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Partage sur les "trucs" qui nous ont fait progresser

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Sujet de la discussion Partage sur les "trucs" qui nous ont fait progresser
Bonjour à tous.

Cette période de confinement est propice à la rétrospection et à l'apprentissage.
Je vous propose donc ce thread afin d'échanger sur les "trucs" qui à un moment nous ont fait progresser dans notre approche du son (prise, mixage, mastering, etc, et pourquoi pas en live).

Par "truc", j'entends par exemple:
- une lecture
- une vidéo pédagogique
- une rencontre avec quelqu'un qui ne travaillait absolument pas comme vous
- un changement d'outil (logiciel, monitoring, etc) qui vous a forcé à vous remettre en question et à progresser
- une astuce qui a changé votre vie, vous a fait gagner en efficacité
- bref, n'importe quoi qui vous a amené à modifier votre approche des techniques du son, donnant de meilleurs résultats.

J'ai hésité à initier ce thread dans la section "Bien Débuter", mais bon... :?!:

Bref, partageons :boire:
2
Et je vais donc commencer.

Le truc qui m'a fait le plus progresser ces dernières années, c'est la lecture de "The Art & Science of Mastering" de Bob Katz.
Il y développe sa technique du "K-System", qui consiste (en vulgarisant très brutalement, ce n'est que l'un des aspects) à calibrer le volume d'écoute de la régie / pièce d'écoute.
Je me suis donc forcé, pour voir, à calibrer le niveau SPL de mon studio pour avoir un niveau de 85dB SPL au point d'écoute lorsque j'envoyais le bon signal préconisé à -20dBfs.

Ça peut paraître fastidieux et un peu matheux, mais pour moi ça a été révolutionnaire dans ma façon de travailler.
Pourquoi ?
- J'ai fait ça sur mes deux paires d'enceintes principales (JBL LSR4328 et Yamaha MSP5), qui sont donc désormais alignées en niveau.
- J'ai arrêté de toucher le volume du monitoring tout le temps pour rien.
- J'ai arrêté de monter le volume au fur et à mesure que mon oreille fatigue.
- La réponse des monitors s'en trouve linéarisée, puisque je les fais toujours travailler de la même façon.
- 85dB de niveau, en envoyant -20dBfs, c'est FORT (il m'est impossible d'écouter de la musique masterisée à ce niveau là si les volumes des applis sont à bloc).
- Donc ça m'a naturellement forcé à travailler moins fort dans les pistes de mon DAW (Cubase 10.5 Pro).
- J'ai donc naturellement arrêté de faire des prises en voulant à tout prix me coller le plus près possible du 0dB numérique, quittant ainsi ma vieille habitude de sondier live sur des grosses consoles analogiques (oui, je suis assez vieux pour avoir bossé sur de la Midas XL3/Heritage, et autres Soundcraft Serie5 voire Yamaha PM3500), et collant avec les autres préconisations de Katz: il ne sert à rien de vouloir utiliser les bits les plus hauts des convertisseurs, en 24 bits la dynamique est de toute façon monstrueuse.
- Je respecte donc un "gain staging" cohérent, avec des prises à -18dBfs de moyenne, crêtes entre -10dBfs et -6dBfs, des mixes qui sortent moins fort et qui m'évitent de limiter façon batard pour gagner du niveau au mastering. Je ne clippe plus jamais nulle part dans la DAW, sauf si c'est spécifiquement voulu (et en fait c'est devenu JAMAIS).
- Mes prises et mixes s'en trouvent très grandement améliorés, et je retrouve une vraie dynamique qui fait du bien.

Bref, je recommande chaudement la lecture du bouquin de Katz, et la mise en pratique du K-System !!! :bravo2:
3
hello à tous, super sujet!
je vous partage un truc que j ai lu puis testé :

mixer avec un coupe bas a 100hz sur le master. j y bosse encore et ca donne une autre perspective
une fois que ca sonne , on enlever le coupe bas et bosser dans l ensemble la partie en dessous de 100 hz.

le k system j ai testé aussi très sympa, le livre est excellent!

http://www.bathernay.be/

https://ibancall.bandcamp.com/

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 13:01:58 ]

4
Pour ma part : participer aux compo collectives d'AF ! Ainsi que tout le dossier sur le mixage. L'ambiance bienveillante de ces exercices permet de se vautrer sans trop de risque, tout en poussant à l'efficacité à cause des deadline. :bravo:

C'est la mode des Revival, 7 titres (ré) enregistrés avec mon ancien groupe d'il y a 15 ans Cosmic Trip Avengers

5
Citation de ibancall :

mixer avec un coupe bas a 100hz sur le master. j y bosse encore et ca donne une autre perspective
une fois que ca sonne , on enlever le coupe bas et bosser dans l ensemble la partie en dessous de 100 hz.

:8O:
ah ben c'est certain, tu optimises pour les systèmes de merde... mais bonjour le bazar sous 100Hz !
T'as essayé en mettant un passe-bas à 5000Hz ? :clin:

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 13:23:43 ]

6
C'est aussi ce qu'on fait quand on change d'enceintes pour basculer sur des plus petites :clin:
7
Citation :
- 85dB de niveau, en envoyant -20dBfs, c'est FORT (il m'est impossible d'écouter de la musique masterisée à ce niveau là si les volumes des applis sont à bloc).


Pour de la musique masterisée on placera le niveau moyen à 77 dB, je dis ça pour éviter de péter des tympans pour ceux qui voudraient essayer d'écouter à 85 dB le dernier titre hyper compressé à la mode.
Champ proche ou éloigné peut aussi changer la donne, taille et caractéristique acoustique de la pièce aussi.

techniques-du-son-2944565.png


Je place ici une vieille doc de l'AES pour ceux qui veulent essayer de comprendre, un peu vieillot maintenant, depuis cela à été mis à jours... : http://www.aes.org/technical/documentDownloads.cfm?docID=65



[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 14:28:16 ]

8
@gulistan

oui c est certain, sous 100 hz c est le bazar, faut la bosser après cette zone
ca permet d optimiser pour les systèmes , mais aussi d optimiser (je pense) la pièce non traitée dans laquelle je travaille.:lol:

http://www.bathernay.be/

https://ibancall.bandcamp.com/

9
bNoir: exact.
J'ai également une marque sur le contrôleur de monitoring à 75dB SPL pour un niveau de -20dBfs.
Niveau d'écoute "loisirs".

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 14:16:14 ]

10
Citation de ibancall :
@gulistan

oui c est certain, sous 100 hz c est le bazar, faut la bosser après cette zone
ca permet d optimiser pour les systèmes , mais aussi d optimiser (je pense) la pièce non traitée dans laquelle je travaille.:lol:

Je comprends bien.
Après, je fais l'inverse. Je bosse sur le spectre entier, puis je vérifie/ajuste la compatibilité sur des petits systèmes (par filtrage ou écoute sur d'autres enceintes/TV)

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 14:49:54 ]

11
Idem que gulistan + check de la phase en mono + présence d'un analyseur en constant en sortie de mix, pour voir si par hasard ya pas un tsunami de sub non sollicité qui traine.

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 15:13:30 ]

12
merci du conseil, j essaie de suite :lol:

http://www.bathernay.be/

https://ibancall.bandcamp.com/

13
- Gérer correctement les niveaux (à toutes les étapes)
- Gérer correctement la phase (idem)
- Faire les mixes en deux étapes. Jour 1 : la journée moins une heure.
Le lendemain ou plus tard : une heure (ou plus si souci :mdr:)

Le livre de Bob Katz est effectivement excellent, et pas seulement pour le mastering. En plus, il m'a dédicacé mon exemplaire (suite à une interview pour le magazine). C'était la première édition, et j'ai acheté la seconde, qui est plus complète.

techniques-du-son-2944668.jpg
14
Citation :
Le livre de Bob Katz est effectivement excellent, et pas seulement pour le mastering.

J'adhère. Ça vulgarise un paquet de trucs sur l'audionumérique.
15
En ce qui me concerne, je reprends à mon compte ce qu'à dit Bara sur les niveaux de mixage.
Beaucoup de choses m'ont fait progresser, voici des trucs à cheval entre découvertes, conseils et auto-discipline :
  • côtoyer des ingés meilleurs que moi, discuter de leur manière de faire
  • comprendre que le bouton "Solo" ne doit surtout servir qu'au début du mix pour vérifier ce qu'il y a sur les pistes et corriger les défauts évidents
  • mixer essentiellement à niveau constant, et toujours le même, et surtout pas trop fort (85dBspl, pour moi c'est déjà trop pour du mix musique)
  • ne pas faire tout le mix le même jour, y revenir par touches après avoir dégrossi
  • gérer les équilibres en mono
  • mixer beaucoup, depuis longtemps, c'est finalement ce qui m'a fait le plus progresser

Liste non exhaustive.

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 17:28:58 ]

16
Citation de Jan :

ne pas faire tout le mix le même jour, y revenir par touches après avoir dégrossi

J'écoute toujours ma première version le lendemain, moins fort. Je fais parfois d'autres choses en même temps, ça permet d'avoir une attention différente. Souvent je remarque un déséquilibre que je corrige assez vite (c'est souvent une question de niveau basse ou batterie, ou d'équilibre spectral général). Le mix gagne en cohérence et clarté. C'est ensuite que j'aime bien placer temporairement un compresseur très léger sur le master (2dB de réduction environ [edit] sur les moments forts, mais 1dB le plus souvent : je règle l'attaque suivant le caractère qui colle à la musique, et le relâchement en accord avec le tempo[/edit]) qui me permet d'estimer l'assise du mix, si tout se tient.
EDIT : si à ce moment là ça se passe bien, j'ai souvent une version de référence d'où je peux tirer facilement des variantes suivant l'objectif voulu, les remarques et volontés des musiciens. Ça se joue souvent à pas grand chose à partir de là.

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 21:56:10 ]

17
Citation de bara :

- une lecture

The Audio Expert d'Ethan Winer, 2ème édition.
Pas pour les débutants, car demande un peu de bagage tant technique qu'en langue anglaise. Il démystifie et remet sans le dire la technique à sa place, c.à.d. un outil au service de la musique.

[ Dernière édition du message le 15/04/2020 à 21:44:46 ]

18
Ropinèze... :8O:
Je viens d'aller voir la table des matières sur le net, il a l'air intéressant celui-ci :bravo:
Je vais me le procurer.
19
Quand je bosse sur un titre perso je fais toujours un bounce/export avant de quitter, j'ai donc une version.wav de toutes les versions de mes titres en cours.

Après coup ça permet de jeter une oreille différente sur les versions, comparer facilement, voir les enchainements de titres qui fonctionnent bien.... tout ça tout en évitant de charger des "lourdes sessions". Le simple fait de fermer le DAW change mon état d'esprit.
20
Citation :
mixer beaucoup, depuis longtemps, c'est finalement ce qui m'a fait le plus progresser

+ 1
21
Un truc qui fait avancer, mais surtout une bonne méthode que j'applique tout le temps (c'est pour ça qu'elle est bien :mrg:) et c'est Dina_Turner qui m'y a fait penser, c'est qu'à chaque étape du mix, je le couche avec un numéro de version, et je crée une copie de la session avec un nouveau numéro. De cette manière, dans la dernière session, j'ai toutes les versions (playlist) et je peux récupérer des réglages de n'importe quelle session, comparer les différents mix, etc.

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 11:34:49 ]

22
Citation :
mixer avec un coupe bas a 100hz sur le master. j y bosse encore et ca donne une autre perspective
une fois que ca sonne , on enlever le coupe bas et bosser dans l ensemble la partie en dessous de 100 hz.



A l'inverse j'ai un shelf à +7 dB à 120hz sur le master, que j'active occasionnellement pour entendre si je suis en surcharge dans le bas.

23
Sinon, un petit tips que j'aime bien sur le master, musique électronique, je précise que cela peut être au second degré et juste pour le mojot pour ceux qui vont faire de grand yeux.
Avec des chiffres magique : 222 et 4444, 5555

La recette

Cela commence avec un de-esser : eq dynamique, shelf haut à 5555 hertz, réduction faible ou fort en fonction du goût.

Suivit d'EQ en V, pour celà un shelf bas à 222 hertz à 11 dB, un shelf haut à 4444 hz à 9 dB, Q par défaut ça le fait.

Compresseur FET en side chaîne avec le kick, direct sur le master, ouais :8)

Compresseur opto avec réduction légère.

Side à 200%




24
Ce qui m'a bien aidé en terme de jeu (guitare ou basse) ca a été de jouer avec un enveloppe filter, pour apprendre l'importance de gérer la dynamique, créer du contraste du bout de doigts ou du médiator au lieu du toutàfond d'ado. Et ensuite en groupe, appliquer cette idée pour essayer de rendre un arrangement intéressant, avec des nuances et une progression.

Côté lectures, j'ai beaucoup apprécié les bouquins de Mike Senior et ses articles Mix Rescue et Session Rescue dans Sound On Sound. Son site héberge aussi un gros paquet de multipistes pour s'entraîner à mixer.

J'ai aussi beaucoup appris de Recording Revolution, dont le principal message pourrait être : "c'est pas seulement le matos qui fait le son, c'est surtout la façon de s'en servir."
Je ne suis pas hyper fan de son rock chrétien ni de sa façon de vendre des cours, mais il donne plein d'astuces pratiques et souvent low cost, qu'on peut aussi trouver ailleurs mais là c'est assez concentré pour les débutants et + :
- comparer fréquemment son mix à des références
- EQ en mono, et sans solo, pour que chaque instrument "trouve sa place" dans le spectre
- évidemment soigner le gain staging, et parfois écouter son mix à très faible niveau pour tester l'intelligibilité des médiums
- top-down mixing
- se limiter à une poignée de traitements (un compresseur, un EQ, une réverb, un delay, une saturation de bande) jusqu'à les connaître comme sa poche, ca évite la plugincollectionnite.
- de manière plus générale, mettre des limitations et des échéances pour forcer la créativité
- bien connaître ses outils et leurs limites pour en tirer le maximum, plutôt que de GASser du matos meilleurplus cher
- etc.

J'ai appris comment fonctionne une console en lisant les manuels Mackie de l'époque. C'est super bien écrit, avec beaucoup d'encarts didactiques.
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Dans la série des trucs marquants, ya aussi le "less is more" que j'ai appris de mes aînés dans la douleur:

Un monsieur assez connu, ingé son à chapeau, m'a un jour regardé mixer le groupe de première partie. J'étais (très) jeune et (très très) con, et voyant qu'il avait passé une bonne partie du set à me regarder faire, à l'intergroupe en débarrassant pour lui laisser la place, je lui demande ce qu'il en a pensé. Sa réponse a claqué comme un coup de flingue:
"C'était étonnamment très bien, et je ne m'explique pas bien pourquoi, vu comment tu bosses. Tu devrais arrêter de toucher à tous tes boutons pour rien, ça n'amuse que toi. Mais oui, c'était très bien."
Autant dire que ça calme les hormones. Je me suis couché rempli d'interrogations.

Une autre leçon du genre, c'est un gars que j'ai accueilli sur une régie dans le sud. Il faisait le son d'un groupe qui avait des petits problèmes dans sa plantation (apparemment ça voulait pas pousser :mrg:). Bon, ben le gars a fait des gains, et réglé des coupe-bas. Il a touché au total 3 bandes d'EQ sur toute la console, il a rien noise-gaté, il a compressé la basse et la voix lead avec deux dbx 160, calé une belle réverb dans une Lexicon PCM91, un tap-delay sur un D-Two, et banzai. Pour un son monstrueux.
Bon, le gars c'était Serge Devesvre, le gars a un peu fait en studio Paul Personne, Higelin, Goldman :8O:

Donc, depuis, je m'astreins à n'utiliser que des trucs qui changent quelque chose. Il m'arrive régulièrement de refaire une passe dans mes mixes en bypassant des plugins. Si j'ai du mal à savoir si c'est allumé ou éteint, je le vire. Même si c'est le truc "qui rapporte une chaleur de lampes émulée de la console du studioblablabla".
Less is more.