ta musique vont peut-être devenir les qualités si bien exploités. Ca peut rendre ta musique plus humaine, elle va peut-être plus toucher.
Je n'écoute et ne fais absolument pas la même musique que toi (metal), mais on a le même problème. Un solo parfaitement executé, avec toutes les notes là où il faut ne dégagera peut-être rien. Alors que si il y a des très légers contre-temps (=montrer que le joueur est humain), le solo peut paraître identique, mais il nous touchera plus.
Il y a plein d'exemples d'albums où on trouve des erreurs techniques de la part des musiciens, mais aussi des ingés son, et pourtant cela n'enlève rien (bien au contraire dans certains cas) à leur pouvoir émotionnel.

Alors, je suis mal placé pour répondre à tes questions, néanmoins, je te rapporte une anecdote de Ritchie Blackmore (guitariste de Deep Purple) : lors de l'enregistrement de "Burn", la chanson se finit sur un solo. Blackmore foire légérement le solo, et ça s'entend, il finit un peu comme il peut. Sauf que Blackmore est ultra-perfectionniste. Mais il l'a laissé. Ca sonnait mieux.

Je t'encourage aussi à écouter différentes interprétations de Satie, pour que tu voies que perfection technique ne rime pas toujours avec perfection émotionnelle.

Voilà, ça n'engage que moi, et je vous raconte ce que je ressens de mon expérience.
3
T'écoutes juste des vieux album où il n'y avait pas la possibilité de faire 36milles retouches comme ceux de Velvet Underground où c'est même carrément volontaire je pense. Ça empêche pas qu'ils aient fait des chansons qui dépote.

[ Dernière édition du message le 04/08/2014 à 11:58:18 ]

4
T'es pas un cas isole, c'est même assez fréquent de nos jours ou l'impossibilité technique n'existe plus vraiment. Un truc pour contourner cela c'est de se forcer à finir tes projets, même si c'est de la merde. Faut accepter que tu ne réaliseras jamais l'œuvre parfaite et que tu produiras quantités de merde, surtout au début. Mais à chaque merde produite t'auras appris quelque chose de nouveau. Et avec du recul tu te rendras aussi compte que certaines de tes merdes ne sont pas si merdeuses que ça. Bref force toi a finir des morceaux, aussi simples et merdiques soient-ils.
5
Citation :
je suis vraiment le seul à me prendre autant la tête en musique ?

selon moi tu ne te prends pas la tete en musique:non:....tu te la prends avec la machine....le logiciel....l'ordi quoi!
et comme la bebete est devenu objet de consommation courant....effectivement
Citation :
T'es pas un cas isole, c'est même assez fréquent de nos jours
:noidea:
un thread ed globule qui me semble en rapport avec tes questionnements
https://fr.audiofanzine.com/techniques-du-son/forums/t.531197,le-daw-digital-audio-workstation-contre-productif.html
tu devrais essayer un instrument "classique" ou plus contemporain...mais qui soit un instrument de musique...ca te permettrai peut etre une autre approche :noidea:

[ Dernière édition du message le 04/08/2014 à 13:50:03 ]

6
Se perdre dans l'ambivalence de détails n'a rien à voir avec les instruments utilisés, c'est souvent une stratégie plus ou moins consciente qui vise à contourner un manque de substance ou une difficulté à mettre en oeuvre une idée encore floue, il n'y a rien de bon à attendre de ce côté là :/
7
Citation :
Se perdre dans l'ambivalence de détails n'a rien à voir avec les instruments utilisés

ben, si le seul "instrument" utilisé est l'ordi....selon moi si, cela a à voir....après effectivement...bien d'accord....le soucis du detail peut etre en lien avec un manque de "substance"....mais cela n'est pas sans rapport avec l'ordi!
8
Le nombre de contre-exemples me laisse songeur...
9
je suis entièremment d'accord avec toi JepMetal, comme je le pense souvent, la "musique est née de l'imperfection" ... enfin je peux aussi penser beaucoup de conneries

l'approche de globule concernant les logiciels séquenceurs est intéressante, car elle souligne un certain laisser-aller des Maoiste de mon point de vue, plus besoin de ce prendre la tête sur l'"alchimie" naturelle qui devrait régner dans n'importe quel morceau avant mixage, les ingés son et leurs équalo sont là pour ça !

enfin c'est mon idée ... de toute façon j'ai mis de côté la mao pour me concentrer sur mes machines :8)

pour ta remarque usw c'est vrai que je n'y avais jamais pensé. depuis que j'ai commencé à faire de la Drum n'Bass je me suis toujours beaucoup concentré sur la partie rythmique qui demande quand même un certain taf, délaissant toute la partie synthé/mélodie ... mais bon la rythmique ne fait pas tout


merci de vos retours ça fait plaisir :D:


[ Dernière édition du message le 04/08/2014 à 14:19:08 ]

10
La remarque de usw est assez juste. C'est un défaut courant de se concentrer sur les aspects plus abordables comme de peaufiner une boucle, que de prendre du temps à travailler les trucs plus durs, comme l'harmonie ou l'arrangement. Au final pas mal de gens qui se lance dans la MAO n'ont absolument aucune notion musicale, et souvent se refuse à travailler cet aspect, croyant que la technologie leur pondra un tube tout cuit. Donc un bon exercice c'est également de délaisser les questions de sound design, mixage, mastering et juste essayer de pondre un petit thème musicale sur 2-3 minutes, avec des presets. Bref se concentrer sur la composition et la musique. Parce qu'au final tu peux passer 4 ans sur une boucle de percus, tu n'auras toujours qu'une boucle de percus.
11
il n'y a pas de différence fondamentale entre les deux et rien ne t'oblige à sortir d'une approche exclusivement rhythmique. Quel que soit le style, l'important c'est la balance entre répétition, variation et rupture, dans toutes les dimensions (hauteur, timbre, temps), c'est ça le "vocabulaire musical", pas la production.
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Perso il m'arrive fréquemment de mixer mes propres compos à destination profesionnelle.

 

J'ai un truc tout simple que je m'auto applique, et ce n'est pas de la vaseline sur mon sexe turgescent, mais un principe érigé en loi cardinale : séparer absolument et totalement les étapes de création et de mixage. 

 

Auparavant je ne le faisais pas, et pire, je mixais en direct, avec reason et samplitude via le protocole rewire. Catastrophe totale : en voulant gagner du temps jme suis aperçu que j'en perdais un max, et quand je faisais un pas en avant en réalité j'en avais fait au préalable 5 en arrière.

 

Là j'ai revendu le dernier reason et samplitude 10, et je sis revenu à des logiciels datant de 2006 : sequoia 7 et reason 2.5, aucun danger de faire du rewire. 

Du coup je sépare totalement les étapes de compo et mix, et en plus je m'astreins à ne mixer que des compos faites au minimum plusieurs semaines avant. Parfois j'en jette, mais jamais je reviens dessus.

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J'ai adopté une approche similaire.
Un truc que je fais aussi d'emblée c'est de poser la structure complète du morceau de façon très basique, ce qui m'évite de me retrouver coince dans la fameuse boucle de deux barres.
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Pareil pour la structure du morceau, que perso j'appelle le squelette.

Si elle sort pas de suite d'un coup, le morceau part à la poubelle. 

Parfois je réutilise certaines idées, mais jamais un embryon de morceau : soit ceux ci voient le jour, soit ils sont tués dans l'oeuf, pas de milieu. Sinon j'ai l'impression de perdre du temps à mettre du mercurochrome sur une jambe de bois.