réactions à la news Les EMS Synthi AKS et VCS 3 reprennent du service
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Banshee in Avalon
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hugo280
A écouter TRES FORT
oryjen
Ainsi, serait-ce à l'époque où on faisait du montage en découpant aux ciseaux des morceaux de bande magnétique, composer qqch en ajoutant des bouts de son un à un relève de la "fabrication", du "savoir-faire". C'est de l'artisanat.
Faire de la musique au sens plein, c'est-à-dire en se plaçant exprès dans ces postures incommodes mais fertiles où la tricherie et le recul sont impossibles, où l'on est dedans jusqu'au cou, et où l'intuition joue à plein, convoquant des ressources mystérieuses auxquelles le mental échoue à faire appel, relève plutôt à mon sens du "savoir-être", et partant, du partage direct avec l'auditoire.
On peut avoir de l'estime pour un bon et habile artisan, et nous sommes d'accord que le bon artisan mobilise souvent (d'une manière cependant toujours clairement repérée d'un point de vue technique) beaucoup de finesse et de subtilité, mais néanmoins préférer l'art, qui ne marche pas à tous les coups, mais permet quelquefois de pénétrer le domaine du Vrai, au sens que lui donnait Platon.
Evidemment, la toile de fond de tout ceci, qui alimente ce malentendu si courant, est le contexte économico-industriel où se tissent désormais le destin des grosses compagnies qui fabriquent de quoi faire du son, qui, pour assurer leur survie, n'ont d'autre solution que de faire croire aux naïfs que le talent n'est qu'une question de "possibilités techniques" offertes par les outils, voire même pire: de prix d'achat.
Il est peut-être vrai aussi, très malheureusement, qu'à cause de ce qui précède, soit en train de s'éteindre la possibilité subjective de distinguer une prestation artistique d'une prestation artisanale... La faute à près d'un siècle de diffusion "musicale" massive et commerciale.
De tout ceci découle qu'au fond on n'en a rien à battre de savoir à quel moment de l'histoire le numérique égalera les performances sonores d'un circuit analogique ou d'une caisse de résonance fabriquée en matière organique avec des cordes tendues dessus. Le fait est que quelle que soit sa sensibilité, la vérité artistique ne sera jamais du côté du clampin figé devant son écran d'ordinateur, la main crispée sur sa souris, même si son copain VJ procure une prestation intéressante pour meubler; elle sera toujours un million de fois plus du côté de celui qui tape avec ses mains même sur un simple morceau de bois creux.
Nous sommes d'accord que d'un certain point de vue, tous les deux sont des marionnettes: L'une agitée dans ses meilleurs moments par un large et consensuel malentendu d'origine avant tout commerciale, l'autre par les ressorts mystérieux ancrés dans la trame secrète des choses.
Choisissez donc (si vous le pouvez encore) votre marionnettiste...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 04/09/2011 à 13:08:15 ]
Muh Nods
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Backdraft
il fallait faire du bon avec un 4 pistes une gratte et un vieux coucou déglingué, le débat était avant tout est ce que le morceau est bon ? sort des tripes? et provoque un frisson a l'auditeur ?
qu'importe l'outil l'important est et restera ce que l'on a à dire ......le reste !!
deb76
Pour moi, jusqu'à preuve du contraire (que j'attends toujours), "faire de la musique" ne se limite pas à travailler du son. Il y a aussi tout ce qu'il y a de manuel, d'intuitivement musculaire.
Ainsi, serait-ce à l'époque où on faisait du montage en découpant aux ciseaux des morceaux de bande magnétique, composer qqch en ajoutant des bouts de son un à un relève de la "fabrication", du "savoir-faire". C'est de l'artisanat.
Faire de la musique au sens plein, c'est-à-dire en se plaçant exprès dans ces postures incommodes mais fertiles où la tricherie et le recul sont impossibles, où l'on est dedans jusqu'au cou, et où l'intuition joue à plein, convoquant des ressources mystérieuses auxquelles le mental échoue à faire appel, relève plutôt à mon sens du "savoir-être", et partant, du partage direct avec l'auditoire.
Comme à la base cette vidéo résultante d'essais sur comment jouer de façon musicale (diversité de jeu avec des pizzicati, autres legato et dynamiques) avec le Buchla 200e (l'explicatif est donné sur la 1e partie plus longue : https://www.youtube.com/watch?v=AHLsO3GWUlw&feature=related) n'est pas intuitive - en dehors du geste sur les deux contrôleurs tactiles - mais réfléchie, dans quelle catégorie tu la ranges orygen ?
Concernant la bande magnétique d'où je viens (électroacoustique), je n'en garde pas un souvenir inextinguible, c'était long et fastidieux et j'avoue être passé sans regrets au numérique avec Music 10 (suite de Music 5 de Max Mathews). C'était quand même nettement plus précis et obtenir des séquences inouïes à partir de lignes de code m'a toujours enthousiasmé.
Le fait est que quelle que soit sa sensibilité, la vérité artistique ne sera jamais du côté du clampin figé devant son écran d'ordinateur, la main crispée sur sa souris, même si son copain VJ procure une prestation intéressante pour meubler; elle sera toujours un million de fois plus du côté de celui qui tape avec ses mains même sur un simple morceau de bois creux.
Je comprends ton point de vue mais je ne le partage pas du tout. Une de mes plus grandes émotions, avec la première de Répons de Pierre Boulez à la Maison de la Culture de Bobigny, où les notes des six solistes étaient transformées en notes cristallines (notamment via le Frequency Shifter de la 4X de l'Ircam (donc numérique), a été la démonstration-improvisation par Morton Subotnick de la 4C (ordinateur temps réel juste avant la 4X) où Subotnick avait monté la 4C en pleine puissance. Et pour cela, ce n'était pas avec la souris mais en envoyant les instructions via le clavier du PDP11. Et ce fut monstrueux.... Jamais un analogique ne m'a fait jusqu'à maintenant un tel effet.
oryjen
mais réfléchie, dans quelle catégorie tu la ranges orygen
Il ne s'agit que de mon avis, mais ainsi tu le signales comme objectif dans l'explication collée à la première vidéo, je la considèrerais volontiers comme une performance technique très complexe, dont l'aridité est quelque peu tempérée par l'intervention de deux mains humaines.
A mon avis ce genre d'échec musical (ou de réussite technique) n'est pas lié à la complexité du matériel mis en oeuvre, mais à la nature de l'intention: Il ne s'agissait pas d'un objectif musical, n'est-ce pas?
Il serait extraordinaire (et en tous cas fortuit) d'obtenir un résultat musical en poursuivant un objectif essentiellement technique... ou il y aurait de quoi devenir croyant!
Quant au reste, puisqu'on en est aux confidences, un de mes meilleurs souvenirs de concert (au sens du partage musical) est sans doute celui, dans une toute petite salle, où Gilles Vignault nous avait chanté des histoire de chez lui pendant presque 2 heures en s'accompagnant avec une paire de cuillères à soupe.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 05/09/2011 à 09:48:02 ]
yohda
Quant au reste, puisqu'on en est aux confidences, un de mes meilleurs souvenirs de concert (au sens du partage musical) est sans doute celui, dans une toute petite salle, où Gilles Vignault nous avait chanté des histoire de chez lui pendant presque 2 heures en s'accompagnant avec une paire de cuillères à soupe.
Désolé, pas pu m'empêcher, mais ça reste dans la même logique que ce type de débat
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 05/09/2011 à 15:27:17 ]
deb76
Quant au reste, puisqu'on en est aux confidences, un de mes meilleurs souvenirs de concert (au sens du partage musical) est sans doute celui, dans une toute petite salle, où Gilles Vignault nous avait chanté des histoire de chez lui pendant presque 2 heures en s'accompagnant avec une paire de cuillères à soupe.
Pour avoir eu l'occasion de le faire venir quand je travaillais dans les Maisons de la Culture, je reconnais à ce grand conteur-chanteur-compositeur des qualités énormes. Pour ma part, et là, c'était avec une seule guitare, c'est d'avoir assisté à l'époque où le Palace était une salle de concert - où j'ai vu, aussi, La Monte Young - à un concert intimiste avec Jacques Higelin (quand c'était encore l'époque de Savannah, avec Tiens j'ai dis tiens, Je suis mort qui qui dit mieux ou I love the Queen). C'était à la veille du jour de l'An, et le concert avait été annulé a priori parce qu'il n'y avait pas assez de spectateurs. Higelin était navré et pour remercier ceux qui étaient venus, il s'est installé sur un des grands paliers du palace, et il nous a chanté une dizaine de chansons. Ce fut un grand moment.
Il ne s'agit que de mon avis, mais ainsi tu le signales comme objectif dans l'explication collée à la première vidéo, je la considèrerais volontiers comme une performance technique très complexe, dont l'aridité est quelque peu tempérée par l'intervention de deux mains humaines.
C'est aride, j'en conviens, d'autant que ce sont des essais. Ceci étant, j'ai plutôt tendance à faire de la musique atonale que certains jugeront inaudible. Mais j'assume. Je retiens, toutefois, quelque chose de positif, en tout cas de mon point de vue, ta phrase :
je la considèrerais volontiers comme une performance technique très complexe. Ca me fait plaisir car au bout de 7 mois, je commence à maîtriser ce synthé qui offre de nombreuses potentialités. Mais j'ai encore du chemin à faire, j'en suis conscient.
A mon avis ce genre d'échec musical (ou de réussite technique) n'est pas lié à la complexité du matériel mis en oeuvre, mais à la nature de l'intention: Il ne s'agissait pas d'un objectif musical, n'est-ce pas?
J'aime bien la question, bien insidieuse dans sa formulation. Et bien si, derrière il y a un objectif musical qui se cache derrière. Mais bon, on ne fréquente pas les mêmes chapelles... J'ai précisé que pour l'instant ce sont des essais de maîtrise du jeu instrumental (d'où l'intervention des mains humaines comme sur un instrument à part entière pour maîtriser et surtout contrôler l'expressivité, les nuances) avec le Buchla. Ca complète aussi les essais de traitements sur la voix humaine voix, que je faisais avec l'Ems Synthi Aks, mais en plus puissant en termes de possibilités avec le Buchla :
https://www.youtube.com/watch?v=RKyRdxYOD-Y
Donc l'idée, c'est de se servir du Buchla comme étant l'élément fondamental d'un dispositif électronique dans un cadre de musique mixte (instruments et synthétiseurs). Avec ses 30 presets de sauvegarde de paramètres (pas le câblage), cela permet d'obtenir instantanément une diversité de configurations.
A mon avis ce genre d'échec musical (ou de réussite technique) n'est pas lié à la complexité du matériel mis en oeuvre, mais à la nature de l'intention:
Là, concernant l'échec musical lié à la nature de l'intention, mon esprit primaire et pas très évolué a du mal à te suivre. Je ne voix pas en quoi l'intention de contrôler le Buchla de façon relativement rigoureuse - aride - serait un échec musical ? Par rapport à ta pratique ? Par rapport à ce que tu aimes ? D'évidence on ne partage pas les mêmes goûts, les mêmes musiques. De plus, j'ai tendance à sourire, car justement la démarche n'est très certainement pas dans la ligne de ce qu'on fait habituellement avec un modulaire. En fait, je me moque totalement que cela soit un modulaire, ce qui m'intéresse c'est la puissance du Buchla 200e (synthé ô combien décrié) et j'apprécie qu'il soit mixte avec une petite partie d'analogique et beaucoup de numérique. Ca me convient parfaitement.
Il serait extraordinaire (et en tous cas fortuit) d'obtenir un résultat musical en poursuivant un objectif essentiellement technique... ou il y aurait de quoi devenir croyant!
Ah oui ? Permet moi de ne pas être d'accord. Et c'est bien pour ça que j'évoque un objectif de musique mixte. Et donc, d'arriver à un contrôle technique sur le Buchla (avec aussi les Ircam Tools et notamment le spatialisateur) comme cette partie de partition de Boulez, Anthème 2, pour violon et dispositif électronique :
où tout est noté, précisé, ne permettrait pas d'obtenir un résultat musical ?
Or donc, si je te suis bien, cette intention de technicité, de précision, de notation sur partition, serait un échec musical et ne pourrait rien donner musicalement ? Etrange, d'être aussi catégorique alors qu'actuellement un des grands courants de la musique contemporaine s'oriente dans cette direction, qu'un répertoire se constitue.
Mais j'ai peut-être mal interprété ce que tu disais...
PS : J'ai investi dans plusieurs partitions mixtes, avec dispositif électronique (Anthème 2 de Boulez, Hors Jeu de Hurel et écrit avec Open Music, un de mes outils préférés, Guo Feng de XU YI, Désintégrations de Tristan Murail, Ecarts vers le défi d'Ichiro Nadaira) pour voir précisément la notation en vigueur des paramètres électroniques, les dispositifs électroniques. Le Buchla 200e s'y prête très bien et ce d'autant plus que ses oscillateurs sont d'une stabilité remarquable. Initialisés en 4 secondes, leur dérive en fréquence est de l'ordre de 3 à 5 cents. La surface tactile permet d'être configurée avec divers réglages, avec des accordages différents (y compris affecter des touches à des fréquences microtonales du quart au seizième de ton ou autres) et de sauver les configurations dans 30 presets.
PS 2 : un pdf intitulé De la musique mixte à interactivité
Ce passage, extrait du paragraphe Interactivité est très intéressant :
Par exemple, Didier Roncin y construit un contrôleur à 16 canaux avec deux joysticks et 12 potentiomètres. L'ADC47 de Didier Roncin, connecté au Synclavier, permet d'agir directement sur les paramètres internes des algorithmes d'orchestration, de composition, de jeu ou de synthèse. Je trouve qu'il y a une certaine analogie avec ce que je recherche actuellement.
[ Dernière édition du message le 06/09/2011 à 03:21:06 ]
Anonyme
Habin c'est sûr, moi faut pas me parler de ces émulations numériques de cuillères à soupe. Ca n'a pas d'âme...
Oryjen ou le Guy Degrenne de la synthèse !
[ Dernière édition du message le 07/09/2011 à 08:58:08 ]
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 07/09/2011 à 09:16:03 ]
hugo280
ça SONNE!!!!
johannis
Et dire qu'à l'origine, ces deux machines devaient être des alternatives "didactiques peu coûteuses et destinées aux écoles et conservatoires" au déjà inabordable mini-Moog. Pas étonnant que Kraftwerk en ait alors acheté 8, Klaus Schulze et Jarre, 5 (3 AKS, 2 VCS3), et même Tim Blake 2... Notre groupe a même eu un temps un AKS acheté 800 F soit quelque 120 € (en 1984)... Bon, on avait aussi un Nagra à 400 F (70 € !!!).
Gros coup de nostalgie, surtout que quand je suis à Londres, j'habite à Putney... à un jet de jack de l'ancien labo de Peter Z.!
Vincent tim
donc cette 'renaissance' envisagée dans es années 2011 semble s’éloigner ?
en tous cas le lien donné à 'époque à tjr été lien mort
C'est bien dommage que tout cela...
hugo280
Sauf que il y a toujours environ une liste d'attente de 10 ans pour en avoir un et il ne prend plus commande pour les Synthi A car son stock de valise spartanite est épuisé.
Donc faut se reporter sur les VCS3 uniquement mais à la vitesse ou il les sorts si tu es pas inscrit sur son listing tu risques d'attendre longtemps.
Sinon il y a le Hornet qui est un clone assez proche et qui pourrait faire l affaire mais faut aimer le jaune et noir.
La matrice aussi c'est ici une 20x20 Ghielmetti avec des pins plus large car seul EMS a encore un vieux stock de vieille matrice Sealectro
http://www.thesynthi.de/
Dernière solution se le fabriquer sois même.
[ Dernière édition du message le 26/09/2015 à 17:21:47 ]
Vincent tim
fungusimperator
hugo280
fungusimperator

Elles ne sont malheureusement pas toutes miennes
[ Dernière édition du message le 28/09/2015 à 17:55:42 ]
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Vincent tim
fungusimperator

Vincent tim
fungusimperator
J'ai un bon souvenir de ce VCS3, j'avais fait ce petit morceau avec lui, enregistré en une prise à la sortie casque : http://users.edpnet.be/papa/synthi/vcs3metal.mp3
J'espère qu'il se porte toujours bien.
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