« L’esprit West Coast dans une boîte de jeu »
Publié le 03/11/25 à 15:14
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Bonjour à tous,
Je le possède depuis 2 mois environ et je voulais partager avec vous mon enthousiasme sur cette petite machine.
Le contexte :
• C’est mon premier synthétiseur analogique (je n’avais que des VA, mais pas de vrai analo) ;
• C’est mon premier synthétiseur semi-modulaire (J’ai déjà un Clavia Nord Modular G2, ou encore un Alesis Micron, un Korg Z1 et un Korg Prophecy qui peuvent être assimilés à des semi-modulaires numériques, mais aucun modulaire / semi-modulaire réel / analogique) ;
• C’est mon premier synthétiseur « west coast » (je n’ai rien en réel ou virtuel qui s’apparente à ça) ;
• C’est mon premier Volca (j’ai du Korg, mais rien de la série Volca).
L’acquisition de cette machine est donc pour moi une première à bien des égards.
Première impression après l’ouverture de la boîte, ça ressemble à un jouet.
Et d’ailleurs, c’est un jouet.
Quand on l’allume et que l’on appuie sur une touche du clavier avant de patcher quoique ce soit, ça fait « Tuuuûûûût »…
Un onde triangle analogique...
Rien de bien engageant.
A l’usage, le Volca Modular me rappelle la boîte d’initiation à l’électronique que mes parents m’avaient offerte lorsque j’étais enfant et qui doit toujours se trouver quelque part dans leur grenier.
Une boîte électronique, mais, s’agissant du Volca Modular, d’expérimentations sonores.
C’est très ludique.
Caractéristiques techniques
Synthétiseur analogique « West Coast » monophonique à 2 oscillateurs.
Les concepteurs ont fait des choix radicaux dans la mesure où, à l’exception du séquenceur, il y a très peu de modules (8), mais chacun de ces modules peut modifier le son de façon radicale.
Difficile pour moi d’apprécier pleinement la pertinence du choix de ces modules car je n’ai jamais joué sur un Buchla, ni sur aucun synthétiseur « West Coast ».
A noter globalement que les boutons de modulation sont très sensibles.
On modifie vite le son de façon très radicale.
Il faut être très minutieux pour ajuster des régales finement.
A/ Les 8 modules
1/ Module « Source »
Il s’agit de la section oscillateurs.
2 oscillateurs analogiques avec une onde triangle.
Par défaut connectés en FM, 1 porteur, 1 modulateur.
Le ratio entre le porteur et le modulateur peut aller de 1:4 à 4:1.
de la FM analogique à deux oscillateurs.
A noter que lorsque l’on pousse à fond la modulation dans le porteur, cela affecte le pitch vers le haut.
Une fonction Fold, qui correspond au wavefolder des synthés « West Coast » qui replie en sortie l’onde sur elle-même, ce qui a pour effet d’ajouter des harmoniques dans les mediums et les aigus.
6 points de patch : 4 en entrée, 2 en sortie.
2/ Module « Clock »
Il s’agit de l’horloge en lien avec le séquenceur.
Il est possible de faire des effets poly-rythmiques en utilisant des sorties envoyant un signal à tous les pas, 1 pas sur 2, 1 pas sur 3, 1 pas sur 4.
Un bouton de modulation pouvant porter le tempo de 56 à 240 bpm...
6 points de patch
3/ Module « Woggle »
Quand j’ai cherché la définition, j’ai trouvé « bague à foulard »…
Si quelqu’un a une idée de l’étymologie du truc, je suis preneur.
En fait, il s’agit d’une sorte de Sample & Hold qui envoie un signal fixe et aléatoire à chaque step par défaut…
Le rythme de génération du signal peut être modulé.
Le signal Sample & Hold peut être soit « hard » (saccadé), soit « soft » (adouci, avec changement de valeurs progressif).
Par défaut, le « Sample and Hold » est alimenté par un bruit blanc, mais on peut entrer une forme d’onde à la place.
4 points de patch.
4/ Module « Functions »
Il s’agit en fait de deux enveloppes.
1 enveloppe Attack / Realease 6 points de patch.
1 enveloppe hyper intéressante Shape / Time 6 points de patch.
En gros, cette seconde enveloppe comporte toutes les formes entre une dent de scie montante et une dent de scie descendante en passant par le triangle.
Elle peut servir de LFO, et même de troisième oscillateur.
Quand on règle la fonction time à une durée très faible, la fréquence dépasse les 20 Hz et entre dans le spectre audible.
Enveloppe très intéressante à utiliser avec un séquenceur.
Elle crée des effets des groove hallucinants avec le séquenceur.
5/ Module « Split »
Module permettant de splitter un signal en deux ou au contraire d’additionner deux signaux, sans qu’il soit pour autant possible de contrôler leurs intensités respectives.
6 points de patch (2 x 3 points de patch)
Fonction très utile. J’aurais apprécié 2 x 3 points supplémentaires.
6/ Module « Dual LPG »
Deux Low Pass Gate.
En gros, LPG, c’est la fusion d’un VCA et d’un VCF (filtre passe-bas).
En gros, quand on baisse la valeur, on baisse à la fois le filtre et le volume.
6 points de patch (2x3 points de patch)
7/ Module « Utility »
Comme son nom l’indique, il est très utile.
5 point de patch. 3 entrées a, b, et c, et 2 sorties a+(bxc) et c-(bxc).
Il s’agit d’un mixeur pouvant mixer des signaux audio (donc, lorsque l’on a (bxc), on peut faire de la modulation en anneau…) comme des signaux de contrôle, étant précisé que l’on peut faire varier l’intensité de l’entrée c grâce à un potentiomètre.
J’aurais apprécié un module « Utility » supplémentaire.
8/ Module « Space Out »
Il s’agit d’un effet combinant une sorte de reverb avec une sorte de « distortion » qui altère assez radicalement le son.
Le terme « distortion » n’est pas forcément approprié dans la mesure où il ne s’agit pas d’une distortion au sens classique du terme, mais cet effet altère tellement le son qu’on ne peut se contenter de dire que le « Space Out » est une réverb.
Un seul potentiomètre pour faire varier cet effet.
Et disons que lorsque l’on fait varier ce potentiomètre, il affecte simultanément 3 critères : Dry / Wet, Durée de la réverb, Intensité de la « distortion »…
3 point de patch.
B/ Le séquenceur
Il est un élément clé du Volca Modular.
J’ignore ce qu’il en est des autres de la série Volca.
Je ne vais pas tout détailler ici, il suffit de lire le mode d’emploi.
Les sons sont tellement vivants et sensibles qu’ils peuvent sonner différemment selon que le tempo, selon la longueur des steps etc...
Beaucoup de commandes pour ajouter de l’aléa aux séquences (Stoch, Randomize Note, Act Step...).
Si on combine le séquenceur avec le module « Clock », on peut faire des choses ultra vivantes et organiques.
16 séquences de 16 pas peuvent être enregistrées.
Possibilité d’enregistrer une séquence à la volée ou pas à pas.
En outre, il est possible de chaîner les séquences entre elles, je vous laisse compter le nombre de pas.
2 particularités intéressantes.
1/ A l’exception des modules « Clock », « Utility », et du volume global, il est possible d’enregistrer les mouvements de tous les autres modules, ce qui fait de ce séquenceur, outre un séquenceur de notes, un véritable « Motion Sequencer ».
2/ La fonction Act Step permet d’enlever de façon aléatoire les pas d’une séquence.
Ex :
Vous avez programmé une séquence de 8 pas. A, B, C, D, E, F, G, H.
En activant la fonction Act Step, des pas seront enlevés (ou pas) de façon aléatoire.
Dans l’exemple ci-dessus, supposons que le pas B, F, H seront enlevés.
Instantanément, votre séquence se transformera en une séquence de 5 pas : A, C, D, E, G.
Cela donne parfois des résultats de dingue. (Encore une fois, c’est aléatoire)
Cette fonction est géniale.
Toutefois, j’aurais apprécié que cette fonction ait 2 modes.
Le premier, qui vient d’être décrit, et le second, qui au lieu de recomposer la séquence initiale de 8 pas en séquence de 5 pas, comme sur l’exemple cité ci-dessus, maintienne une séquence de 8 pas mais substitue un silence (mute) au step enlevé.
Ce qui voudrait dire que la séquence initiale de 8 pas reste une séquence de 8 pas, composée ainsi : A, Mute, C, D, E, Mute, G, Mute.
Peut-être est-il possible de faire cela en live mais à ce jour, je n’ai pas trouvé le moyen.
C/ le clavier
Pas grand-chose à dire, c’est un clavier de Volca, j’imagine, comme tous les autres Volca, non sensible à la vélocité.
Une fonction intéressante : par défaut, le clavier a un tempérament égal… On peut néanmoins choisir parmi de nombreuses options tout un tas de gammes micro-tonales.
Il est même possible de configurer soi-même sa propre gamme micro-tonale.
Excellent !!!
Petit défaut (il est possible de le contourner partiellement en patchant, mais dans ce cas, on perd des points de patches), la tessiture de l’oscillateur porteur est un peu faible : 3 octaves. J’aurais aimé un octave au-dessus, et un octave en dessous...
D/ Communication avec d’autres appareils
Avant toute chose, on regrettera qu’il n’y ait pas de prise MIDI (ni MIDI DIN, ni MIDI minijack), alors qu’apparemment, cela ne semblait pas si compliqué.
Certains ont fait des cartes de modification sans soudure qui semblent bien fonctionner.
https://www.ebay.fr/itm/154659646586
(Merci pour le tuyau @maoxiung)
Je vais peut-être m’en offrir un.
Le Volca Modular se patche avec des mini câbles « pin » tout petits qu’il est probablement le seul à utiliser.
Toutefois, pour ceux qui sont équipés en modulaire (ce qui n’est pas mon cas), nous avons des jacks (3,5 mm je crois) permettant de faire la communication avec le monde modulaire extérieur. (CV In, SYNC In / Out)
Je n’ai pas grand-chose à en dire, je ne suis pas équipé en modulaire.
E/ Alimentation
Aucune alimentation n’est fournie avec l’appareil.
Soit il est alimenté avec 6 piles 1,5 V.
J’ai flingué les piles en 4h30…
Il existe une alimentation externe (non incluse) à brancher sur le secteur.
Je suis retourné au magasin et je l’ai achetée (un peu plus de 30 € de mémoire).
Je ne vais pas passer ma vie à changer des piles.
L’aspect portable est très sympathique.
J’aurais sans doute préféré que l’alimentation soit fournie et que le Volca soit équipé d’une batterie rechargeable (comme un téléphone ou une tablette), qui permette ainsi de l’emporter un peu partout pour jouer avec.
Sans doute le prix n’aurait pas été le même...
Pour quels styles de musique et dans quel contexte (studio, concert, etc.) utilisez-vous ce synthétiseur ?
Quel style de musique ? Tout ce qui est électro.
Ambient, musique générative, Techno (j’ai réussi à faire une séquence ressemblant grandement à la séquence de Earthquake de ScanX – ), bruits, FX, expérimental, percussions, Leads, pads (j’y reviendrai)...
Utilisation en studio exclusivement. Pas sûr qu'il soit simple de l'utiliser en live...
Vous semble-t-il solide et bien fini ?
Difficile à dire. Il ressemble à un jouet en plastique.
Et c’est un jouet en plastique.
Il est très léger. (- de 500 g)
Les « pin cables » sont très fins.
De toute évidence, il faut être très précautionneux.
Le mien est tout neuf, donc il fonctionne parfaitement.
J’espère qu’il en sera de même dans 4 ou 5 ans...
Sa prise en main et son ergonomie sont-elles simples ?
Oui et non.
A/ Oui
Il n’y a que 8 modules. Il est simple sur le principe de patcher un module en entrée ou en sortie et de voir comment il affecte le son ou, le cas échéant la séquence.
B/ Non
Les « pin cables » sont très fins.
Il faut aller doucement pour ne pas patcher le câble sur le point de patch d’à côte.
En outre, lorsque l’on a une 10zaine de câbles patchés, certains potentiomètres sont plus difficiles d’accès, ce d’autant qu’ils ne sont pas parfaits.
Enfin, dans la mesure où les potentiomètres sont hyper sensibles et qu’ils peuvent affecter le son de manière radicale, lorsque l’on tourne autour d’un « sweet spot », il faut vraiment y aller tout doucement pour affiner le son et ne pas s’éloigner de manière radicale du « sweet spot ».
Quel est votre avis sur le son de manière globale ?
J’adore, mais je reviendrai là-dessus dans ma conclusion générale.
Que pensez-vous des sons d’usine ?
Pas de son s’usine, puisque pas de mémoire.
La première onde analogique triangle que l’on entend lorsqu’on allume l’appareil laisse un peu perplexe, mais il ne faut pas s’arrêter là.
Que pensez-vous des possibilités d’édition et de traitement ?
Déjà développé dans les caractéristiques techniques.
S’agissant d’une petite boîte, les concepteurs ont dû faire des choix (radicaux) quant aux modules à implémenter dans cette petite machine, dont le nombre est nécessairement limité.
Je n’ai aucun élément de comparaison par rapport à un vrai synthétiseur analogique « West Coast » de type Buchla.
Conclusion Générale
Je pense que vous l’avez compris, j’adore cette boîte.
J’avais un cahier des charges en en faisant l’acquisition, et elle va bien au-delà de mes espérances.
C’est malgré tout un produit particulier.
Pourquoi il me plaît ?
Parce que je suis déjà équipé en machines.
Parce qu’il m’apporte, à moindre coût, des choses qu’aucune de mes autres machines m’apporte.
Parce que c’est un véritable petit laboratoire d’exploration sonore.
Comment je travaille avec ?
Je ne suis jamais très loin de mon ordi.
Lorsqu’un son, ou un combo (son + séquence) me plaît, je le sample longuement et abondamment en tweakant le plus possible autour du (des) sweet spot(s).
Je note la séquence (si je dois la refaire avec un autre séquenceur).
Je prends le patch en photo. (Et oui, il n’y a pas de mémoire)
Pour qui cette boîte est-elle faite ?
Pour tous ceux qui acceptent pleinement la philosophie de l’appareil, à savoir qu’il s’agit d’un synthétiseur analogique, monophonique, west coast, sans mémoire.
Analogique
Pas de doute, c’est un vrai analo. Les formes d’ondes ne sont pas « parfaites », elles ont une légère instabilité.
Les oscillos driftent.
Il y a des problématiques de température.
Exemple, lorsque que j’utilise l’enveloppe Shape / Time comme oscillateur, le pitch est d’autant plus élevé que les circuits ont eu le temps de chauffer.
Monophonique
Et oui, par défaut, on ne peut pas faire d’accords.
J’ai pourtant fait d’excellents pads avec.
Pour ma part, je dispose d’un synthé granulaire et de sampleurs hardwares…
Ça aide…
West Coast
Encore une fois, je n’ai jamais possédé ni même joué sur un Buchla.
En conséquence, difficile de comparer.
Tout ce que je vois (ou plutôt j’entends), c’est qu’il me sort des gros sons que mes autres synthés ne me sortent pas.
En revanche, je vois beaucoup de critiques ici ou là qui ne sont pas recevables à mon humble avis dans la mesure où on va reprocher au filtre de ne pas avoir de résonance, ou de ne pas être un Ladder Filter.
On n’a jamais reproché à un Moog de ne pas être un Buchla ou à un Buchla de ne pas être un Moog.
Oui, Korg a marqué l’histoire avec un semi-modulaire plutôt « East Coast », le MS20…
S’agissant du Volca Modular,ils ont choisi de faire une boîte « West Coast », ils ont fait une boîte « West Coast ».
2 caractéristiques du West Coast sont, au moins dans l’esprit, bien présentes dans cette boîte : l’utilisation de l’aléa, tant dans la génération sonore que dans les séquences, et l’idée de partir de sources sonores harmoniquement pauvres pour les enrichir (plutôt que de partir de sources harmoniquement riches et les filtrer).
Sans mémoire
Oui, il n’y a pas de mémoire, c’est un choix.
Une petite anecdote.
Dans les 2 premières semaine, j’ai eu un « eargasm » (j’adore ce néologisme).
J’avais fait un combo (son + séquence) avec une séquence de basse hallucinante, quelque chose entre une synth bass Moog à la Herbie Hancock et les Head Hunters, et une basse électrique slappée par Marcus Miller.
Et je n’exagère pas.
Impossible de la refaire.
La séquence, je l’ai toujours puisque le séquenceur a une mémoire, mais le son, plus rien.
Enfin, plus rien, pas exactement. Je m’en rapproche. Je joue toujours cette même séquence de basse. Le son est un son de basse, à n’en pas douter.
Mais rien à voir avec la magie du son initial.
C’est depuis ce jour que j’ai décidé de sampler systématiquement les sons et les séquences qui me plaisent et de photographier les patches.
Au moins une fois par semaine, j’essaie de refaire ce son…
Toujours sans succès.
Voilà, pas de mémoire, il faut l’accepter, puisque c’est la philosophie de l’appareil.
Il faut également accepter que ce synthé soit un petit laboratoire d’exploration sonore, en ce sens qu’il faut accepter de se « perdre », ou de tourner un peu en rond.
Je m’explique.
Beaucoup d’entre nous aiment que leurs sessions soient « rentables », donc exploitables tout de suite.
Certains synthés sont comme ça. Quoiqu’on fasse dessus, ça sonne.
Après tout, nous ne vivons pas tous de la musique et nous souhaitons que le (trop) peu de temps que nous lui consacrons soit du temps « efficace ».
Je le comprends parfaitement.
Ce n’est pas le cas du Volca Modular.
Sur 10 sessions que je fais avec le Volca Modular, 7 ou 8 partent à la poubelle.
J’entends par là que je n’éprouve pas le besoin ni même l’envie de photographier les patches et de sampler le résultat obtenu.
En revanche, sur les 2 ou 3 sessions que je conserve (sur les 10), il y a un effet Wouahhh…
Quelque chose d’organique, de musical, de transcendant, que je n’obtiens sur aucun autre des synthés en ma possession.
(Peut-être certains possesseurs de cette boîte ont un « ratio » d’efficacité plus avantageux, mais je doute qu’il puisse être supérieur à 5/10)
Il faut accepter cette idée en l’achetant.
* * *
Ceux qui n’acceptent pas la philosophie de cet appareil telle que je viens de la décrire, à mon humble avis, passez votre chemin.
Cette boîte n’est pas faite pour vous.
Si vous souhaitez des sons plus « classiques », plus conformes à ce qu’on entend habituellement, leads, basses à la Moog, etc., dans la série Volca, le Volca Bass ou le Volca Keys me semblent plus indiqués.
Malgré le caractère modique du prix, je ne suis pas certain de pouvoir recommander cette boîte pour un premier synthé.
Pour ce qui me concerne, de nombreux écueils de ce synthés sont compensés par les machines que je possède déjà (me permettant notamment de sampler, et de réutiliser les ondes obtenues pour faire de leads et des pads).
Si nous devions diviser les synthés en deux catégories ; les synthés « généralistes » plus ou moins capables de tout faire, sans véritable personnalité qui fait qu’on reconnaît immédiatement tel ou tel synthé, et les synthés « signature » que l’on identifie immédiatement dès la première écoute, avec, bien évidemment toutes les nuances de gris qui vont entre les deux, le Volca Modular appartient sans aucun doute et je dirais presque sans nuance à la seconde catégorie.
C’est un synthé « signature », que l’on pourrait même qualifier de « clivant ».
Et c’est pour cela qu’on l’acquiert.
Ce n’est pas un défaut ; ce n’est pas une qualité non plus.
C’est une caractéristique.
Pour ceux qui ont déjà un set de machines assez étoffé et qui veulent ajouter une couleur West Coast à moindre coût, foncez.
Pour les autres, méditez bien sur la philosophie de cette boîte que j’ai pris le temps de développer dans cet avis et vos besoins.
Bon, je m’arrête.
J’ai suffisamment écrit pour pour évoquer 8 modules implémentés dans une boîte en plastique.
Je mets 4 étoiles.
Cette boîte n’est pas parfaite, mais pour ce qui me concerne, j’espère qu’elle sera toujours fringante et vaillante dans 4 ou 5 ans...
Les + + +
• Des gros sons de type West Coast dans une petite boîte ;
• Versatilité du son ;
• Laboratoire d’exploration sonore ;
• Interactions entre le séquenceur et le son ;
• Globalement, le séquenceur (Motion Sequencer, chaînage de séquences, nombreux éléments d’aléa...) ;
• Possibilité de configurer ses propres gammes micro-tonales ;
• Rapport qualité / prix (sous réserve de la longévité dont je ne peux pas juger à ce jour) ;
Les - - -
• Alimentation (alimentation secteur non fournie, piles 1,5 V énergivore, absence de batterie rechargeable) ;
• Manque peut-être de modules (2 Splits et un Utility supplémentaires n’auraient pas été de trop…) ;
• Manque de prise MIDI (malgré le parti pris de reproduire un analogique) ;
• Mode Act Step du séquenceur (pas de possibilité de muter en temps réel des steps de la séquence) ;
• Tessiture « directe » un peu faible ;
• Obsolescence / Longévité ? (Il s’agit ici davantage d’une question que d’une affirmation. Dans quel état sera mon Volca dans 5 ans ? De toute évidence, il convient d’être très précautionneux)
Je le possède depuis 2 mois environ et je voulais partager avec vous mon enthousiasme sur cette petite machine.
Le contexte :
• C’est mon premier synthétiseur analogique (je n’avais que des VA, mais pas de vrai analo) ;
• C’est mon premier synthétiseur semi-modulaire (J’ai déjà un Clavia Nord Modular G2, ou encore un Alesis Micron, un Korg Z1 et un Korg Prophecy qui peuvent être assimilés à des semi-modulaires numériques, mais aucun modulaire / semi-modulaire réel / analogique) ;
• C’est mon premier synthétiseur « west coast » (je n’ai rien en réel ou virtuel qui s’apparente à ça) ;
• C’est mon premier Volca (j’ai du Korg, mais rien de la série Volca).
L’acquisition de cette machine est donc pour moi une première à bien des égards.
Première impression après l’ouverture de la boîte, ça ressemble à un jouet.
Et d’ailleurs, c’est un jouet.
Quand on l’allume et que l’on appuie sur une touche du clavier avant de patcher quoique ce soit, ça fait « Tuuuûûûût »…
Un onde triangle analogique...
Rien de bien engageant.
A l’usage, le Volca Modular me rappelle la boîte d’initiation à l’électronique que mes parents m’avaient offerte lorsque j’étais enfant et qui doit toujours se trouver quelque part dans leur grenier.
Une boîte électronique, mais, s’agissant du Volca Modular, d’expérimentations sonores.
C’est très ludique.
Caractéristiques techniques
Synthétiseur analogique « West Coast » monophonique à 2 oscillateurs.
Les concepteurs ont fait des choix radicaux dans la mesure où, à l’exception du séquenceur, il y a très peu de modules (8), mais chacun de ces modules peut modifier le son de façon radicale.
Difficile pour moi d’apprécier pleinement la pertinence du choix de ces modules car je n’ai jamais joué sur un Buchla, ni sur aucun synthétiseur « West Coast ».
A noter globalement que les boutons de modulation sont très sensibles.
On modifie vite le son de façon très radicale.
Il faut être très minutieux pour ajuster des régales finement.
A/ Les 8 modules
1/ Module « Source »
Il s’agit de la section oscillateurs.
2 oscillateurs analogiques avec une onde triangle.
Par défaut connectés en FM, 1 porteur, 1 modulateur.
Le ratio entre le porteur et le modulateur peut aller de 1:4 à 4:1.
de la FM analogique à deux oscillateurs.
A noter que lorsque l’on pousse à fond la modulation dans le porteur, cela affecte le pitch vers le haut.
Une fonction Fold, qui correspond au wavefolder des synthés « West Coast » qui replie en sortie l’onde sur elle-même, ce qui a pour effet d’ajouter des harmoniques dans les mediums et les aigus.
6 points de patch : 4 en entrée, 2 en sortie.
2/ Module « Clock »
Il s’agit de l’horloge en lien avec le séquenceur.
Il est possible de faire des effets poly-rythmiques en utilisant des sorties envoyant un signal à tous les pas, 1 pas sur 2, 1 pas sur 3, 1 pas sur 4.
Un bouton de modulation pouvant porter le tempo de 56 à 240 bpm...
6 points de patch
3/ Module « Woggle »
Quand j’ai cherché la définition, j’ai trouvé « bague à foulard »…
Si quelqu’un a une idée de l’étymologie du truc, je suis preneur.
En fait, il s’agit d’une sorte de Sample & Hold qui envoie un signal fixe et aléatoire à chaque step par défaut…
Le rythme de génération du signal peut être modulé.
Le signal Sample & Hold peut être soit « hard » (saccadé), soit « soft » (adouci, avec changement de valeurs progressif).
Par défaut, le « Sample and Hold » est alimenté par un bruit blanc, mais on peut entrer une forme d’onde à la place.
4 points de patch.
4/ Module « Functions »
Il s’agit en fait de deux enveloppes.
1 enveloppe Attack / Realease 6 points de patch.
1 enveloppe hyper intéressante Shape / Time 6 points de patch.
En gros, cette seconde enveloppe comporte toutes les formes entre une dent de scie montante et une dent de scie descendante en passant par le triangle.
Elle peut servir de LFO, et même de troisième oscillateur.
Quand on règle la fonction time à une durée très faible, la fréquence dépasse les 20 Hz et entre dans le spectre audible.
Enveloppe très intéressante à utiliser avec un séquenceur.
Elle crée des effets des groove hallucinants avec le séquenceur.
5/ Module « Split »
Module permettant de splitter un signal en deux ou au contraire d’additionner deux signaux, sans qu’il soit pour autant possible de contrôler leurs intensités respectives.
6 points de patch (2 x 3 points de patch)
Fonction très utile. J’aurais apprécié 2 x 3 points supplémentaires.
6/ Module « Dual LPG »
Deux Low Pass Gate.
En gros, LPG, c’est la fusion d’un VCA et d’un VCF (filtre passe-bas).
En gros, quand on baisse la valeur, on baisse à la fois le filtre et le volume.
6 points de patch (2x3 points de patch)
7/ Module « Utility »
Comme son nom l’indique, il est très utile.
5 point de patch. 3 entrées a, b, et c, et 2 sorties a+(bxc) et c-(bxc).
Il s’agit d’un mixeur pouvant mixer des signaux audio (donc, lorsque l’on a (bxc), on peut faire de la modulation en anneau…) comme des signaux de contrôle, étant précisé que l’on peut faire varier l’intensité de l’entrée c grâce à un potentiomètre.
J’aurais apprécié un module « Utility » supplémentaire.
8/ Module « Space Out »
Il s’agit d’un effet combinant une sorte de reverb avec une sorte de « distortion » qui altère assez radicalement le son.
Le terme « distortion » n’est pas forcément approprié dans la mesure où il ne s’agit pas d’une distortion au sens classique du terme, mais cet effet altère tellement le son qu’on ne peut se contenter de dire que le « Space Out » est une réverb.
Un seul potentiomètre pour faire varier cet effet.
Et disons que lorsque l’on fait varier ce potentiomètre, il affecte simultanément 3 critères : Dry / Wet, Durée de la réverb, Intensité de la « distortion »…
3 point de patch.
B/ Le séquenceur
Il est un élément clé du Volca Modular.
J’ignore ce qu’il en est des autres de la série Volca.
Je ne vais pas tout détailler ici, il suffit de lire le mode d’emploi.
Les sons sont tellement vivants et sensibles qu’ils peuvent sonner différemment selon que le tempo, selon la longueur des steps etc...
Beaucoup de commandes pour ajouter de l’aléa aux séquences (Stoch, Randomize Note, Act Step...).
Si on combine le séquenceur avec le module « Clock », on peut faire des choses ultra vivantes et organiques.
16 séquences de 16 pas peuvent être enregistrées.
Possibilité d’enregistrer une séquence à la volée ou pas à pas.
En outre, il est possible de chaîner les séquences entre elles, je vous laisse compter le nombre de pas.
2 particularités intéressantes.
1/ A l’exception des modules « Clock », « Utility », et du volume global, il est possible d’enregistrer les mouvements de tous les autres modules, ce qui fait de ce séquenceur, outre un séquenceur de notes, un véritable « Motion Sequencer ».
2/ La fonction Act Step permet d’enlever de façon aléatoire les pas d’une séquence.
Ex :
Vous avez programmé une séquence de 8 pas. A, B, C, D, E, F, G, H.
En activant la fonction Act Step, des pas seront enlevés (ou pas) de façon aléatoire.
Dans l’exemple ci-dessus, supposons que le pas B, F, H seront enlevés.
Instantanément, votre séquence se transformera en une séquence de 5 pas : A, C, D, E, G.
Cela donne parfois des résultats de dingue. (Encore une fois, c’est aléatoire)
Cette fonction est géniale.
Toutefois, j’aurais apprécié que cette fonction ait 2 modes.
Le premier, qui vient d’être décrit, et le second, qui au lieu de recomposer la séquence initiale de 8 pas en séquence de 5 pas, comme sur l’exemple cité ci-dessus, maintienne une séquence de 8 pas mais substitue un silence (mute) au step enlevé.
Ce qui voudrait dire que la séquence initiale de 8 pas reste une séquence de 8 pas, composée ainsi : A, Mute, C, D, E, Mute, G, Mute.
Peut-être est-il possible de faire cela en live mais à ce jour, je n’ai pas trouvé le moyen.
C/ le clavier
Pas grand-chose à dire, c’est un clavier de Volca, j’imagine, comme tous les autres Volca, non sensible à la vélocité.
Une fonction intéressante : par défaut, le clavier a un tempérament égal… On peut néanmoins choisir parmi de nombreuses options tout un tas de gammes micro-tonales.
Il est même possible de configurer soi-même sa propre gamme micro-tonale.
Excellent !!!
Petit défaut (il est possible de le contourner partiellement en patchant, mais dans ce cas, on perd des points de patches), la tessiture de l’oscillateur porteur est un peu faible : 3 octaves. J’aurais aimé un octave au-dessus, et un octave en dessous...
D/ Communication avec d’autres appareils
Avant toute chose, on regrettera qu’il n’y ait pas de prise MIDI (ni MIDI DIN, ni MIDI minijack), alors qu’apparemment, cela ne semblait pas si compliqué.
Certains ont fait des cartes de modification sans soudure qui semblent bien fonctionner.
https://www.ebay.fr/itm/154659646586
(Merci pour le tuyau @maoxiung)
Je vais peut-être m’en offrir un.
Le Volca Modular se patche avec des mini câbles « pin » tout petits qu’il est probablement le seul à utiliser.
Toutefois, pour ceux qui sont équipés en modulaire (ce qui n’est pas mon cas), nous avons des jacks (3,5 mm je crois) permettant de faire la communication avec le monde modulaire extérieur. (CV In, SYNC In / Out)
Je n’ai pas grand-chose à en dire, je ne suis pas équipé en modulaire.
E/ Alimentation
Aucune alimentation n’est fournie avec l’appareil.
Soit il est alimenté avec 6 piles 1,5 V.
J’ai flingué les piles en 4h30…
Il existe une alimentation externe (non incluse) à brancher sur le secteur.
Je suis retourné au magasin et je l’ai achetée (un peu plus de 30 € de mémoire).
Je ne vais pas passer ma vie à changer des piles.
L’aspect portable est très sympathique.
J’aurais sans doute préféré que l’alimentation soit fournie et que le Volca soit équipé d’une batterie rechargeable (comme un téléphone ou une tablette), qui permette ainsi de l’emporter un peu partout pour jouer avec.
Sans doute le prix n’aurait pas été le même...
Pour quels styles de musique et dans quel contexte (studio, concert, etc.) utilisez-vous ce synthétiseur ?
Quel style de musique ? Tout ce qui est électro.
Ambient, musique générative, Techno (j’ai réussi à faire une séquence ressemblant grandement à la séquence de Earthquake de ScanX –
Utilisation en studio exclusivement. Pas sûr qu'il soit simple de l'utiliser en live...
Vous semble-t-il solide et bien fini ?
Difficile à dire. Il ressemble à un jouet en plastique.
Et c’est un jouet en plastique.
Il est très léger. (- de 500 g)
Les « pin cables » sont très fins.
De toute évidence, il faut être très précautionneux.
Le mien est tout neuf, donc il fonctionne parfaitement.
J’espère qu’il en sera de même dans 4 ou 5 ans...
Sa prise en main et son ergonomie sont-elles simples ?
Oui et non.
A/ Oui
Il n’y a que 8 modules. Il est simple sur le principe de patcher un module en entrée ou en sortie et de voir comment il affecte le son ou, le cas échéant la séquence.
B/ Non
Les « pin cables » sont très fins.
Il faut aller doucement pour ne pas patcher le câble sur le point de patch d’à côte.
En outre, lorsque l’on a une 10zaine de câbles patchés, certains potentiomètres sont plus difficiles d’accès, ce d’autant qu’ils ne sont pas parfaits.
Enfin, dans la mesure où les potentiomètres sont hyper sensibles et qu’ils peuvent affecter le son de manière radicale, lorsque l’on tourne autour d’un « sweet spot », il faut vraiment y aller tout doucement pour affiner le son et ne pas s’éloigner de manière radicale du « sweet spot ».
Quel est votre avis sur le son de manière globale ?
J’adore, mais je reviendrai là-dessus dans ma conclusion générale.
Que pensez-vous des sons d’usine ?
Pas de son s’usine, puisque pas de mémoire.
La première onde analogique triangle que l’on entend lorsqu’on allume l’appareil laisse un peu perplexe, mais il ne faut pas s’arrêter là.
Que pensez-vous des possibilités d’édition et de traitement ?
Déjà développé dans les caractéristiques techniques.
S’agissant d’une petite boîte, les concepteurs ont dû faire des choix (radicaux) quant aux modules à implémenter dans cette petite machine, dont le nombre est nécessairement limité.
Je n’ai aucun élément de comparaison par rapport à un vrai synthétiseur analogique « West Coast » de type Buchla.
Conclusion Générale
Je pense que vous l’avez compris, j’adore cette boîte.
J’avais un cahier des charges en en faisant l’acquisition, et elle va bien au-delà de mes espérances.
C’est malgré tout un produit particulier.
Pourquoi il me plaît ?
Parce que je suis déjà équipé en machines.
Parce qu’il m’apporte, à moindre coût, des choses qu’aucune de mes autres machines m’apporte.
Parce que c’est un véritable petit laboratoire d’exploration sonore.
Comment je travaille avec ?
Je ne suis jamais très loin de mon ordi.
Lorsqu’un son, ou un combo (son + séquence) me plaît, je le sample longuement et abondamment en tweakant le plus possible autour du (des) sweet spot(s).
Je note la séquence (si je dois la refaire avec un autre séquenceur).
Je prends le patch en photo. (Et oui, il n’y a pas de mémoire)
Pour qui cette boîte est-elle faite ?
Pour tous ceux qui acceptent pleinement la philosophie de l’appareil, à savoir qu’il s’agit d’un synthétiseur analogique, monophonique, west coast, sans mémoire.
Analogique
Pas de doute, c’est un vrai analo. Les formes d’ondes ne sont pas « parfaites », elles ont une légère instabilité.
Les oscillos driftent.
Il y a des problématiques de température.
Exemple, lorsque que j’utilise l’enveloppe Shape / Time comme oscillateur, le pitch est d’autant plus élevé que les circuits ont eu le temps de chauffer.
Monophonique
Et oui, par défaut, on ne peut pas faire d’accords.
J’ai pourtant fait d’excellents pads avec.
Pour ma part, je dispose d’un synthé granulaire et de sampleurs hardwares…
Ça aide…
West Coast
Encore une fois, je n’ai jamais possédé ni même joué sur un Buchla.
En conséquence, difficile de comparer.
Tout ce que je vois (ou plutôt j’entends), c’est qu’il me sort des gros sons que mes autres synthés ne me sortent pas.
En revanche, je vois beaucoup de critiques ici ou là qui ne sont pas recevables à mon humble avis dans la mesure où on va reprocher au filtre de ne pas avoir de résonance, ou de ne pas être un Ladder Filter.
On n’a jamais reproché à un Moog de ne pas être un Buchla ou à un Buchla de ne pas être un Moog.
Oui, Korg a marqué l’histoire avec un semi-modulaire plutôt « East Coast », le MS20…
S’agissant du Volca Modular,ils ont choisi de faire une boîte « West Coast », ils ont fait une boîte « West Coast ».
2 caractéristiques du West Coast sont, au moins dans l’esprit, bien présentes dans cette boîte : l’utilisation de l’aléa, tant dans la génération sonore que dans les séquences, et l’idée de partir de sources sonores harmoniquement pauvres pour les enrichir (plutôt que de partir de sources harmoniquement riches et les filtrer).
Sans mémoire
Oui, il n’y a pas de mémoire, c’est un choix.
Une petite anecdote.
Dans les 2 premières semaine, j’ai eu un « eargasm » (j’adore ce néologisme).
J’avais fait un combo (son + séquence) avec une séquence de basse hallucinante, quelque chose entre une synth bass Moog à la Herbie Hancock et les Head Hunters, et une basse électrique slappée par Marcus Miller.
Et je n’exagère pas.
Impossible de la refaire.
La séquence, je l’ai toujours puisque le séquenceur a une mémoire, mais le son, plus rien.
Enfin, plus rien, pas exactement. Je m’en rapproche. Je joue toujours cette même séquence de basse. Le son est un son de basse, à n’en pas douter.
Mais rien à voir avec la magie du son initial.
C’est depuis ce jour que j’ai décidé de sampler systématiquement les sons et les séquences qui me plaisent et de photographier les patches.
Au moins une fois par semaine, j’essaie de refaire ce son…
Toujours sans succès.
Voilà, pas de mémoire, il faut l’accepter, puisque c’est la philosophie de l’appareil.
Il faut également accepter que ce synthé soit un petit laboratoire d’exploration sonore, en ce sens qu’il faut accepter de se « perdre », ou de tourner un peu en rond.
Je m’explique.
Beaucoup d’entre nous aiment que leurs sessions soient « rentables », donc exploitables tout de suite.
Certains synthés sont comme ça. Quoiqu’on fasse dessus, ça sonne.
Après tout, nous ne vivons pas tous de la musique et nous souhaitons que le (trop) peu de temps que nous lui consacrons soit du temps « efficace ».
Je le comprends parfaitement.
Ce n’est pas le cas du Volca Modular.
Sur 10 sessions que je fais avec le Volca Modular, 7 ou 8 partent à la poubelle.
J’entends par là que je n’éprouve pas le besoin ni même l’envie de photographier les patches et de sampler le résultat obtenu.
En revanche, sur les 2 ou 3 sessions que je conserve (sur les 10), il y a un effet Wouahhh…
Quelque chose d’organique, de musical, de transcendant, que je n’obtiens sur aucun autre des synthés en ma possession.
(Peut-être certains possesseurs de cette boîte ont un « ratio » d’efficacité plus avantageux, mais je doute qu’il puisse être supérieur à 5/10)
Il faut accepter cette idée en l’achetant.
* * *
Ceux qui n’acceptent pas la philosophie de cet appareil telle que je viens de la décrire, à mon humble avis, passez votre chemin.
Cette boîte n’est pas faite pour vous.
Si vous souhaitez des sons plus « classiques », plus conformes à ce qu’on entend habituellement, leads, basses à la Moog, etc., dans la série Volca, le Volca Bass ou le Volca Keys me semblent plus indiqués.
Malgré le caractère modique du prix, je ne suis pas certain de pouvoir recommander cette boîte pour un premier synthé.
Pour ce qui me concerne, de nombreux écueils de ce synthés sont compensés par les machines que je possède déjà (me permettant notamment de sampler, et de réutiliser les ondes obtenues pour faire de leads et des pads).
Si nous devions diviser les synthés en deux catégories ; les synthés « généralistes » plus ou moins capables de tout faire, sans véritable personnalité qui fait qu’on reconnaît immédiatement tel ou tel synthé, et les synthés « signature » que l’on identifie immédiatement dès la première écoute, avec, bien évidemment toutes les nuances de gris qui vont entre les deux, le Volca Modular appartient sans aucun doute et je dirais presque sans nuance à la seconde catégorie.
C’est un synthé « signature », que l’on pourrait même qualifier de « clivant ».
Et c’est pour cela qu’on l’acquiert.
Ce n’est pas un défaut ; ce n’est pas une qualité non plus.
C’est une caractéristique.
Pour ceux qui ont déjà un set de machines assez étoffé et qui veulent ajouter une couleur West Coast à moindre coût, foncez.
Pour les autres, méditez bien sur la philosophie de cette boîte que j’ai pris le temps de développer dans cet avis et vos besoins.
Bon, je m’arrête.
J’ai suffisamment écrit pour pour évoquer 8 modules implémentés dans une boîte en plastique.
Je mets 4 étoiles.
Cette boîte n’est pas parfaite, mais pour ce qui me concerne, j’espère qu’elle sera toujours fringante et vaillante dans 4 ou 5 ans...
Les + + +
• Des gros sons de type West Coast dans une petite boîte ;
• Versatilité du son ;
• Laboratoire d’exploration sonore ;
• Interactions entre le séquenceur et le son ;
• Globalement, le séquenceur (Motion Sequencer, chaînage de séquences, nombreux éléments d’aléa...) ;
• Possibilité de configurer ses propres gammes micro-tonales ;
• Rapport qualité / prix (sous réserve de la longévité dont je ne peux pas juger à ce jour) ;
Les - - -
• Alimentation (alimentation secteur non fournie, piles 1,5 V énergivore, absence de batterie rechargeable) ;
• Manque peut-être de modules (2 Splits et un Utility supplémentaires n’auraient pas été de trop…) ;
• Manque de prise MIDI (malgré le parti pris de reproduire un analogique) ;
• Mode Act Step du séquenceur (pas de possibilité de muter en temps réel des steps de la séquence) ;
• Tessiture « directe » un peu faible ;
• Obsolescence / Longévité ? (Il s’agit ici davantage d’une question que d’une affirmation. Dans quel état sera mon Volca dans 5 ans ? De toute évidence, il convient d’être très précautionneux)

