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Pulsonome
7/10
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Le concepteur berlino-hong-kongais Soundbrenner tente de se faire une place sur le marché du métronome avec un modèle qui vibre et se porte comme une montre, accompagné d’une application mobile. Alors, révolution ou gadget ?

Test du métronome Soundbrenner Pulse : Pulsonome

Outil indis­pen­sable à tout musi­cien, du pianiste en herbe qui fait ses gammes au batteur pro en live en passant par le guita­riste et le chan­teur en studio, le métro­nome se cantonne depuis des décen­nies à faire réson­ner son « bip-bip-bip-bip » ou son « tic-tac-tac-tac » dans nos oreilles. Même s’il reste des adeptes du modèle méca­nique, celui-ci a large­ment laissé sa place aux petits boîtiers numé­riques dans les housses des musi­ciens. Mais si à la maison le métro­nome peut se poser devant soi sans trop gêner, sur scène ou en studio un casque devient indis­pen­sable, coupant ainsi le musi­cien de ce qui l’en­toure. Sound­bren­ner tente de résoudre ce déli­cat problème et a déve­loppé un métro­nome à pulsa­tions agré­menté de repères visuels et d’une appli pour mobile. C’est parti pour un tour du proprié­taire.

Déboî­tage

Pulse-AllC’est une belle boîte en carton rigide bien dessi­née qui nous a été livrée. À l’in­té­rieur, le gros cadrant noir tout en plas­tique de 50 mm de diamètre pour 32 grammes sur notre balance de cuisine, deux brace­lets en sili­cone de longueurs diffé­rentes dans lesquels s’in­sère le métro­nome à pulsa­tions, comme une montre, le char­geur micro-USB sous la forme d’une base aiman­tée de la même forme et taille que le Pulse avec un câble tissé, et le guide d’uti­li­sa­tion multi­lingue, dont le français, chouette !

Si l’ins­tal­la­tion du Pulse dans son brace­let est simple, et le petit appa­reil bien sécu­risé (vous pouvez y aller, il ne risque pas de tomber, même sur sa base de char­ge­ment aiman­tée), reti­rer la bête s’avère un peu plus ardu, et l’on se demande quelle sera la résis­tance dans le temps des brace­lets en sili­cone si l’on doit chan­ger de confi­gu­ra­tion régu­liè­re­ment. Le premier brace­let sert à instal­ler le Pulse autour du poignet, le second plus haut autour du biceps. Un troi­sième, élas­tique cette fois, est proposé en option pour fixer le Pulse sur la cuisse ou le torse. 

Pulse-Straps-on-woodLe Pulse est un gros bouton noir présen­tant un anneau rota­tif cranté multi­co­lore et en son centre, le logo de Sound­bren­ner lui aussi multi­co­lore (de la même couleur que l’an­neau). La partie centrale est tactile et multi­touch, il vous faudra tour­ner l’an­neau d’un quart de tour et poser deux doigts au centre pour l’al­lu­mer, taper en rythme avec un doigt pour défi­nir le tempo (tap tempo donc), taper rapi­de­ment deux fois pour arrê­ter ou relan­cer le métro­no­me… Le tempo se règle aussi en tour­nant l’an­neau et l’ajus­te­ment se fait en temps réel, pas besoin de l’ar­rê­ter et de le relan­cer. La première chose qui saute aux yeux, c’est l’in­ten­sité de l’illu­mi­na­tion de la bête, autant vous dire que le Pulse n’est pas discret. Heureu­se­ment, vous pouvez désac­ti­ver l’éclai­rage si vous le souhai­tez via l’ap­pli. Premier défaut, rien n’in­dique sur le Pulse lui-même le tempo. Là aussi il faudra passer par l’ap­pli.

Ni une ni deux, dégai­nons notre smart­pho­ne…

Appli­cage

App-SettingsSound­bren­ner four­nit donc avec son Pulse une appli­ca­tion bapti­sée Metro­nome, dispo­nible sur iOS et Android et bien traduite en français, merci. Elle commu­nique avec le Pulse via Blue­tooth, un indi­ca­teur montre d’ailleurs le niveau de charge de la batte­rie. Si vous êtes du genre à vous prome­ner sur scène, nous vous recom­man­dons de ne pas trop vous éloi­gner de votre smart­phone ou tablette, la connexion coupe après seule­ment quelques mètres. 

Créa­tion de compte et mise à jour du firm­ware du Pulse termi­nés (après quelques essais, le Pulse s’est décon­necté inopi­né­ment plusieurs fois au moment de l’ins­tal­la­tion), voilà donc notre montre haptique connec­tée. Sachez que l’ap­pli n’a pas besoin d’un Pulse pour fonc­tion­ner, vous pouvez donc l’uti­li­ser dès que vous en avez besoin sans sortir l’ar­tille­rie. À l’in­verse, vous pouvez utili­ser le Pulse sans l’ap­pli, mais nous n’au­rez pas accès à toutes les options et ne pour­rez que régler le tempo.

Rendez-vous tout d’abord dans l’on­glet Para­mètres, où vous pour­rez régler tout un tas de… para­mètres (il y en a deux qui dorment au fond) pour votre Pulse et l’ap­pli : choi­sir la couleur de l’illu­mi­na­tion, avec un mode inco­lore, blanc, vert, bleu, rose, trois niveaux d’in­ten­sité dont la diffé­rence ne saute pas aux yeux en plein jour mais se note dans l’obs­cu­rité, et la possi­bi­lité d’at­tri­buer une couleur diffé­rente aux accents ; confi­gu­rer les pulsa­tions, avec trois niveaux d’in­ten­sité avec neuf courbes de durée et trois types d’ac­cent, sans oublier le mode Insensé, à vos risques et périls, régler le son (vous pouvez toujours profi­ter du tic-tac-tac-tac si cela vous chante) avec un choix d’ins­tru­ments et de kits pour chaque accent, le niveau de volume, etc. Chacune des fonc­tions peut être acti­vée et désac­ti­vée sépa­ré­ment, vous pour­rez donc combi­ner sensa­tions, bruit et lumière pour être sûr(e) de ne rater aucun temps.

Vous profi­tez aussi d’un décompte vocal (avec une belle voix fémi­nine), de la connexion à Able­ton Link, vous pour­rez même faire cligno­ter l’écran ou le flash de la caméra (arrière seule­ment) de votre smart­phone en rythme pour une meilleure aide visuelle, ou encore assi­gner des fonc­tions à une éven­tuelle pédale connec­tée (tap tempo, morceau suivant, augmen­ter ou réduire le tempo, arrê­ter ou lancer la lecture). L’ap­pli gère égale­ment des messages MIDI en envoi et en récep­tion, via WiFi, Blue­tooth et entre appli­ca­tions sur le dispo­si­tif mobile (merci Audio­bus). Sound­bren­ner n’en­vi­sa­geant pas de déve­lop­per un plug-in, le support du MIDI sans fil vous donne néan­moins la possi­bi­lité d’uti­li­ser le Pulse avec votre STAN ou d’autres logi­ciels, sympa. Enfin, une fonc­tion permet de ne pas mettre votre smart­phone ou tablette en veille durant l’ap­pli­ca­tion, ce qui peut éviter bien des surprises.

iPhone App PlayerL’ap­pli­ca­tion peut commu­niquer avec jusqu’à cinq métro­nomes Pulse simul­ta­né­ment, l’ap­pai­rage se faisant d’un tap sur l’écran. Vous pour­rez même renom­mer les Pulse pour retrou­ver Polo. Nous n’avions qu’un seul Pulse sous la main, nous n’avons donc pas pu juger du bon fonc­tion­ne­ment lorsque Polo, Bébert et Nénette sont appai­rés.

Une fois les réglages effec­tués, direc­tion la page Lecteur où vous passe­rez tout votre temps. Vous retrou­vez la petite roue graphique du Pulse, avec l’af­fi­chage du tempo (ouf), à gérer via un glis­ser vers le haut, le bas, la droite ou la gauche pour augmen­ter ou décroitre le BPM entre 20 et 400 BPM ; un petit bouton pour lancer la lecture, un autre pour le tap tempo, mais celui-ci peut aussi être géré direc­te­ment sur la roue, ce qui lance la lecture par la même occa­sion.

Par défaut, le métro­nome est réglé à la noire et en 4/4, mais vous pour­rez choi­sir parmi un grand nombre de signa­tures ryth­miques et de divi­sions, du 1/1 au 16/8 et pas moins de quinze divi­sions, chaque chan­ge­ment se faisant à la volée. Petite atten­tion sympa­thique à l’at­ten­tion de ceux qui jouent avec des parti­tions, le nom des rythmes s’af­fiche en italien au-dessus du tempo.

Ces chan­ge­ments affectent la partie supé­rieure de l’écran, où les temps sont repré­sen­tés par des petits cadres qui clignotent en rythme et avec les mêmes couleurs que sur le Pulse. Un dernier bouton vous servira à défi­nir, si besoin, le temps (jusqu’à 59 minutes et 59 secondes) ou le nombre de mesures (jusqu’à cent) du morceau. Car l’ap­pli­ca­tion vous permet de sauve­gar­der des confi­gu­ra­tions de morceaux, et même créer des setlists que vous stocke­rez dans une « biblio­thèque », idéal quand vous devez prépa­rer vos concerts.

Notez que Sound­bren­ner travaille en perma­nence sur son appli­ca­tion et propose très régu­liè­re­ment de nouvelles fonc­tion­na­li­tés et amélio­ra­tions. Encore un bon point.

Voilà, tout est réglé et prêt, les musi­ciens aussi, allons tester la bête…

Testage

Pulse iPad BluePremier essai avec le petit brace­let et le Pulse installé sur la partie exté­rieure du poignet : la surface vibra­toire n’était pas entiè­re­ment appuyée contre la peau, je ne ressen­tais donc pas une partie des pulsa­tions. Direc­tion l’in­té­rieur du poignet et là, c’est beau­coup mieux mais je sens rapi­de­ment que mes nerfs sont à fleur de peau, et ce litté­ra­le­ment puisque la peau est très fine à cet endroit. Chan­ge­ment de brace­let et instal­la­tion du Pulse contre mon un-peu-plus-gros biceps, c’est plus confor­table mais pas idéal. Retour au petit brace­let mais cette fois plus haut sur l’avant-bras et côté interne, c’est beau­coup mieux. Les premières minutes sont assez dérou­tantes, il faut de l’at­ten­tion pour arri­ver à bien ressen­tir et suivre le rythme, mais on s’y fait assez vite… sans la musique.

Je précise tout de suite que j’ai d’em­blée testé le Pulse, au chant, lors d’une répé­ti­tion en groupe. Lorsque je suis derrière le micro, j’ai tendance à pas mal bouger les bras, et très rapi­de­ment, j’ai cessé de ressen­tir les pulsa­tions pendant que je chan­tais, comme si je l’ou­bliais. Il me fallait me recon­cen­trer entre les phrases sur les pulsa­tions pour pouvoir bien les sentir à nouveau et donc savoir si nous avions dévié ou non. La même chose m’ar­rive parfois avec le métro­nome audi­tif, donc je ne me forma­lise pas, mais il m’est plus diffi­cile de retrou­ver le tempo. Pour m’ôter tout doute, je monte l’in­ten­sité du métro­nome au maxi­mum. Pour être honnête, je n’ai pas senti de grosse diffé­rence entre les inten­si­tés les plus basse et élevée et dans le rythme de la musique, l’ac­cent se fait moins sentir. De même, je n’ai pas constaté de grande diffé­rence entre les types de pulsa­tion et pour­tant ils sont nombreux et variés. Pire, les pulsa­tions ont fini par titiller mes nerfs, m’obli­geant à l’ar­rê­ter. Dans son manuel, Sound­bren­ner met en garde les utili­sa­teurs ayant des mala­dies du cœur ou des nerfs, et décon­seille l’uti­li­sa­tion du Pulse sur des personnes équi­pées de pace­ma­kers…

Par contre, l’illu­mi­na­tion a servi à tous les autres musi­ciens qui se calaient bien sur les flashes colo­rés, parfois au détri­ment du batteur, le pauvre… Si cela peut être pratique en répé­ti­tion, je ne me vois pas déam­bu­ler sur scène avec ce truc flashy, à moins d’avoir le costume qui va avec.

Une fois ma première impres­sion faite, j’ai installé le Pulse autour du bras du batteur habi­tué à jouer avec un clic au casque. Il a utilisé le Pulse autour du poignet, du bras, de la cuisse, sur le torse et au niveau de l’omo­plate avec le Body Strap, sur plusieurs morceaux et a abouti au même résul­tat : très vite, les pulsa­tions ne sont plus ressen­ties. Notre verdict : pas assez puis­sant, une impres­sion d’ailleurs souvent décrite dans les forums et les avis d’autres utili­sa­teurs sur diffé­rents sites. Néan­moins, il a appré­cié de pouvoir placer le Pulse sur son pupitre pour profi­ter des cligno­te­ments.

Retour à la maison pour travailler la guitare, et là encore il m’a fallu un peu de temps pour trou­ver l’em­pla­ce­ment et la confi­gu­ra­tion adéquats pour profi­ter plei­ne­ment du Pulse : installé sur le poignet gauche (je suis droi­tière), je perds vite les sensa­tions vibra­toires quand je change d’ac­cord ou me déplace sur le manche, mais je me repère mieux avec le cligno­te­ment coloré. Trans­fert au poignet droit, avec une longue pulsa­tion pour indiquer le premier temps, tout va beau­coup mieux et ma main (et le reste) suit assez instinc­ti­ve­ment les pulsa­tions, aussi bien en accords qu’en arpèges. En résumé, n’hé­si­tez pas à tester diffé­rentes posi­tions et confi­gu­ra­tions.

Une dernière remarque concer­nant l’au­to­no­mie du Pulse, qui est, du moins en son début de vie, assez remarquable. Après 3 répé­ti­tions et plusieurs heures d’uti­li­sa­tion plutôt inten­sives pour ce test, je n’ai eu besoin de la rechar­ger qu’une seule fois et cela a pris moins d’une heure. Malheu­reu­se­ment, rien ne semble fait pour pouvoir la rempla­cer lorsque vien­dra son heure, encore une fois, nos chers fabri­cants pensent que sommes toujours à l’ère du jeta­ble…

Conclu­sage

Je double-tape de fin sur le Sound­bren­ner Pulse en profi­tant d’une dernière vibra­tion, mais avec un avis assez mitigé. Le fabri­cant nous promet­tait une nouvelle manière de suivre le rythme en mettant l’ac­cent sur l’as­pect vibra­toire, c’est fina­le­ment l’as­pect qui m’a le moins convain­cue, tout du moins pour jouer en groupe. Pour s’en­trai­ner seul(e) à la maison, sans avoir à subir les « bip-bip » des métro­nomes numé­riques sonores qui ont vite fait de rendre à moitié fou (ou folle), et une fois que l’on a trouvé l’em­pla­ce­ment qui convient le mieux, le Pulse est très agréable, léger et pas fati­gant. De plus, l’op­tion lumi­neuse est aussi très bien faite, avec ses couleurs diffé­rentes pour les accents, sans oublier l’ap­pli­ca­tion pour smart­phones et tablettes iOS et Android ultra-complète qui peut fonc­tion­ner de manière auto­nome.

Cela vaut-il pour autant la peine de débour­ser 99 $ (118 $ avec le Body Strap) ? Je ne peux que vous recom­man­der vive­ment de tester le Pulse car c’est une expé­rience diffé­rente qui ne convien­dra proba­ble­ment pas à tous. Pour ma part, j’ai remisé mon vieux Korg gris et ses bip-bip insup­por­tables.

  • Pulse-Box-and-Body-Strap
  • Pulse-Box
  • Pulse-All
  • Pulse-Straps
  • Pulse-Straps-on-wood
  • Pulse-Mounted
  • Pulse-Charging
  • Pulse-Charger
  • Pulse-Pink-2
  • Pulse-Pink
  • Pulse-Idle
  • Pulse-Blue
  • Pulse iPhone Pink
  • Pulse iPhone Blue 2
  • Pulse iPhone Blue
  • Pulse iPad Pink Bright
  • Pulse iPad light
  • Pulse iPad Blue
  • Pulse iPad Pink
  • App screen
  • iPhone App Player
  • App Bibliotheque
  • App Morceau
  • App Setlist
  • App Duree morceau
  • App Sous-division
  • App Signature Rythmique
  • App-Vibes
  • App-Vibes-2
  • App-Sound
  • App-Settings
  • App-MIDI
  • App-MIDI-Map
  • App-Lock
  • App-Light
  • App-Flash
  • App-firmware
  • App-Count

 

7/10
Points forts
  • La qualité des matériaux et de la finition
  • La légèreté du Pulse
  • La prise en main très simple du Pulse
  • Le Pulse chauffe peu
  • 2 bracelets de tailles différentes
  • 1 grande sangle élastique en option
  • La qualité de l’application mobile bien traduite en français
  • La grande diversité d’options disponibles (visuelle, sonore, vibratoire)
  • La configuration des accents
  • Le grand choix de signatures rythmiques et divisions temporelles
  • Le support du MIDI sans fil, d’Audiobus et d’Ableton Link
  • La possibilité de créer des setlists
  • Utilisation autonome de l’appli
  • Utilisation autonome du Pulse
  • Mise à jour régulière de l’appli et du firmware
Points faibles
  • Difficulté à ressentir les vibrations, surtout lors du jeu en groupe
  • Les vibrations ont tendance à énerver à la longue
  • Pas d’indication du tempo sur le Pulse
  • Faible portée du Bluetooth entre l’appli et le Pulse
  • Pas de mémoire dans le Pulse pour conserver la configuration des accents en fonctionnement autonome
  • Un doute sur la résistance des bracelets en silicone
  • Pas de possibilité de remplacer la batterie intégrée

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