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réactions au dossier Interview avec Laurent Cabrillat, co-fondateur des studios Hey! à Bordeaux

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Sujet de la discussion Interview avec Laurent Cabrillat, co-fondateur des studios Hey! à Bordeaux
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Si nombre de grands studios d’enregistrement ont fermé ces dernières années, on peut à raison s’inquiéter sur l’impact de le récession sur ce fragile écosystème. Cela rend d’autant plus intéressante la démarche de Laurent Cabrillat et David Gana qui, à Bordeaux, prouvent qu’on peut être ambitieux sur le plan du son tout en conciliant écologie et réalisme économique…


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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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heureusement qu'il y a le nucléaire : plan grand carénage et SMS sont là pour njous sauver, l'hydrogène aussi et bien entendu le photovoltaïque !
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Citation :
Sympa le graphique Los Teignos, au moins on a une indication. Je suis tout de même étonné pour le streaming. Après un cd dure toute une vie, une chaîne hi-Fi comme la mienne que j'ai constitué patiemment il y a 5 ans pour revenir à une chouette écoute, c'est du matos 81/82/88 ! Marche très bien ! Un album c'est rare que je l'écoute qu'une fois. Par contre ipod, smartphone, ordi portable, que des trucs qu'en général on change très régulièrement.

Y'a des tas de biais partout, d'abord, le démat', c'est pas nécessairement du streaming, sur ses albums favoris, on peut travailler en local, de nombreux labels, et bandcamp, proposent le téléchargement, parfois en haute qualité. ça nous mets le coup de l'écoute pas trop trop loin du négligeable.
Pour le reste, je ne comprends pas pourquoi tu compares la "chaine hifi" au smartphone, ça n'a aucun sens. Enfin, quand on change de laptop, c'est rarement pour le confort d'ecoute de la musique, du coup même si t'as une chaine hifi antique, les contraintes pour le laptop ne disparaissent pas. Bref, y'a des trucs qui me dépassent dans les usages.
Pour la partie artwork, je ne sais pas ce que je pense. En tout cas je ne vois pas pourquoi on hériterait des vieilles contraintes industrielles si on souhaite aller dans cette direction.
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En tout cas, là où justement Hey! est malin, c'est qu'il s'inspire de tout ce qui se fait depuis une 15 aine d'années autour des tiers lieux, certes avec une tendance que tu sens davantage business qu'economie contributive, mais quand même, c'est une belle manière de moderniser un secteur de dinosaures.
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Je réponds en vrac et à rebours

@Maxxou32 et LosTeignos
Le problème est peut-être dans le simple fait d'avoir substitué à "l'expérience musicale" la "consommation musicale".
L'expérience implique un état de présence et de conscience de l'interaction au sein de laquelle on se place dans le monde, ça a un "coût attentionnel". La consommation n'a pas le moindre coût attentionnel, c'est étymologiquement une activité de destruction de ce qui est. Dans le cas de la musique je crois que c'est pas totalement abusif de lier consommation et destruction (le bruit ambiant que ça génère) et c'est vrai aussi pour la surproduction qui accompagne cette consommation(les milliards de vidéos d'ambient de 10h avec un patch génératif, un délai de luxe et une réverbe, les milliards de tracks de blipbloupboom, de gus qui massacrent wonderwall à la guitare ou la valse d'amélie au piano, etc... et j'ai rien contre la pratique amateur, juste contre la publicité à outrance de celle-ci et le fait d'en faire une pratique à visée productive finalement dès lors qu'on poste une vidéo ou un soundcloud).
C'est vrai aussi pour d'autres domaines que la musique, quand on nous vend des visites de musée ou de Versailles comme des expériences immersives via des casques de VR... bah non, on nous vend de la merde (comparativement à l'expérience qu'on prétend nous vendre), on nous vend "l'image de Versailles", "l'image des Tournesols" de VanGogh (l'Atelier des Lumières à Paris, sous prétexte de démocratisation est une abomination), "l'image de Café Müller" de Pina Bausch, ce qui n'a rien à voir avec l'expérience de Versailles, des Tournesols ou de Café Müller.
Je me réjouis dans l'absolu que l'enregistrement musical permette de vivre des expériences musicales sans devoir attendre qu'un concert ait lieu ou qu'un.e musicien.ne soit présent.e (j'exclus ici les expériences musicales d'origine non-humaines, non que je ne les prenne pas au sérieux..). Il "suffit" de prendre le temps, d'accorder son attention à une expérience musicale qu'on peut convier aussi bien depuis un vinyle, un CD, un stream ou un mediacenter.
Mais c'est bien parce que le problème tient dans la "consommation" que je me réjouissait aussi du pied dans le plat de Najat Vallaud-Belkacem la semaine dernière concernant la limitation de la bande passante hebdomadaire (à 3Go/personne, bien que c'était juste pour lancer le débat ce chiffre). Je l'ai trouvée bien trop timorée a posteriori en débat où elle s'est laissée bousculer par des arguments bidons (dans C Ce Soir, notamment par Antoine Bueno et Arthur Chevalier, des arguments techno-solutionnistes qui ne tiennent pas en réalité mais prononcés avec vigueur pour le premier ou avec béatitude pour le second), la consommation c'est le nœud du problème, ou en tout cas, c'est le seul facteur de la boucle sur lequel on peut "facilement" agir politiquement (justement via une restriction). Moins de consommation possible c'est un encadrement des "usages", moins d'usages c'est moins d'usure (des périphériques) dans tous les sens du terme (moins d'usure physique mais aussi moins d'obsolescence parce qu'on a développé des soft et appli ou des infrastructures qui font usage de la possibilité de nouveaux usages liés à la bande passante accessible).


@Hey/LeLarron
Concernant les IA je te rejoins à moitié.
D'un côté parce que viendra (peut-être) un moment où l'incompatibilité entre le développement public généralisé de l'IA (et non de l'IA généralisée, c'est pas la même chose..) et les enjeux écologiques sera trop forte. Une IA ça implique de l'énergie et des ressources. Mais j'ai conscience que cette tension n'émergera probablement au bénéfice d'une utilisation sobre de l'IA que bien après que celle-ci ait ravagé une partie des activités professionnelles liées à la production artistique (musique, mais aussi photo, vidéo, littérature, même la danse pourrait vivre un sale quart d'heure, c'est mon métier de réfléchir là-dessus et d'essayer d'éviter ça à la danse en l'occurrence..).
D'un autre côté, j'ai tout à fait foi dans la puissance et l'intérêt des rapports humains. Je doute que les réalisateurs (court, moyen, long-métrage, animation etc...), les créateurs de jeux-vidéos, les metteurs en scène et chorégraphes, etc.. cessent de vouloir travailler avec des vis-à-vis qui soient aussi des auteurs quand vient le moment d'ajouter une dimension sonore à leur œuvre. En revanche, oui, il est probable que tout ce qui relève de l'habillage sonore, la musique au kilomètre, etc.., sera confié à des IA et que ça va faire sacrément mal à une partie du secteur, en particulier dans la musique à l'image et la radio/podcast (parce que je vois déjà que dans le spectacle vivant ce n'est pas le cas, on sollicite encore des musiciens/sound-designer... qui utilisent peut-être des IA à l'occasion cela dit.. mais l'économie du spectacle vivant et les relations humaines qui s'y jouent ont l'air de parvenir à nous préserver d'être remplacé.e.s par des IA massivement).

 

The only way to do it is to do it. (Merce Cunningham)

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Il y a une angoisse qu'on le veuille ou non liée à cette une vie à crédit...
Le moindre crétin que jette ses petits déchets n'importe où participe à cette angoisse du court terme : nier la résolution.
Métaphore qui vaut ce qu'elle vaut : Quand une bande de pillards cherche à perdurer dans le temps (sur plusieurs générations ou pour une retraite heureuse) elle trouve d'autres solutions que la pratique de la razzia. Les marges de manœuvres pour la prédation se réduisent... prédateurs et victimes sont trop mêlés les uns aux autres. Comme une copro ou coloc d'où on ne peut déménager sans retrouver dans une autre les mêmes problèmes en ayant gagné au mieux quelques jours, quelques semaines, quelques courtes années.

CD ou stream, j'aime pas le stream sur abonnement, et je n'écoute presque plus de CD même si j'en ai encore beaucoup (il ne sont pas éternels ceci dit). J'ai aussi des vinyls avec platine, des cassettes presque plus, toutes mes platines cassettes sont HS. Et beaucoup de fichiers numériques. En fait je streame quand même puisque par exemple j'utilise régulièrement Youtube. Et j'ai aussi un comportement pirate, je paye rarement. Donc sur ce point là, l'écoute de la musique, je suis pour une part prédateur, plus ou moins à l'aise dans mon terrier connecté. Je peux me justifier de diverses manières, mais je n'échappe pas à la question de trouver un meilleur modèle de production.
Ici et là j’oscille entre 2 je, un je à la troisième personne proche du 'on' impersonnel, j'alterne entre 2 je, quand je cause du comment je me débrouille avec le système et quand je parle de recherche de meilleures solutions en attente d'un 'Nous' d'une partition, de concerts plus viables.
76
Pour le coup, à part une petite boîte de quelques CD dont je n'arrive pas à me séparer, j'ai bazardé tous mes CD (dans une boîte à don, j'ai pas jeté hein !), je devais en avoir 500 ou 600 facile... De la copie, de l'originale... Je ne parle pas de mes mini-disques qui ont vite été rattrappés par le streaming... Je consomme clairement à 95 % du stream (j'ai un abonnement). Et je garde mes vinyles, parce qu'on ne sait pas de quoi est fait demain avec les plateformes qui ont la main totalement libre sur l'augmentation unilatérale de leurs tarifs... Et que le vinyle, contrairement au CD a quelque chose de beau et de plus durable finalement (j'ai des vinyles des années 60 qui tournent toujours contre certains CD des années 90 complètement flingués...)... Et aussi que des fois, se mettre une galette à l'ancienne sur la platine le dimanche matin, j'aime encore...

[ Dernière édition du message le 25/03/2024 à 14:03:46 ]

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Les pans gauche droite sur une ITV c'est non non non!

#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!

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Merci a tous pour vos encouragements !
On sera très heureux de faire des émules, donc si vous souhaitez réfléchir à des concepts de studios dans la même veine dans d autres villes, n'hésitez pas, on sera ravis de partager notre expérience.
Laurent.

Laurent

www.heymusic.fr

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Je sais pas si tu connais le Black Lab, près de Lille, mais leur concept ressemble un peu à ça, c'est assez tourné vers la diffusion, mais l'idée d'avoir dans le même lieu locaux de repete, petite salle de concert (qui n'arrete pas de nooker d'ailleurs, c'est impressionnant), un restau bar, un luthier, un petit shop, ça ressemble aussi à l'idée de multiplier, de concentrer et de sécuriser.
80
Ça a l'air super effectivement le Black Lab !

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