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grozeil grozeil

« L'utilitaire parfait pour les gens simples  »

Publié le 04/11/25 à 11:15
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Attention, avis à prendre avec des pincettes, autant l'annoncer d'emblée.Je vais un peu raconter ma vie, ça va permettre de désamorcer certaines éventuelles critiques sur cet avis.

Disclaimer 1 : je joue d'un instrument peu courant, le Chapman Stick, instrument stéréo qui mélange basse et guitare (en terme de tessiture) et qui se joue en tapping uniquement. Ca ressemble - un peu – sur le plan sonore aux instruments précités, mais pas complètement non plus.

Disclaimer 2 : il y a quelques années, je décide de jouer sur de vrais amplis basse et guitare : un Roland JC-40 pour les aigus de mon instrument, et une tête Trace Elliot et un 2*10, le tout d'un poids difficile à concevoir. (un total d’une soixantaine de kgs à vue de nez).

Disclaimer 3 : à un moment, comme prévu (sic), je me lasse de tout ça et je décide de passer de l'autre côté de la force et acquiert un baffle Headrush.

Disclaimer 4 : je joue très souvent en son clair, j'ai une pédale d'overdrive qui peut aller du soft au carrément bien méchant (Boss Angry Driver). Je l'utilise peu, en tout cas dans ses derniers retranchements, mais ça reste ma pédale de référence pour tous les sons non clairs.

Je branche mon set d'effet, et là, le drame : ça sonne atrocement, comme prévu. Dans le même temps, je me renseigne sur les différentes solutions de simulations de baffles sur le marché. Je tombe sur cette Iconoclast, qui sur le papier, me vend du rêve : petite et légère, 9V, stéréo, une jolie promo sur le site Neunaber. Je me dis que je ne prends pas beaucoup de risque, j'en commande une.

Au branchement sur le Headrush, le son est radicalement changé. Vous me direz que c'est la moindre des choses, ce qui n'est pas faux. Avec cette petite boîte, le baffle Headrush devient une espèce de machine de guerre, en son clair comme enson saturé.

Quelques temps après, je tombe sur un GT-1000 Core d'occasion à un prix intéressant. Je me dis "pourquoi pas?". Ca peut simplifier mon set d'effets, je connais plutôt bien la marque et sa philosophie, c'est fiable, ça sonne souvent très correctement. Belle machine, compacte, avec pléthore de réglages : notamment quand on cherche la bonne combinaison simulations d’amplis/overdrives/simulations de baffles, les possibilités semblent infinies. Les sons sont vraiment corrects mais au prix d’un précieux temps passé. Cependant, mes besoins sont vraiment centrés sur les sons clairs ou un peu overdrivés, mais ça ne va jamais beaucoup plus loin. Mais pour autant, pendant plus d’un an, j'utilise le GT-1000, sans avoir le coup de coeur. Disons, plus pour sa praticité et sa compacité que pour le reste.

En pleine préparation d'une session d'enregistrement, j'ai le "malheur" de ressortir mon vieux matériel, juste pour voir...
Je fais mon chaînage légendaire (mouarf) : un petit préamp puis Jacques Trinity, Boss Angry Driver, Keeley Halo et donc cette Neunaber Iconoclast. Et là, j'ai instantanément un son bien bien cochon, avec une définition, une dynamique et une clarté de dingue. Je tweake un peu le préamp et l'Iconoclast pour ajuster les fréquences, et c'est parti pour deux heures de jeu sans se poser de questions. Parce que voilà, pour moi, la Neunaber est une petite boîte qui permet de ne pas se prendre la tête : on branche, on ajuste les trois potentiomètres et on oublie le tout pour se concentrer sur le jeu. Ces potentiomètres libellés comme un eq sont bien plus que ça. Ils sont individuellement subtils et en même temps, leurs courses respectives permettent de changer drastiquement les paramètres qu’ils contrôlent. Mais surtout, la combinaison des trois permet de sculpter le son tout en conservant toujours une dynamique vraiment intéressante. Le noise gate intégré, que je n'avais pas prévu d'utiliser, est également discret et efficace et franchement bien foutu.

Pour ceux que cela intéresse, je précise que je l’utilise de manière assez peu conventionnelle. La logique veut que cet appareil soit placé en fin de chaîne d’effets. Dans mon cas, il m’en faudrait deux, car mon set comprend deux lignes d’effets parallèles, chacune étant stéréo en sortie. Aussi, pour économiser quelques euros, j’utilise la Neunaber en milieu de chaînages comme ceci :
- partie basse de mon instrument : Source Audio Artifakt – Iconoclast – delays stéréo
- partie aigüe de mon instrument : wah – Boss JB-2 – Iconoclast – delays stéréo

C’est peu conventionnel, mais en même temps, il est intéressant d’avoir le noise gate après les overdrives/saturations et avant les delays, donc pour moi, cela fait sens. Surtout, sur le plan sonore, ça fonctionne bien à mes oreilles. En tout cas, l’Iconoclast permet de gérer mon instrument sur toute sa (très large) tessiture (de la basse 5 cordes à la 22ème case d’une guitare) sans problème, ce qui n’est pas rien.

Enfin, il convient de mentionner qu’il existe un éditeur pour customiser les plages de fréquences de potentiomètres, mais que je n’ai jamais testé.

En conclusion, l’Iconoclast est pour moi une solution parfaite pour les gens qui ne veulent pas se prendre la tête avec les IR et qui se foutent d’avoir l’exacte reproduction de tel ampli combiné à tel baffle. Personnellement, tant que ça sonne, ça me suffit. Pour moi, le contrat est rempli. Si le temps de jeu est plus important que la recherche de votre son, alors peut-être la Neunaber Iconoclast mérite sûrement un petit essai.