Le volume débile en sonorisation !
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strobo
Hier, Fête de la Musique oblige, j'ai assisté à des concerts dans ma ville. Je m'étais muni de boules quiès au cas où. A ma grande surprise, il n'y avait aucune scène, mais il y avait plusieurs sonos à hauteur du public, sur les trottoirs et réparties dans la ville, ce qui permettait d'assister à des concerts de tous styles.
En général, j'ai trouvé que le volume était fort et ça me dérangeait. Un solo de sax, ou une batterie qui se déchaîne, et on atteignait le seuil de douleur et il fallait se reculer.
Puis vint le dernier concert. Un superbe ensemble de gospel, avec une grande proximité géographique puisqu'il jouait à hauteur du public. Et là...
Le son était bon mais, les enceintes n'avaient pas été délimitées, les gens se trouvaient à proximité, voire collés aux enceintes de sono, et autour. C'était en extérieur, mais ce n'était pas très grand.
Pendant les essais, j'ai trouvé le son très fort, même pendant les essais vocaux. J'ai vu des enfants et notamment une mère avec son gamin de 2/3 ans qui était collée à l'enceinte et faisait la grimace à chaque coup de caisse claire. Une abbération. Elle est partie ensuite après 5 mn restée là, mais c'était suffisant à lui détruire les oreilles.
Le pire dans l'histoire, c'est que "l'ingénieur du son" était à 10 mètres maxi des chanteurs, derrière le public. Il a dû se rendre compte que des gens étaient collés aux enceintes et que le son était fort !! En plus, il y avait bcp d'enfants.
A un moment, j'ai indiqué par des gestes à un des techniciens que le son était trop fort. Un des musiciens a indiqué a plusieurs reprises qu'il y avait un problème avec le son. Il est parti et le général a été baissé, enfin je pense car c'était moins bruyant sur la deuxième moitié de concert.
Il était tard et il fallait rentrer, mais je m'en veux sérieusement de ne pas avoir été dire 2 mots au technicien qui s'occupait du mix en façade.
C'est franchement assassin. Et je pèse mes mots. Un acouphène permanent peut conduire au suicide et, moins grave, dégrade de façon très importante la qualité de vie de celui qui en est atteint. C'est un handicap.
Un sonorisateur qui se respecte ne peut plus ignorer ces conséquences et j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de charlatans dans le métier qui sont plus obsédés par leur dB SPL et la puissance de leurs amplis en bridge que par les oreilles des spectateurs.
J'ai l'impression que les sonos sont touchées par le même phénomène que dans l'industrie du mastering de disques: "louder is better"!
C'est une des raisons qui fait que je ne vais quasiment jamais voir de concerts, par peur d'en sortir avec les oreilles en coton (début de lésion) ou pire...
La solution est pourtant simple non ???
Ma musique : http://greentelly.bandcamp.com
Dr Pouet
Hors sujet : C'était pour le concert de Yann Tiersen. Il m'a semblé que cet instrument était neuf, donc sauf erreur (vu à 5 mètres) il doit y avoir des gens qui en construisent.
Ca a un son assez fascinant ; par contre, ça ne doit pas être facile à jouer, pas avec le clavier, mais avec le ruban : la pianiste qui s'en servait n'arrêtait pas de faire de glissandos sur beaucoup de notes, il doit falloir une bonne oreille, partir sur une note à peu près juste, et finir sur une note juste... Mais c'est vrai que ça jette pas mal !
Nyl auster
john-deuf
Citation : J'y ai dit que c'était très bien, il était surpris parce qu'il n'était pas content de lui. C'est pareil : un gars qui n'est pas satisfait a des chances d'être perfectionniste, les plus bourrins ne se posent pas de question !
l un ne veut pas dire l autre.
c est vrais qu un insatisfait(alors que c est bon) est souvent un perfectioniste,et c est vrais aussi que de facon generale, un bourrin ne se pose pas trop de questions ( )
mais par contre , je ne compte plus les fois ou je ne suis pas trop content de moi a la fin d un concert et que des gens viennent me dire que c etait bon(ou j entend les gens qui sortent dire entre eux que le son etait bon),ni les fois ou je suis satisfait (objectivement, techniquement) et que j entend les gens dans les couloirs en train de quitter la salle dire ceci ou cela sur le son...
en gros ca ne veut pas dire grand chose.. sur quoi se basent ils comme reference? ou etaient ils placés? dans l enceinte? sous le balcon? etc..
..
voila c etait un petit hors sujet..
Loony
Mais là on s'éloigne du sujet qui est le volume sonore, un truc beaucoup moins subjectif quand même.
lechauve
J'ai eu aussi à supporter en temps que spectateur des concerts/festoches intenables, sans comprendre pourquoi le sondier bourrinait autant dans l'ensemble (entre autres : Young Gods, que j'adore par ailleurs, déjà cités dans ce sujet) que dans les hauts-media/aigus (le pire pour moi : Cheveu, que j'adore aussi, qui m'ont 1 jour explosé les tympans alors que - anecdote - j'avais entendu leur sondier être beaucoup plus fin que moi 5 ans auparavant).
En temps que sondier, donc, ce sujet m'interpelle par ailleurs sur plusieurs points et notamment dans le cas d'une salle de 200 places avec console MIDAS M32 numérique, 4kW sub + 2kW range en façade (EV + ZECK 102dB), base 4x RCF 700W en wedges (+ 4x 250W YAMAHA en side), parc micro/DI pro etc. et une petite scène de surface 6x6m et de hauteur 60cm (ce qui suit vaut évdt pour les lieux encore plus restreints) :
1. Le son " trop fort " :
Aidez SVP le sondier à persuader les gratteux qui jouent à hauteur de couilles (ampli lampes 30W à 120W + 2x 12, 4x10 etc. en config. répète au sol quoi...) de rester en side et/ou (encore mieux) d'apprendre le combo incliné ou à hauteur d'oreille.
Ca prend moins de place et on s'en fout de la marque de leur bousin.
Ca épuisera moins le public qui connait mieux qu'eux, autre hauteur d'oreille oblige, leurs hauts-media et leurs aigus.
Leur vis-à-vis (autre guitariste, bassiste, clavier...) les entendra mieux (et les obligera à baisser).
Le batteur utilisera son retour pour autre chose que le seul " kick + voix " (+ clavier... des fois).
On va largement mieux les entendre en façade (panoramique).
On sait compléter leur son en retour si nécessaire, et en plus dans les fréquences désirées !
Aidez aussi les guitaristes à régler leur guitare (micros, potards), leurs amplis (potards) et leurs effets, en fréquences et en dynamique, qu'ils arrêtent enfin de croire que sur scène ils vont enfin pouvoir reproduire le son qu'on leur interdit en répète (trop de basses, j'entends plus ma basse ! aïe les aigus ! etc.) ou chez maman (fallait acheter un 15W mon chéri).
Expliquez-leur dans la foulée qu'un solo aplati, p.ex. par une grosse disto mal digérée, bin ça marchera forcément moins bien si le sondier à dû trancher comme un dingue dans leur son clair qui ressemble plus à un feu d'artifice organisé dans un jardin de rednecks qu'à une ballade de Hank Williams.
2. Le son " trop fort " :
Aidez SVP le sondier à persuader le(la) batteur(se) que, s'il(elle) ne sait pas gérer ses frappes et ses interminables murs de cymbales, ses machins à 800 roros/pc ultra-sustain (et chiants comme 1 ciel de blitz-krieg londono/wagnerienne) va falloir les amoindrir salement à grands coups de caoutchouc (j'ai nommé cympad, le marin d'eau douce pour testostéronés, ou cargo de nuit).
Où sinon y-a du bas de gamme pas trop pourri à 100 balles le set qui assure bien le boulot, à condition de pas être utilisé par un(e) gros(se) bûcheron(ne) des drums (du genre Asperger).
Pareil, mais dans d'autres fréquences, une CC de 7" qui sonne comme un tronc de 5m creux (et souvent fêlé) sera pas forcément flattée par sa reproduction de boîte en carton reconditionnée dans la façade. Souvent (tjr en façade) on recrée mieux les harmoniques avec une modeste 5" de fanfare, y.c. dans le bas. En plus ça économise des moteurs d'effets divers et variés pour re-timbrer le bousin.
3. Le son " trop fort " : aidez SVP le sondier à persuader le(la) bassiste que, s'il(elle) ne connait pas les préliminaires
- réglage micros et ampli (presque toujours sans égaliseur digne de ce nom),
- ondes stationnaires venues, au pif, de l'espace infini ou juste pas détectées (malgré la présence proche, sonore et tremblotante des fûts " grave " du batteur)... Alors...
Alors ses très surprenants enchaînements (médiator en granit, puis doigts mous, puis ultra-slap, ou l'inverse, avec ou sans disto, avec ou sans compresseur, le tout dans un ordre parfaitement désordonné, doublé donc d'une dynamique parfaitement aléatoire) ne seront éventuellement et clairement perceptibles que depuis l'extérieur du bâtiment.
La bouillie bordelaise est à base de purée d'ortie. La bouillie du(de la) bassiste est formée sur la base de fréquences et de dynamiques mal contrôlées. Très souvent d'ailleurs elle rejoint celle du(de la) guitariste.
Côté ampli je dirais qu'un bon combo Markbass 1x12" à transistors fait très souvent un meilleur boulot qu'un moyen Ampeg double-corps 4x10" (triple si + 15"...) à lampes, et en juste 4 à 6x moins lourd.
4. Je ne parle mm pas des chanteur(se)s qui ne maîtrisent très souvent ni :
Leur axe (abus habituels et communs de simples cardioïdes, évdt doublés de compresseur réglés à donf).
Leur dynamique : voix doucereuse à 15cm de la capsule, en mode crooner, puis vociférations subites contre ladite capsule, en mode hardcore hero 800Hz, puis pops tonitruants à 200Hz pour remercier le public (et tout spécialement l'organisateur ; nota : le lighteux et le sondier - souvent bénévoles dans notre asso - allez chier en Enfer).
Leurs aigus (j'ai tout écouté Bon Scott et j'ai tout compris entre 1 et 2kHz).
Leurs bas-med/med (chuis pas baryton et je sonne pas en dessous de 300Hz, donc j'en rajoute comme un ouf entre 500 et 600, les 800 c'est déjà fait).
5. Les claviers et les cuivres : en général ça va pour moi (amplifié et/ou monitoré), sauf le sax de ZU mais c'est une autre histoire...
Si je devais résumer, je dirais que la régie son à souvent bon dos pour des musicien(ne)s qui avancent presque systématiquement leurs perceptions artistiques sublimées (plus ou moins larges, plus ou moins narcissiques) en dépit de notions acoustiques mal acquises (mal comprises ?), très étroites et très vagues.
Je ne parlerai même pas de leurs notions de mécanique (gestion des divers supports drums, micros, amplis, claviers...) ou d'électricité (impédance haut-parleur, alimentations très basse tension, boucle de masse...) qui frôlent souvent (et même en général pour l'élec) le néant.
Encore et pour finir : il existe des solutions techniques dans une bonne régie son actuelle, même " semi-pro ", pour faire penser qu'un groupe peut plus ou moins sonner comme dans un (son) album, avec toute une armada d'effets plus ou moins numérisés de dynamique, de coloration, de temporisation, de distorsion etc.
Le problème est d'en abuser, de céder aux canons et d'en faire tant bien que mal une production en vogue. Notamment, ça peut conduire vers des concerts relativement uniformes quand les groupes sont de style similaire, où on applique les mêmes recettes sans se soucier des disparités sonores entre ces groupes.
Pour ma part je me fie en premier lieu au son direct du groupe, dans sa version naturelle. J'essaye d'en faire ressortir au mieux la moelle, l'homogénéité, la conviction, l'originalité, sans souci de son style, de sa technique artistique ou de sa notoriété et, par ailleurs, en essayant de travailler au mieux le plateau. Je prends le temps qu'il faut pour les balances si c'est nécessaire, le plateau est primordial. La façade on s'en sort toujours, même quand elle n'est pas aussi flatteuse que certains fans du groupe l'auraient espérée (pensée magique du " tout est techniquement faisable, on s'en fout de la réalité ").
A+
[ Dernière édition du message le 09/05/2018 à 16:22:37 ]
LowTide
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