Le soleil a pointé le bout de son nez, le sable chaud et les vacances sont là. La plage, cet endroit de relaxation est propice à la composition. Mais parfois notre guitare préférée ne rentre pas dans nos bagages... La mode en ce moment tend vers les ukulélés, Guitalélés et autres instruments de « poches ». Aujourd'hui je vais m'intéresser aux petits ukulélés. Trois modèles ont retenu mon attention : un Stagg, un Lâg et un Eagletone.
Docteur Jey, raconte-nous une histoire
Certains d’entre vous se demandent ce qu’est un Ukulélé et d’où vient-il ? Eh bien je vais vous répondre (je vous vois râler, les impatients au fond de la classe). Il s’agit d’un instrument traditionnel de l’archipel d’Hawaii, à 4 cordes pincées. Il ne s’agit pas d’une invention, mais plutôt d’une modification. C’est un dérivé du Cavaquinho (instrument d’origine portugaise), ce dernier est arrivé sur les îles en 1879, à bord du bateau Ravenscrag, qui transportait les trois ébénistes de l’île de Madère : Manuel Nunes, José do Espírito Santo et Augusto Dias. Ces derniers ont modifié leur instrument pour donner naissance aux ukulélés. Mais je vous ai assez embêté avec mes vieilles histoires, il est temps de déballer les bestioles.
Le US80S
Commençons par le petit cousin belge Stagg. Une fois le carton envolé, j’ai le plaisir de découvrir qu’une housse est fournie. Cela peut paraître anodin, mais les constructeurs en donnent de moins en moins, donc un bon point pour le petit. La finition mate rouge foncé, un binding sur le corps et la tête accompagné d’un jeu de cordes GHS noir le rend sympathique à regarder. Son dos, ses éclisses et son manche sont en acajou massif, sa touche est en palissandre. Ses dimensions sont assez réduites, avec une longueur totale de 54 cm. La prise en main est aisée et le manche est agréable à parcourir.
Les premiers accords sonnent faux, c’est évident, il n’est pas accordé. J’en profite donc pour tester les mécaniques. Tout se passe presque bien, à l’exception de la corde de Do. Son bouton en plastique blanc est desserré et tourne à moitié dans le vide, malheureusement il n’y a pas de vis pour le resserrer. La tenue de l’accordage n’est pas au mieux, mais je commence à jouer. Le son est plat, il lui manque un peu de chaleur, pour le rendre un peu moins gadget. Même si le son n’est pas au mieux, on peut quand même s’amuser avec. Ce petit 4 cordes, ne m’a pas vraiment conquis et son problème de tenue de l’accordage n’a pas vraiment aidé.
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- La housse
- Les mécaniques
- Manque de chaleur
Le U44S
Passons ensuite au français Lâg. Même surprise qu’avec le US80S, une housse est fournie. Cette dernière est décorée d’un magnifique logo typé hawaïen et surplombé du sigle de la marque. Son corps et manche sont en acajou, avec une touche en palissandre. La rosace porte le même style de décoration que la housse. L’instrument est revêtu d’un vernis satiné. Pour les cordes la firme a fait le choix de poser des Aquila, qui sont réputées et appréciées des utilisateurs. La prise en main est identique à son confrère bruxellois. Même si j’ai le sourire aux lèvres, j’ai un regard inquiétant vis-à-vis des mécaniques. Heureusement pour moi, il n’y a aucun problème à l’horizon. L’accordage se fait sans soucis, et la tenue est assez bonne. Je frappe mes premiers accords, je découvre un son brillant avec des médiums présents. Malgré sa taille de soprano, il dégage quand même quelques basses, permettant d’adoucir le son, en le rendant plus chaud et naturel. Je prends vite du plaisir à jouer mon répertoire spécial « coin du feu » pour cet été.
- La housse
- Les cordes Aquila
- Le design
- Rien
Le C20
Enfin le dernier essayage. Le C20 de la marque Eagletone (Française également). Première déception, pas de housse à l’horizon ! À croire que je me suis déjà habitué aux housses fournies. Les bois et la finition ressemblent fortement au Lâg, à la différence que le manche n’est pas en acajou, mais en Okume (on en découvre des bois en ce moment). Cette mystérieuse espèce, connue aussi sous le nom de N’Goumi (ne pas confondre avec l’instrument traditionnel N’Gouni), est un bois léger de Guinée équatoriale, qui n’est généralement pas utilisé pour faire des guitares ou ukulélés. Hormis ce dernier détail fort étrange, le C20 reste joli et plaisant à regarder. Je peux facilement reconnaître les cordes blanches Aquila, l’entreprise a opté pour la sûreté.
Sa longueur légèrement plus grande que ses deux compères, le rend plus simple à jouer. Les mécaniques font bien leur travail, en laissant une bonne tenue de l’accordage. Je sens aux premiers riffs la différence de gabarit. Le son est aéré et saupoudré d’un zeste de douceur d’acajou. La forme dite « concert » offre une plus grande dissipation sonore. Ce petit « joujou » m’a procuré du plaisir à jouer les rythmiques habituelles.
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- Le prix
- Sa taille
- Les cordes Aquila
- Le son
- Pas de housse
Alors ?
Que dire des ukulélés que j’ai testés, si ce n’est qu’ils sont à peu de choses près dans le même esprit. Le Lâg sonnera quand même plus musical que son compagnon belge. Mais par contre ces deux derniers sont vendus avec leurs housses respectives, contrairement à l’Eagletone. Si je devais choisir entre le Stagg et le Lâg, je pencherai plus vers ce dernier pour son design et les cordes Aquila. Si on recherche juste un « uku » pour s’amuser ou débuter, j’opterai pour le C20. Son manche un peu plus long permet une utilisation plus aisée (surtout pour les habitués des manches de guitares). Côté tarif, c’est l’Eagletone qui l’emporte, avec un prix de vente de 45 € en moyenne. Les deux autres sont vendus aux alentours de 70 €.