Pourquoi l'utilisation de tonalités différentes ?
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Alexandre147

Pourquoi tous les morceaux en majeur ne sont-ils pas en Do et tous les morceaux en mineur en La m ??
Qu'est-ce qui peut justifier le fait qu'on trouve à travers les siècles des sonates chez l'un, des nocturnes chez l'autre, des symphonies chez un troisième, voire des chansons de hit-parade au XXème siècle, avec entre 1 et 7 dièses ou bémols à la clé, alors que transposé en Do ou La m, tout ça "sonnerait", du point de vue relatif en tout cas, exactement pareil ?
Je me doute qu'il y a un quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir si c'est uniquement un aspect psychologique, ou s'il existe une explication musicale à part entière...
Merci pour vos lumières
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MaiMai

Déjà, ton postulat est faux...tout le monde n'utilise pas le tempérament égal ou pas tout le temps.
Le tempérament égal en est un parmi tant d'autres qui, eux, donnent une couleur, un caractère, un sens aux différentes tonalités et modulations.
moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

Anonyme

A mon avis, si on compose dans plusieurs tonalités, c'est que chaque tonalité apporte quelque chose (de subjectif je pense) de différent. Une tonalité sera plus joyeuse, une autre plus triste, une autre plus épique, etc. Tu peux trouver des explications dans le traité d'instrumentation de Gevaert, il en parle à un moment des différences ressenties entres les tonalités.
Par exemple, dans mon cas, je sais que je trouve les chansons en Si mineur très tristes, et celles en Ré mineur plus épiques. C'est juste un exemple de mon ressenti, quelqu'un d'autre pourrait ressentir parfaitement autre chose.

Alexandre147

 Ou si ce n'est pas 99%, c'est 95, donc on ne va pas chipoter. Je précise donc : je parle de la musique dite occidentale qui suit le tempérament égal, soit probablement 99,9% de ce qu'on appelle les "musiques actuelles" (quelque 0,1% s'amusant peut-être avec des tempéraments non égaux), et probablement 90% de la musique dite classique qui se joue sur des instruments modernes (donc on exclut les musiciens qui utilisent des "instruments d'époque" pour voir justement les différences d'avec le tempérament égal et la façon moderne de jouer une partition un peu ancienne). Bref, à part tous ces essais pour chercher précisément une coloration différente (certains diront authentique... hum !), je maintiens mon postulat : du Queen, du Hendrix ou du Brassens en Do Majeur ou en Mi Majeur, c'est quoi la différence ? Un concerto pour piano de Mozart en La m joué sur un Yamaha fabriqué en 2016 et de très bons instruments d'orchestre modernes qui jouent au tempérament égal (à concurrence de la justesse pour les instruments sans frette, cela va sans dire...), ça donne quoi s'il est interprété en Sib m ?
 Ou si ce n'est pas 99%, c'est 95, donc on ne va pas chipoter. Je précise donc : je parle de la musique dite occidentale qui suit le tempérament égal, soit probablement 99,9% de ce qu'on appelle les "musiques actuelles" (quelque 0,1% s'amusant peut-être avec des tempéraments non égaux), et probablement 90% de la musique dite classique qui se joue sur des instruments modernes (donc on exclut les musiciens qui utilisent des "instruments d'époque" pour voir justement les différences d'avec le tempérament égal et la façon moderne de jouer une partition un peu ancienne). Bref, à part tous ces essais pour chercher précisément une coloration différente (certains diront authentique... hum !), je maintiens mon postulat : du Queen, du Hendrix ou du Brassens en Do Majeur ou en Mi Majeur, c'est quoi la différence ? Un concerto pour piano de Mozart en La m joué sur un Yamaha fabriqué en 2016 et de très bons instruments d'orchestre modernes qui jouent au tempérament égal (à concurrence de la justesse pour les instruments sans frette, cela va sans dire...), ça donne quoi s'il est interprété en Sib m ?[ Dernière édition du message le 13/06/2016 à 11:16:14 ]

Edenys



Alexandre147

pour moi, ce qui rend une chanson plus ou moins mélancolique, plus ou moins gaie, c'est la façon dont elle est interprétée. Grease a été reprise pour être transformée en une complainte qui n'a rien à voir avec l'originale. Je ne pense pas que la tonalité ait quelque chose à voir (sauf éventuellement passage du majeur au mineur ou l'inverse, bien sûr).
Les ressentis sont subjectifs et personnels, donc rien d'universel. Si tel compositeur entend plus de tristesse en Fa# m qu'en Sol m alors qu'un auditeur aura le sentiment inverse, peut-on dire que le compositeur a foiré son coup
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Edenys


Alexandre147

Pour ce qui est des cordes, ça pourrait se vérifier facilement à partir d'une petite statistique. A voir... Et concernant la tessiture, ça me paraît évident, mais dans ce cas, un morceau écrit en Do 3 peut tout simplement être transposé d'un ou plusieurs demi-tons pour tomber pile dans la tessiture du chanteur, non ? On ne peut pas écrire une œuvre vocale adaptée parfaitement pour tous les ténors en choisissant une tonalité unique puisqu'il peut y avoir de légères différences, tel chanteur exprimant tout son talent un ou deux tons plus haut que son confrère, par exemple. Dans ce cas, on peut transposer le morceau pour qu'il s'adapte au chanteur, et l'émotion viendra des interprètes.

Jæckel

Comme dit plus haut, certains instruments acceptent mieux les bemols ou les dièses. Historiquement, pour permettre à d'autres musiciens de lire la même musique, mais avec un autre instrument, il a fallu "harmoniser" (au sens de faire de la même manière) entre tous...
C'est la mode des Revival, 7 titres (ré) enregistrés avec mon ancien groupe d'il y a 15 ans Cosmic Trip Avengers

petit professeur

Le plus gauche des guitaristes gaucher....

Alexandre147

petit professeur : si les uns jouent dans une gamme tempérée et pas les autres, ça ne risque pas de sonner très bizarrement, sinon très faux ? Déjà qu'un instrument mal accordé ça peut piquer les oreilles facilement, alors si tout la moitié n'est pas accordé à l'autre... Je doute, je pose la question, je ne suis pas affirmatif.

ParallaxX

Je complémente ce qui a été dit en précisant que certains morceaux sont plus confortables à jouer en une tonalité qu'une autre, d'un point de vue morphologique. Certaines parties d'une pièce en piano, transposée d'un demi-ton deviennent terribles. D'autant plus pour la guitare, je n'ai fait que gratouiller dans ma vie, mais on peut facilement se rendre compte si la pièce "est bien écrite pour l'instrument", dans le sens le compositeur connaît l'instru et sait que ça sera plus facile à jouer en cette tonalité plutôt qu'une autre.
Un grand sage a dit un jour: "Si tout semble fonctionner correctement, alors vous avez manifestement oublié quelque chose."

Anonyme

Par exemple avec une precision bass, tu peux faire un gros mi pour soutenir ton morceau en MI. Si tu passes en MIb, le bassiste va devoir monter de 11 demi-tons car il n'a pas de MIb très grave sur son instrument. Du coup, en baissant le morceau, en fait tu montes la basse qui sera donc plus légère.
et c'est pareil pour la plupart des vrais instruments, sans oublier les chanteurs

tordure

Do majeur – Gai & guerrier
Do mineur – Obscur & triste
Ré majeur – Joyeux & très guerrier
Ré mineur – Grave & dévot
Mi bémol majeur – Cruel & dur
Mi bémol mineur – Horrible & affreux
Mi majeur – Querelleux & criard
Mi mineur – Efféminé, amoureux & plaintif
Fa majeur – Furieux & emporté
Fa mineur – Obscur & plaintif
Sol majeur – Doucement joyeux
Sol mineur – Sérieux & magnifique
La majeur – Joyeux & champêtre
La mineur – Tendre & plaintif
Si bémol majeur – Magnifique & joyeux
Si bémol mineur – Obscur & terrible
Si majeur – Dur & plaintif
Si mineur – Solitaire & mélancolique
@+

Alexandre147


Alexandre147

On trouve ce genre de correspondance facilement sur internet. Voir par exemple http://www.musebaroque.fr/MB_Archive/Documents/tonalites.htm, où il est affirmé quelque chose de significatif par rapport à ça :
Rameau donnera lui aussi une caractérisation des tonalités dans son , Paris, 1722. Partisan du tempérament égal à la fin de sa vie, Rameau reniera les distinctions de son Traité de l’Harmonie en affirmant qu’il n’y a que deux modes, le majeur et le mineur.

mirak63


A la basse on s'en rend bien compte quand on descend au dessous du mi sur un ré, le son est juste bien plus grave et lourd, tout simplement.
Et je suis d'accord avec l'influence du timbre, et où des notes qui sonnent mieux sur un instrument, ou bien pour des raisons techniques, par exemple utiliser abondement les cordes à vides, ou les éviter.
Parfois certaines notes provoquent plus d'harmoniques, par exemple sur un octaver, certaines notes font décrocher l'octaver, alors que la note un demi au dessus ou au dessous ne pose pas de problème.
J'imagine qu'il peut y avoir des problèmes similaires sur tous les instruments.
Avec un instrument a tempérament inégal (et fixe) on va sentir une différence de couleur dans des tonalités différentes, puisque les proportions entre les intervalles et les degrés ne peuvent pas êre conservées les de la transposition.
Mais avec un tempérament fixe, je retiens que c'est juste plus grave ou plus aigus, et ça change pas vraiment la nature d'un morceau.

Anonyme

Donc je continue de penser que les tessitures sont très importantes au moment de la composition originale. Par exemple, si mon chanteur monte jusqu'au sol aigu, alors
- dans une compo en SOL il pourra culminer (par ex au moment du refrain) sur la fondamentale
- dans une compo en MI il pourra culminer sur la tierce
- dans une compo en DO il pourra culminer sur la quinte
- dans une compo en LA il pourra culminer sur la 7ème
Donc 4 mélodies et harmonies différentes impliquées par le choix de la tonalité de départ
Ce qui n'empêchera pas plus tard de transposer le morceau pour d'autres chanteurs, mais en tout cas les 4 tonalités auront abouties à 4 compos d'esprit différent chez le même chanteur

scalp

Les instruments ont une tessiture dans laquelle il y a toujours une zone "confortable" mais aussi des notes plus extrêmes difficiles à faire sonner. Donc en fonction de l'instrumentation le choix de la tonalité aura des répercussions sur le son de l'ensemble. J'ai en souvenir un arpège que j'avais écrit pour des cordes, qui me semblait simple à interpréter. Sauf que j'avais choisi une tonalité et des modulations qui imposaient un doigté compliqué pour les musiciens. Du coup ça ne sonnait pas très bien.
idem pour la voix, en fonction des chanteurs il est courant de transposer pour être dans la tonalité qui convient à l'interprète.
Mais même sur un piano cela a une incidence, selon la tonalité certains accords serrés dans le grave peuvent moins bien sonner par exemple. Pour moi il ne fait aucun doute que pyschologiquement le ressenti peut être assez différent en fonction de la tonalité choisie.

Alexandre147

Bon, ça me rassure finalement dans le fait que je ne dois pas me prendre trop la tête pour l'instant avec ces histoires de tonalité. Si ça sort de ma tête en Solb m, je l'écrirai dans cette tonalité, et s'il faut tout transposer de plusieurs demi-tons pour que ce soit jouable, on y passera quelques heures à la fin
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Edenys



Alexandre147

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...En fait, je pose aussi cette question parce que précisément, pour les compositeurs des siècles passés, le choix de la tonalité devait être importante sinon ils n'auraient pas foutu tous ces fichus dièses et bémols sur leurs armures
 . Je peux trouver quelques raisons pour le piano pour l'avoir expérimenté : ce qui arrive "naturellement sous les doigts" n'est pas systématiquement transposé parce que justement ça semblait couler de source ainsi. J'imagine bien Chopin laissant courir ses doigts sur le piano et ne se privant pas de caresser les touches noires (d'ailleurs il trouvait que les gammes avec beaucoup de touches noires étaient plus faciles à jouer que les autres et faisaient commencer ses élèves par celles-ci plutôt que Do et consœurs). Pourquoi aurait-il cherché à transposer ce qui semblait naturel à sa façon de jouer et sa morphologie ? Je doute au passage que l'étude 'révolutionnaire' soit moins prenante transposée quelques tons plus hauts ou plus bas si elle peut être jouée techniquement et si l'interprète est bon... Mais peut-être fantasmé-je ?
. Je peux trouver quelques raisons pour le piano pour l'avoir expérimenté : ce qui arrive "naturellement sous les doigts" n'est pas systématiquement transposé parce que justement ça semblait couler de source ainsi. J'imagine bien Chopin laissant courir ses doigts sur le piano et ne se privant pas de caresser les touches noires (d'ailleurs il trouvait que les gammes avec beaucoup de touches noires étaient plus faciles à jouer que les autres et faisaient commencer ses élèves par celles-ci plutôt que Do et consœurs). Pourquoi aurait-il cherché à transposer ce qui semblait naturel à sa façon de jouer et sa morphologie ? Je doute au passage que l'étude 'révolutionnaire' soit moins prenante transposée quelques tons plus hauts ou plus bas si elle peut être jouée techniquement et si l'interprète est bon... Mais peut-être fantasmé-je ?
Anonyme

Après toutes ces variations, conformément à l'esprit classique, le final revient à la tonalité de départ
[ Dernière édition du message le 13/06/2016 à 19:00:03 ]

Jæckel

zicjak : je n'ai pas compris le lien que tu établis entre tempérament et transposition... ?
J'ai dû mal m'exprimer. Je suis une quille en harmonie et en solfège, mais ça fait tellement longtemps que j'écoute des musiciens, compositeurs et autres, que je comprends plus moins des tas de choses.
En tout cas, en lisant les autres posts, ma tentative de réponse a été mieux dite par d'autres (que je remercie au passage).
Oui pour les limitations techniques, en tout cas.
C'est la mode des Revival, 7 titres (ré) enregistrés avec mon ancien groupe d'il y a 15 ans Cosmic Trip Avengers

mirak63


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