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stiiiiiiive
« Un alien attachant... »
Publié le 04/06/17 à 12:25
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Le Moog Opus 3 est situé à la croisée de la string machine, de l'orgue à transistors et du synthé polyphonique. C'est un instrument attachant car un peu à part.
Clavier 49 touches sans vélocité ni pression, molette de pitch façon Model D (pas de ressort). Il pèse autour de 8 kg, praticable en live, et a des flancs en bois qui ont bien vieilli et lui donnent du cachet. Il est complètement polyphonique (diviseurs d'octave inside, je crois) et en tant que tel, pas contrôlable via CV. Et comme il a pré-existé au MIDI, il faudra donc le jouer à la main et c'est tout. Ah si, une entrée pour pédale de sustain, pour le jouer un peu au pied quand même.
L'architecture de cet instrument est ce qui le rend si particulier.
Il y a trois sections de génération sonore :
- Strings (en rouge sur le panneau avant), avec deux réglages d'octaves (8' et 4') disponibles simultanément, sans dosage (on/off). Cette section dispose de son propre filtre passe bas, passe haut ou passe bande statique.
- Orgue (en vert sur le panneau avant), avec cinq curseurs (16' à 1'). L'onde est carrée, et un réglage de tonalité permet d'adoucir un peu son grain.
- Brass (en jaune sur le panneau avant) qui consiste en un synthé avec trois réglages d'octaves disponibles (16' à 4'), orienté "brass" mais qui pourra se la jouer bass ou lead. La modulation du filtre est soit fixe, soit déléguée au VCF (voir ci-dessous)
Il y a ensuite deux sections de "traitement" :
- Un VCF passe bas Moog classique, avec sa propre enveloppe
- Un chorus, réglable en profondeur, vitesse (slow ou fast) et avec un delay (temporisation du démarrage de l'effet), dont la valeur est partagée avec celle du LFO principal.
Le routing est le suivant :
- Un cross-fader permet de router les strings et l'orgue vers le chorus ; vous pouvez donc avoir les deux dans le chorus.
- Un second permet de router l'orgue et le brass dans le filtre selon le même principe.
La section mixer porte les couleurs des trois sections de generation, mais c'est trompeur car en réalité, elle permet de mixer :
- la sortie du chorus (avec un mélange strings / organ)
- la sortie de l'orgue seul (sans traitement chorus ni VCF, et c'est d'ailleurs le seul moment où le réglage de tonalité agit)
- la sortie du VCF (avec un mélange organ / brass)
...et non pas strings, puis organ puis brass. 'tention !
Chaque "tranche" est commutable, réglable en niveau et en panoramique. Et comme la bête a des sorties stéréo, ça permet des traitements séparés.
A côté de cela, il y a un LFO triangulaire qui peut moduler le pitch ou la fréquence de cutoff du VCF. Ce LFO, comme indiqué précédemment, possède un réglage de delay qui permet d'en retarder l'action. On devrait l'avoir plus souvent, tiens.
Enfin, il y a une section enveloppe AR avec deux modes. Alors pour être franc, c'est un peu obscur. Si le premier mode est le plus intuitif, je crois que le second mode permet d'utiliser l'enveloppe générale en même temps que l'enveloppe de chaque note, car il semble que chaque note ait la sienne. Le résultat : avec un long relâchement, on plaque un accord, on relâche, on plaque un autre accord et là, on entend encore les notes de l'accord précédent disparaitre peu à peu. Inhabituel.
Notons que l'enveloppe n'est pas très rapide. Elle rappelle plus cette d'un MG-1 que celle d'un Model D ou d'un Little Phatty, par exemple.
Niveau son, ça sonne plutôt épais. Les strings sont soyeuses et on est content d'avoir d'un passe bande ou un passe haut pour les affiner un peu. L'orgue fait son boulot et on est content d'avoir le réglage de tonalité pour le rendre un peu moins brut. Le brass n'a pas d'intérêt particulier en soi.
En réalité, je trouve que ce qui fera le son de cet instrument, c'est plutôt le dosage des sources et des traitements. C'est ainsi qu'on obtiendra les textures les plus charmantes : pas de modulation folle, pas de quoi égaler un DSI Prophet '08 par exemple, mais un grain très musical qui évoque de suite les années 70. Dixit son premier propriétaire : "je branchais le Moog dans le 4-pistes, et au bout de 10 minutes, je me prenais pour Klaus Schulze !". Avec un delay analogique derrière, c'est un régal.
Son principal point faible est son toucher tout moumou. Il faut aussi savoir que, comme sur le MG-1, la couche de mousse située entre le panel et le circuit des contrôles vieillit mal et devient une sorte de goudron noirâtre. Cela peut poser des problèmes, mais par exemple, le mien n'en a pas, alors qu'a priori, il contient toujours cette plaie de mousse.
Il n'a pas de mémoire, mais je le crois utilisable en live ; j'avais pour projet de le jouer dans un groupe à tendance rock garage/psyché - l'orgue... En plus, un vieux coucou avec strings et orgue, il n'y en a que peu. En terme de polyvalence (peut-on parler de polyvalence...), je ne vois comme concurrent que les Roland SA-09 et RS-09.
Ses atouts sont ceux qu'on voudra bien lui donner ; pour ma part, c'est ce son cent fois entendu mais si confortable. Les spécifications ne sont pas énormes, mais poser les mains dessus et capter son charme peut faire la différence.
Clavier 49 touches sans vélocité ni pression, molette de pitch façon Model D (pas de ressort). Il pèse autour de 8 kg, praticable en live, et a des flancs en bois qui ont bien vieilli et lui donnent du cachet. Il est complètement polyphonique (diviseurs d'octave inside, je crois) et en tant que tel, pas contrôlable via CV. Et comme il a pré-existé au MIDI, il faudra donc le jouer à la main et c'est tout. Ah si, une entrée pour pédale de sustain, pour le jouer un peu au pied quand même.
L'architecture de cet instrument est ce qui le rend si particulier.
Il y a trois sections de génération sonore :
- Strings (en rouge sur le panneau avant), avec deux réglages d'octaves (8' et 4') disponibles simultanément, sans dosage (on/off). Cette section dispose de son propre filtre passe bas, passe haut ou passe bande statique.
- Orgue (en vert sur le panneau avant), avec cinq curseurs (16' à 1'). L'onde est carrée, et un réglage de tonalité permet d'adoucir un peu son grain.
- Brass (en jaune sur le panneau avant) qui consiste en un synthé avec trois réglages d'octaves disponibles (16' à 4'), orienté "brass" mais qui pourra se la jouer bass ou lead. La modulation du filtre est soit fixe, soit déléguée au VCF (voir ci-dessous)
Il y a ensuite deux sections de "traitement" :
- Un VCF passe bas Moog classique, avec sa propre enveloppe
- Un chorus, réglable en profondeur, vitesse (slow ou fast) et avec un delay (temporisation du démarrage de l'effet), dont la valeur est partagée avec celle du LFO principal.
Le routing est le suivant :
- Un cross-fader permet de router les strings et l'orgue vers le chorus ; vous pouvez donc avoir les deux dans le chorus.
- Un second permet de router l'orgue et le brass dans le filtre selon le même principe.
La section mixer porte les couleurs des trois sections de generation, mais c'est trompeur car en réalité, elle permet de mixer :
- la sortie du chorus (avec un mélange strings / organ)
- la sortie de l'orgue seul (sans traitement chorus ni VCF, et c'est d'ailleurs le seul moment où le réglage de tonalité agit)
- la sortie du VCF (avec un mélange organ / brass)
...et non pas strings, puis organ puis brass. 'tention !
Chaque "tranche" est commutable, réglable en niveau et en panoramique. Et comme la bête a des sorties stéréo, ça permet des traitements séparés.
A côté de cela, il y a un LFO triangulaire qui peut moduler le pitch ou la fréquence de cutoff du VCF. Ce LFO, comme indiqué précédemment, possède un réglage de delay qui permet d'en retarder l'action. On devrait l'avoir plus souvent, tiens.
Enfin, il y a une section enveloppe AR avec deux modes. Alors pour être franc, c'est un peu obscur. Si le premier mode est le plus intuitif, je crois que le second mode permet d'utiliser l'enveloppe générale en même temps que l'enveloppe de chaque note, car il semble que chaque note ait la sienne. Le résultat : avec un long relâchement, on plaque un accord, on relâche, on plaque un autre accord et là, on entend encore les notes de l'accord précédent disparaitre peu à peu. Inhabituel.
Notons que l'enveloppe n'est pas très rapide. Elle rappelle plus cette d'un MG-1 que celle d'un Model D ou d'un Little Phatty, par exemple.
Niveau son, ça sonne plutôt épais. Les strings sont soyeuses et on est content d'avoir d'un passe bande ou un passe haut pour les affiner un peu. L'orgue fait son boulot et on est content d'avoir le réglage de tonalité pour le rendre un peu moins brut. Le brass n'a pas d'intérêt particulier en soi.
En réalité, je trouve que ce qui fera le son de cet instrument, c'est plutôt le dosage des sources et des traitements. C'est ainsi qu'on obtiendra les textures les plus charmantes : pas de modulation folle, pas de quoi égaler un DSI Prophet '08 par exemple, mais un grain très musical qui évoque de suite les années 70. Dixit son premier propriétaire : "je branchais le Moog dans le 4-pistes, et au bout de 10 minutes, je me prenais pour Klaus Schulze !". Avec un delay analogique derrière, c'est un régal.
Son principal point faible est son toucher tout moumou. Il faut aussi savoir que, comme sur le MG-1, la couche de mousse située entre le panel et le circuit des contrôles vieillit mal et devient une sorte de goudron noirâtre. Cela peut poser des problèmes, mais par exemple, le mien n'en a pas, alors qu'a priori, il contient toujours cette plaie de mousse.
Il n'a pas de mémoire, mais je le crois utilisable en live ; j'avais pour projet de le jouer dans un groupe à tendance rock garage/psyché - l'orgue... En plus, un vieux coucou avec strings et orgue, il n'y en a que peu. En terme de polyvalence (peut-on parler de polyvalence...), je ne vois comme concurrent que les Roland SA-09 et RS-09.
Ses atouts sont ceux qu'on voudra bien lui donner ; pour ma part, c'est ce son cent fois entendu mais si confortable. Les spécifications ne sont pas énormes, mais poser les mains dessus et capter son charme peut faire la différence.