A propos de l'oreille absolue
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alanalborn
115
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 16 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/11/2008 à 20:01:05A propos de l'oreille absolue
Bonsoir,
J'ouvre ce topic sur l'oreille absolue car je sens que je suis en train de l'acquérir (ou alors que je l'ai de naissance et que je suis en train de developper ce don).
Tout d'abord, je note que cela n'aide en rien à chanter plus juste pour le moment car pendant le chant, nous sommes toujours référés à la tonique (rattrapez-moi si je dis une bêtise, moi je dis juste ça parce que je le sens ainsi). Je pose donc cette question par pure curiosité sur le phénomène.
De plus j'espère que mon expérience aidera chanteurmoderne, qui comme il l'avait dit dans un sujet précédent, essaye de prouver que l'on pouvait acquérir l'oreille absolue (eh oui, chacun aide comme il peut).
Ma question se porte sur la manière d'acquérir l'oreille absolue. Pour ma part, cela a commencé par le re, puis par le si que je pouvais reconnaître sans hésiter, tel un réflexe, et ce grâce au fait que ce sont les premières notes de morceaux que j'écoute souvent.
Mais là où je me pose des questions est pour la suite, car je sais maintenant reconnaître le sol, mais pas de manière directe comme le re et le si, mais plutôt dès que je l'entends, je me dis "c'est la quarte juste ascendante du re, c'est donc le sol". Je peux donc le reconnaître sans repères, mais peut-on pour autant qualifier ce phénomène d'oreille absolue ?
Est-ce la voie que tout le monde a suivie avant d'acquérir l'oreille absolue ?
Aussi je voulais savoir par rapport à des retours d'expériences ou même à vos propres expériences comment cela peut être interprété.
Merci et bonne soirée
Philippe
J'ouvre ce topic sur l'oreille absolue car je sens que je suis en train de l'acquérir (ou alors que je l'ai de naissance et que je suis en train de developper ce don).
Tout d'abord, je note que cela n'aide en rien à chanter plus juste pour le moment car pendant le chant, nous sommes toujours référés à la tonique (rattrapez-moi si je dis une bêtise, moi je dis juste ça parce que je le sens ainsi). Je pose donc cette question par pure curiosité sur le phénomène.
De plus j'espère que mon expérience aidera chanteurmoderne, qui comme il l'avait dit dans un sujet précédent, essaye de prouver que l'on pouvait acquérir l'oreille absolue (eh oui, chacun aide comme il peut).
Ma question se porte sur la manière d'acquérir l'oreille absolue. Pour ma part, cela a commencé par le re, puis par le si que je pouvais reconnaître sans hésiter, tel un réflexe, et ce grâce au fait que ce sont les premières notes de morceaux que j'écoute souvent.
Mais là où je me pose des questions est pour la suite, car je sais maintenant reconnaître le sol, mais pas de manière directe comme le re et le si, mais plutôt dès que je l'entends, je me dis "c'est la quarte juste ascendante du re, c'est donc le sol". Je peux donc le reconnaître sans repères, mais peut-on pour autant qualifier ce phénomène d'oreille absolue ?
Est-ce la voie que tout le monde a suivie avant d'acquérir l'oreille absolue ?
Aussi je voulais savoir par rapport à des retours d'expériences ou même à vos propres expériences comment cela peut être interprété.
Merci et bonne soirée
Philippe
RaphRaymond
7824
Je poste, donc je suis
Membre depuis 21 ans
31 Posté le 19/01/2009 à 00:51:11
Topic très interessant!
Pour ma part je n'ai absolument pas l'oreille absolue au sens où on l'entend communément, mais j'ai quelquechose quand même.
Je suis en fac de musicologie et, dans les cours de solfège entre autres, jai pu remarquer qu'il existait deux types d'oreilles (d'audition). Les oreilles mélodiques et les oreilles harmoniques, curieusement les oreilles mélodique jouent d'un instrument monophonique ou et les harmonique d'un polyphonique (il y a quelques exceptions dans mon entourage cependant), mais impossible de savoir si c'est l'oreille qui conditionne le choix de l'instru ou si c'est le choix de l'instrument qui fabrique l'écoute.
Pour ma part j'ai une oreille mélodique vraiment médiocre, c'est à dire que je repère très mal les mélodies, il me faut beaucoup de temps pour les retenir (je chante mieux en déchiffrant que par coeur) etc... par contre pour tout ce qui est progression harmonique, intervalle et renversement d'accord je ne me trompe quasiment jamais et, si après avoir entendu un morceau juste une fois, je suis incapable de rechanter la mélodie, au moment de l'écoute je vois clairement quels sont tous les accords joués, les renvesements et les enrichissements et si c'est à la guitare, j'entends même quelles positions sont utilisées, où il est sur le manche et donc la tonalité vient très très vite.
Mais pour le coup de la guitare c'est une habitude, la même suite d'accord jouée au piano ou par des cordes et je ne pourrais dire que les accords joué relativement à une tonalité hypothétique.
Mais dans les deux cas il s'agit bien d'une mémoire de couleur c'est sûr. Et une mémoire ça se rempli et ça se travaille. Après je pense qu'on a plus d'affinité pour tel ou tel type d'oreille.
Curieusement, si je suis un peu dans les mauvais en oral de solfège, je suis dans les meilleurs à l'écrit, même pour les dictées mélodiques. Je passe un peu de temps à trouver la tonalité mais après j'entend très distinctement les notes de la gamme défiler. Je n'ai pas les noms, plutôt les intervalles à la fondamentale ainsi je me trompe très rarement car, si une oreille mélodique peut hésiter entre un fa et un sol, mon oreille entend la différence entre la note x et x+1 de la gamme... je trouve le nom après. Ca vient peut-être de la guitare, de la pratique des gammes et de l'impro. Comme il n'y a pas le nom des notes écrit sur les touches comme elles le sont pour un piano, on raisonne énormément par intervalle.
Mais là où je suis battue c'est dans une marche harmonique modulante où, si j'ai bien entendu que la tonalité changeait, intérieurement j'entend la même chose, il faut que j'essaye d'entendre de "combien" on est monter où descendu si la modulation est un peu inhabituelle (si c'est juste moduler au III, au IV au V ou au VI je l'entend...)
Après, lors de l'oral je me plante tout le temps voire je ne peux sortir aucun son si je n'ai pas pris le temps d'analyser un petit peu la partition à chanter, de faire un plan tonal pour trouver les fonctions harmoniques des notes. Une fois se travail fait je suis vraiment très à l'aise et souvent très juste. Et quand je chante bien, je suis sûr de ne pas chanter en tempéramment égal, quand il y a pas mal de quartes et de quintes je monte, quand il y a des tierces je descends (la quarte et la quinte tempérées étant trop basses, les tierces trop hautes, je me décale en faisant des intervalles justes). Je différencie beaucoup un fa# tierce ré et un solb quarte de réb qui pour moi ne porte absolument pas la même couleur, alors que pour quelqu'un ayant une oreille absolue c'est le même son, la même couleur (et il va chanter tempéré). Mettons un "si" sur une gamme de do majeur: si je pense "chante un si" je vais galérer, même si je chante un peu en do avant, si je pense "sensible" je vais y aller directement sans hésitation même si on vient de passer dans la tonalité de do une double croche avant et que le si n'est pas dans l'harmonie.
Et si c'est un chant a capella, j'ai toujours un bourdon dans la tête qui me sert de repère c'est souvent la note tonale, mais en fait je mets plutôt des basses d'accords quand l'harmonie se dégage clairement du chant, généralement des degrés I II IV et V. J'ai un gros problème la sixième note de la gamme en majeur, en dehors de trait en note conjointe, j'eprouve énormément de difficulté à la chanter et j'ai du mal à l'identifier quand j'écoute...
Dans mes amis il y a plusieurs oreilles absolues, mais elles sont toutes un peu différente. Chez certain il n'y a pas d'autre façon d'écouter, c'est presque maladif, le moindre grincement de porte est un glissendo de fa# à do# mais celà marche toujours mieux sur l'instrument pratiqué. Un jour j'ai juste heurté très brièvement une note sur un piano et il m'a répondu "sol#"...pile poil. C'est un ami qui a fait 12 ou 13 ans de piano au conservatoire, mais j'ai parfois l'impression que son oreille lui empeche de ressentir les choses, d'écouter et de transmettre du sentiment... En dehors du piano il est dj est compose pour son dancefloor... des mélodies de 4 notes sur un accord et demi...
Une autre amie, un peu comme ce premier voire pire, entend même très nettement quand c'est un diapason baroque et non un diapason moderne.
Une autre amie entend clairement toutes les notes sur tous les instruments instantanément, donc vraiment absolue, mais ce qui est étonnant c'est qu'elle n'entend pas les altérations! elle me dit "ça c'est un sol, mais il est peut-être # ou b je sais pas". Cependant elle fait tout à fait la différence entre un si et un do bécarre, et chanter un arpège de do bémol majeur est la pire des souffrance car elle dira "do mi sol" alors qu'elle pensera si ré fa". Si son piano est à peine trop haut ou trop bas elle va le sentir. Mais ça moi aussi je le sens bien. Un jour j'ai joué sur un orgue baroque accordé un demi-ton en dessous et j'ai vraiment senti que c'était grave, j'étais perdu comme si j'avais jamais touché un clavier de ma vie.
Mais une fois de plus je pense qu'il sagit plus d'une habitude de l'instrument que d'une oreille absolue. Ca marche aussi pas mal avec le chant, je ne peux pas reconnaitre un la à l'oreille, par contre je peux en chanter un sans souci, à moins d'un ton prés. (Et si je fais le geste de frapper un diapason et de le porter à l'oreille il est rare que je me plante). C'est de la mémoire et du conditionnement, dans le chant il y a en plus un ressenti physique dans la position du son à l'interieur de son corps selon la hauteur...
Pour ma part je n'ai absolument pas l'oreille absolue au sens où on l'entend communément, mais j'ai quelquechose quand même.
Je suis en fac de musicologie et, dans les cours de solfège entre autres, jai pu remarquer qu'il existait deux types d'oreilles (d'audition). Les oreilles mélodiques et les oreilles harmoniques, curieusement les oreilles mélodique jouent d'un instrument monophonique ou et les harmonique d'un polyphonique (il y a quelques exceptions dans mon entourage cependant), mais impossible de savoir si c'est l'oreille qui conditionne le choix de l'instru ou si c'est le choix de l'instrument qui fabrique l'écoute.
Pour ma part j'ai une oreille mélodique vraiment médiocre, c'est à dire que je repère très mal les mélodies, il me faut beaucoup de temps pour les retenir (je chante mieux en déchiffrant que par coeur) etc... par contre pour tout ce qui est progression harmonique, intervalle et renversement d'accord je ne me trompe quasiment jamais et, si après avoir entendu un morceau juste une fois, je suis incapable de rechanter la mélodie, au moment de l'écoute je vois clairement quels sont tous les accords joués, les renvesements et les enrichissements et si c'est à la guitare, j'entends même quelles positions sont utilisées, où il est sur le manche et donc la tonalité vient très très vite.
Mais pour le coup de la guitare c'est une habitude, la même suite d'accord jouée au piano ou par des cordes et je ne pourrais dire que les accords joué relativement à une tonalité hypothétique.
Mais dans les deux cas il s'agit bien d'une mémoire de couleur c'est sûr. Et une mémoire ça se rempli et ça se travaille. Après je pense qu'on a plus d'affinité pour tel ou tel type d'oreille.
Curieusement, si je suis un peu dans les mauvais en oral de solfège, je suis dans les meilleurs à l'écrit, même pour les dictées mélodiques. Je passe un peu de temps à trouver la tonalité mais après j'entend très distinctement les notes de la gamme défiler. Je n'ai pas les noms, plutôt les intervalles à la fondamentale ainsi je me trompe très rarement car, si une oreille mélodique peut hésiter entre un fa et un sol, mon oreille entend la différence entre la note x et x+1 de la gamme... je trouve le nom après. Ca vient peut-être de la guitare, de la pratique des gammes et de l'impro. Comme il n'y a pas le nom des notes écrit sur les touches comme elles le sont pour un piano, on raisonne énormément par intervalle.
Mais là où je suis battue c'est dans une marche harmonique modulante où, si j'ai bien entendu que la tonalité changeait, intérieurement j'entend la même chose, il faut que j'essaye d'entendre de "combien" on est monter où descendu si la modulation est un peu inhabituelle (si c'est juste moduler au III, au IV au V ou au VI je l'entend...)
Après, lors de l'oral je me plante tout le temps voire je ne peux sortir aucun son si je n'ai pas pris le temps d'analyser un petit peu la partition à chanter, de faire un plan tonal pour trouver les fonctions harmoniques des notes. Une fois se travail fait je suis vraiment très à l'aise et souvent très juste. Et quand je chante bien, je suis sûr de ne pas chanter en tempéramment égal, quand il y a pas mal de quartes et de quintes je monte, quand il y a des tierces je descends (la quarte et la quinte tempérées étant trop basses, les tierces trop hautes, je me décale en faisant des intervalles justes). Je différencie beaucoup un fa# tierce ré et un solb quarte de réb qui pour moi ne porte absolument pas la même couleur, alors que pour quelqu'un ayant une oreille absolue c'est le même son, la même couleur (et il va chanter tempéré). Mettons un "si" sur une gamme de do majeur: si je pense "chante un si" je vais galérer, même si je chante un peu en do avant, si je pense "sensible" je vais y aller directement sans hésitation même si on vient de passer dans la tonalité de do une double croche avant et que le si n'est pas dans l'harmonie.
Et si c'est un chant a capella, j'ai toujours un bourdon dans la tête qui me sert de repère c'est souvent la note tonale, mais en fait je mets plutôt des basses d'accords quand l'harmonie se dégage clairement du chant, généralement des degrés I II IV et V. J'ai un gros problème la sixième note de la gamme en majeur, en dehors de trait en note conjointe, j'eprouve énormément de difficulté à la chanter et j'ai du mal à l'identifier quand j'écoute...
Dans mes amis il y a plusieurs oreilles absolues, mais elles sont toutes un peu différente. Chez certain il n'y a pas d'autre façon d'écouter, c'est presque maladif, le moindre grincement de porte est un glissendo de fa# à do# mais celà marche toujours mieux sur l'instrument pratiqué. Un jour j'ai juste heurté très brièvement une note sur un piano et il m'a répondu "sol#"...pile poil. C'est un ami qui a fait 12 ou 13 ans de piano au conservatoire, mais j'ai parfois l'impression que son oreille lui empeche de ressentir les choses, d'écouter et de transmettre du sentiment... En dehors du piano il est dj est compose pour son dancefloor... des mélodies de 4 notes sur un accord et demi...
Une autre amie, un peu comme ce premier voire pire, entend même très nettement quand c'est un diapason baroque et non un diapason moderne.
Une autre amie entend clairement toutes les notes sur tous les instruments instantanément, donc vraiment absolue, mais ce qui est étonnant c'est qu'elle n'entend pas les altérations! elle me dit "ça c'est un sol, mais il est peut-être # ou b je sais pas". Cependant elle fait tout à fait la différence entre un si et un do bécarre, et chanter un arpège de do bémol majeur est la pire des souffrance car elle dira "do mi sol" alors qu'elle pensera si ré fa". Si son piano est à peine trop haut ou trop bas elle va le sentir. Mais ça moi aussi je le sens bien. Un jour j'ai joué sur un orgue baroque accordé un demi-ton en dessous et j'ai vraiment senti que c'était grave, j'étais perdu comme si j'avais jamais touché un clavier de ma vie.
Mais une fois de plus je pense qu'il sagit plus d'une habitude de l'instrument que d'une oreille absolue. Ca marche aussi pas mal avec le chant, je ne peux pas reconnaitre un la à l'oreille, par contre je peux en chanter un sans souci, à moins d'un ton prés. (Et si je fais le geste de frapper un diapason et de le porter à l'oreille il est rare que je me plante). C'est de la mémoire et du conditionnement, dans le chant il y a en plus un ressenti physique dans la position du son à l'interieur de son corps selon la hauteur...
Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr
Shala Meka
3776
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
32 Posté le 30/03/2020 à 16:49:58
Bonjour,
pensez vous qu'il est possible que quelqu'un qui a l'oreille absolue a sa référence interne qui se décale en vieillissant?
Par ex comme si il était calé sur du LA 440 puis plus tard sur du LA 430?
pensez vous qu'il est possible que quelqu'un qui a l'oreille absolue a sa référence interne qui se décale en vieillissant?
Par ex comme si il était calé sur du LA 440 puis plus tard sur du LA 430?
L-Scarlett
992
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 5 ans
33 Posté le 02/04/2020 à 10:13:20
Je ne suis pas hyper calée en harmonie mais je dirais non, le 440 de référence a été choisi de manière arbitraire, c'est une note de référence pas quelque chose à partir duquel on se réfère de manière naturelle (arrêtez-moi si je dis des bêtises).
Après, que l'oreille n'entende pas exactement la bonne note, je suppose que c'est possible.
Après, que l'oreille n'entende pas exactement la bonne note, je suppose que c'est possible.
[ Dernière édition du message le 02/04/2020 à 10:14:16 ]
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