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babouche369
« Faire de la musique avec un Atari en 2023 ? »
Publié le 04/02/23 à 16:29
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
J'écris cet avis, car je suis un peu à la croisée des chemins: mon studio, principalement axé sur le MIDI, se basait jusqu'à très récemment uniquement un Atari avec une interface ajoutant 4 sorties MIDI (soit 80 canaux en tout). Cette dernière étant tombé en panne, je n'ai plus que 16 canaux. Parallelement, j'ai récupé un PC avec Cubase SX et suffisament d'interfaces pour gérér 21 IN et 21 OUT (336 canaux).
Alors, peut-on faire encore de la musique avec un Atari en 2023 ?
L'Atari que je possède est un STe avec 4MB de mémoire, un disque dur SCSI de 600MB et un écran noir et blanc SM124.
J'ai également eu le modèle antérieur (520 STf), que j'avais acheté à sa sortie, puis étendu à 1MB en soudant des chips de mémoire. Pour celà, on préférera quand même le STe pour sa capacité à étendre la mémoire (maximum: 4MB) avec de simple barettes SIMM qu'on trouve encore facilement (1MB, 250 ns, 36 contacts, 8 chips et non 9 comme sur les PC). Mieux encore, le MegaSTe qui à l'avantage d'avoir un clavier détachable et un logement dans le boîtier pour un disque dur.
Description
La force de cet appareil est son architecture: le MIDI est intégré et le système d'exploitation est en ROM. Ça a deux avantages:
1) on n'a pas besoin de courir pas après des interfaces hétéroclites et difficilement trouvable.
2) le système étant "figé", les développeurs avaient tous la même plateforme de développement; au final, à peu près la toute logitèque est compatible (*) et on n'a pas besoin de courir après des drivers et autres mise à jour.
Il y a pas mal d'interfaces: outre le MIDI et l'audio, on a vidéo, 2 ports joystick/souris, un port cartouche (propriétaire), un port série (modem) et un port parallèle (imprimante), floppy externe et un port enfin pour disque dur. Ce dernier est à la norme ST506, qui préfigurait le SCSI et est compatible. Après avoir possédé quelque temps un disque Mégafile 60, j'ai récupéré un disque externe de 600MB provenant d'une station de travail Silicon Graphics. Ça marche comme un charme, sous réserve de bien partitionner le disque, et je n'utilise même pas 20% de l'espace disponible. J'ai trouvé un lecteur CD SCSI: je peux donc graver avec mon PC et lire sur l'Atari.
Si vous ne trouvez pas ce genre de matériel, il existe des solutions alternatives comme SCSI2SD (ou son remplaçant: ZuluSCSI), ou des disques SSD internes qui ont en plus l'avantage d'être...silencieuses.
Les disquettes sont des double-face double-densité (DS DD), autorisant 720 KB. Attention: n'utilisez pas de disquettes HD pour du stockage à long terme. Il y a une différence dans les oxydes métalliques utilisés, la tête de l'Atari n'est pas assez puissante et la rémanence magnétique n'est pas suffisante; les données vont s'effacer avec les années. C'est vrai aussi avec des DS DD, mais moins: je peux relire des disquettes vieilles de 30 ans.
Côté vidéo, l'idéal pour du MIDI est de trouver un écran monochrome SM124. C'est un peu petit, mais la qualité d'image est bonne.
Rappelons que l'Atari a 3 résolutions: haute (640x400 monochrome, utilisée par Cubase), moyenne (640x200 4 couleurs) et basse (320x200 16 couleurs, utilisée par les jeux).
Il existe des interfaces pour connecter sur un écran moderne, mais je n'en ai jamais eu besoin. Il faut que l'écran soit capable d'accepter une fréquence de 15 KHz.
Pour des jeux, on pourra le connecter sur une télé cathodique ayant la prise Péritel (en France).
Je passe rapidement sur les capacités sonores directe de l'appareil: son YM2149F (3 voix, sortie stéréo) est à l'aise pour produire du chip tune, mais ce n'est pas vraiment mon style.
Fiabilité
Aucune panne en plus de 30 ans. Si, juste une: le cordon de la souris qui s'est cassé, facilement remplacé.
Un avantage de l'Atari ST, c'est justement sa réparabilité. Il y a de la documentation sur le net, tous les composants sont traversants et standards, relativement facile à trouver. De plus, l'électronique est solide, on est loin des micro-composants actuels.
La souris est peut-être l'élément le plus fragile, mais il est aussi le plus manipulé. Le problème est surtout au niveau des déplacements, la raison étant que le plastique de la boule à tendance à durcir et peu et devenir plus lisse à cause du frottement sur le tapis. Il faut donc un tapis qui accroche, nettoyer régulièrement la boule avec un léger décapant comme Cif ou Vim, et enlever la poussière des rouleaux de temps en temps. Noter qu'il existe des raccourcis pour contrôler la souris à partir du clavier:
Alternate + flèches de direction: déplacement grossier du curseur (par 8 pixels)
Alternate + Shift + flèches de direction: déplacement précis du curseur (par 1 pixel)
Alternate + Insert: clic gauche
Alternate + Clr Home: clic droit
Alternate + Insert + flèches de direction: cliquer déplacer
Les plastiques sont d'assez bonne qualité. Ils jaunissent, certe, mais ça se corrige avec des produits spécialisés (en fait ... de l'eau oxygénée et un bain de soleil). Par contre, ils ne se fendillent pas et ne deviennent pas cassant.
Le clavier n'est pas trop désagréable à utiliser, même s'il n'a pas la qualité de frappe d'un clavier actuel. Noter qu'il est "localisé", c'est à dire que la ROM correspond à la disposition du clavier. Autrement dit, si vous acheter un Atari allemand ou britanique, la ROM "s'attend" à une disposition du clavier donnée qui n'est pas modifiable. J'imagine qu'il existe des utilitaires pour changer la disposition, je n'ai pas vérifié.
Mon Atari provient de France (clavier AZERTY), mais j'habite en amérique du nord et travaille sur des claviers QWERTY, ce qui ralenti considérablement ma frappe lorsque je retourne sur l'Atari.
Performances
Le CPU est un 68000 à 8MHz. Il existe des cartes accéleratrices. Je n'ai jamais essayé, et de toutes façons, c'est largement suffisant pour du MIDI. L'Atari n'est pas une machine idéale pour gérér des échantillons, car n'ayant pas de port USB, on est limité par le débit du MIDI. Il existe pléthore d'interfaces et de cartes modernes ajoutant des capacité, mais gare aux problèmes de compatibilité.
MIDI
Personnellement, après être passé par différentes version de Pro24 (I à III), j'utilise Cubase 2 qui est pour moi un produit abouti. J'en connais tous les recoins et les raccourcis au clavier.
Par contre, on est limité qu'à une sortie, soit 16 canaux. Dans mon cas, j'ai trouvé (il y a longtemps) une interface SoundPool MO4 qui, connectée sur le port parallèle, ajoute 4 sorties MIDI supplémentaires pour un total de 80 canaux. La companie SoundPool travaillait avec Steinberg et concevait leurs extensions "officielles". Un driver pour Cubase est fourni, et les sorties supplémentaires sont vues directement.
Malheureusement, mon interface est tombée en panne, et là c'est beaucoup plus la galère pour réparer . Le programme du composant principal (un CPLD IspLSI1016 de Lattice) est altéré: pour le reprogrammer, il faut trouver le binaire d'origine et une interface de programmation, ce qui est loin d'être évident. C'est un dossier en cours.... (**)
Conclusion
Un Atari ST avec Cubase ne se compare évidemment pas à un séquenceur moderne; il faut plutôt le voir comme un séquenceur matériel très évolué, mais avec ses limites. C'est stable, c'est fiable, ça ne fait que du MIDI, et ça le fait bien. Il y a quelques années, on trouvait des Atari à donner: j'ai eu le miens comme ça (j'en avais déjà un autre). De nos jours, on les trouve encore des prix raisonnables, mais la cote tend à monter. Le modèle MegaSTe est intéressant pour son clavier détachable et son boitier plus grand pouvant héberger le disque dur, mais sa cote est surévaluée.
Pour ceux qui veulent explorer, il y a aussi des émulateurs gratuits comme Hatari ou Steem, qui sont toujours en évolution. Notez que la communauté de développement est encore très vivante.
(*) avec juste quelques différences: la mémoire requise et le mode vidéo utilisé (couleur ou monochrome).
(**) Projet de remplacement du CPLD par 4 x ATTiny4313, chacun dédié à une sortie.
Alors, peut-on faire encore de la musique avec un Atari en 2023 ?
L'Atari que je possède est un STe avec 4MB de mémoire, un disque dur SCSI de 600MB et un écran noir et blanc SM124.
J'ai également eu le modèle antérieur (520 STf), que j'avais acheté à sa sortie, puis étendu à 1MB en soudant des chips de mémoire. Pour celà, on préférera quand même le STe pour sa capacité à étendre la mémoire (maximum: 4MB) avec de simple barettes SIMM qu'on trouve encore facilement (1MB, 250 ns, 36 contacts, 8 chips et non 9 comme sur les PC). Mieux encore, le MegaSTe qui à l'avantage d'avoir un clavier détachable et un logement dans le boîtier pour un disque dur.
Description
La force de cet appareil est son architecture: le MIDI est intégré et le système d'exploitation est en ROM. Ça a deux avantages:
1) on n'a pas besoin de courir pas après des interfaces hétéroclites et difficilement trouvable.
2) le système étant "figé", les développeurs avaient tous la même plateforme de développement; au final, à peu près la toute logitèque est compatible (*) et on n'a pas besoin de courir après des drivers et autres mise à jour.
Il y a pas mal d'interfaces: outre le MIDI et l'audio, on a vidéo, 2 ports joystick/souris, un port cartouche (propriétaire), un port série (modem) et un port parallèle (imprimante), floppy externe et un port enfin pour disque dur. Ce dernier est à la norme ST506, qui préfigurait le SCSI et est compatible. Après avoir possédé quelque temps un disque Mégafile 60, j'ai récupéré un disque externe de 600MB provenant d'une station de travail Silicon Graphics. Ça marche comme un charme, sous réserve de bien partitionner le disque, et je n'utilise même pas 20% de l'espace disponible. J'ai trouvé un lecteur CD SCSI: je peux donc graver avec mon PC et lire sur l'Atari.
Si vous ne trouvez pas ce genre de matériel, il existe des solutions alternatives comme SCSI2SD (ou son remplaçant: ZuluSCSI), ou des disques SSD internes qui ont en plus l'avantage d'être...silencieuses.
Les disquettes sont des double-face double-densité (DS DD), autorisant 720 KB. Attention: n'utilisez pas de disquettes HD pour du stockage à long terme. Il y a une différence dans les oxydes métalliques utilisés, la tête de l'Atari n'est pas assez puissante et la rémanence magnétique n'est pas suffisante; les données vont s'effacer avec les années. C'est vrai aussi avec des DS DD, mais moins: je peux relire des disquettes vieilles de 30 ans.
Côté vidéo, l'idéal pour du MIDI est de trouver un écran monochrome SM124. C'est un peu petit, mais la qualité d'image est bonne.
Rappelons que l'Atari a 3 résolutions: haute (640x400 monochrome, utilisée par Cubase), moyenne (640x200 4 couleurs) et basse (320x200 16 couleurs, utilisée par les jeux).
Il existe des interfaces pour connecter sur un écran moderne, mais je n'en ai jamais eu besoin. Il faut que l'écran soit capable d'accepter une fréquence de 15 KHz.
Pour des jeux, on pourra le connecter sur une télé cathodique ayant la prise Péritel (en France).
Je passe rapidement sur les capacités sonores directe de l'appareil: son YM2149F (3 voix, sortie stéréo) est à l'aise pour produire du chip tune, mais ce n'est pas vraiment mon style.
Fiabilité
Aucune panne en plus de 30 ans. Si, juste une: le cordon de la souris qui s'est cassé, facilement remplacé.
Un avantage de l'Atari ST, c'est justement sa réparabilité. Il y a de la documentation sur le net, tous les composants sont traversants et standards, relativement facile à trouver. De plus, l'électronique est solide, on est loin des micro-composants actuels.
La souris est peut-être l'élément le plus fragile, mais il est aussi le plus manipulé. Le problème est surtout au niveau des déplacements, la raison étant que le plastique de la boule à tendance à durcir et peu et devenir plus lisse à cause du frottement sur le tapis. Il faut donc un tapis qui accroche, nettoyer régulièrement la boule avec un léger décapant comme Cif ou Vim, et enlever la poussière des rouleaux de temps en temps. Noter qu'il existe des raccourcis pour contrôler la souris à partir du clavier:
Alternate + flèches de direction: déplacement grossier du curseur (par 8 pixels)
Alternate + Shift + flèches de direction: déplacement précis du curseur (par 1 pixel)
Alternate + Insert: clic gauche
Alternate + Clr Home: clic droit
Alternate + Insert + flèches de direction: cliquer déplacer
Les plastiques sont d'assez bonne qualité. Ils jaunissent, certe, mais ça se corrige avec des produits spécialisés (en fait ... de l'eau oxygénée et un bain de soleil). Par contre, ils ne se fendillent pas et ne deviennent pas cassant.
Le clavier n'est pas trop désagréable à utiliser, même s'il n'a pas la qualité de frappe d'un clavier actuel. Noter qu'il est "localisé", c'est à dire que la ROM correspond à la disposition du clavier. Autrement dit, si vous acheter un Atari allemand ou britanique, la ROM "s'attend" à une disposition du clavier donnée qui n'est pas modifiable. J'imagine qu'il existe des utilitaires pour changer la disposition, je n'ai pas vérifié.
Mon Atari provient de France (clavier AZERTY), mais j'habite en amérique du nord et travaille sur des claviers QWERTY, ce qui ralenti considérablement ma frappe lorsque je retourne sur l'Atari.
Performances
Le CPU est un 68000 à 8MHz. Il existe des cartes accéleratrices. Je n'ai jamais essayé, et de toutes façons, c'est largement suffisant pour du MIDI. L'Atari n'est pas une machine idéale pour gérér des échantillons, car n'ayant pas de port USB, on est limité par le débit du MIDI. Il existe pléthore d'interfaces et de cartes modernes ajoutant des capacité, mais gare aux problèmes de compatibilité.
MIDI
Personnellement, après être passé par différentes version de Pro24 (I à III), j'utilise Cubase 2 qui est pour moi un produit abouti. J'en connais tous les recoins et les raccourcis au clavier.
Par contre, on est limité qu'à une sortie, soit 16 canaux. Dans mon cas, j'ai trouvé (il y a longtemps) une interface SoundPool MO4 qui, connectée sur le port parallèle, ajoute 4 sorties MIDI supplémentaires pour un total de 80 canaux. La companie SoundPool travaillait avec Steinberg et concevait leurs extensions "officielles". Un driver pour Cubase est fourni, et les sorties supplémentaires sont vues directement.
Malheureusement, mon interface est tombée en panne, et là c'est beaucoup plus la galère pour réparer . Le programme du composant principal (un CPLD IspLSI1016 de Lattice) est altéré: pour le reprogrammer, il faut trouver le binaire d'origine et une interface de programmation, ce qui est loin d'être évident. C'est un dossier en cours.... (**)
Conclusion
Un Atari ST avec Cubase ne se compare évidemment pas à un séquenceur moderne; il faut plutôt le voir comme un séquenceur matériel très évolué, mais avec ses limites. C'est stable, c'est fiable, ça ne fait que du MIDI, et ça le fait bien. Il y a quelques années, on trouvait des Atari à donner: j'ai eu le miens comme ça (j'en avais déjà un autre). De nos jours, on les trouve encore des prix raisonnables, mais la cote tend à monter. Le modèle MegaSTe est intéressant pour son clavier détachable et son boitier plus grand pouvant héberger le disque dur, mais sa cote est surévaluée.
Pour ceux qui veulent explorer, il y a aussi des émulateurs gratuits comme Hatari ou Steem, qui sont toujours en évolution. Notez que la communauté de développement est encore très vivante.
(*) avec juste quelques différences: la mémoire requise et le mode vidéo utilisé (couleur ou monochrome).
(**) Projet de remplacement du CPLD par 4 x ATTiny4313, chacun dédié à une sortie.