Cette semaine, nous allons nous pencher sur le cas d'un type de traitement de la dynamique qui était extrêmement prisé à l'époque du tout analogique mais qui, bizarrement, l'est beaucoup moins depuis l'avènement du tout numérique…
Pourtant, il s’agit d’une arme redoutable dont les possibilités d’utilisation sont beaucoup plus étendues qu’il n’y paraît à première vue. Laissez-moi donc vous présenter le Noise Gate.
Quésaco ?
Comme son nom l’indique, le Noise Gate – littéralement « porte à bruit » – est un processeur permettant d’éliminer le bruit. Cependant, cette façon de le présenter est pour le moins réductrice, comme nous le verrons plus tard. Pour l’instant, attardons-nous sur les réglages généralement proposés par ce type de traitement.
Tout d’abord, le Noise Gate offre un paramètre de niveau seuil – threshold en anglais. Ce réglage détermine la limite de niveau à partir de laquelle le Gate laisse passer le son. Autrement dit, tous les sons dont le niveau se situe en dessous du seuil seront plus ou moins réduits au silence.
Les Noise Gates dignes de ce nom proposent également un paramètre « Range » exprimé en décibel. Ce dernier détermine tout simplement de combien de dB les sons en dessous du seuil seront atténués.
Viennent ensuite les constantes temporelles. Le temps d’attaque conditionne la vitesse d’ouverture de la « porte à bruit » une fois le niveau seuil franchi, alors que le temps de relâchement détermine le temps nécessaire pour atteindre à nouveau l’atténuation fixée par le paramètre « Range » une fois que le signal est redescendu en dessous du niveau seuil. Attention ! À l’instar des constantes temporelles d’un compresseur, le temps d’attaque n’est pas une durée pendant laquelle le Gate attend avant de laisser passer le signal, c’est le temps que met le signal pour passer du niveau d’atténuation à son niveau normal. Inversement, le relâchement est le temps que met le signal pour passer de son niveau normal au niveau d’atténuation désiré.
Pour quelques boutons de plus…
Certains Noise Gates évolués disposent également d’un réglage appelé « Hysteresis ». Derrière ce curieux nom se cache une fonction particulièrement intéressante. Pour la comprendre, il faut savoir que la majorité des Gates basent leur circuit de détection sur le niveau crête. Or, les fluctuations d’un signal du point de vue des crêtes peuvent être extrêmement véloces, ce qui peut entrainer des répétitions rapides de fermetures/ouvertures du Gate n’ayant rien d’esthétique. Le paramètre Hysteresis résoud ce problème en fixant un seuil de fermeture du Gate quelques décibels en dessous du niveau seuil. Pour être plus clair, si votre seuil est à −30 dB et l’Hysteresis à −10 dB, votre Gate s’ouvrira donc bien à −30 dB mais se fermera à −40 dB.
On dispose aussi parfois d’un autre réglage nommé « Hold ». Il s’agit d’une durée pendant laquelle la porte reste ouverte une fois le signal passé en dessous du seuil. Lorsque cette durée est écoulée, la phase de relâchement peut commencer. Ce paramètre est particulièrement intéressant afin de préserver le déclin naturel d’un son.
Certains Gates proposent également une fonction « Look ahead ». Celle-ci permet au circuit de détection de « voir » le signal légèrement en avance de façon à ce que le Gate se « prépare » à traiter le signal en amont, obtenant ainsi un résultat plus naturel et musical.
Enfin, à l’instar des compresseurs, il n’est pas rare de trouver des filtres sur le chemin du circuit de détection (sidechain) ainsi que la possibilité de piloter le traitement au moyen d’un signal externe différent du signal traité.
Les présentations étant faites, nous aborderons dans le prochaine épisode les différentes possibilités d’utilisation des Noise Gates.