Remplir un lac de moyenne montagne, avec de l'eau issue de la mer, pour pas cher
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darinze
5088
Je poste, donc je suis
Membre depuis 3 ans
Sujet de la discussion Posté le 14/12/2024 à 14:58:46Remplir un lac de moyenne montagne, avec de l'eau issue de la mer, pour pas cher
L'idée que je vais décrire me semble si simple : remplir un lac, avec de l'eau pure tirée d'eau de mer, totalement dessalée et dépolluée, avec une dépense énergétique infime - hors coût de l'infrastructure à mettre en place - et bien entendu, sans utilisation, ni rejet, d'un quelconque polluant, produit chimique, fumée, bruit, odeur, etc.
L'idée générale repose sur deux principes de niveau école élémentaire : les vases communicants et l'ébullition de l'eau.
Pour ma démonstration, je vais décider de remplir le lac de Vinça dans les PO.
Le lac est un lac de barrage sur le fleuve Têt qui se jette dans la Méditerranée, à 43 km de là. Il est situé à 240 m d'altitude. Pour rejoindre la mer au lac, il faut traverser une partie de la plaine du Roussillon, et ce faisant, couper l'autoroute vers l'Espagne, une voie ferrée, une route nationale ainsi que composer avec le réseau secondaire local.
Mon projet pose deux grandes problématiques :
1. amener l'eau de mer au plus près du lac
2. dépolluer totalement cette eau et n'en garder que l'eau chimiquement pure, que l'on déverse dans le lac
1. Amener l'eau de la mer au pied du lac
Le lac est situé à 240 m d'altitude.
Sur la rive du lac je creuse un puits de 245 m de profondeur. Au fond du puits je suis donc à 5 m sous le niveau de la mer.
Je fais ensuite venir un pipe-line, qui d'un côté plonge au fond du puits, de l'autre rejoint la mer et plonge sous sa surface. Le trajet du pipe-line suit le lit de la Têt, accusant de fait sur son parcours une pente quasi uniforme et peu accidentée. Par ailleurs, les ouvrages de franchissement de l'autoroute, du rail, de la nationale, sont déjà existants et ne nécessitent aucune modification : il suffit de passer sous les ponts.
Je remplis maintenant le pipe-line d'eau, en bouchant le côté puits. Puis j'ouvre le côté puits.
Je peux désormais retirer définitivement les pompes. Par le simple principe des vases communicants, le niveau d'eau au fond du puits va remonter de 5 mètres, et se stabiliser à celui de la mer. Je viens en quelque sorte de construire un puits sans fond : je peux tirer autant d'eau que je veux, sous réserve que je n'excède pas le débit du pipe-line, j'aurai toujours 5 mètres d'eau au fond du puits.
Mission réussie : pour pas un rond, hormis la construction du puits et du pipe-line, j'ai désormais de l'eau à volonté à 240 m sous la surface du lac de Vinça, par tous temps.
2. Purifier l'eau du puits
Pour peu qu'on installe des filtres sommaires côté mer, le pipe-line amène au fond du puits une eau composée :
- d'eau pure,
- de sel,
- de traces de composés volatils : huiles, mazouts, hydrocarbures,
- de traces de composés solides : bactéries et formes de vie primitives ayant traversé le filtre, algues unicellulaires, débris organiques microscopiques, sables, etc.
Première partie : remonter l'eau de là
Pour cela j'utilise une noria de godets, entraînée par une machine à vapeur.
Cette machine pour fonctionner a besoin de deux choses :
- de l'eau. Bon ben, de l'eau j'en ai à volonté au fond du puits.
- de la chaleur. Je l'obtiens avec des fours solaires construits sur le principe du four d'Odeillo.
Avec une surface totale d'héliostats de 2835 m², le four solaire atteint en son point focal une température de 3300° C. C'est beaucoup trop pour mon projet ! Par contre, 10 points théoriques de 330 C° deviennent de suite beaucoup plus intéressants.
Ces dix points permettent de vaporiser l'eau du puits. La vapeur produite actionne la machine, laquelle monte de l'eau, qui sera vaporisée à son tour et servira à monter une nouvelle fois de l'eau.
La vapeur est produite en deux fois : une première chauffe produit de la vapeur liquide, à une température légèrement supérieure à 100°C. Une surchauffe amène ensuite cette vapeur humide à l'état de vapeur surchauffée, à 350° C. Je me suis inspiré de la température utilisée sur les locomotives à vapeur du Far West.
Deuxième partie : purifier l'eau
Au cours de la vaporisation, l'eau du puits se sépare :
- l'eau pure et les composés volatils se retrouvent dans la vapeur,
- le sel et les composés solides restent dans le cuiseur. Un nettoyage régulier de cette partie du dispositif est donc à prévoir.
La vapeur + composés volatils est dirigée dans un réseau de tubes en quadrillage, ceci afin de maximiser la surface. Car le but est maintenant de condenser la vapeur et récupérer l'eau pure.
Le réseau est disposé en forme de losange incliné : la pointe Nord est plus haute que la pointe Sud. L'eau qui se condense sur les parois du réseau s'écoule ainsi naturellement par gravité, et se rassemble au bas du losange.
Pour accélérer la condensation, on injecte dans le réseau, parallèlement à la vapeur, un flux d'air froid, pompé au fond du puits et qui passe par une galerie de 1200 m de long enterrée à 5 m sous le sol. En pratique : ce sont 4 tronçons de 300 m connectés bout à bout , qui peuvent être non pas enterrés, mais simplement recouverts avec les gravats produits par le forage du puits.
L'air est pompé et réinjecté dans le réseau grâce à une pompe à air actionnée par la machine à vapeur.
L'eau condensée contient les traces d'hydrocarbures qui ont eux aussi condensé.
Comme ces composés sont plus légers que l'eau, ils restent à sa surface. Un siphon permet de les retenir, et de recueillir in fine l'eau pure.
Mission réussie : pour pas un rond, hormis la construction et l'entretien de la noria, de la machine à vapeur, des brûleurs et du réseau de condensation, j'ai désormais de l'eau pure à volonté, par beau temps.
Cette eau est déversée dans le lac de Vinça.
L'idée générale repose sur deux principes de niveau école élémentaire : les vases communicants et l'ébullition de l'eau.
Pour ma démonstration, je vais décider de remplir le lac de Vinça dans les PO.
Le lac est un lac de barrage sur le fleuve Têt qui se jette dans la Méditerranée, à 43 km de là. Il est situé à 240 m d'altitude. Pour rejoindre la mer au lac, il faut traverser une partie de la plaine du Roussillon, et ce faisant, couper l'autoroute vers l'Espagne, une voie ferrée, une route nationale ainsi que composer avec le réseau secondaire local.
Mon projet pose deux grandes problématiques :
1. amener l'eau de mer au plus près du lac
2. dépolluer totalement cette eau et n'en garder que l'eau chimiquement pure, que l'on déverse dans le lac
1. Amener l'eau de la mer au pied du lac
Le lac est situé à 240 m d'altitude.
Sur la rive du lac je creuse un puits de 245 m de profondeur. Au fond du puits je suis donc à 5 m sous le niveau de la mer.
Je fais ensuite venir un pipe-line, qui d'un côté plonge au fond du puits, de l'autre rejoint la mer et plonge sous sa surface. Le trajet du pipe-line suit le lit de la Têt, accusant de fait sur son parcours une pente quasi uniforme et peu accidentée. Par ailleurs, les ouvrages de franchissement de l'autoroute, du rail, de la nationale, sont déjà existants et ne nécessitent aucune modification : il suffit de passer sous les ponts.
Je remplis maintenant le pipe-line d'eau, en bouchant le côté puits. Puis j'ouvre le côté puits.
Je peux désormais retirer définitivement les pompes. Par le simple principe des vases communicants, le niveau d'eau au fond du puits va remonter de 5 mètres, et se stabiliser à celui de la mer. Je viens en quelque sorte de construire un puits sans fond : je peux tirer autant d'eau que je veux, sous réserve que je n'excède pas le débit du pipe-line, j'aurai toujours 5 mètres d'eau au fond du puits.
Mission réussie : pour pas un rond, hormis la construction du puits et du pipe-line, j'ai désormais de l'eau à volonté à 240 m sous la surface du lac de Vinça, par tous temps.
2. Purifier l'eau du puits
Pour peu qu'on installe des filtres sommaires côté mer, le pipe-line amène au fond du puits une eau composée :
- d'eau pure,
- de sel,
- de traces de composés volatils : huiles, mazouts, hydrocarbures,
- de traces de composés solides : bactéries et formes de vie primitives ayant traversé le filtre, algues unicellulaires, débris organiques microscopiques, sables, etc.
Première partie : remonter l'eau de là
Pour cela j'utilise une noria de godets, entraînée par une machine à vapeur.
Cette machine pour fonctionner a besoin de deux choses :
- de l'eau. Bon ben, de l'eau j'en ai à volonté au fond du puits.
- de la chaleur. Je l'obtiens avec des fours solaires construits sur le principe du four d'Odeillo.
Avec une surface totale d'héliostats de 2835 m², le four solaire atteint en son point focal une température de 3300° C. C'est beaucoup trop pour mon projet ! Par contre, 10 points théoriques de 330 C° deviennent de suite beaucoup plus intéressants.
Ces dix points permettent de vaporiser l'eau du puits. La vapeur produite actionne la machine, laquelle monte de l'eau, qui sera vaporisée à son tour et servira à monter une nouvelle fois de l'eau.
La vapeur est produite en deux fois : une première chauffe produit de la vapeur liquide, à une température légèrement supérieure à 100°C. Une surchauffe amène ensuite cette vapeur humide à l'état de vapeur surchauffée, à 350° C. Je me suis inspiré de la température utilisée sur les locomotives à vapeur du Far West.
Deuxième partie : purifier l'eau
Au cours de la vaporisation, l'eau du puits se sépare :
- l'eau pure et les composés volatils se retrouvent dans la vapeur,
- le sel et les composés solides restent dans le cuiseur. Un nettoyage régulier de cette partie du dispositif est donc à prévoir.
La vapeur + composés volatils est dirigée dans un réseau de tubes en quadrillage, ceci afin de maximiser la surface. Car le but est maintenant de condenser la vapeur et récupérer l'eau pure.
Le réseau est disposé en forme de losange incliné : la pointe Nord est plus haute que la pointe Sud. L'eau qui se condense sur les parois du réseau s'écoule ainsi naturellement par gravité, et se rassemble au bas du losange.
Pour accélérer la condensation, on injecte dans le réseau, parallèlement à la vapeur, un flux d'air froid, pompé au fond du puits et qui passe par une galerie de 1200 m de long enterrée à 5 m sous le sol. En pratique : ce sont 4 tronçons de 300 m connectés bout à bout , qui peuvent être non pas enterrés, mais simplement recouverts avec les gravats produits par le forage du puits.
L'air est pompé et réinjecté dans le réseau grâce à une pompe à air actionnée par la machine à vapeur.
L'eau condensée contient les traces d'hydrocarbures qui ont eux aussi condensé.
Comme ces composés sont plus légers que l'eau, ils restent à sa surface. Un siphon permet de les retenir, et de recueillir in fine l'eau pure.
Mission réussie : pour pas un rond, hormis la construction et l'entretien de la noria, de la machine à vapeur, des brûleurs et du réseau de condensation, j'ai désormais de l'eau pure à volonté, par beau temps.
Cette eau est déversée dans le lac de Vinça.
T'es pas obligé d'écouter toutes les conneries de DaRinze.
[ Dernière édition du message le 14/12/2024 à 15:25:34 ]
Paul-Max Debusch
598
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 1 mois
21 Posté le 17/12/2024 à 20:00:46
Pour la céramique il y au moins un deux trois problèmes majeurs : le coût, la plasticité, la réparabilité
DocK'S
1699
AFicionado·a
Membre depuis 1 an
22 Posté le 17/12/2024 à 20:06:39
Tu peux t'arrêter au coût, j'ai déjà fait des pièces en "alumina céramic", une pièce de la taille d'un briquet c'était 1500€ pour vous donner un ordre de grandeur.
darinze
5088
Je poste, donc je suis
Membre depuis 3 ans
23 Posté le 17/12/2024 à 23:10:55
Citation de DocK'S :
Pourquoi vouloir amener l'eau de mer au plus près du lac pour la traiter et pas l'inverse: traiter l'eau à la source et ensuite amener l'eau douce au lac ?
Parce que le traitement en lui-même permet de s'affranchir des 240 m d'altitude.
Sinon il faut des pompes.
Pi y a pas de tunnel à forer. Le pipe-line est extérieur, voire semi enterré, voire enterré à moitié et recouvert avec la terre du trou.
T'es pas obligé d'écouter toutes les conneries de DaRinze.
[ Dernière édition du message le 17/12/2024 à 23:14:10 ]
DocK'S
1699
AFicionado·a
Membre depuis 1 an
24 Posté le 18/12/2024 à 09:01:04
Il y a un truc qui m'échappe....
J'avais cru comprendre que tu voulais faire un système de vases communiquants....
Tu pourrais faire un petit dessin/schéma ?
J'avais cru comprendre que tu voulais faire un système de vases communiquants....
Tu pourrais faire un petit dessin/schéma ?
Vibraphonik
2918
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 8 ans
25 Posté le 18/12/2024 à 10:30:16
C'est le principe du siphon : tant que le point d'arrivée est plus bas que le point de départ, l'eau coule quelque soit le trajet du tuyau (même s'il passe en hauteur).
DocK'S
1699
AFicionado·a
Membre depuis 1 an
26 Posté le 18/12/2024 à 10:54:18
Admettons, mais comment on amorce le système ?
Désolé y'a un truc que je capte pas.
Désolé y'a un truc que je capte pas.
Paul-Max Debusch
598
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 1 mois
27 Posté le 18/12/2024 à 12:31:42
Citation de DocK'S :
Admettons, mais comment on amorce le système ?
Désolé y'a un truc que je capte pas.
En l'amorçant, ni plus, ni moins.
C'est à dire en remplissant complètement le siphon et mettant toute l'eau de celui-ci une première fois en mouvement.
Maintenant il faut je pense revenir à la réalité, le théorème de Bernoulli suppose qu'il n'y pas de perte de charge -> est-on encore dans ces conditions sur un siphon de cette dimension ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_de_Bernoulli
https://fr.wikipedia.org/wiki/Siphon_(tuyau)
[ Dernière édition du message le 18/12/2024 à 12:34:26 ]
DocK'S
1699
AFicionado·a
Membre depuis 1 an
28 Posté le 18/12/2024 à 12:37:16
Ha ba oui, suis-je bête....pour l'amorcer il suffit de .... l'amorcer
Vibraphonik
2918
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 8 ans
29 Posté le 18/12/2024 à 13:44:34
Il n'y a pas une hauteur limite aussi pour le fonctionnement d'un siphon ? Une dizaine de mètres je crois (phénomène de cavitation : eau --> vapeur car la pression est trop faible). Ou pas ?
Parce que là, avec 240m, ça commence à faire beaucoup...
Parce que là, avec 240m, ça commence à faire beaucoup...
Vibraphonik
2918
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 8 ans
30 Posté le 18/12/2024 à 13:52:24
Je m'auto-répond :
C'est vrai en "statique" (sans mouvement du fluide) : limite maxi = 10,33 m entre le haut du siphon et le puits.
En dynamique (liquide circulant) on a atteint un record de 25m. J'imagine donc que 250m est totalement inenvisageable...
Dommage : l'idée était belle...
La seule solution qui reste serait de pomper l'eau de mer pour lui faire monter 240m (plus les pertes de charge)... J'imagine pas la puissance des pompes !
C'est vrai en "statique" (sans mouvement du fluide) : limite maxi = 10,33 m entre le haut du siphon et le puits.
En dynamique (liquide circulant) on a atteint un record de 25m. J'imagine donc que 250m est totalement inenvisageable...
Dommage : l'idée était belle...
La seule solution qui reste serait de pomper l'eau de mer pour lui faire monter 240m (plus les pertes de charge)... J'imagine pas la puissance des pompes !
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