réactions au dossier [Bien débuter] Les niveaux d’enregistrement
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Nantho Valentine
4125
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 27/09/2016 à 16:16:58[Bien débuter] Les niveaux d’enregistrement
Cette semaine, nous allons prendre un instant pour discuter de la délicate question des niveaux à l’heure de l’enregistrement.
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RAISON DE PLUS
49
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 10 ans
31 Posté le 10/10/2016 à 08:15:11
Les bits valorisés sont ceux qui portent une valeur significative pour quantifier un échantillon. J'essaye d'être plus clair :
Si tu as un convertisseur qui travaille linéairement sur 24 bits avec un niveau maximum avant écrêtage de X dB, et si tu limites volontairement ton signal 6 dB sous ce seuil, c'est à dire à un niveau de tension égal à la moitié du niveau de tension correspondant à X, il te suffit de 23 bits pour quantifier ce signal. A chaque pallier de 6 dB tu peux ôter un bit.
Maintenant, ce n'est peut-être pas aussi sévère que ça. En effet, je ne suis pas spécialiste de la technologie des convertisseurs, mais je suppose que les constructeurs ont développé des astuces pour utiliser au mieux les 24 bits (codage non linéaire, virgules flottantes...), mais dans l'idée, c'est quand même ça : plus le signal à convertir est faible, moins la conversion est précise.
Le but de ma réaction était aussi de dire que le problème de déformation d'un signal (telle que présentée dans l'article) n'est pas propre à la technologie numérique, les machines analogiques présentaient des inconvénients similaires. Si on faisait le même test du signal triangulaire avec un magnéto 16 pistes à bande 1/2 pouce défilant à 38 cm/s, on aurait un résultat bien pire à niveau élevé que celui présenté dès lors que la fréquence du signal dépasserait 5 KHz.
Si tu as un convertisseur qui travaille linéairement sur 24 bits avec un niveau maximum avant écrêtage de X dB, et si tu limites volontairement ton signal 6 dB sous ce seuil, c'est à dire à un niveau de tension égal à la moitié du niveau de tension correspondant à X, il te suffit de 23 bits pour quantifier ce signal. A chaque pallier de 6 dB tu peux ôter un bit.
Maintenant, ce n'est peut-être pas aussi sévère que ça. En effet, je ne suis pas spécialiste de la technologie des convertisseurs, mais je suppose que les constructeurs ont développé des astuces pour utiliser au mieux les 24 bits (codage non linéaire, virgules flottantes...), mais dans l'idée, c'est quand même ça : plus le signal à convertir est faible, moins la conversion est précise.
Le but de ma réaction était aussi de dire que le problème de déformation d'un signal (telle que présentée dans l'article) n'est pas propre à la technologie numérique, les machines analogiques présentaient des inconvénients similaires. Si on faisait le même test du signal triangulaire avec un magnéto 16 pistes à bande 1/2 pouce défilant à 38 cm/s, on aurait un résultat bien pire à niveau élevé que celui présenté dès lors que la fréquence du signal dépasserait 5 KHz.
[ Dernière édition du message le 10/10/2016 à 08:20:12 ]
fivesstringer
331
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 10 ans
32 Posté le 19/10/2016 à 18:05:32
Citation de rroland :
Citation :Visiblement, on n'arrive pas jusqu'à l’écrêtage, donc serait-ce une saturation analogique dans le préampli ? N'est-ce pas justement la même chose que la "chaleur" du son analogique dans ce cas
C'est souvent le préampli, parfois le converto qui n'encaisse pas toujours les hauts niveaux.
Il n'y aura pas de "chaleur" analogique : mixer une série de pistes qui sont enregistrées proches du 0 dBFS rendra au final un mix un peu teigneux et agressif. Les machines haut de gamme (genre Neve et autres bécanes pro) disposent d'une réserve plus importante, ce qui permet de les pousser plus loin avant que des effets désagréables apparaissent. Dans le matos qu'on trouve le plus souvent en home studio, cette réserve (headroom) est plus réduite. Du coup, il y a vraiment intérêt à surveiller les niveaux. D'autant qu'en 24 bit, cela ne pose aucun problème de rester gentiment entre -14 et - 18 dBFS : la définition restera excellente.
c'est vrai que ça ne dépend que de la section analogique des appareils concernés. Certains préamplis convertos ont un preampli qui commencent à tordre le signal bien avant le 0dBFS. Certains autres non (plus de headroom).
J'ai fait l'essai sur une mesure de réponse impulsionelle (par sinus sweep) avec ma 01V96 Yamaha, entre une entrée ligne et la sortie ligne, gain unitaire, et ben le meilleur THD+SNR s'obtient pour un niveau de test entre -12 et -6 dBFS crete. C'est du sinus sweep donc je présume que le niveau RMS est 3dB sous la crete...
Si je pousse le niveau de test plus fort la disto augmente, plus bas et c'est le SNR qui diminue progressivement au fur et à mesure qu'on baisse le niveau du signal de test (le meilleur résultat que j'ai pu obtenir c'est environ 104 dB soit dit au passage bien loin des 144 dB théorique de la conversion).
Ce qui est remarquable c'est que en dessous de -12 dBFS la dégradation du SNR est linéaire en fonction du niveau de test (c'est raccord à la théorie pour un bruit de fond analogique constant)
Mais surtout, cette dégradation intervient immédiatement en dessous de l'optimum ci dessus, nulle besoin d'atteindre -14, -18 ou -24 dBFS de niveau ou je ne sais quoi.. La fenêtre optimale est donc étroite....
J'en conclus que les 144 dB de SNR théorique de la conversion 24 bits ne sont en aucun cas une sorte de "provision" permettant de moduler plus bas sans aucune conséquence contrairement à ce qu'on peut lire parfois.
En revanche ce que les 24 bits apportent c'est de rendre purement analogique le facteur limitant le SNR. Le bruit de fond qui dégrade le SNR est analogique. L'influence de la conversion et de son bruit sur le SNR de l'appareil devient négligeable, mais ça ne signifie pas que on peut sous moduler sans risque pour autant.
Conclusion: Le facteur limitant est donc bien la section analogique de nos convertos ou preamplis, ce qui signifie en clair qu'il faut raisonner pour eux comme au bon vieux temps du matos analogique:
1) Attention à ne pas saturer (la limite 0dBFS n'est pas un garde fou on a vu que certains preamps tordent avant)
2) Attention à ne pas sous moduler (le nombre de bit ne peut rien contre le bruit de fond d'une section analogique)
Pour ma part, maintenant que je connais les limites de ma table, j'enregistre chaque piste avec des cretes vers -15 à -12 dBFS maxi si c'est du gros son à faible FC (genre synthé) mais je m'autorise à monter jusque vers -8 dBFS voire -6 dBFS sur des sons percutants à fort FC.
Quoiqu'il en soit je crois qu'il est dommage de donner une méthode passe partout genre "-18 dBFS pour tout le monde" car:
1) Ca dépend tellement des préamplis concernés, de l'étage analogique du converto concerné, et du type de signal concerné...
2) Ca dispense les novices de comprendre de quoi on parle, de connaitre son matos, et de faire les choses intelligemment, ce qui n'est jamais bon pour un novice..
3) Ca risque de gaspiller quelques dB de SNR, certes pas tout le temps mais parfois. Multiplié par le nombre de pistes concernées d'un projet lambda...
De nos jours tout le monde sait faire un converto 24 bits 96 kHz pas cher et de tres bonne qualité. Je parle du chip, pas de l'appareil. Environ 120 dB de SNR. Texas Instruments, AKM etc...il suffit de lire leur data sheet.
Reste à les intégrer et leur fournir une bonne alim bien stable (car ces specs ne sont valables que si c'est le cas) et reste aussi à mettre en condition le signal d'entrée (sur un ADC) ou de sortie (sur un DAC) avec des circuits analogiques de haute qualité.
C'est au demeurant ce qui fait la seule différence entre convertos, et excellents convertos
Enfin ce qui est amusant c'est de constater que ça compte encore les bits alors que le problème technique sous jacent à la question du post est complètement ailleurs, si on bosse en 24 bits bien sur..
fivesstringer
331
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 10 ans
33 Posté le 19/10/2016 à 18:07:47
Citation de globule_655 :
Citation de dvd_m :
Je ne pense pas (avis perso,rien de scientifique) que le convertisseur reagisse differemment a partir du moment ou il ne clippe pas.
Un convertisseur, c'est avant tout un étage d'entrée ou de sortie analogique. Il est donc soumis exactement aux mêmes comportements que tout autre appareil analogique : du souffle dans les bas niveaux et de la distorsion qui augmente au fur et à mesure qu'on s'approche de son niveau max.
Peace
Glob
J'avais pas vu. +1 donc,
et j'ai détaillé le truc exemple et mesure à l'appui.
rroland
27060
Modérateur·trice thématique
Membre depuis 20 ans
34 Posté le 20/10/2016 à 11:25:13
Citation :
Un convertisseur, c'est avant tout un étage d'entrée ou de sortie analogique. Il est donc soumis exactement aux mêmes comportements que tout autre appareil analogique : du souffle dans les bas niveaux et de la distorsion qui augmente au fur et à mesure qu'on s'approche de son niveau max.
Absolument. Et c'est là que l'on entend la différence entre un modèle moins cher et du haut de gamme. Celui qui a déjà bossé avec un DAD, un Cranesong ou Prism pourra confirmer.
Rroland www.studiolair.be
Fmarine
4468
Membre d’honneur
Membre depuis 22 ans
35 Posté le 10/11/2016 à 01:30:31
+ 1 ... Pour Prism Sound et autres : je confirme ! :)
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