Oué, enfin c'est quand même un peu compliqué. Tu imagines qu'on dise à des malades atteints du sida "va falloir attendre, on va tester notre produit encore 20 ans sur des lapins pour être sûrs que y'a pas d'effets secondaires graves"... J'ai moi aussi bossé dans le médical, et on doit en permanence jongler avec le dilemme "bénéfices cliniques" / "risques".
On peut cracher sur le capitalisme, mais indépendamment du modèle économique, le pognon il revient toujours dans l'histoire d'une manière ou d'une autre. Tu peux produire un équipement médical pas très fiable pour 60.000 euros. Pour 200.000, le truc est nettement plus fiable. Sauf qu'à budget donné, tu en achètes trois fois moins. C'est quoi qui sauvera le plus de vies ? Un appareil pas très fiable acheté en quantité et accessible à beaucoup de gens ? Ou un appareil fiable mais rare ?
On peut pousser le raisonnement encore plus loin: on ne soigne plus aucun cancer, et on envoie tout le pognon économisé pour booster le développement des pays du tiers-monde. A pognon identique, on sauvera nettement plus de vies là-bas qu'ici.
Le médical et la pharma, c'est comme tout le reste, c'est un compromis entre un risque jugé raisonnable et un bénéfice clinique, au sein de sociétés profondément inégalitaires. Ça ne signifie pas qu'il n'y ait pas des affaires scandaleuses. Mais de toute façon, le pognon est limité, et ce n'est pas exclusivement la faute du grand capital.
On peut cracher sur le capitalisme, mais indépendamment du modèle économique, le pognon il revient toujours dans l'histoire d'une manière ou d'une autre.