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- Anonyme
Une Rolls de Rhodes, seulement, accouchée aux forceps!
Publié le 22/08/20 à 17:02Ou comment lever l'ambiguïté sur une légende. Le MK7 serait une brêle infâme. En fait c'est tout le contraire, mais il faut prendre le temps de le régler correctement.
Diamant brut ou strass de pacotille?
Après des années à chercher une sensation de Rhodes sur l'ordinateur, et toujours insatisfait du résultat finalement, j'ai acheté à prix coûtant ce Rhodes mk7 73 Stage voici bientôt dix ans, profitant alors d'une annonce de déstockage d'un magasin déposant son bilan. Une bonne affaire?
J'avais cherché une occasion sans vraiment trouver rien de très accessible tant géographiquement que relativement aux travaux à entreprendre dessus pour en profiter pleinement, et au …Lire la suiteOu comment lever l'ambiguïté sur une légende. Le MK7 serait une brêle infâme. En fait c'est tout le contraire, mais il faut prendre le temps de le régler correctement.
Diamant brut ou strass de pacotille?
Après des années à chercher une sensation de Rhodes sur l'ordinateur, et toujours insatisfait du résultat finalement, j'ai acheté à prix coûtant ce Rhodes mk7 73 Stage voici bientôt dix ans, profitant alors d'une annonce de déstockage d'un magasin déposant son bilan. Une bonne affaire?
J'avais cherché une occasion sans vraiment trouver rien de très accessible tant géographiquement que relativement aux travaux à entreprendre dessus pour en profiter pleinement, et au tarif. Mon expérience jusque là se limitait à avoir joué un peu sur un horrible MKII au clavier très mou et pas du tout agréable. Pour le son, j'étais conscient que le modèle se rapprochant le plus du MK7 était le MKV, voire le MKII, mais nettement moins le MKI. En ce sens le MK7 tombait très bien, puisque c'est plus les harmoniques du Rhodes qui m'intéressent que le son de cloche des débuts.
Le modèle que j'ai reçu était neuf, mais il avait du être exposé en magasin, dans l'ensemble d'une fabrication ou plutôt préparation assez moyenne voire assez nulle, mais on connaît les déboires de la marque lors de son rachat et dès son lancement, qui avait voulu truster à coup de procès, tous les noms associés à son histoire de légende, en se mettant au passage à dos toute la communauté des pianistes de Rhodes, et ne traitant semble-t-il pas bien ses salariés. La recréation de la marque Rhodes d'ailleurs n'avait pas résisté à la crise de 2008 et s'était éteinte en à peine 3 ans d'existence, avec sans doute seulement un nombre limité de pianos produits.
En le branchant la première fois, j'ai été décontenancé (pour le dire doucement), le réglage (sans doute très mal fait à l'usine, le magasin n'avait effectué aucune préparation dessus) rendait le jeu pianissimo impossible, les étouffoirs fonctionnaient de façon floue. L'intonation (voicing) d'usine était aussi très décevante, peu d'harmoniques (un son un peu vide), des aigus très en retrait et avec une tonalité de cloche creuse assez prononcée, parfait pour jouer la bande son des Feux de l'Amour, ou quelque chose de très niais et ennuyeux. L'accord était très approximatif sur certaines notes. La dynamique n'était pas en reste, pauvre, pas de bark, pas de jeu pianissimo, bref une fourchette étroite et démotivante. Le clavier présentait du jeu latéral, le name rail en carton imprimé sous un plexi avait des tâches. Aïe aïe aïe!
Un tournevis sur la route du Rhodes
Avant de finaliser l'achat, j'avais contacté un spécialiste assez réputé dans la région, il m'avait dit qu'il ne prendrait pas en charge le réglage, pour 250 euros son tarif pourtant. Il n'en avait jamais eu un sous les mains, mais j'étais prévenu, c'était une erreur, ces pianos n'étaient ni faits ni à faire, de qui se moquait-on?! (Ok merci, Gus)
Mais très bien donc de toute façon l'intonation n'étant pas la bonne, le prix pourtant très correct, autant se retrousser les manches, et régler les problèmes un à un. L'idée de retourner le colis ne m'a pas même effleuré une seconde, et je m'en félicite encore!
Tout de suite voici ce que je n'ai pas fait : régler le jeu latéral du clavier. C'est une opération de technicien de piano, il faut piquer les feutres pour resserrer les touches sur leurs picots (qui ont certainement un nom approprié). Je ne l'ai pas fait, ou fait faire par mon technicien accordeur de piano, parce que cela n'a que très peu d'importance pour jouer de l'instrument, ce n'est pas une mécanique de piano à queue, le piano joue très bien, le technicien du piano acoustique dit que ce n'est pas un problème, que ce serait surtout un réglage cosmétique, je le crois, et jamais je n'en ai éprouvé le besoin pour jouer le piano, ni n'en ai été gêné.
Les tâches sous le name rail n'étaient qu'un peu de poussière.
Ce n'est pas sale
Pour le reste, j'ai appris, d'abord patiemment épluché les forums et les vidéos de youtube, les manuels d'entretien des originaux, et je me suis lancé dans une intonation complète : correction de l'accord des notes dissonantes (déplacer infimement le ressort de tonalité enserrant les tines) ; réglage de la hauteur des tines+resonateurs (la vis la plus proche du clavier. Ce paramètre à un nom technique, qui m'échappe momentanément) ; réglage de toutes les distances des micros (pour augmenter le rendement dynamique. Dévisser chaque micro, l'approcher au plus près possible sans que la tine ne le touche en vibrant - il faut faire attention à respecter une distance grandissante du grave aux aigus, sinon les aigus sortiront surreprésentés) ; intonation proprement dite (la deuxième vis, celle vers la harpe, qui règle l'angle de la tine face au micro). Le "réglage idéal" de l'intonation est celui qui donne le contenu harmonique le plus prononcé, on y perd en sonorité de cloche mais le son est bien plus intense. Il existe d'autres réglages, mais ce "réglage idéal" pour moi, c'est le meilleur son du Rhodes.
Pour les étouffoirs, j'ai acheté sur ebay à l'époque un jeu de rateliers d'étouffoirs de MKII, après avoir consulté Vintage Vibe sur leur disparition de ces pièces de leur catalogue, leur retour éventuel futur, le conseil sur quoi mettre à la place (Très sympas chez Vintage Vibes, et très disponibles). En effet le MK7 pèse pas loin de 20Kg de moins que ses ancêtres, la coque en fibre de verre y est pour beaucoup, mais aussi des pièces comme les rateliers d'étouffoirs, faits ici d'alu très tendre, plus légers que les originaux. Pour raffermir leur action d'étouffer le son des tines, il faut les tordre doucement, au risque de leur faire perdre leur mémoire mécanique. Si tel est le cas, il faut alors démonter tout le piano pour les dévisser sous le support du fond du piano, pour les changer, ou les incurver dans le sens de la longueur, et ainsi leur redonner une mémoire de forme. Je n'ai pas eu besoin de changer ces étouffoirs par ceux achetés sur ebay, simplement, il suffisait de les régler. Allez j'avoue, j'en ai flingué un (étouffoir, pas ratelier) au début, puis réussi à lui redonner du ressort à force de contorsion avec une pince. Résultat, un son qui s'arrête net, sans bavure.
L'aubaine du pédigrée qui sent le soufre
Ces défauts de fabrication ou plutôt la faiblesse de la préparation de ces pianos, avaient été repérés à leur sortie par certains spécialistes, qui s'étaient exprimés négativement sur leur qualité, tout ceci dans le contexte de la bataille de la marque Rhodes se mettant à dos toute la communauté. Il se peut que d'autres pianos aient été mieux préparés ou même mieux fabriqués, et d'autres encore à l'inverse, moins bien encore. D'autres critiques avaient mis en avant des tines mal fabriquées, des résonateurs mal fixés, induisant des fragilités et des inconsistances de timbre. Certes ce ne sont pas les tines+résonateurs de la grande époque, mais des stocks de surplus de MKV, et des pièces fabriquées ad hoc, qui équipent les MK7. En bientôt dix ans, je n'ai pas eu de casse ou de pépin, si, une tête de marteau s'est décollée une fois parce qu'un abruti de pote avait sans doute considéré qu'il n'était pas chez lui et pouvait se permettre de tout casser, voilà, donc pas de fragilité de tine particulière, pas de problème de tenue de note, mais allez, la transparence jusqu'au bout, d'usine quelques pinces à résonateur sur l'octave du haut (ces pinces servent à prolonger la résonance de résonateur n'offrant pas assez de tenue à la note, c'est une technique connue, et normale).
Au prix que certains ont payé leur instrument neuf à l'époque, cette impréparation des pianos était certainement un scandale à juste titre, mais voilà dix ans plus tard, les pianos tiennent le coup, nulle part ces allégations n'ont été ensuite corroborées par de longs fils d'aucun forum, nulle part on n'a vu des lots de MK7 bradés dans les annonces non plus. Si les critiques avaient cours alors, aujourd'hui que la marque est morte et enterrée depuis longtemps, il est temps de revoir tout ceci à la lumière de l'expérience, ce fut catastrophique au départ, ça ne l'est plus depuis longtemps.
Pour moi d'ailleurs, à ce tarif coûtant (c'était tout de même encore beaucoup d'argent), et de par la nécessité de devoir apprendre à réguler un Rhodes (merci, Gus!), et compte tenu du résultat, c'était en fait une sacrée aubaine! Cette première expérience les mains dans la mécanique d'un tel piano, m'a d'ailleurs ensuite amené vers de nombreux autres instruments électro-mécaniques et électroniques, que je n'ai pas eu peur d'entreprendre de réguler ou d'entretenir, réparer, ou même de "restaurer".
Ne faites pas cela chez vous
Certains des réglages que j'ai faits sont un compromis entre résultat et moyens d'y parvenir. Par exemple, pour abaisser la distance entre les marteaux et les tines, on commence en principe par changer les cales en bois sous la harpe, sans toucher tout de suite à la vis côté clavier, parce que cela fragiliserait les oeillets (gromets) qui supportent l'assemblage Tines+résonateurs. Mais sur un piano neuf, avant que le caoutchouc de ces oeillets ne soit cuit, il y a des dizaines d'années de tranquillité devant soi, donc ce n'est pas un problème de régler principalement le problème ainsi. Ce réglage, qui concerne la dynamique, est à mon sens le plus important, il passe avant l'intonation, car c'est un Rhodes, c'est adaptable, plutôt que de s'adapter aux nécessités du clavier du du piano, pour mieux et davantage en jouer, il vaut mieux adapter la réponse du toucher à son goût.
Je passe sur d'autres réglages moins flagrant comme celui du plan de la harpe, après essai, celui retenu par le fabricant était le meilleur possible, et il ne laissait le choix de visser un autre réglage, il aurait fallu sortir la perceuse sur le support de harpe en alu, non non non.
J'ai fini par préférer prendre le son directement au RCA de la harpe, bypassant les contrôles passifs de volume et de tonalité, puisque le signal part ensuite dans un préampli, puis vers un pedalboard, tout peut se régler sur le préampli et sur l'EQ des effets, voire en aval sur la console.
Il y aurait d'autres travaux à faire, ce sera pour un de ces jours, après dix ans, les têtes des marteaux (bois recouvert de caoutchouc), commencent à être un peu marquées, il serait possible de commander un jeu chez Vintage Vibe ou ailleurs expérimenter sur le résultat. sur le forum anglo-saxon de référence du Rhodes, un usager fameux dans le monde de l'électro-jazz, a montré que cela pouvait grandement aider à rapprocher le MK7 du MKII dans la sonorité (et même avec une dynamique sensiblement plus grande que celle de son MKII), de lui installer un autre type de marteaux que ceux choisis lors du design. J'ai préféré garder le son très propre du MK7 pour l'instant, proche du résultat du MK5, parce que je suis un fan de longue date de Chick Corea et de son MKV (samplé par Yamaha).
Le réglage du Rhodes est un cauchemar. Mais un cauchemar joyeux. Un cauchemar parce que chaque réglage interagit sur ceux que l'on vient de faire, et ceux des réglages des notes voisines, et sur le résultat global. Ce n'est donc pas quelque chose qui se règle en une après-midi, mais un work in progress qui s'étale sur plusieurs semaines. Le capot du MK7 dispose de charnières et tient en position relevée. Après le gros du réglage initial (qui lui, se fait en quelques heures), il est donc très facile de ne pas revisser le capot en dessous, de garder un tournevis à portée de main, et de le relever pour régler ce qui ne va pas à mesure que l'on savoure le résultat des réglages précédents. Cette étape est joyeuse, parce que si elle dure, donc, heureusement les affinages sont cumulatifs, et à moins de faire n'importe quoi, on parvient assez vite à un résultat stable, dont chaque nouveau coup de tournevis améliore la jouabilité, le timbre, l'équilibre, la justesse, le rendu de l'ensemble. Il faut réviser de temps à autre ces réglages du reste, ils évoluent de saison en saison.
Le MK7 en lui-même
Ces généralités sur le réglage du Rhodes et du MK7 en particulier, laissent la place à un superbe piano Rhodes, où il est possible de jouer des balades doucement sans que des notes ne passent sous le radar de l'échappement, et qui dispose d'une dynamique ensuite allant jusqu'à l'aboiement (relatif : pouvoir jouer très doucement ET obtenir un bark très fort en jouant très fort, est incompatible par principe dans le Rhodes en général, l'un annulant l'autre, puisque pour le bark, il faut une grande distance des marteaux aux tines et taper très fort, et pour jouer doucement, une distance moindre sans être pris par l'échappement). Le MK7 permet un très bon équilibre entre ces deux extrêmes fondamentaux du Rhodes, offrant toute la dynamique que l'on peut souhaiter. Et puis si cela ne va pas, il est toujours possible de reprendre le tournevis pour le régler autrement.
Son clavier en bois, même avec des feutres un peu tassés comme sur mon exemplaire (donc avec du jeu latéral), est très précis et agréable, son poids est proche de celui d'un piano acoustique droit, ce à quoi il ressemble le plus à mon sens, c'est au clavier d'un très bon piano numérique avec un équivalent de touches en bois (le jeu latéral mis à part.) Sa mécanique elle-même, en ABS, est précise et augure d'une longévité durable. C'est un touché très satisfaisant pour un pianiste, on peut jouer au fond des touches, les répétitions sont assez rapides (pas autant qu'un acoustique, car la mécanique est très différente, et a beaucoup moins d'inertie et de débattement), bref une expérience très différente sans doute de bien des Rhodes vintage au clavier plus ou moins fatigué, mou voire collant. Ici c'est le piano Rhodes ni plus ni moins, mais sur clavier aussi confortable qu'un très bon clavier moderne. Et c'est un plaisir à jouer effectivement.
Le son du piano Rhodes est capricieux, même accordé correctement, le timbre varie en fonction de la dynamique de jeu, et a tendance à varier au cours de l'évolution de la note jouée. Comme tous les pianos, il est aussi sensible aux variations hygrométriques. Le MK7 ne fait pas exception, mais une fois intoné idéalement, c'est un instrument vivant, riche en harmoniques, lesquelles varient avec la dynamique. Il renvoie ce que l'on lui donne, et son timbre est profond comme il faut, à aucun moment il ne donne l'impression de creux un peu mièvre. Certaines démos de youtube mettaient en évidence à son lancement des sonorités plutôt plates, mais ces impressions de Rhodes au rabais étaient celles du réglage d'usine, suboptimal, car une fois le piano réglé à son goût, c'est tout le contraire : un piano qui réagit comme on s'y attend, et qui ne jure pas quand on le joue en écoutant des modèles d'enregistrements à côté.
Bien sûr ce n'est pas le piano à cloche de la première période historique des MK1, ni le rendu harmonique hallucinant de certains enregistrements (qu'Orange Tree Samples vient de sampler sous le nom de Model E), mais il vaut tonalement un MK2 ou un MKV bien réglé, lorsqu'il est bien réglé. (Mais, qu'en serait-il de l'équiper de marteaux comme ceux d'un MKI de la grande époque, peut-être cela pourrait-il le faire?, pour ceux qui aiment les cloches). En prime, un poids "plume" de 40Kg, un clavier moderne, fluide et rapide, un look propre, et la certitude d'avoir entre les mains une rareté (en ont-ils seulement fabriqué 500, 1000, 2000, avant de faire faillite?, à comparer avec les quelques 500.000 Rhodes produits entre les débuts et le MKV.)
Déjà un classique?
Mon seul regret finalement dans cette aventure, mais je n'aurais pas eu la place, aurait été de trouver un 88 touches actif, et même MIDI pourquoi pas. C'était loin d'être le même tarif, même dans ces conditions! Quand je vois passer une annonce de Rhodes vintage, je suis curieux et je regarde bien sûr, mais pas une seule fois je n'ai eu le début d'idée de remplacer le MK7, pas besoin, et sur bien des points ce serait pour le coup un vrai cauchemar à la place, et rien de différent sur le fond : le MK7 est un Rhodes comme les autres. C'est même un piano permettant de jouer finement toutes les nuances et subtilités que l'on peut/veut, et on ne peut pas dire cela de tous les autres modèles tels qu'ils sont aujourd'hui!
Bref le MK7 une arnaque à gogo? Non pas, mais un classique bientôt, comme les autres modèles, et qu'il faut apprendre à assaisonner à son goût (ou faire régler par un pro, maintenant que l'eau a passé sous les ponts, allez donc voir Gus, qui sait?...), et cela vaut le coup. Pour le reste, on en reparle dans 30 ans. Je crois bien que j'aurais toujours envie de jouer du Rhodes dans 30 ans! Cela tombe bien, le mien n'a pas quinze ans d'âge!Lire moins100 - flaco
exceptionnel
Publié le 31/12/19 à 23:19J'ai eu un mark II 88 notes pendant 15 ans. Clavier plastique. Super lourd, fragile... Parfois il fallait changer une tine qui avait cassé sur d'un choc lors du transport. Pénible. Mais j'adorais en jouer. Je l'ai revendu par dépit de ne pas l'utiliser plus, et j'ai acheté ce mark 7 S 73 notes. Pour moi c'est le rhodes ultime. Transportable seul (40 kg, je dis pas que c'est facile - quand on habite au 3e étage comme moi - c'est clair que je me vois pas prendre le métro avec, mais le déposer dans une voiture est envisageable).
Je ne sais pas quoi dire sur le toucher et le son. Je les trouve bien. Mais pour moi ce qui est important, ce n'est ni le toucher "en soi", si le son "en soi", c'e…Lire la suiteJ'ai eu un mark II 88 notes pendant 15 ans. Clavier plastique. Super lourd, fragile... Parfois il fallait changer une tine qui avait cassé sur d'un choc lors du transport. Pénible. Mais j'adorais en jouer. Je l'ai revendu par dépit de ne pas l'utiliser plus, et j'ai acheté ce mark 7 S 73 notes. Pour moi c'est le rhodes ultime. Transportable seul (40 kg, je dis pas que c'est facile - quand on habite au 3e étage comme moi - c'est clair que je me vois pas prendre le métro avec, mais le déposer dans une voiture est envisageable).
Je ne sais pas quoi dire sur le toucher et le son. Je les trouve bien. Mais pour moi ce qui est important, ce n'est ni le toucher "en soi", si le son "en soi", c'est la relation de l'un avec l'autre : quand on en joue, est-ce qu'on a l'impression de contrôler directement le son avec les doigts . Est-ce que quand on improvise, on a des idées, est-ce qu'on s'amuse ou est-ce qu'on s'ennuie. J'ai par ailleurs un très bon clavier maître, avec de très bons plugins, le son est excellent, le toucher est très proche d'un toucher de piano à queue, mais je m'ennuie. Je ne sais pas pourquoi. Le problème c'est que quand je m'ennuie ce que je joue n'est pas très intéressant. Avec ce rhodes j'ai envie de jouer. Pourquoi, c'est de l'ordre de l'indicible.
Donc très bon clavier pour jouer du jazz, ou des musiques improvisées. On peut brancher n'importe quelle pédale d'effet. J'utilise un fender blues deluxe, ça fonctionne très bien. J'aime particulièrement régler le canal saturé de façon à "cruncher", à avoir de la disto sur les notes les plus fortes. Je n'ai jamais eu le même résultat sur des pédales d'effet.Lire moins140