Editorial du 20 juin 2015 : commentaires

Si l’on savait depuis longtemps que les Beats by Dre étaient grandement surévalués en terme de rapport qualité/prix, on n’est pas mécontent de voir la chose enfin démontrée par une équipe d’ingénieurs. L’équipe de Bolt.io s’est ainsi amusée à démonter ce fameux casque vendu 200$ pour y faire deux découvertes amusantes. La première, c’est qu’on y trouve un paquet de pièces en métal qui ne sont d’aucune utilité si ce n’est de rendre le casque plus lourd, et donc prononcer le sentiment de robustesse de cet assemblage de plastiques : « c’est cher, c’est lourd, c’est donc de qualité ». La seconde découverte est toutefois plus intéressante encore, puisque d’après les experts de Bolt, le coût total des composants du Beats by Dre s’élèverait au montant astronomique de… 16,90 $, packaging de 7 dollars compris, soit 9,90 $ pour le casque même…

Évidemment, ce prix ne prend pas en compte les frais d’assemblage en Asie ou ceux du transport qui, à eux seuls, pourraient doubler la facture. Il ne prend surtout pas en compte les chèques versés par Beats à un paquet d’artistes ou de célébrités pour s’afficher avec le produit dans des pubs ou des magazines people. Il n’inclut pas, enfin, les frais de recherche & développement pour savoir si la boîte doit s’ouvrir sur le côté ou sur le dessus, si le rouge n’est pas trop rouge et déterminer la quantité de métal superflue qu’on peut incorporer au casque avant qu’un utilisateur souffrant de scoliose n’ait l’idée d’attaquer la marque.

Mais à quelque montant que s’élèvent ces autres frais, on comprend mieux grâce à ce démontage la raison pour laquelle Apple a racheté la marque, au-delà de la plateforme de diffusion en streaming avancée comme principal argument. Dans le genre iPoule aux oeufs d’or, ça se pose là, d’autant que le Beats by Dre offre cet avantage de dénicher les membres les plus remarquables de la famille des Columbae, ceux-là mêmes qui mangent du pain sur les trottoirs parisiens en faisant ‘Rrrou Rrrou’ jusqu’à ce qu’un enfant espiègle se mette en tête de leur courir après pour les faucher du pied : s’ils ont acheté ce casque à ce prix là, on peut très probablement leur vendre à peu près tout et n’importe quoi pourvu que ce soit assez cher, assez lourd et suffisamment visible pour être un signe extérieur de richesse. C’est très bien vu…

D’ailleurs, nos pigeons auront bien besoin de leur casque ce dimanche pour se protéger de la fête de la musique qui sévira partout en France et au-delà :

« Bo’ êt’ Pa’a!
- QU’EST CE QUE TU DIS ?
(seundé blouudi seundéééé)
- BONNE FÊTE PAPA !
(Ca se sent, ca se sent, ça se sent que c’est toi !)
- AH MERCI !
(Poum Kessip Poum Kessip Poum Kessip Poum Kessip)
- TU SAIS OU ES TA MÈRE ?
(Comme un fou, comme un soldat, comme une staaaar de cinémaaaaa)
- PARTIE ACHETER UNE MERGUEZ-FRITES !
(Boeuf à l’eau soldé, Doux et de loque Wasta)
- OU ÇA?
(C’est triste à dire mais plus rien ne m’attriiiste)
- APRÈS LE DJ, PRÈS DU GROS QUI CHANTE DU BLUES, JUSTE AVANT LE STAND BARBAPAPA »

Voilà. Ce sera un peu ça la fête de la musique, un gros gloubi-boulga du pire comme du meilleur, hurlé au milieu des fumées âcres des barbecues et des vapeurs de bière chaude. Et en vis-à-vis de ça, tout de même, un groupe de gamins dont ce sera le premier concert - et il y en aura peut-être beaucoup d’autres. Et un peu plus loin, une fille à la voix hallucinante en duo avec un incroyable bassiste, et vous peut-être, acteur ou spectateur de ce turbulent spectacle. Bonne fête !

Bonne fête même si vous restez chez vous en ce 21 juin pour fêter votre musique à vous, ou trainasser sur Audiofanzine où il y aura évidemment de quoi lire : le test du Polytune Clip, le nouvel accordeur polyphonique de TC Electronic, et surtout le banc d’essai d’Omnisphere 2, l’un des instruments virtuels les plus utilisés au monde et qu’on entend dans un nombre impressionnant de musiques de film. Une tuerie? Une tuerie.

Sur ce, bonne fête donc, et à la semaine prochaine.

Los Teignos

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