Les expatriés d'AF
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Madame Seillière est réfugiée politique ?
Djardin
19834
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
lamouette/rck
1921
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
KoalaMan
19513
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
On parlait des bienfaits de la Suède sur un autre sujet, et Youtou avait écrit ceci :
Le premier paramètre qui change, si on doit comparer la Suède et la France, c'est que le type d'immigration est assez différent. Si on doit généraliser, les immigrés qui choisissent la France le font pour des raisons historiques : anciennes colonies francophones pour une certaine partie. De ce que j'en sais, les populations qui subissent le plus de tensions sont les arabes et les Noirs. Il me semble que le but de l'émigration est, par principe, définitif : les gens partent de leur pays d'origine pour que leurs enfants et petits-enfants aient une vie meilleure.
En Suède, l'immigration est composée (si on exclu les Finlandais qui sont la plus grande partie des immigrés) de réfugiés. Ils sont accueillis, recueillis, restent quelques (dizaines d') années, puis repartent chez eux. On a clairement des vagues d'Iraquiens, de Somaliens, de Libanais, d'Érythréens et de Syriens. Leur but n'est souvent pas de rester s'installer en Suède, mais bien de repartir chez eux quand les choses se sont calmées. Et effectivement, depuis les bientôt 10 ans que je suis en Suède, j'ai rencontré pas mal d'étrangers qui sont repartis dans leur pays et y mènent une vie tranquille.
À mon avis, c'est une des raisons principales à la faible intégration (relative tout de même), et au communautarisme. Certaines villes, comme Malmö, sont extrêmement cosmopolites : le plat typique de Malmö est la falafel.
D'autre part, les Suédois, bien que très ouverts à mon avis, restent pas mal dans leur quartier (cf. les quartiers américains). Tous les gens du quartier sont considérés "égaux" (je généralise à gros traits, mais c'est la tendance). On va avoir des fêtes et des évènements de quartier beaucoup plus facilement que les fêtes artificielles françaises (la fête des voisins). Je le vois dans mon quartier, on est immigrés (mais blancs, donc on dit expatriés), des copains sont Noirs ou arabes, et ça ne se ressent pas dans les conversations et on est tous autant intégrés qu'on le veut.
Par contre, ça veut dire que si une famille Syrienne arrive et veut s'installer près de cousins ou de gens de même culture, on va voir un phénomène de ghettoisation, c'est vrai.
Pour compléter ce long paragraphe, des cours de suédois sont dispensés gratuitement aux immigrés adultes, ainsi que des cours de langue maternelle aux enfants (par exemple, nos filles vont avoir des cours de français en plus de leurs langues vivantes à l'école). Je ne sais pas s'il est nécessaire d'expliquer pourquoi ces cours de langue maternelle, mais je le fais : c'est pour que les enfants justement ne soient pas coincés dans un conflit d'identité : tu n'as pas besoin d'abandonner le pays de tes parents pour vivre en Suède et être suédois. Au contraire, c'est cool d'avoir plusieurs cultures. Accessoirement, quand les parents décident de retourner au pays, les enfants parlent déjà la langue académique (et non pas la langue souvent régionalisée des parents).
TL;DR : oui, y'a des communautés, mais c'est normal et globalement ça fonctionne bien, comme aux USA.
Citation de Youtou :
t'as fini de me donner des arguments pour que je vienne habiter en Suède ?
par contre, plus sérieusement, j'ai vu et lu pas mal de trucs allant dans le même sens et pointant une potentielle erreur d'intégration des étrangers, dont les résultats sur le long terme sont pas évidents à anticiper (dans un sens positif comme négatif).
En gros l'esprit suédois assez contraire à l'esprit français sur ce point, pousse les communautés à rester entre elles, à continuer à parler leur langue, leur propre culture, etc, ce qui est sympa sur le papier, mais a comme effet pervers inévitable de créer des ilots communautaires sans aucun lien les uns avec les autres ou avec les sudéois présents depuis plusieurs générations.
Attention, ça parlait pas de guettos, pas le sujet, mais bien d'îlots communautaires vivant en quasi autarcie.
Le premier paramètre qui change, si on doit comparer la Suède et la France, c'est que le type d'immigration est assez différent. Si on doit généraliser, les immigrés qui choisissent la France le font pour des raisons historiques : anciennes colonies francophones pour une certaine partie. De ce que j'en sais, les populations qui subissent le plus de tensions sont les arabes et les Noirs. Il me semble que le but de l'émigration est, par principe, définitif : les gens partent de leur pays d'origine pour que leurs enfants et petits-enfants aient une vie meilleure.
En Suède, l'immigration est composée (si on exclu les Finlandais qui sont la plus grande partie des immigrés) de réfugiés. Ils sont accueillis, recueillis, restent quelques (dizaines d') années, puis repartent chez eux. On a clairement des vagues d'Iraquiens, de Somaliens, de Libanais, d'Érythréens et de Syriens. Leur but n'est souvent pas de rester s'installer en Suède, mais bien de repartir chez eux quand les choses se sont calmées. Et effectivement, depuis les bientôt 10 ans que je suis en Suède, j'ai rencontré pas mal d'étrangers qui sont repartis dans leur pays et y mènent une vie tranquille.
À mon avis, c'est une des raisons principales à la faible intégration (relative tout de même), et au communautarisme. Certaines villes, comme Malmö, sont extrêmement cosmopolites : le plat typique de Malmö est la falafel.
D'autre part, les Suédois, bien que très ouverts à mon avis, restent pas mal dans leur quartier (cf. les quartiers américains). Tous les gens du quartier sont considérés "égaux" (je généralise à gros traits, mais c'est la tendance). On va avoir des fêtes et des évènements de quartier beaucoup plus facilement que les fêtes artificielles françaises (la fête des voisins). Je le vois dans mon quartier, on est immigrés (mais blancs, donc on dit expatriés), des copains sont Noirs ou arabes, et ça ne se ressent pas dans les conversations et on est tous autant intégrés qu'on le veut.
Par contre, ça veut dire que si une famille Syrienne arrive et veut s'installer près de cousins ou de gens de même culture, on va voir un phénomène de ghettoisation, c'est vrai.
Pour compléter ce long paragraphe, des cours de suédois sont dispensés gratuitement aux immigrés adultes, ainsi que des cours de langue maternelle aux enfants (par exemple, nos filles vont avoir des cours de français en plus de leurs langues vivantes à l'école). Je ne sais pas s'il est nécessaire d'expliquer pourquoi ces cours de langue maternelle, mais je le fais : c'est pour que les enfants justement ne soient pas coincés dans un conflit d'identité : tu n'as pas besoin d'abandonner le pays de tes parents pour vivre en Suède et être suédois. Au contraire, c'est cool d'avoir plusieurs cultures. Accessoirement, quand les parents décident de retourner au pays, les enfants parlent déjà la langue académique (et non pas la langue souvent régionalisée des parents).
TL;DR : oui, y'a des communautés, mais c'est normal et globalement ça fonctionne bien, comme aux USA.
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Jimbass
11603
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 18 ans
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
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KoalaMan
19513
Drogué·e à l’AFéine
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Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
Citation :
De plus, ceux que je connais qui sont repartis étaient des gens proches du régime, aristocrates et pas mal friqués en général. L'une des mamans de mes élèves m'expliquait qu'elle a du apprendre à faire à manger en Suède ; chez elle y'a toujours eu des domestiques pour s'en occuper.
Madame Seillière est réfugiée politique ?
Anonyme
65640
Djardin
19834
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
sqoqo
7050
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
Merci pour le topo koalaman 
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