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Anonyme
« Puissance d'édition abyssale, disparition de la mitraillette, pied total ouahou! »
Publié le 26/09/16 à 16:01
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
L'acoustique c'est tellement chouette et tellement moins cher, pourquoi se prendre la tête à jouer sur une électro? Eh bien parce que l'acoustique ça fait trop de bruit pour les voisins, le syndic, et la police! En jouant sur une électro, on n'ennuie (presque) personne et on peut jouer tous les jours, et donc progresser bien plus vite. Mais il y a électro et électro.
La TD-30 est de celles qui permettent de continuer plus longtemps à progresser. En fait, c'est pas une batterie de substitution, c'est un vrai instrument, qui permet de travailler la batterie sérieusement et de le faire sans se lasser. Bon ok il y a un aspect que l'électro n'offrira jamais, c'est d'apprendre à produire le son avec les baguettes, mais pas grave, en passant sur une acoustique sans en avoir jamais joué, un batteur de TD-30 aura probablement d'emblée tous les bons réflexes, et rattrapera vite ce handicap.
J'ai d'abord joué sur une TD-6 en 2006, à l'époque je n'ai même pas essayé de me servir une minute des sons internes de la TD-6, j'utilisais directement des VSTis.
Les batteries Roland sont très très solides, en 9 ans d'utilisation quasi quotidienne la TD-6 n'a pas bougé.
En 2014 j'ai mis à jour avec un kit TD-30K. D'abord un grand soulagement de retrouver des peaux maillées sur des futs et des cymbales de tailles admissibles si l'on veut faire la comparaison avec l'acoustique. Cela permet de ne pas trop distordre la réalité, une acoustique en comparaison de futs de 8', c'est très grand et les grooves demandent de beaucoup remuer les bras... Sur des futs de 10 et 12', on se rapproche des dimensions réelles, à repasser sur une acoustique il n'y a pas d'effort particulier à faire, et c'est autant de mauvais réflexes et de mauvaises habitudes en moins.
Puis le module TD-30. Les premières heures à parcourir les presets donnent un grand coup de chaud, c'est criard, pas du tout subtil, l'égalisation sonore des kits est à l'opposé ou presque de ce que j'apprécie spontanément, il y a des tas de sons qui font pouet-pouet et la déception est totale.
Mais ce ne sont que les premières heures. Les 20 derniers presets sont laissés libres pour l'utilisateur, et c'est là que le TD-30 devient intéressant. Au passage, tous les presets sont réinscriptibles, il est facile de faire des sauvegardes sur clef USB, et pas seulement des sons, tous les secteurs sont sauvegardables individuellement. On peut s'appuyer sur la clef USB pour copier/coller des éléments, des ensembles comme les toms, les réglages de trigger, le séquenceur, etc. C'est une machine professionnelle, rien de ce qui est nécessaire pour travailler sans perdre son temps n'est oublié.
Pour construire les kits, on a le choix sur chaque élément sur près de 1200 sons qui sont des multisamples pour la plupart. Il y a environ 800 sons pour la batterie, 400 percussions (et aussi un synthé GM multitimbral X4 ce qui donne avec le kit de batterie et de percussion, 6 canaux MIDI exploitables dans le séquenceur.) Beaucoup des sons de percussions sont SuperNatural, c'est moins vrai pour les sons de batterie, les nouveaux sons sont en fait très minoritaires, mais ils sont en nombre et en variété suffisante d'une part pour couvrir tous les besoins, et les anciens sons sont très utiles et il est très précieux de les avoir à disposition, j'y reviendrai.
Chaque élément est éditable assez finement. On peut régler par exemple la taille des cymbales, des futs, leur profondeur, la position des micros, la tension des peaux, l'étouffement des futs, et tout est très clair dans l'interface. La plupart de ces réglages sont en fait des filtres de fréquence, de convolution, de microtuning, ou encore des ajouts ou modifications des partiels des sons (pour ceux qui connaissent la synthèse made in Roland), mais ils fonctionnent très bien avec l'interface et il serait sans doute très difficile de reproduire la même chose avec des fonctions sans référence graphique ou explicative.
On a ensuite une section d'ambiance qui se décompose en une sous-section de micros overhead, mise en espace dans un lieux, room, et reverbe. Chacune de ces sections est assez complète avec aussi des paramètres très configurables, une mixette d'envoi pour chaque sous section et chaque élément séparément. Cela permet de mettre les sons en cohérence et en espace, et de donner du corps aux kits.
On a aussi une section EQ+Comp, une fois pour l'ensemble du kit, et sur chaque zone de chaque élément indépendamment, donc pour le rim et la peau, ou la cloche, le bord et le corps sur les cymbales. C'est de loin l'outil le plus important et le plus puissant pour parvenir à se concocter le son que l'on cherche. Les EQ sont paramétriques à 3 bandes, un peu grossiers pour faire du travail très fin, mais bien suffisants pour juste tirer des multisamples les résonances ou les fondamentales qui nous intéressent, ou surligner des partiels, ou renforcer des fréquences. Les compressions sont très complètes en revanche, mais en dehors de réglages basiques je ne m'y suis pas encore attaqué (cette machine étant très complète, je ne suis pas encore rendu à l'exploration approfondie des compresseurs!)
On a enfin une section d'effet toujours très complète avec notamment des filtres, saturations, overdrive, distorsions, isolateurs de fréquences, qui permettent de métamorphoser les kits en leur donnant le claquant qui va parfaitement dans un mix. On peut produire des sons très très avancés sur cette machine, et qui n'ont vraiment rien à envier aux productions léchées que l'on réalise dans une STAN pour ce qui est de trouver juste la couleur sonore que l'on cherche. On trouve aussi tous les effets classiques que l'on peut attendre, qui sont il est vrai moins utiles pour une batterie, mais si l'on a besoin d'un step phaser, d'un tape echo, d'un ring modulator, etc., ils sont là. On peut mixer finement les envois et donc doser à souhait tout ceci sur chaque élément.
Je passe rapidement sur le séquenceur, 40000 notes, c'est peu, surtout si vous jouez beaucoup au pied sur le charley qui envoie des contrôles continus, ça remplit vite tout l'espace disponible. Mais on peut se servir encore une fois de la clef USB pour exporter et donc en terme pratique il est possible de multiplier les sessions de 40000 notes à loisir. On peut quantifier ses enregistrements mais seulement à priori, et c'est souvent inutile parce que ce que l'on cherche c'est à enregistrer un groove et pas de le passer dans un tamis forcément trop grossier.
D'ailleurs à propos de tamis, la résolution du séquenceur n'est pas la meilleure qui soit, même sans quantification les enregistrements donnent parfois l'impression de caricature des nuances jouées, parce que la grille n'est pas assez fine. Ce sera forcément le cas de tous les enregistrements MIDI de façon générale à un certain point, et d'autant que comme ici on cherche à s'approcher d'un vrai jeu comme sur un instrument acoustique, mais c'est un peu sensible sur le TD-30 et c'est un peu dommage peut-être. Cela dit le module fait office de carte son ASIO en USB avec une très bonne latence et il est alors possible de s'enregistrer en audio dans son séquenceur favori. La clef USB sert aussi à lire des fichiers wav et mp3, ce qui est extra pour tout un tas d'applications concrètes.
Voilà pour le tour du propriétaire en gros et il reste alors à parler des sons qui représentent le gros morceau et tout l'intérêt de ce module.
Autant le dire tout de suite, si c'est en dessous des meilleurs VSTis en terme de réalisme, je dois dire pour ma part que je ne suis plus jamais revenu à jouer les sons de l'ordinateur depuis que je joue sur le TD-30, d'une part parce que la différence ne justifie plus du tout le bazar d'allumer l'ordi, d'autre part parce que la jouabilité est bien meilleure que sur les VSTis!
Ce que l'on perd en réalisme sur le TD-30 en comparaison des meilleurs VSTis, on le gagne largement en jouabilité, ce qui est un facteur qui se traduit en confort et en sensations qui finalement apportent un surcroît de réalisme, non pas du son donc, mais de l'expérience totale. La TD-30 toute seule est un bien meilleur instrument que lorsqu'elle sert à jouer un Toontrack ou un BFD.
Il y a distinctement 2 époques de sons Roland dans le module TD-30, et d'ailleurs une option du set up permet de basculer entre les presets du TD-20X et du TD-30 afin de les tester et de les importer à l'unité ou tous ensemble pour se servir des réglages et de sons du TD-20X comme du TD-30, ou de charger des presets du TD-20X d'une banque VExpression par exemple. Ainsi à chaque instant le module donne accès aux 100 kits réinscriptibles, et aussi aux 100 presets du TD-30 ainsi qu'aux 100 autres du TD-20X. Ce qui est pratique pour comparer et organiser son travail. Il y a aussi des fonctions avancées de set list dont je ne me sers pas mais qui peuvent être utiles pour des sets en live.
Les sons du TD-20X sont plus anciens, mais ils sont davantage éditables, on peut par exemple changer la matière des futs sur les caisses claires (acier, cuivre, ou bois), régler la tension du timbre, quand tout ceci est fixe sur les sons strictement nouveaux du TD-30. Les couleurs sonores de ces sons de la TD-20X sont aussi beaucoup lus riches et variés que les nouveaux sons.
En revanche ces sons anciens ne sont pas SuperNatural tsoin-tsoin, et notamment sur les roulements ils ont tendance à donner l'effet mitraillette qui tue le réalisme totalement. Ils ont aussi un caractère un peu plus synthétiques que les nouveaux sons. Mais ils représentent une richesse sonore très utile et bienvenue parce qu'ils prennent en charge les lacunes des nouveaux sons. Ces anciens sons excellent aussi dans la reproduction de kits vintage, parfait pour le jazz, le hip hop, le solid groove, et tous les styles qui s'appuient sur ce genre de batteries old school.
Les sons nouveaux, propres au TD-30 (et qui se retrouvent avec moins d'options et à l'exclusion des anciens sons, dans le module low cost TD-25), sont beaucoup plus réalistes, mais ils sont très peu nombreux finalement, une demie douzaine de caisses claires, charleys, cymbales, toms. C'est cependant suffisant car tous les types de futs et cymbales sont représentés, et les paramètres d'édition permettent de les modeler pour en tirer tous les types sonores désirés. Sur ces sons, les roulements sont exempts d'effet mitraillette, c'est surtout vrai sur les caisses claires, on peut les faire rouler de façon très agréablement réalistes, et il n'y a plus rien pour distraire le jeu alors, le son y est, le comportement de jeu aussi! Et on y est de façon durable, c'est vraiment un saut sans retour entre les modules précédents et leur effet mitraillette, et le TD-30 où l'on ne se pose plus la question de savoir quelle technique de jeu il faut adopter pour que cela s'entende moins : sur la TD-30, ou oublie tout ça, à y revenir chaque fois c'est la même sensation naturelle, la caisse claire roule toute seule!
Pour les toms, l'effet anti-mitraillette est discutable, mais le module permet de régler la repisse des micros de la caisse claire dans les toms, et donc de faire bénéficier des toms de l'effet anti-mitraillette de la caisse claire. C'est un peu un bricolage de la part de Roland, mais ça fonctionne. D'une manière générale, la résonance des toms acoustique est ce qu'il y a de plus difficile à rendre en électro, et c'est un peu le point faible de tous les modèles de toutes les marques. Roland offre là quelque chose de correct, mais on y est pas encore tout à fait. Si c'est presque parfait pour des kits jazz avec de longues résonances et des toms joués en ponctuation, pour des grosses descentes de toms rock il manque un truc qui rendrait ça réel, le son n'est pas assez profond, l'attaque pas assez directe (perso je m'en plaints pas je joue plutôt sur les kits jazz donc rien à fouetter de Phil Collins...)
En revanche ces toms, nouveaux et anciens, proposent tout un nuancier très naturel à jouer sur les bords des toms, comme le module détecte la position où frappe l'olive sur la peau en même temps que l'on frappe un rimshot sur les toms (et sur les caisses claires aussi d'ailleurs, c'est le positional sensing), il produit des harmoniques réalistes de résonances des futs avec les peaux. C'est là que la TD-30 excelle, elle donne vraiment l'impression de jouer comme sur une acoustique, ou du moins comme sur un vrai instrument de musique.
Ce ne sont pas des samples, c'est un synthé, c'est moins réel soniquement et à la fois c'est plus réaliste du point de vue de la réponse de l'instrument. C'est un vrai plaisir pour tous les styles de jeu où l'on veut faire sonner non seulement les peaux, mais tout l'instrument, on peut s'exprimer avec les cercles aussi sur la TD-30, et comme c'est une bonne partie du fun sur une acoustique, c'est un grand plus par rapport aux modèles concurrents qui ne proposent pas de restituer ce qui se passe en dehors des résonances des peaux.
On a l'impression que le TD-30 est comme un instrument électro-acoustique, or ce n'est pas le cas du tout, c'est entièrement un instrument électronique, donc c'est une réussite, le module TD-30 nous leurre très agréablement à penser que le son est la résultante de l'interaction physique avec l'instrument, ce qui était bien l'objectif recherché!
Les charleys sont capables de nuances dans l'ouverture et dans l'interaction des deux cymbales, même si techniquement il n'y a qu'une seule cymbale qui contient les capteurs (même sur le VH-12 ou VH-13), on a vraiment l'impression que ce que l'on voit produit le son encore une fois. Le Charley est la partie du TD-30 qui crée le moins de questionnement, tout le monde est d'accord pour dire que ça fonctionne très très bien, et c'est un fait, en revenant au transmuting d'un Toontrack par exemple, ouh là!, ça coupe de partout, c'est lent, c'est fastidieux! Sur le TD-30, on joue le charley sans même y penser.
Les cymbales ont un côté un peu sec mais c'est sans compter que l'on les passe ensuite dans l'équaliseur et le compresseur, dans les ambiances (les overheads notamment leur restituent tout le corps nécessaire), dans les effets, et alors on y est aussi, c'est au moins aussi excitant que ça en a l'air, on peut faire des roulade réalistes avec les nouveaux sons TD-30 sur les cymbales, et les sons anciens TD-20X offrent la richesse des timbres qu'il faut pour un second crash ou une seconde ride par exemple.
Pour la ride il faut bien dire que la limite se situe dans la taille de 15' du CY-15, c'est très petit pour une ride, et donc il faut un temps d'adaptation pour swinger correctement, et même alors ce n'est pas nécessairement le nirvana. Mais ce jeu qui demande de se battre un peu pour être régulier et consistant, est un vrai atout pour l'acoustique, car en y revenant c'est fou comme la ride est facile et comme on y est précis : la CY-15 est une bonne école de précision pour la ride acoustique.
Le TD-30 offre des perspectives intéressantes de positional sensing sur la ride, on ne peut pas soi-même fabriquer le son comme sur une acoustique, mais on peut tout de même le moduler en frappant plus ou moins haut sur le corps de la cymbale, le son varie du plus fin au plus épais, et encore la position varie selon la force (et enfin moyennant d'opérer la cloche de sa CY-15 pour y coller sous le caoutchouc un anneau de papier découpé aux dimensions du capteur, la cloche est aussi sensible que sur une acoustique.)
On entend dire que le module TD-30 a beaucoup de problèmes : le séquenceur a trop peu de mémoire, certains sons anciens sont assez synthétiques, certains futs réagissent avec un point chaud en plein milieu sous le capteur (et le module n'est pas capable de pallier à cela par une option spéciale), certains sons font entendre l'effet mitraillette de façon intolérable, certains sons sont enregistrés avec une ambiance et ne permettent pas vraiment de les obtenir absolument dry de dry, etc.
Ces divers points sont connus, mais on peut les reprendre un par un, et montrer que ce sont des vétilles : on peut délester le séquenceur sur la clef USB ; les sons synthétiques sont dus à la très faible quantité de mémoire qu'occupent les multisamples, ce qui permet des latences infimes, et c'est largement compensé par la jouabilité qu'offre le mode de synthèse ; les points chauds s'éliminent en réglant plus soigneusement la tension des peaux et en choisissant les réglages de trigger plus finement ; l'effet mitraillette est surtout sensible si l'on ne sait pas bien jouer de la batterie, plus on progresse, moins on joue de roulements inutiles, et plus on apprend à varier ses frappes dans les roulements ; si on veut des kits dry de dry, c'est qu'on ne compte pas utiliser les ambiances, ok mais alors bye bye le réalisme, une batterie acoustique étant un instrument qui résonne et produit beaucoup d'harmoniques dans tous les sens, on peut tamiser les futs sur la TD-30 comme en vrai, mais à un certain point, il faut bien qu'on capte les résonances, et donc une partie de l'ambiance!, etc.
Au fil des mois et des années, je me suis constitué un ensemble de 100 kits, certains retravaillés d'après les presets de la TD-20X et de la TD-30, d'autres crées de toute pièce. Ces kits et leur édition sont un work in progress permanent, à mesure que j'entends des enregistrements de batterie anciens et modernes, je cherche dans le module à adapter tel ou tel kit pour rendre ces sonorités : jusqu'à présent le TD-30 ne m'a jamais laissé en rade d'un son de batterie que je n'aurais pas réussi à approcher. Je dois dire aussi que jusqu'à présent je n'ai pas fait le tour de ce module (pas exploré plus avant les compresseurs par exemple).
Au début j'ai crée des kits tout secs, puis j'ai essayé de les ambiancer de façon correcte, puis j'ai découvert la puissance du travail des EQ, puis j'ai intégré les divers effets d'overdrive pour salir les kits pour donner une patine plus punchy et réelle. Mais l'ensemble de ces paramètres est si complet que tous les 3 mois je découvre encore des tas de choses que je n'avais pas encore aperçues. Il y a aussi plus de 800 multisamples de batterie là-dedans, chacun pouvant bénéficier de ces (re)découvertes périodiques, c'est un instrument sans fond pour l'heure pour moi, et c'est très paradoxal de voir qu'il fait tout cela avec peut-être rien de plus que 24mb de multisamples au total!
Le TD-25 offre la résultante de la R&D investie dans le TD-30 : vous avez tous les sons de base et tous les réglages les plus importants, mais aucun des sons anciens qui font la richesse de la ressource au final. Puis vous ne pouvez pas non plus éditer finement l'égalisation des éléments un à un, ou alors seulement sur 2 bandes, bref vous êtes dépendant des timbres proposés. Le TD-30 offre bien davantage en terme d'exploration sonore, et cela augure de la durabilité de l'appareil.
Le TD-20 ou TD-20X possèdent aussi tous ces éléments d'édition que je viens de décrire longuement, mais tous ses sons mitraillettent à donf, pas moyen d'avoir une caisse claire roulable, et donc c'est comme un instrument qui ne pourrait se jouer qu'à une certaine allure, en dessous de cette allure le mitraillettage de la caisse claire notamment le rend vraiment difficile à faire passer, et c'est très démotivant à jouer aussi.
Voilà, il va se trouver beaucoup de TD-30 sur le marché de l'occasion dans les mois et les années qui viennent. C'est le premier module de Roland qui intègre des instruments qui ne mitraillettent pas. Il offre des possibilités d'édition abyssales et une variété sonore que le TD-50 n'aura probablement pas (pas de percussions Supernatural, aucun des anciens sons, seulement 400 multisamples.)
Le simple fait que les caisses claires et les cymbales du TD-30 roulent naturellement, et que ses charleys buzzent entrouverts comme des acoustiques, en font un instrument perenne. Dans la batterie, on ne cherche pas nécessairement à changer de caisse claire tous les six mois, une fois qu'on a le son qui plait, on le joue encore et encore. Il y a de quoi se faire 100 kits de ce style avec le TD-30, avec des sons qui fonctionnent et des comportements conformes et qui n'ont plus rien de rédhibitoire. C'est un module solide et fiable, une sorte de vitesse de croisière constante et qui ne se dément pas, à chaque session, ouahou mais ça y est!, On y est!
Avis aux amateurs d'occasion!
La TD-30 est de celles qui permettent de continuer plus longtemps à progresser. En fait, c'est pas une batterie de substitution, c'est un vrai instrument, qui permet de travailler la batterie sérieusement et de le faire sans se lasser. Bon ok il y a un aspect que l'électro n'offrira jamais, c'est d'apprendre à produire le son avec les baguettes, mais pas grave, en passant sur une acoustique sans en avoir jamais joué, un batteur de TD-30 aura probablement d'emblée tous les bons réflexes, et rattrapera vite ce handicap.
J'ai d'abord joué sur une TD-6 en 2006, à l'époque je n'ai même pas essayé de me servir une minute des sons internes de la TD-6, j'utilisais directement des VSTis.
Les batteries Roland sont très très solides, en 9 ans d'utilisation quasi quotidienne la TD-6 n'a pas bougé.
En 2014 j'ai mis à jour avec un kit TD-30K. D'abord un grand soulagement de retrouver des peaux maillées sur des futs et des cymbales de tailles admissibles si l'on veut faire la comparaison avec l'acoustique. Cela permet de ne pas trop distordre la réalité, une acoustique en comparaison de futs de 8', c'est très grand et les grooves demandent de beaucoup remuer les bras... Sur des futs de 10 et 12', on se rapproche des dimensions réelles, à repasser sur une acoustique il n'y a pas d'effort particulier à faire, et c'est autant de mauvais réflexes et de mauvaises habitudes en moins.
Puis le module TD-30. Les premières heures à parcourir les presets donnent un grand coup de chaud, c'est criard, pas du tout subtil, l'égalisation sonore des kits est à l'opposé ou presque de ce que j'apprécie spontanément, il y a des tas de sons qui font pouet-pouet et la déception est totale.
Mais ce ne sont que les premières heures. Les 20 derniers presets sont laissés libres pour l'utilisateur, et c'est là que le TD-30 devient intéressant. Au passage, tous les presets sont réinscriptibles, il est facile de faire des sauvegardes sur clef USB, et pas seulement des sons, tous les secteurs sont sauvegardables individuellement. On peut s'appuyer sur la clef USB pour copier/coller des éléments, des ensembles comme les toms, les réglages de trigger, le séquenceur, etc. C'est une machine professionnelle, rien de ce qui est nécessaire pour travailler sans perdre son temps n'est oublié.
Pour construire les kits, on a le choix sur chaque élément sur près de 1200 sons qui sont des multisamples pour la plupart. Il y a environ 800 sons pour la batterie, 400 percussions (et aussi un synthé GM multitimbral X4 ce qui donne avec le kit de batterie et de percussion, 6 canaux MIDI exploitables dans le séquenceur.) Beaucoup des sons de percussions sont SuperNatural, c'est moins vrai pour les sons de batterie, les nouveaux sons sont en fait très minoritaires, mais ils sont en nombre et en variété suffisante d'une part pour couvrir tous les besoins, et les anciens sons sont très utiles et il est très précieux de les avoir à disposition, j'y reviendrai.
Chaque élément est éditable assez finement. On peut régler par exemple la taille des cymbales, des futs, leur profondeur, la position des micros, la tension des peaux, l'étouffement des futs, et tout est très clair dans l'interface. La plupart de ces réglages sont en fait des filtres de fréquence, de convolution, de microtuning, ou encore des ajouts ou modifications des partiels des sons (pour ceux qui connaissent la synthèse made in Roland), mais ils fonctionnent très bien avec l'interface et il serait sans doute très difficile de reproduire la même chose avec des fonctions sans référence graphique ou explicative.
On a ensuite une section d'ambiance qui se décompose en une sous-section de micros overhead, mise en espace dans un lieux, room, et reverbe. Chacune de ces sections est assez complète avec aussi des paramètres très configurables, une mixette d'envoi pour chaque sous section et chaque élément séparément. Cela permet de mettre les sons en cohérence et en espace, et de donner du corps aux kits.
On a aussi une section EQ+Comp, une fois pour l'ensemble du kit, et sur chaque zone de chaque élément indépendamment, donc pour le rim et la peau, ou la cloche, le bord et le corps sur les cymbales. C'est de loin l'outil le plus important et le plus puissant pour parvenir à se concocter le son que l'on cherche. Les EQ sont paramétriques à 3 bandes, un peu grossiers pour faire du travail très fin, mais bien suffisants pour juste tirer des multisamples les résonances ou les fondamentales qui nous intéressent, ou surligner des partiels, ou renforcer des fréquences. Les compressions sont très complètes en revanche, mais en dehors de réglages basiques je ne m'y suis pas encore attaqué (cette machine étant très complète, je ne suis pas encore rendu à l'exploration approfondie des compresseurs!)
On a enfin une section d'effet toujours très complète avec notamment des filtres, saturations, overdrive, distorsions, isolateurs de fréquences, qui permettent de métamorphoser les kits en leur donnant le claquant qui va parfaitement dans un mix. On peut produire des sons très très avancés sur cette machine, et qui n'ont vraiment rien à envier aux productions léchées que l'on réalise dans une STAN pour ce qui est de trouver juste la couleur sonore que l'on cherche. On trouve aussi tous les effets classiques que l'on peut attendre, qui sont il est vrai moins utiles pour une batterie, mais si l'on a besoin d'un step phaser, d'un tape echo, d'un ring modulator, etc., ils sont là. On peut mixer finement les envois et donc doser à souhait tout ceci sur chaque élément.
Je passe rapidement sur le séquenceur, 40000 notes, c'est peu, surtout si vous jouez beaucoup au pied sur le charley qui envoie des contrôles continus, ça remplit vite tout l'espace disponible. Mais on peut se servir encore une fois de la clef USB pour exporter et donc en terme pratique il est possible de multiplier les sessions de 40000 notes à loisir. On peut quantifier ses enregistrements mais seulement à priori, et c'est souvent inutile parce que ce que l'on cherche c'est à enregistrer un groove et pas de le passer dans un tamis forcément trop grossier.
D'ailleurs à propos de tamis, la résolution du séquenceur n'est pas la meilleure qui soit, même sans quantification les enregistrements donnent parfois l'impression de caricature des nuances jouées, parce que la grille n'est pas assez fine. Ce sera forcément le cas de tous les enregistrements MIDI de façon générale à un certain point, et d'autant que comme ici on cherche à s'approcher d'un vrai jeu comme sur un instrument acoustique, mais c'est un peu sensible sur le TD-30 et c'est un peu dommage peut-être. Cela dit le module fait office de carte son ASIO en USB avec une très bonne latence et il est alors possible de s'enregistrer en audio dans son séquenceur favori. La clef USB sert aussi à lire des fichiers wav et mp3, ce qui est extra pour tout un tas d'applications concrètes.
Voilà pour le tour du propriétaire en gros et il reste alors à parler des sons qui représentent le gros morceau et tout l'intérêt de ce module.
Autant le dire tout de suite, si c'est en dessous des meilleurs VSTis en terme de réalisme, je dois dire pour ma part que je ne suis plus jamais revenu à jouer les sons de l'ordinateur depuis que je joue sur le TD-30, d'une part parce que la différence ne justifie plus du tout le bazar d'allumer l'ordi, d'autre part parce que la jouabilité est bien meilleure que sur les VSTis!
Ce que l'on perd en réalisme sur le TD-30 en comparaison des meilleurs VSTis, on le gagne largement en jouabilité, ce qui est un facteur qui se traduit en confort et en sensations qui finalement apportent un surcroît de réalisme, non pas du son donc, mais de l'expérience totale. La TD-30 toute seule est un bien meilleur instrument que lorsqu'elle sert à jouer un Toontrack ou un BFD.
Il y a distinctement 2 époques de sons Roland dans le module TD-30, et d'ailleurs une option du set up permet de basculer entre les presets du TD-20X et du TD-30 afin de les tester et de les importer à l'unité ou tous ensemble pour se servir des réglages et de sons du TD-20X comme du TD-30, ou de charger des presets du TD-20X d'une banque VExpression par exemple. Ainsi à chaque instant le module donne accès aux 100 kits réinscriptibles, et aussi aux 100 presets du TD-30 ainsi qu'aux 100 autres du TD-20X. Ce qui est pratique pour comparer et organiser son travail. Il y a aussi des fonctions avancées de set list dont je ne me sers pas mais qui peuvent être utiles pour des sets en live.
Les sons du TD-20X sont plus anciens, mais ils sont davantage éditables, on peut par exemple changer la matière des futs sur les caisses claires (acier, cuivre, ou bois), régler la tension du timbre, quand tout ceci est fixe sur les sons strictement nouveaux du TD-30. Les couleurs sonores de ces sons de la TD-20X sont aussi beaucoup lus riches et variés que les nouveaux sons.
En revanche ces sons anciens ne sont pas SuperNatural tsoin-tsoin, et notamment sur les roulements ils ont tendance à donner l'effet mitraillette qui tue le réalisme totalement. Ils ont aussi un caractère un peu plus synthétiques que les nouveaux sons. Mais ils représentent une richesse sonore très utile et bienvenue parce qu'ils prennent en charge les lacunes des nouveaux sons. Ces anciens sons excellent aussi dans la reproduction de kits vintage, parfait pour le jazz, le hip hop, le solid groove, et tous les styles qui s'appuient sur ce genre de batteries old school.
Les sons nouveaux, propres au TD-30 (et qui se retrouvent avec moins d'options et à l'exclusion des anciens sons, dans le module low cost TD-25), sont beaucoup plus réalistes, mais ils sont très peu nombreux finalement, une demie douzaine de caisses claires, charleys, cymbales, toms. C'est cependant suffisant car tous les types de futs et cymbales sont représentés, et les paramètres d'édition permettent de les modeler pour en tirer tous les types sonores désirés. Sur ces sons, les roulements sont exempts d'effet mitraillette, c'est surtout vrai sur les caisses claires, on peut les faire rouler de façon très agréablement réalistes, et il n'y a plus rien pour distraire le jeu alors, le son y est, le comportement de jeu aussi! Et on y est de façon durable, c'est vraiment un saut sans retour entre les modules précédents et leur effet mitraillette, et le TD-30 où l'on ne se pose plus la question de savoir quelle technique de jeu il faut adopter pour que cela s'entende moins : sur la TD-30, ou oublie tout ça, à y revenir chaque fois c'est la même sensation naturelle, la caisse claire roule toute seule!
Pour les toms, l'effet anti-mitraillette est discutable, mais le module permet de régler la repisse des micros de la caisse claire dans les toms, et donc de faire bénéficier des toms de l'effet anti-mitraillette de la caisse claire. C'est un peu un bricolage de la part de Roland, mais ça fonctionne. D'une manière générale, la résonance des toms acoustique est ce qu'il y a de plus difficile à rendre en électro, et c'est un peu le point faible de tous les modèles de toutes les marques. Roland offre là quelque chose de correct, mais on y est pas encore tout à fait. Si c'est presque parfait pour des kits jazz avec de longues résonances et des toms joués en ponctuation, pour des grosses descentes de toms rock il manque un truc qui rendrait ça réel, le son n'est pas assez profond, l'attaque pas assez directe (perso je m'en plaints pas je joue plutôt sur les kits jazz donc rien à fouetter de Phil Collins...)
En revanche ces toms, nouveaux et anciens, proposent tout un nuancier très naturel à jouer sur les bords des toms, comme le module détecte la position où frappe l'olive sur la peau en même temps que l'on frappe un rimshot sur les toms (et sur les caisses claires aussi d'ailleurs, c'est le positional sensing), il produit des harmoniques réalistes de résonances des futs avec les peaux. C'est là que la TD-30 excelle, elle donne vraiment l'impression de jouer comme sur une acoustique, ou du moins comme sur un vrai instrument de musique.
Ce ne sont pas des samples, c'est un synthé, c'est moins réel soniquement et à la fois c'est plus réaliste du point de vue de la réponse de l'instrument. C'est un vrai plaisir pour tous les styles de jeu où l'on veut faire sonner non seulement les peaux, mais tout l'instrument, on peut s'exprimer avec les cercles aussi sur la TD-30, et comme c'est une bonne partie du fun sur une acoustique, c'est un grand plus par rapport aux modèles concurrents qui ne proposent pas de restituer ce qui se passe en dehors des résonances des peaux.
On a l'impression que le TD-30 est comme un instrument électro-acoustique, or ce n'est pas le cas du tout, c'est entièrement un instrument électronique, donc c'est une réussite, le module TD-30 nous leurre très agréablement à penser que le son est la résultante de l'interaction physique avec l'instrument, ce qui était bien l'objectif recherché!
Les charleys sont capables de nuances dans l'ouverture et dans l'interaction des deux cymbales, même si techniquement il n'y a qu'une seule cymbale qui contient les capteurs (même sur le VH-12 ou VH-13), on a vraiment l'impression que ce que l'on voit produit le son encore une fois. Le Charley est la partie du TD-30 qui crée le moins de questionnement, tout le monde est d'accord pour dire que ça fonctionne très très bien, et c'est un fait, en revenant au transmuting d'un Toontrack par exemple, ouh là!, ça coupe de partout, c'est lent, c'est fastidieux! Sur le TD-30, on joue le charley sans même y penser.
Les cymbales ont un côté un peu sec mais c'est sans compter que l'on les passe ensuite dans l'équaliseur et le compresseur, dans les ambiances (les overheads notamment leur restituent tout le corps nécessaire), dans les effets, et alors on y est aussi, c'est au moins aussi excitant que ça en a l'air, on peut faire des roulade réalistes avec les nouveaux sons TD-30 sur les cymbales, et les sons anciens TD-20X offrent la richesse des timbres qu'il faut pour un second crash ou une seconde ride par exemple.
Pour la ride il faut bien dire que la limite se situe dans la taille de 15' du CY-15, c'est très petit pour une ride, et donc il faut un temps d'adaptation pour swinger correctement, et même alors ce n'est pas nécessairement le nirvana. Mais ce jeu qui demande de se battre un peu pour être régulier et consistant, est un vrai atout pour l'acoustique, car en y revenant c'est fou comme la ride est facile et comme on y est précis : la CY-15 est une bonne école de précision pour la ride acoustique.
Le TD-30 offre des perspectives intéressantes de positional sensing sur la ride, on ne peut pas soi-même fabriquer le son comme sur une acoustique, mais on peut tout de même le moduler en frappant plus ou moins haut sur le corps de la cymbale, le son varie du plus fin au plus épais, et encore la position varie selon la force (et enfin moyennant d'opérer la cloche de sa CY-15 pour y coller sous le caoutchouc un anneau de papier découpé aux dimensions du capteur, la cloche est aussi sensible que sur une acoustique.)
On entend dire que le module TD-30 a beaucoup de problèmes : le séquenceur a trop peu de mémoire, certains sons anciens sont assez synthétiques, certains futs réagissent avec un point chaud en plein milieu sous le capteur (et le module n'est pas capable de pallier à cela par une option spéciale), certains sons font entendre l'effet mitraillette de façon intolérable, certains sons sont enregistrés avec une ambiance et ne permettent pas vraiment de les obtenir absolument dry de dry, etc.
Ces divers points sont connus, mais on peut les reprendre un par un, et montrer que ce sont des vétilles : on peut délester le séquenceur sur la clef USB ; les sons synthétiques sont dus à la très faible quantité de mémoire qu'occupent les multisamples, ce qui permet des latences infimes, et c'est largement compensé par la jouabilité qu'offre le mode de synthèse ; les points chauds s'éliminent en réglant plus soigneusement la tension des peaux et en choisissant les réglages de trigger plus finement ; l'effet mitraillette est surtout sensible si l'on ne sait pas bien jouer de la batterie, plus on progresse, moins on joue de roulements inutiles, et plus on apprend à varier ses frappes dans les roulements ; si on veut des kits dry de dry, c'est qu'on ne compte pas utiliser les ambiances, ok mais alors bye bye le réalisme, une batterie acoustique étant un instrument qui résonne et produit beaucoup d'harmoniques dans tous les sens, on peut tamiser les futs sur la TD-30 comme en vrai, mais à un certain point, il faut bien qu'on capte les résonances, et donc une partie de l'ambiance!, etc.
Au fil des mois et des années, je me suis constitué un ensemble de 100 kits, certains retravaillés d'après les presets de la TD-20X et de la TD-30, d'autres crées de toute pièce. Ces kits et leur édition sont un work in progress permanent, à mesure que j'entends des enregistrements de batterie anciens et modernes, je cherche dans le module à adapter tel ou tel kit pour rendre ces sonorités : jusqu'à présent le TD-30 ne m'a jamais laissé en rade d'un son de batterie que je n'aurais pas réussi à approcher. Je dois dire aussi que jusqu'à présent je n'ai pas fait le tour de ce module (pas exploré plus avant les compresseurs par exemple).
Au début j'ai crée des kits tout secs, puis j'ai essayé de les ambiancer de façon correcte, puis j'ai découvert la puissance du travail des EQ, puis j'ai intégré les divers effets d'overdrive pour salir les kits pour donner une patine plus punchy et réelle. Mais l'ensemble de ces paramètres est si complet que tous les 3 mois je découvre encore des tas de choses que je n'avais pas encore aperçues. Il y a aussi plus de 800 multisamples de batterie là-dedans, chacun pouvant bénéficier de ces (re)découvertes périodiques, c'est un instrument sans fond pour l'heure pour moi, et c'est très paradoxal de voir qu'il fait tout cela avec peut-être rien de plus que 24mb de multisamples au total!
Le TD-25 offre la résultante de la R&D investie dans le TD-30 : vous avez tous les sons de base et tous les réglages les plus importants, mais aucun des sons anciens qui font la richesse de la ressource au final. Puis vous ne pouvez pas non plus éditer finement l'égalisation des éléments un à un, ou alors seulement sur 2 bandes, bref vous êtes dépendant des timbres proposés. Le TD-30 offre bien davantage en terme d'exploration sonore, et cela augure de la durabilité de l'appareil.
Le TD-20 ou TD-20X possèdent aussi tous ces éléments d'édition que je viens de décrire longuement, mais tous ses sons mitraillettent à donf, pas moyen d'avoir une caisse claire roulable, et donc c'est comme un instrument qui ne pourrait se jouer qu'à une certaine allure, en dessous de cette allure le mitraillettage de la caisse claire notamment le rend vraiment difficile à faire passer, et c'est très démotivant à jouer aussi.
Voilà, il va se trouver beaucoup de TD-30 sur le marché de l'occasion dans les mois et les années qui viennent. C'est le premier module de Roland qui intègre des instruments qui ne mitraillettent pas. Il offre des possibilités d'édition abyssales et une variété sonore que le TD-50 n'aura probablement pas (pas de percussions Supernatural, aucun des anciens sons, seulement 400 multisamples.)
Le simple fait que les caisses claires et les cymbales du TD-30 roulent naturellement, et que ses charleys buzzent entrouverts comme des acoustiques, en font un instrument perenne. Dans la batterie, on ne cherche pas nécessairement à changer de caisse claire tous les six mois, une fois qu'on a le son qui plait, on le joue encore et encore. Il y a de quoi se faire 100 kits de ce style avec le TD-30, avec des sons qui fonctionnent et des comportements conformes et qui n'ont plus rien de rédhibitoire. C'est un module solide et fiable, une sorte de vitesse de croisière constante et qui ne se dément pas, à chaque session, ouahou mais ça y est!, On y est!
Avis aux amateurs d'occasion!