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Quelle différence entre le spdif (rca ou optique) et l'AES/EBU ?

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Sujet de la discussion Quelle différence entre le spdif (rca ou optique) et l'AES/EBU ?
Salut à tous
J'ai lu par ci par là quelques trucs; bon, pour les caractéristiques, il s'agit de 2 types de protocoles distincts : S/PDIF sur fiche rca (pour du cable coaxial de 75 Ohms) et AES/EBU sur fiche XLR (pour du cable symétrique de 110 Ohms . Alors, plus intéressant, j'ai lu également que : "malgré les idées reçues, il existe bien une dégradation lors d'un transfert numérique, infime en AES/EBU mais 2 fois plus importants en S/PDIF. "
Plus intéressant encore :
*Dans le cas de l'AES/EBU "le connecteur 3 points, dit symétrique (appelé à tort stéréo) sur fiche XLR (ou jack) avec un niveau d'entrée à +4 dbu voire plus pour certaines machines (ce qui correspond en fait à une tension électrique maximum de réception assurant une meilleure définition du son et pas seulement une protection parasitaire)"
*Et donc, dans le cas du S/PDIF, "le connecteur 2 points, dit asymétrique, calibré à -10 dbu, c'est-à-dire pour une tension électrique grand public et une définition sonore de même niveau "

Avez-vous testé les 2 types de connections et avez-vous perçu une différence notable ?
Si l'on tient compte de toutes ces caractéristiques, vaudrait-il mieux chaîner tous les appareils dotés de connecteurs AES/EBU par ce protocole ?
Et si l'on enregistre tout notre travail final sur un graveur dédié qui ne posséde pas de connections AES/EBU, va t'on saboter une partie de la qualité du son ?

J'en profite pour poser 2 questions complémentaires :

Est-il vrai que si l'on passe par un premier convertisseur (le plus souvent de trés bonne qualité) que l'on relie à l'entrée numérique d'un enregistreur numérique par exemple (peut-être de moins bonne qualité),on conserve la qualité de la première conversion ?

Deuxièmement, dans un magasin, j'ai vu 2 cables rca numériques, l'un portant la mention "cable vidéo"(environ 16€) et l'autre, "cable audio"(environ 38€), alors qu'ils ont exactement les mêmes caractéristiques, (sauf que le cable audio est + gros); y a t-il une rélle différence ?

Merci d'avance à tous ceux qui veuillent bien répondre.
2
Beaucoup d'info, et pas mal de légendes dans tout ça !

Citation : il s'agit de 2 types de protocoles distincts

Pas vraiment. L'un est en 75Ω, l'autre en 110Ω, mais le codage de l'info est le même, à deux détails près, qui ne concernent pas l'audio mais les données associées (user bits notamment).

Citation : Alors, plus intéressant, j'ai lu également que : "malgré les idées reçues, il existe bien une dégradation lors d'un transfert numérique, infime en AES/EBU mais 2 fois plus importants en S/PDIF. "

Celui qui à dit ou écris ça n'a pas lu tout le manuel. Il faut commencer par être précis dans le vocabulaire, et faire le distingo entre le signal numérique et l'audio. Le signal se dégrade chaque fois qu'il est transporté, ce n'est pas un scoop, et il est mieux armé en AES qu'en SPDIF (pas un scoop non plus). Les dégradations communes sont principalement de deux ordres, le jitter (gigue d'horloge) et l'affaiblissement du signal (je pars du principe qu'on respecte le protocole de câblage, sinon...). Le jitter est causé par une dégradation du timing, c'est pourquoi il faut utiliser un câblage de qualité pour les signaux d'horloge lorsqu'il sont séparés, et pour tout les signaux lorsque l'horloge est prélevée sur le flux audio.
Tant que l'affaiblissement du signal reste dans une proportion raisonnable, les circuits récepteurs corrigent, mais cela fait tout de même monter le niveau de jitter.

Le SPDIF est évidemment plus sensible aux dégradations par rayonnement EM.

Moralité, pour ce qui concerne les deux types de connections, si elle sont utilisées correctement dans leurs domaines privilègiés d'utilisations, il n'y a pas de raison que les performances soit différentes, même si l'AES offre de meilleurs garanties.

Concernant les niveaux, il y a confusion avec l'analogique, le niveau de tension est de 1V pour le SPDIF, et 5V pour l'AES. Mais il existe aussi un AES asymétrique en 1V. Il répond à la norme SPDIF pour l'impédance et la tension, et à la norme AES pour les données.

Citation : Est-il vrai que si l'on passe par un premier convertisseur (le plus souvent de trés bonne qualité) que l'on relie à l'entrée numérique d'un enregistreur numérique par exemple (peut-être de moins bonne qualité),on conserve la qualité de la première conversion ?

Oui, à condition que la synchronisation soit de bonne qualité.

Citation : Deuxièmement, dans un magasin, j'ai vu 2 cables rca numériques, l'un portant la mention "cable vidéo"(environ 16€ et l'autre, "cable audio"(environ 38€, alors qu'ils ont exactement les mêmes caractéristiques, (sauf que le cable audio est + gros); y a t-il une rélle différence ?

Les normes sont les mêmes, avec la nécessité d'une plus grande bande passante (théoriquement) pour la vidéo. Ce qui est bon pour l'un l'est pour l'autre. pas besoin de prendre de câbles exotiques chers, il faut choisir celui dont on est sur qu'il respecte la norme, et qu'il offre la plus grande bande passante au signal, cela permet de mieux préserver les fronts des signaux numérique, et donc d'améliorer la stabilité de l'horloge.

JM
3
Salut,

Que dire de plus ? Si ce n'est que sur des liaisons courtes (moins de 2 m), de simples cordons audio de bonne qualité suffisent bien souvent en S/PDIF.

Les vendeurs de câbles s'en donnent quelquefois (souvent) à coeur joie...

Quant à la différence entre les deux protocoles, faut quand même se lever de bonne heure pour l'entendre.

Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

http://www.cubamericas.com

http://www.ecoledeviolon.com

4
Je voudrais juste ajouter qu'un avantage certain de l'aes ebu c'est la fiche Xlr bcp plus sure et qui ne risque pas de se détacher notamment lors d'utilisations broadcast...
5
Yesss, de même qu'avec les connexions optiques, le S/PDIF n'est par contre pas toujours tip-top, faut l'avouer.

Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

http://www.cubamericas.com

http://www.ecoledeviolon.com

6
Merci vraiment à vous tous d'avoir répondu, et particulièrement à toi Jam pour avoir pris le temps d'expliquer scupuleusement les détails qui manquaient !
J'en profite pour demander d'autres précisions (et veuillez excuser mon imcompétence) :
Sur les appareils dôtés d'une entrée AES, il y a à côté,une entrée BNC worldclock : est-ce que ça sert justement à garantir une parfaite stabilité de l'horloge ? Est-ce que cette connection doit être établie en association d'une connection AES/EBU ?
7
Jan, pas Jam, mais ce n'est qu'un pseudo ;)

Le S/PDIF et l'AES sont dit "autosynchronisés", il comportent le signal d'horloge dans leur protocole, même en absence de signal audio. Les connexions W/C permettent de dissocier le transport du signal et celui de la synchro numérique, notamment dans le but de faire un câblage en étoile depuis une horloge mère supposée être plus performante que celles embarquées dans les appareils, et cela permet d'éviter de faire passer l'horloge au travers des diff"érents appareils que le signal traverse.

Ce type de câblage permet en outre de centraliser la commande de choix de la fréquence d'échantillonnage. Il suffit de la changer sur l'horloge mère pour que toute la chaîne se synchronise.

JM
8
Merci beaucoup Jan pour toutes ces précisions!;(au passage, j'ai fait une confusion avec JM).
Donc, si je comprends bien, si tu connectes tous tes appareils avec du S/PDIF ou du AES, tu n'as pas besoin du W/C.

J'en profite pour poser une question subsidiaire (j'espère que je n'abuse pas) : Si je veux faire passer un mix (24 bits, 44khz) dans un "gros" processeur analogique (du genre Variable Mu) avant de le coucher dans un enregistreur cd, qu'est-ce que un convertisseur entre le master et le processeur va apporter ? Une restitution plus fidèle ou n'est-ce pas nécessaire ?

Merci par avance
9
La question ne se pose pas en ces termes, il y aura toujours un convertisseur N/A (numérique/analogique) entre la sortie de ton mix et le processeur, et un convertisseur A/N à l'entrée du graveur. Simplement il peut ou pas être intégré à la carte son (par exemple) ou au graveur CD.

Il est évident qu'un bon convertisseur en remplacement des convertisseurs intégrés apportera un surcroît de qualité.

JM
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Merci énormément Jan.
Sans vouloir être trop pompeux, ça fait vraiment plaisir qu'un pro du son comme toi s'attarde à répondre à des questions peut-être pas toujours pertinentes, de ma part en tout cas...
Enfin, "Il reste tant à apprendre..." :clin:
11
Tiens, puisque je vois que Jan est là et s'y connait, j'en profite pour y aller de ma question conne:

Quel est le risque de faire transiter du SPDIF par un pauvre cable impédance "zéro Ohms" (enfin, idéalement) au lieu du 75 Ohms préconisé ? Et de "rabouter" deux cables SPDIF pour les ralonger (portant ainsi l'impédance à 75 Ohms) ?

Bon, en vrai je me doute: pertes en lignes dans le second cas, mauvaise adaptation de la sortie de la source dans le premier cas, pas glop dans les deux cas. Mais comme ma spécialité à moi c'est le Midi et pas l'adaptation de signaux, je préfère poser la question plutot qu'essayer d'y répondre de façon erronnée. D'autant que ce genre de cablage à l'arraché, on l'a tous fait, par ignorance de la nécessité d'utiliser un cable à impédance non nulle, ou en se disant "bon, c'est la merde, mais ca fonctionnera bien 2h".
12
Bonjour,
Un câble d'impédance "nulle" ça n'existe pas!
Tout conducteur (même un simple brin de cuivre) possède une impédance caractéristique, déterminée par sa géométrie, les caractéristiques des isolants,..
Cette impédance caractéristique est valable dans un domaine de fréquences
et permet de transmettre avec le moins de pertes possibles quand l'émetteur
et le récepteur sont "adaptés" à cette impédance.
Par exemple un simple câble micro symétrique à une impédance caractéristique
de l'ordre de 110 ohms, ce qui explique le choix fait par la norme AES/EBU pour l'impédance. Bien sûr un câble parfaitement adapté permettra de grande longueur sans dégradation des signaux, mais un câble micro ordinaire fonctionnera.
Rappelons que les protocoles de transmission numérique sont quand même conçus
pour être "robustes" (c'est le terme utilisé)et autorisent des écarts par rapport aux spécifications.
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Citation : un simple câble micro symétrique à une impédance caractéristique
de l'ordre de 110 ohms


Ben ça me ferait chier. Pour quelle longueur ? A quelle fréquence ?
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Bonjour,
Il faut relire les premières discussions (il y a bien longtemps déjà...)de l'AES lorsque la définition d'un protocole de transmission numérique était à l'étude.
Bien sûr la solution du câble micro ne fonctionne pas pour des liaisons de
plusieurs dixaines de mètres (quoique...)
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Tu me parles d'un câble micro qui a une impédance de 110 Ohms. C'est ça qui me choque.
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Et pourquoi ça te choque?
Un câble symétrique spécial AES est très proche d'un câble micro, sauf pour
quelques points:
-la géométrie est maintenue sur toute la longueur (ce qui n'est pas garanti pour un câble micro, mais souvent vrai sur quelques mètres).C'est d'ailleurs
la raison pour laquelle il y a un rayon de courbure minimal à respecter.
-Le diélectrique permet d'avoir 110 ohms (la norme demande 110 ohms +/- 20%)et sutout peu de pertes en haute fréquence, ce que ne garantit pas un simple câble micro pour des grandes longueurs.
Les premiers câbles AES utilisaient des XLR "audio" tout à fait ordinaires.
Il y a peu de temps que Neutrik propose des XLR 110 ohms, en changeant le type de diélectrique.
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Bon, décidément on ne se comprend pas.

Je suis loueur de matos de son. J'utilise des cables XLR entre mes micros et mes consoles. Selon toi ces câbles ont une impédance de 110 Ohms. J'ai bien résumé ? Parce que là c'est ça que j'ai compris... :?!:
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Phil n'a pas dit une seul bêtise, Bara (sais-tu que ça veut dire "pain" en breton ?). Mais il ne s'agit pas de résistance en courant mais d'impédance caractéristique, valeur qui n'est congrue que pour les signaux hautes fréquences, ce que sont les signaux audionumériques. Et cette valeur est liée au diélectrique, et à la géométrie du câble. Elle reste constante quelle que soit la longeur de câble utilisée.

Quand aux raccords (rallonges et adaptateurs), ils sont à éviter pour les connexions numériques, et à proscrire absolument pour les connexions d'horloge.

JM
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Citation : J'utilise des cables XLR entre mes micros et mes consoles. Selon toi ces câbles ont une impédance de 110 Ohms.

Proche de 110, mais contrairement aux câbles estampillés AES, il peut y avoir pas mal de disparités, dans la mesure ou ce n'est pas une préoccupation du constructeur.

JM
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OK, je comprends mieux si on parle d'une impédance en HF (dans le domaine du numérique, quoi), passque entre 20Hz et 20KHz, on a quand même pas 110 Ohms...

Mea Culpa.
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Tout d'abord quelques rappelles de numérique, à la base le signal audio est en analogique, le passage en numérique se fait par mesures de tensions répétées à 2 fois la bande passante max, c'est l'échantillonnage. Pour un signal à 20khz max, la fréquence d'échantillonage se fait à 40khz en théorie, mais la fréquence normalisée est à 44.1k, 48k ou plus. Les deux canaux dans le cas du stéréo sont traité à l'identique. Cette tension est ensuite codé en numérique en 0/1 sur 8, 16, ou 24 bits, c'est la profondeur d'analyse du signal. Pour résumer 48K en 24bits, c'est se qu'il en résulte. Les 2 canaux sont organisés dans ce qui se nomme une trame. Quelques bits de synchro/horloge les deux mots a + b un crc et un vérouillage de trame. Ce train de donné est prèt à être mis en ligne. Préalablement avant de l'envoyé il transite dans des mémoires pour être controlés, calibré, expédié. C'est l'encapsulage. Le signale est véiculé sur un support cuivre, soit en coax 75 ohms asymétrique, c'est le s/pdif. Soit en paire croisé blindée de 110 ohms c'est le aes/ebu. Les déperditions et le niveau d'envoi en s/pdif est prevu pour de courtes distances, un ou deux mètres. Le AES3 lui permet de transporter le signal numérique sur plus de 100 metres, la tension est supérieur et la mise en forme du signal est plus évolué par rapport au s/pdif. Le cable est de type symétrique ce qui permet de limiter les perturbations externes. Une séparation galvanique est opéré au départ et à l'arrivée par des transfo accordés qui ne laissent passer que le signal utile. Voici en quelques mots la transmission en numérique.
Pour info, il est possible de raccorder un équipement s/pdif sur un équipement Aes/ebu, la RCA est cablée en asymétrique, le point chaud correspond à la borne 2 de la xlr, le corp correspond à la borne 1, le blindage du cable 110 ohms est raccordé sur la borne 3 de la xlr, l'isolation galvanique est assurée sur l'équipement en xlr. Cette jonction fonctionne très bien mais il ne faut pas dépasser les 50 cms. Pour exemple je sort d'un TC Electonic M One xl en s/pdif et j'attaque un Behringer DEQ2496 en aes/ebu avec une horloge de 48k, pas de perte de synchro et l'avantage de m'affranchir de 2 dac, solution efficasse.

[ Dernière édition du message le 10/04/2013 à 18:27:42 ]

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Idéalement, il faut adjoindre une résistance de 237 ohm entre les points 2 et 3 de l'XLR
1940644.jpg

[ Dernière édition du message le 10/04/2013 à 19:29:49 ]

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au sujet du spdif // aes-ebu...il me semble avoir lu sur un site plutot dedié hi-fi, que le spdif "supportait" le 16 bit, le 20 bit mais pas toujours le 24 bits...contrairement à l'aes-ebu qui transmet lui du 24 bit ?? :noidea:
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Actuellement, le S/pdif peut traiter du 24 bit. La différence est celle expliquée plus haut : courtes distance, voltage moindre. L'AES/EBU est le format pro tandis que le S/Pdif est plutôt orienté Hi-Fi et home Studio.
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merci rroland:bravo2: