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Akai Professional EWI4000S
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Akai Professional EWI4000S

Instrument à Vent Electronique / MIDI de la marque Akai Professional appartenant à la série EWI

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Un thread théorico-philosophique : quelle est votre approche "conceptuelle de l'EWI"

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Sujet de la discussion Un thread théorico-philosophique : quelle est votre approche "conceptuelle de l'EWI"
Je lance ce thread afin d'échanger sur votre vision de l'EWI, sur la manière dont vous abordez cet instrument (aussi bien au niveau théorique que technique).
quels sont vos objectifs artistiques etc......
bref, comment le considérez vous ...

1- ça m'intéresse (je suis en train de développer des exercices techniques pour l'EWI, donc cela m'aide dans mes recherches)

2- la curiosité n'est pas qu'un vilain défaut....et je suis curieux..

3- cela peut aussi intéresser les futurs EWIstes qui rodent sur ce forum avant "l'achat ".

voila!!
http://fr.youtube.com/user/stephpublic
2
Bonne initiative ce thread ...

j'utilise l'EWI de plusieurs façons :
soit en tant qu'instrument à part entière avec sa propre couleur sonore, son touché propre (et oh combien délicat, car les touches à affleurement sont bigrement sensible). question son, en général j'en rajoute une couche avec un multieffet pour avoir des sons vraiments uniques

ça c'est pour l'utilisation "noble" de la bête

mais je l'utilise aussi pour commander un VL70 M pour des sonorités plus réaliste . j'ai par contre abandonné la commande de synthés classiques ou de vsti, pas assez d'expression ou alors il faut bidouiller avec les controleurs midi.

enfin j'ai une troisième utilisation : travailler au casque les gammes et les doigter du sax quand tout le monde dors à la maison ou sur la canapé pendant un navet à la télé sans déranger mon monde

j'ai juste un petite annecdote pour finir, je n'ai jamais jouer de saxo mais j'ai pris des cours pendant un an avec un prof. moi à l'EWI, lui au saxo, surtout pour bosser les doigter et les gammes en fait, et puis à force je me suis mis au vrai sax ténor... et c'est un regal, et ça vient pas mal finalement.
donc le travail préliminaire sur l'EWI, m'a permis de bosser d'abord les doigts, puis ensuite sur le vrai sax de me concentrer plus sur l'embouchure et la colonne d'air

Laurent S.

3
Salut,

Pour ma part j’utilise l’EWI comme contrôleur midi pour piloter un Korg Radias ainsi j’obtiens des sons dont l’expression ne peut pas être reproduite avec un clavier.

En ce qui concerne les sons internes de l’EWI : ils ne sont pas naturels car ce synthétiseur est basé sur des oscillateurs carré, rampe… (il n’y a pas de modélisation physique comme sur le VL70M qui reste le compagnon idéal de l’EWI pour les amateurs de sons acoustiques et réalistes).
4
De mon coté, je suis à la base saxophoniste ( formation classique au conservatoire un peu plus de 10 ans , puis jazz les 20 années suivantes).En gros je n'avais aucune connaissance dans la lutherie electronique, la synthèse sonore etc...
Découverte de l'EWI avec Brecker au new morning en 1987, puis achat il y a 2 ans du 4000S.

Comment aborder cet instrument et l'intégrer dans pratique musicale? En effet, ayant une technique au sax , la familiarisation avec l'instrument a été rapide, mais l'objectif n'étant pas de reproduire uniquement le jeu du sax avec un son electronique au bout (même si globalement c'est ce que je fais !!), il fallait "penser" un peu.
J'avais pas mal lu (à l'époque) d'interviews de Brecker qui disait avoir travaillé l'instrument 1 an à fond avant de le sortir sur scène (ce qui à l'échelle d'un saxophoniste humanoïde normal représente pas mal d'années !!).
Donc si le maitre disait cela, c'est qu'il fallait avoir une réflexion personnelle sur l'instrument et son jeu ( vous avez certainement compris que j'ai un faible pour M Brecker...).

Je me suis donc inscrit dans une logique "conceptuelle" (j'aime bien ce mot !!) sans pour autant trop intellectualiser et perdre la notion fondamentale: la musique!!
c'est plutôt pour développer le travail technique, son utilisation avec les synthés et autres vsti .Bref, considérer que j'avais un nouvel instrument dans les mains et il est clair que l'on aborde pas le piano de la même manière que le sax, le violon, le tambour ou la harpe...

Sur des forums divers et variés, la question de "est-ce un instrument ou un gadget?" revient souvent.Ma réponse est claire (et objective....) : OUI c'est un instrument .
voila pourquoi à mon sens (je me suis pas mal basé sur le travail de Sergi Jorda,enseignant chercheur en musicologie et instruments électroniques en espagne qui a participé à la création de la fameuse reactable ) :
selon lui, l'interface entre l'instrument et son utilisateur répond à plusieurs critères, que j'ai appliqué dans ma réflexion sur l'EWI.

La balance , sorte de rapport entre la frustration (que peut générer un instrument si on arrive pas à sortir un son), l'ennui ( on a vite fait le tour du sifflet à roulette),et le défi technique: l'EWI est bien placé et surtout le dernier modèle,car hormis les clés d'octave, la prise en main est rapide (le son sort tout seul..) et laisse entrevoir de nombreuses possibilités techniques et musicales, je pense que l'ennui vient lorsque l'on est deçu par les sons et son utilisation avec les vsti,dans ce cas il faut lire les nombreux threads la dessus pour se rendre compte qu'AKAI à laissé les utilisateurs un peu dans le flou, avec un suivi bidon..mais bon..internet et le DIY sont là..

la jouabilité,la progression et la capacité d'apprentissage: ici les possibilités sont énormes dignes de la lutherie classique. Surtout au niveau de la progression (l'EWI offre des astuces techniques au niveau doigté qui permettent un technicité plutôt "folle") , la jouabilité laisse entrevoir la virtuosité potentielle que l'on peut avoir sur cet instrument.

la courbe d'apprentissage: sorte de représentation graphique entre le temps qu'il faut à un débutant pour acquérir les capacités minimum pour ressentir un bénéfice et ressentir de la satisfaction à jouer ( domaine plutôt subjectif, mais il est clair qu'avant de trouver que votre son agréable au violon il faut du temps: à l'EWI ce problème est moindre!!), cette évolution va jusqu'au "mastering point". on voit que certains instruments sont vite acquis, plafonnent ensuite ( comme le Kazoo), alors que d'autres sont plus lents, mais ont une marge d'efficience musicale plus grande) .Je trouve que l'EWI a un bon profil: on peut rapidement se faire plaisir (car toute la problématique de la maitrise du son ne se pose pas vraiment), mais ensuite la technicité et la virtuosité permettent de jouer des œuvres musicales de nombreux répertoires (instruments à vent, cordes, instruments ethniques), même très techniques.

le concept d'efficience est aussi importante pour ne pas considérer l'EWI comme un simple jouet (ce n'est pas un SAXABOOM où l'on appuie sur une touche qui joue une mélodie à votre place). L'efficience de l'instrument = complexité de la production musicale X la liberté du musicien / complexité de l'instrument .Cela signifie que l'on peut sortir une musique complexe tant au niveau technique que musical, avec une très grande liberté de jeu et des contraintes liées à l'instrument qui restent très acceptables (pas besoin d'être ingénieur en informatique ou en électronique pour en jouer) Donc, pour l'EWI , l'efficience est plus qu'excellente et la classe loin du gadget.

L'EWI a une grande "macro-diversité" (concept qui représente la capacité d'un instrument à être utilisable dans des contextes musicaux différents), certainement aussi importante que la majeure partie des instruments de la lutherie classique .

Le niveau de "micro-diversité" (Mic-c) représente la différence potentielle qui peut apparaitre lorsque deux musiciens différents jouent la même pièce ( différences d'interprétation et d'expression musicale): Les instruments à vent, en particulier, ont un haut niveau de Mic-C, pourtant l'EWI permet une expressivité assez importante pour discriminer l'interprétation du même morceau par deux musiciens différents en dehors de la question du son. Les nuances, tempo, timing,effets etc...vont influencer ce paramètre et donner à l'EWI un haut niveau d'expressivité .

un instrument efficient doit permettre d'improviser c'est une caractéristique fondamentale qui résume et illustre les possibilités des précédents critères.. Ici, pas besoin de développer, il suffit de surfer sur youtube pour voir que "tout est possible" en terme d'improvisation.

L'interface de l'EWI reste "classique " par rapport à d'autres créations de la lutherie électronique (cf sur le site du NIME ) , mais elle évite l'ultra spécialisation . Sauf que le paramétrage des contrôleurs, des effets et surtout avec certains softs (layers) permet de gérer la performance musicale de manière novatrice (du moins pour le soufflant que je suis à l'origine).

Question esthétique, est-ce un bel objet: ok, rien à voir avec un sax, un sitar ou un bÖsendorfer , c'est du plastique , peu de matériaux nobles , mais coté design il est plutôt bien réussi (même si je préfère le modèle précédent le 3020 , plus compact et élancé..). Après, la charge affective que j'ai avec mon EWI n'a rien a voir avec celle de mes sax , je le sens moins "unique"....

L'EWI possède donc un grand nombre de caractéristiques qui font d'un objet un instrument de lutherie avec des possibilités musicales réelles,ça nous le savions, mais ces différents points permettent aussi de développer certains aspects techniques propres à l'instrument pour en tirer la quintessence et surtout adapter l'EWI à sa pensée musicale: il en est plus que capable et c'est en cela que c'est un réel instrument et non un gadget.

merci d'avoir lu ce long post, c'était mon quart d'heure intello !! la discussion se poursuit..j'espère..

stephane
http://fr.youtube.com/user/stephpublic
5
C'est très bien vu , merci.
çà aide lors des moments de doutes...

Je ne peux plus faire de sax ( appart) et parfois je me dis c'est quoi cet instrument (EWI) qui ne vibre pas quand on s'époumone dedans .... au niveau du ressenti du son c'est particulier, ( par rapport au sax) l'avantage est que l'on entend son propre son comme l'entendent les auditeurs ( quand il y en a).
Peut être qu'en passant par une sono de XXXX watts et que les basses de mon EWI me masseront le ventre j'aurais plus de sensations "physiques"... mais je ne sais pas si j'arriverai à ressentir les aigus dans le haut du crane etc...

je ne sais pas si c'est le même problème pour les claviers ou les guitaristes??
6
Merci!! tu abordes un point hyper intéressant.

c'est vrai que la dimension physique compte beaucoup et qu'il manque la résonance et la vibration "directe" du son .
cependant, en live, j'ai eu de bonnes vibrations à l'EWI avec le retour de son. (sauf lorsque, en transe , j'ai marché sur le câble et déconnecté l'EWI en plein chorus), mais il est vrai que les retours étaient puissants.

Mais je trouve que physiquement il y a une bonne sensation avec les doigts et l'amélioration de l'embouchure (le souffle n'est plus bloqué au niveau du bec ,comme dans l'EWI 1000) rend le jeu plus agréable (on ne devient plus tout rouge !!) .
c'est sûr, il n'y a pas la même vibration qu'avec un bon bec dukoff ou bari ..

En travaillant les attaques (double tonguing, triple tonguing, growl etc..) j'ai découvert aussi des sensations assez sympa que j'avais plus petit à la flute à bec. Pas mal de techniques d'embouchure et d'attaque du basson ou du hautbois sont applicables à l'EWI et bien physiquement , il se passe quelque chose !!
http://fr.youtube.com/user/stephpublic
7
Tu dois avoir un sacré niveau pour sentir les choses physiquement. moi je ne sent rien :??:
tandis qu'avec le tenor ça vibre remue les tripes et honnetement ça me manquait

en revanche c'est vrai que le potentiel est enorme, et qu'on peut se faire rapidement plaisir

Laurent S.

8
En fait lorsque je parle de ressenti physique, c'est en rien comparable avec le ténor, là dessus , pas photo !! je ne retrouve pas du tout la vibration de la colonne d'air dans le diaphragme, la gorge ou les sinus frontaux !!
Mais , lorsque je parle des doigts , il y a ce plaisir du mouvement associé à un son , un toucher plutôt inédit.
Pareil, pour les techniques d'attaque,car le souffle nécessaire étant moindre que pour le sax(ou d'autres instruments à vent), on arrive rapidement à une bonne vélocité qui ouvre des figures stylistiques agréables : donc sensation "grisante" plutôt que purement physique, mais pour le "fluttering" (on fait rouler les R , qui produit un growl) , il y a un petit quelque chose..
Bon Ok je me suis un peu emballé (je n'ai pas de capacités perceptives supranaturelles!) !! :oo:
Mais j'adore toujours autant le sax et son gros son !!!!
http://fr.youtube.com/user/stephpublic
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Je fais remonter le thread, car en ce moment je suis en train de pas mal avancer sur un petit article de synthèse qui approfondit les thèmes abordés dans mon (long ) post..lorsqu'il sera fini je le proposerai sur le site de Fred (s'il est ok :lol: )

je fais appel à vous , afin de recueillir d'éventuelles pistes de réflexion et de travail supplémentaires... sachant que vos précédentes réponses m'ont été très utiles...(du coup j'ai écrit une partie sur l'interaction "physique" avec l'EWI)

voila !!

Stéphane
http://fr.youtube.com/user/stephpublic
10
Le texte sur les caractéristiques instrumentales de l'EWI est enfin terminé et mis en ligne sur le site de Fred
http://pagesperso-orange.fr/ewi4000/EWI_theo01.htm

par ailleurs le texte est téléchargeable en pdf.

la suite arrive bientôt ( les attaques , le souffle et ultérieurement quelques exercices pour se familiariser avec les rollers )

bonne soirée

Stéphane
http://fr.youtube.com/user/stephpublic