Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
14 réactions

Eliminer le bruit de fond avec un Noise Gate - Le guide du mixage — 44e partie

Maintenant que nous avons vu les principaux réglages d'un Noise Gate, passons à l'aspect pratique des choses en commençant par l'usage classique : la suppression de bruits.

Accéder à un autre article de la série...

Du silence et du bruit

Le bruit est partout, c’est un fait. Même lorsque vous êtes tranquille chez vous, il y a toujours un son ambiant qui arrive jusqu’à vos oreilles. Que ce soit le buzz d’un frigo, le son loin­tain de la rue, le chant des petits oiseaux, voire le témoin de veille d’un télé­vi­seur : il est impos­sible d’y échap­per. Et vous savez quoi ? C’est tant mieux car le bruit de fond est perçu par notre cerveau comme quelque chose de natu­rel. À tel point que les rares personnes ayant expé­ri­menté une fois dans leur vie le silence absolu vous diront toutes sans excep­tion que cela est très pertur­bant. Pour la petite histoire, j’ai eu l’oc­ca­sion de passer un moment seul dans une chambre anéchoïque. La seule source sonore n’était autre que moi-même. Eh bien au bout d’un certain temps passé dans un silence pesant, j’ai commencé à entendre une sorte de petits grin­ce­ments à inter­valles irré­gu­liers… Au final, je me suis aperçu que c’était tout simple­ment le bruit que faisaient mes paupières lorsque je clignais des yeux… Je suppose qu’en l’ab­sence de bruit ambiant, mon cerveau a voulu se raccro­cher à quelque chose et, hormis le son de ma respi­ra­tion qui était faci­le­ment iden­ti­fiable, c’est la seule chose qu’il a dû trou­ver. Flip­pant, non ?

Noise gate en mixage audio

Bref, le bruit est partout et c’est normal. Dans le monde de l’au­dio, il inter­vient donc forcé­ment. À l’en­re­gis­tre­ment, les micros peuvent capter les bruits de fond qui nous entourent. Mais ce n’est pas tout. Les machines servant à enre­gis­trer (micros, amplis, conver­tis­seurs, etc.) génèrent égale­ment un bruit qui leur est propre et qui finit immanqua­ble­ment sur les prises. De plus, même une fois bien au chaud dans nos STAN, il peut y avoir ajout de bruit par la quan­ti­fi­ca­tion, le dithe­ring, etc. Bien sûr, une chaîne d’ac­qui­si­tion audio ainsi qu’une mani­pu­la­tion du « son numé­rique » parfai­te­ment maîtri­sées peuvent mini­mi­ser de façon dras­tique l’in­ter­ven­tion de ces bruits de fond. Mais le cumul de ces sons à la phase de mixage, aussi imper­cep­tibles soient-ils, peut poser problème. D’où l’em­ploi de Noise Gates.

Prin­cipes de base

Le para­mé­trage d’un Gate de façon à atté­nuer ces bruits de fond est quelque chose de plus subtil qu’il n’y paraît. Et malheu­reu­se­ment, il n’y a pas de règle immuable en la matière tant cela dépend du signal source. Enfin si, il y a tout de même une chose qui ne change jamais lors de l’em­ploi d’un Noise Gate dans cette situa­tion, c’est sa « posi­tion » en premier insert de piste. En effet, mieux vaut se débar­ras­ser de tous les para­sites avant d’ef­fec­tuer le moindre trai­te­ment du signal (EQ, compres­seur, ou autre) qui pour­rait ampli­fier ces derniers. Pour le reste, je ne peux que vous donner quelques conseils de base…

Noise gate en mixage audio

À l’évi­dence, il convient de placer le niveau seuil juste au-dessus du bruit de fond et en dessous de la moindre portion de signal « utile ». Pour l’at­taque, il faut qu’elle soit suffi­sam­ment rapide pour ne pas trop alté­rer les tran­si­toires natu­relles du signal traité mais pas trop véloce non plus, sous peine de provoquer un « clic » audible. Quant au relâ­che­ment, c’est peu ou prou la même tisane. Il faut un réglage rela­ti­ve­ment rapide pour que l’ac­tion du Gate reprenne assez tôt et ne laisse donc pas traver­ser une portion de bruit, mais égale­ment suffi­sam­ment lent pour que le déclin natu­rel ne soit pas avalé. Si vous avez du mal à gérer ces constantes tempo­relles, je vous conseille alors d’être souple avec le para­mètre « Range ». En effet, si vous appliquez un « Range » énorme de −80 dB, l’ac­tion du Gate sera forcé­ment évidente à l’oreille et la moindre approxi­ma­tion dans le réglage des autres para­mètres se verra comme le nez au milieu de la figure. Alors qu’avec un « Range » modéré d’une dizaine de déci­bels, cela passera quasi­ment inaperçu. Certes, vous atté­nue­rez moins le bruit, mais est-ce si grave ?

Après tout, comme je vous l’ai déjà expliqué, le bruit de fond est quelque chose de natu­rel alors pourquoi ne pas en lais­ser un peu ? Si la propor­tion de bruit par rapport au signal utile est raison­nable, il n’y a aucune raison de trop s’en faire. D’ailleurs, pour termi­ner, lais­sez-moi vous dire que la « mode actuelle » est plutôt à l’ajout de bruits de fond via les émula­tions de machines vintage comme les simu­la­teurs d’en­re­gis­treurs à bande par exemple. Cela apporte un certain charme « old school » lorsque c’est maîtrisé. Mais comme d’ha­bi­tude, tout est histoire de goût et de dosage.

La semaine prochaine, nous parle­rons de la gestion de la repisse au moyen d’un Noise Gate.

← Article précédent dans la série :
Les contrôles de base du Noise Gate
Article suivant dans la série :
Qu’est ce que la repisse ? →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre