Editorial du 16 avril 2016 : commentaires
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Los Teignos

Live after death : non, ce n’est pas le titre d’un disque d’Iron Maiden mais le concept d’un prochain spectacle qui permettra d’aller voir Dalida, Claude François, Mike Brandt et Sacha Distel « sur scène ». Soyez sans crainte, aucune exhumation ne sera au programme vu qu’il s’agira d’aller applaudir des avatars 3D de ces chers disparus qui chanteront au sein d’une fausse émission de télé.
(je vous laisse digérer la nouvelle)
(encore un peu ?)
(encore un peu !)
Jusqu’où va le vice de l’homme ? Comme s’il n’était pas déjà bien assez démoralisant de payer une redevance pour voir de vrais chanteurs de variété dans de véritables émissions de télé, on nous propose désormais de payer pour voir de faux chanteurs dans une fausse émission. Et si je puis me permettre, pas les meilleurs en outre. Parce qu’à la rigueur, voir Brassens, Brel, Ferré et Barabara ainsi mis en scène, ça pourrait être intéressant. Même chose pour Miles Davis, Jimi Hendrix, Beethoven et La Calas… Mais nous sortir ces quatre cavaliers de l’apocalypse, tout en strass et pantalon patte d’eph, c’est pas loin d’annoncer Armagedon.
Et on avait beau savoir que pour l’industrie, un bon artiste est un artiste mort parce qu’il prend beaucoup moins cher que le moindre de ses collègues vivants sans jamais faire de caprice, on s’inquiète quand même de ce que promet ce genre de technologie sur le long terme. Le jour où le patron du bar où vous jouez vous dira qu’il a réservé Jim Morrison pour la soirée, ça va être dur de trouver la parade et vous n’êtes donc pas prêt d’ouvrir un livret A au Panama.
On attend en outre avec impatience le moment où l’industrie de la pornographie s’emparera de ce genre de technologie parce qu’une scène entre Marie-Antoinette, Danton et Robespierre, ça pourrait réveiller la libido de plus d’un historien. Je sais, vous auriez préféré Marilyn Monroe, Boggart et Lauren Bacall mais leur dignité n’est pas encore tombée dans le domaine public, il faudra donc être patient.
Il vous reste en tout cas quelques mois avant d’être en concurrence frontale avec les morts. Profitez donc bien de ce répit en vous mettant à la guitare avec le petit ampli Vox VTX20, le test du vieux Roland Jupiter-8 (oui, oui, non aussi on fait dans la résurrection) et celui du plug-in NX Virtual Mix de Waves, permettant d’avoir un rendu 3D réaliste au casque à l’heure du mixage.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

MaiMai

Mais, Los Teignos, opposer Dalida et La Calas, c'était pour faire un effet, non ?
Mais, si Los Teignos te dit que La Callas, ça prend deux zailes...!!

moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

Olivier5


Habituellement j’apprécie beaucoup l’écriture et l’esprit qui se dégage de votre Edito hebdomadaire.
Celui-là, « Live after Death" me laisse perplexe…

Il démontre, une fois de plus, la méconnaissance de Claude François, l’enchanteur de la chanson française durant deux décennies et jamais remplacé depuis…
Le comparer aux trois autres artistes avec le plus grand respect qu’on leur doit tant leur carrière est exemplaire me paraît inopportun.
Le réduire à des strass et à des pantalons "pattes d’éph » est franchement navrant et décevant.
Bien sûr si vous ne connaissez que ce que l’on veut bien vous servir, vous n’avez jamais rien entendu d’autre que le Lundi au soleil, Chanson populaire et autre Alexandrie Alexandra.
Claude François était avant tout un musicien, un fantastique rythmicien, un danseur, une « bête de scène, un producteur à qui tout réussissait tant il avait la passion de son métier.
Ce qui fait bien défaut de nos jours aux "pseudos-chanteurs" de la scène actuelle...
Les chansons qu’ils nous a laissées nous ont et continuent encore de nous accompagner, pour parler de nos vies et de ce que tout un chacun vit un jour.
Sa diction, son phrasé, ses harmonies vocales, transcendés par des arrangements toujours sublimes démontrent ce qu’est, ou ce que « devrait » être un chanteur digne de ce nom.
Il a touché à tous les styles, de la country à la soul music (motown) en passant par le reggae, réussissant plus ou moins bien sûr.
Ses chorégraphies et sa façon d’évoluer sont restées uniques à ce jour me semble t-il, et son charisme a touché des générations et continue encore, notamment suite au long- métrage lui ayant été consacré.
Je ne sais pas d’ailleurs si vous avez vu ce film... sans doute le plus bel hommage.
Quoiqu’il en soit, ce chanteur a marqué les esprits durablement et a été un précurseur et un phénomène de société en son temps.
Johnny arrivera t-il à faire aussi bien…?
Ceci dit, je suis entièrement d’accord avec vous sur le côté pathétique d’un tel spectacle à la technologie 3D, réunissant une fois de plus le côté mercantile et "racoleur" destiné à un public servile.
Sinon, soyez pardonné car la méconnaissance d’un artiste reste humaine.
Et puis, dans chaque détracteur sommeille un fan qui s’ignore…

Bonne fin de Week end

[ Dernière édition du message le 17/04/2016 à 16:05:38 ]

Will Zégal

Il souffre de deux trucs : le premier, c'est d'avoir été le chouchou d'une télé ringarde portée par des animateurs ringards qui ringardisaient tout ce qui y passait. La remarque a été faite pour Balavoine dans un documentaire récent à sa mémoire et c'est vrai que les contextes de diffusion de l'époque étaient pas franchement valorisants pour l'image de l'artiste.
Il souffre d'une seconde tare impardonnable en France : avoir été (et rester) populaire. Et ce qui est populaire, c'est forcément vulgaire.
Bonjour
peut-être un peu hors sujet comme on disait en classe, mais j'aimerais vous faire connaitre ce que je viens d'envoyer à la SACEM :
[...]en naviguant sur le web, je vois trop souvent a coté des noms de chansons, l'interprète de la chanson
nommé comme si il était l'auteur compositeur de la chanson .
Cela crée une confusion et pénalise les vrais auteurs , efface leur existence de la mémoire collective.
[...]
Voila qu'en pensez-vous ?
Que c'est hors sujet ici. Mais pour te répondre, je m'en fous complètement. Pour le cinéma, on parle souvent du "dernier film de... [nom de l'acteur vedette]" au lieu du réalisateur. Quand on parle du réalisateur, on ne cite généralement pas le scénariste. Tout ça, c'est pas bien grave, parce que les gens que ça intéresse, ils connaissent ou trouvent facilement la bonne info.
En général, pour une chanson, on parle de son "créateur". Et celui-ci est celui qui l'a interprété pour la première fois (ce qu'on appelle bien "créer" une chanson). Le créateur n'est pas forcément l'auteur ou le compositeur. Piaf a écrit ou composé fort peu de ses chansons et pourtant, toutes étaient "des chansons de Piaf".
C'est ça dans l'art : il y a des gens dans la lumière et d'autres dans l'ombre. Si ceux qui sont dans l'ombre le vivent mal, je dirais que c'est leur problème. J'en connais aussi qui le vivent très bien.

The Lost Lô

Je crois bien que rien n'y ferait
Notre amour est mort à jamais
Je souffrirais trop si tu revenais…
Rendez-nous Mike Brant !


patrick_g75

Citation :Mais, Los Teignos, opposer Dalida et La Calas, c'était pour faire un effet, non ?
Mais, si Los Teignos te dit que La Callas, ça prend deux zailes...!!,

Trahi par l'écriture dite intuitive !
Misère...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

patrick_g75

Bonjour
Habituellement j’apprécie beaucoup l’écriture et l’esprit qui se dégage de votre Edito hebdomadaire.
Celui-là, « Live after Death" me laisse perplexe…
Il démontre, une fois de plus, la méconnaissance de Claude François, l’enchanteur de la chanson française durant deux décennies et jamais remplacé depuis…
Le comparer aux trois autres artistes avec le plus grand respect qu’on leur doit tant leur carrière est exemplaire me paraît inopportun.
...........
Claude François était avant tout un musicien, un fantastique rythmicien, un danseur, une « bête de scène, un producteur à qui tout réussissait tant il avait la passion de son métier.
Ce qui fait bien défaut de nos jours aux "pseudos-chanteurs" de la scène actuelle...
..............
Johnny arrivera t-il à faire aussi bien…?
...............
Olivier,
Je ne viens pas ici prendre la défense de Los Teignos, qui est largement assez armé pour se défendre tout seul.
Sans doute, d'ailleurs, la façon dont il a opposé des "bons" et des "mauvais", pour les besoins de sa démonstration, n'était-elle pas tout à fait bien venue ?
Pour le principe de la chose, que ce soit Dalida... ou bien Maria Callas (avec ses deux ailes d'ange du Bel Canto) qui soit transformée en docile simulacre de gélatine... ça ne change strictement rien au fond de l'affaire.
Alors, il n'y a pas plus de raisons, ici, de dresser le souvenir de n'importe quel disparu, contre l'actualité de tel vivant - quelque soit l'estime que l'on porte au premier ou son mépris pour le second.
Ce n'est pas du tout la question !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 17/04/2016 à 17:24:07 ]

bernardbres


Anonyme


Anonyme


Los Teignos

Comme le souligne Will, et même si j'en ai profité pour me moquer gentiment de nos vieilles gloires françaises, ce qui est surtout incroyable dans cette histoire, c'est le fait que les morts soient mis en concurrence avec les vivants, surtout à l'heure où un grand nombre d'artistes de qualité peinent à se produire ou se faire entendre.
Olivier5 > Mon intention n'était pas de te choquer le moins de monde, mais en tant que fils de babyboomers élevé aux yéyés, j'ai toujours pensé que cette génération était une mauvaise blague qui avait duré beaucoup trop longtemps, dans l'ombre du rock'n'roll américain et de la pop anglaise qu'ils singeaient maladroitement, comme des petites filles marchent dans les chaussures de leur mère trop grandes pour elles. J'en sauverai bien sûr quelques uns du lot (Eddy Mitchell notamment qui, contrairement à la plupart de ses petits camarades, a toujours su faire preuve d'autodérision et s'est orienté par la suite vers des choses nettement plus personnelles) mais globalement, les yéyés ont été pour moi une catastrophe.
Champion toutes catégories du genre, Claude François m'a en particulier toujours été antipathique tant par son oeuvre que par ses propos et ses différentes entreprises (et pour ne rien arranger, je n'aime ni sa voix ni sa façon de chanter) : outre ses exécrables reprises de standards américains (pas plus que celles de Sylvie ou Johnny, mais pas moins non plus), je n'aime pas la conception qu'il avait de son métier, l'importance qu'il accordait à son image, le fait qu'il utilise les médias et sa famille pour cette dernière, le fait qu'il se produisait avec des danseuses comme de simples objets sexuels comme faire valoir, et globalement son côté businessman/showman à l'américaine qui est pour moi à l'opposé de ce qu'un artiste intègre doit être. Je veux bien lui reconnaître d'avoir importé dans notre petite France une certaine vision du show à l'américaine, une forme de modernité, mais c'est une modernité que je n'aime pas. J'aime les gens qui écrivent leurs paroles, leur musique, qui viennent la jouer et qui ne se mettent pas en scène plus que nécessaire, en prenant la pose pour les magazines, et qui ne pensent pas en terme de plan médiatique et d'image en amont de leur fonction artistique. Claude François, c'est l'homme qui a anticipé le Music Business en France en répliquant des modèles américains, comme Jacques Pradel a autrefois anticipé la téléréalité : et je ne parviens pas à l'admirer pour avoir été le premier à donner dans ce genre de conduite.
Du coup, quitte à en sauver un parmi les 4, j'aurais plutôt opté pour Sacha Distel dont j'ai toujours admiré l'écriture musicale. On m'objectera à raison que Claude François a co-signé beaucoup de choses, dont le fameux Comme d'habitude. Oui, oui. Mais signer et co-signer ne sont pas tout à fait la même chose : il est très dur de savoir, en effet, ce que nous devons vraiment à Claude François. Parce que changer un mot dans une phrase ou une note, ça peut justifier toutes les co-écritures du monde, à plus forte raison quand il s'agit de récupérer des royalties. C'est un petit jeu courant dans le monde de l'industrie musicale...
Bref, je n'ai jamais aimé Claude François. Et je suis à peu près sûr que je ne l'aimerai jamais, même si je comprends qu'il a été important pour plein de gens, qu'il a accompagné leur adolescence, leur vie et que lorsqu'on est sensible aux côté show à l'américaine façon Las Vegas, on puisse trouver ça épatant. Je n'ai toutefois pas vu le biopic, parce qu'en général, les biopics sont conçus comme des éloges déguisés et que vu que le gars ne m'intéresse pas, je ne suis pas au taquet. J'essayerai de le voir toutefois.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 18/04/2016 à 15:47:51 ]

Anonyme


patrick_g75

Merci à tous pour vos commentaires et encore désolé pour les orthographes écorchées !
Comme le souligne Will, et même si j'en ai profité pour me moquer gentiment de nos vieilles gloires françaises, ce qui est surtout incroyable dans cette histoire, c'est le fait que les morts soient mis en concurrence avec les vivants, surtout à l'heure où un grand nombre d'artistes de qualité peinent à se produire ou se faire entendre.
Olivier5 > Mon intention n'était pas de te choquer le moins de monde, mais en tant que fils de babyboomers élevé aux yéyés, j'ai toujours pensé que cette génération était une mauvaise blague
................................
Champion toutes catégories du genre, Claude François m'a en particulier toujours été antipathique
.....................................
Du coup, quitte à en sauver un parmi les 4, j'aurais plutôt opté pour Sacha Distel .........
Je dois maintenant avouer que ton éditorial m'avait, moi aussi, laissé un tantinet perplexe... mais pas pour les mêmes raisons qu'Olivier.
J'ai maintenant compris pourquoi.
On peut sans doute, dans un éditorial, courir deux lièvres à la fois. Mais, quand on mélange la chasse à l'éléphant et la pêche à la truite ?
Ça fait aïe ou bien ça fait ouille ?
Bref, il m'avait semblé que le sujet du jour était ce projet, de certains producteurs, de se faire de la thune, de façon quasi crapuleuse, en exhibant ces simulacres, etc.
Mais, en fait, il semble que ton sujet était surtout certaines manifestations passées et présentes de la "variété française", ou plus exactement ta réaction personnelle devant les dites manifestations ?
Bon, que ce soit clair, je n'ai (personnellement) rien à faire de la réputation des "yéyés"... et autres.
Je regrette seulement la confusion entre les motivations... et les priorités.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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[ Dernière édition du message le 18/04/2016 à 22:42:47 ]

Anonyme

PAN!
lol
Je plaisante.
Je n'aime pas trop la chanson.
Dans un monde surpeuplé, il faut bien trouver le moyen de faire de la richesse, de travailler. De plus, les fortunés en veulent encore plus.
Oui, ce monde est à gerber.

[ Dernière édition du message le 19/04/2016 à 03:45:32 ]

dana12

Comme le souligne Will, et même si j'en ai profité pour me moquer gentiment de nos vieilles gloires françaises, ce qui est surtout incroyable dans cette histoire, c'est le fait que les morts soient mis en concurrence avec les vivants, surtout à l'heure où un grand nombre d'artistes de qualité peinent à se produire ou se faire entendre.
@patrick_g75 : il me semble que l'édito est clair, et tu reprends toi même cette précision de LT, le sujet c'est bien
....ce projet, de certains producteurs, de se faire de la thune, de façon quasi crapuleuse, en exhibant ces simulacres, etc.
Et ma foi, si Claude François se retrouve égratigné, ce n'est qu'un effet collatéral


Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

Will Zégal

[ Dernière édition du message le 19/04/2016 à 08:46:51 ]

dana12


Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

patrick_g75

Ce que souligne en filigrane l'édito de Los, c'est que c'est pas un hasard si ce sont les gloires des Yéyés, c'est à dire des produits marketing pour la nostalgie des mémés, qui seront ainsi utilisés. Ça en dit quand même assez long sur notre société.
Bien entendu, et pas besoin de le dire en filigrane, que ce sont des "têtes d'affiche qui rapportent" qui vont être utilisées (puisque le seul enjeu est financier). Ça, c'est évident.
Ce qui m'a mis le malaise, c'est que cela devient ensuite le prétexte d'une déclaration de mépris, tout personnel, pour certaine des dites têtes. Et ça, cette appréciation personnelle (reprise ensuite de façon plutôt violente), elle n'avait rien à voir avec le sujet. C'est tout ce que je faisais remarquer.
Là, le sujet, c'était "le capitalisme comme entreprise charognarde". Et que les cadavres exploités peuvent tout aussi bien être ceux que nous admirons, nous... nostalgiquement ou non.
Après, on peut discuter de l'intérêt (artistique) que chacun de nous, pépés ou mémés, ou futurs pépés et mémés, accordons à tel ou tel artiste, passé, présent et en devenir. Et on peut même le faire de façon aussi agressive que l'on veut.
D'ailleurs : "Le monde de l'art n'est pas le monde du pardon" (René Char)
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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User/bob

Ce qui m'a mis le malaise, c'est que cela devient ensuite le prétexte d'une déclaration de mépris, tout personnel, pour certaine des dites têtes. Et ça, cette appréciation personnelle (reprise ensuite de façon plutôt violente), elle n'avait rien à voir avec le sujet.
Il me semble que le principe d'un éditorial c'est justement l'expression de l'opinion personnelle de l'éditorialiste...
De plus, pour qui n'a aucune "attache personnelle" avec les noms cités, le sujet est bien "le capitalisme comme entreprise charognarde". Objectivement.

Los Teignos

Ce qui m'a mis le malaise, c'est que cela devient ensuite le prétexte d'une déclaration de mépris, tout personnel, pour certaine des dites têtes. Et ça, cette appréciation personnelle (reprise ensuite de façon plutôt violente), elle n'avait rien à voir avec le sujet. C'est tout ce que je faisais remarquer.
Désolé pour la violence, hein, qui n'est pas nécessairement intentionnelle : c'est quelque chose qu'on me reproche parfois et qui, je pense, tient à mon côté lyrique hugolien (d'un dos d'âne faire une montagne, d'une étincelle faire jaillir la foudre) comme à mon esprit de contradiction. Ca a ses bons comme ses mauvais côtés. Et même si je tente de me soigner et d'en prendre la mesure quand j'écris les éditos, je compose avec.

De fait, si j'ai exprimé plus haut de ce que je pensais de Claude François, et l'ai exprimé avec force, c'était moins par acharnement ou haine viscérale (je m'en fous un peu de Claude François, hein) que pour contrebalancer ce qui me semblait être toutefois l'éloge d'un type pas forcément digne d'éloge. Un veau d'or en quelque sorte. Je pourrais laisser pisser, me diras-tu, mais en lisant le post d'Olivier5, je me suis dit que ce genre de publicité étaient un peu forte de café, à considérer que ce gars, plus encore que ses trois autres petits camarades, incarne l'industrie que par ailleurs l'édito critiquait.
Note d'ailleurs que l'édito même était plutôt tempéré sur le mode rigolard : imaginer que ces quatre chanteurs soient des cavaliers d'une Apocalypse disco au devant des foules d'artistes morts prêts à ensevelir les vivants, ça avait, encore une fois d'un point de vue hugolien potache, de la gueule. A bien y regarder la critique de ces derniers n'est pas si verte et se résume à :
Et si je puis me permettre, pas les meilleurs en outre. Parce qu’à la rigueur, voir Brassens, Brel, Ferré et Barbara ainsi mis en scène, ça pourrait être intéressant. Même chose pour Miles Davis, Jimi Hendrix, Beethoven et La Callas… Mais nous sortir ces quatre cavaliers de l’apocalypse, tout en strass et pantalon patte d’eph, c’est pas loin d’annoncer Armaggedon.
C'est à dire souligner qu'il y a mieux et faire une vanne disco-biblique : pas de quoi casser des briques sur un canard.
Après oui, pour ce qui est l'expression personnelle, je l'assume comme toujours, et c'est la différence entre un article et un éditorial, qui est par essence un exercice complètement subjectif : chanter les louanges de Paco de Lucia quand il disparait, c'est subjectif, s'ébahir sur telle ou telle découverte scientifique ou se mettre en colère sur telle loi ou telle actualité, c'est subjectif. Et voir Claude François 3D en cavalier de l'Apocalypse disco, c'est subjectif. Le but de tout cela n'étant en rien d'édifier un monument littéraire à la gloire de mon égo mais de proposer des choses qui fassent sourire, qui indignent ou mettent en colère, qui poussent à l'échange.
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[ Dernière édition du message le 19/04/2016 à 11:31:54 ]

patrick_g75

Patrick_ Ce qui m'a mis le malaise, c'est que cela devient ensuite le prétexte d'une déclaration de mépris, tout personnel, pour certaine des dites têtes. Et ça, cette appréciation personnelle (reprise ensuite de façon plutôt violente), elle n'avait rien à voir avec le sujet.
Bob_Il me semble que le principe d'un éditorial c'est justement l'expression de l'opinion personnelle de l'éditorialiste...
De plus, pour qui n'a aucune "attache personnelle" avec les noms cités, le sujet est bien "le capitalisme comme entreprise charognarde". Objectivement.
Good grief !
Qu'il est difficile de se faire comprendre...
Suis-je si mal lu ? ou bien ne sais-je pas assez bien écrire ?
En clair : je ne suis pas gêné de ce que les éditoriaux expriment des opinions personnelles, puisque tel est leur vocation, en effet. Et ceux que nous livrent Los Teignos, avec sa verve hugolienne, nous ravissent assez souvent !
Ce que j'ai essayé de dire - maladroitement, faut-il croire - c'est que le mélange des genres - de mon point de vue, tout aussi personnel - était, ici, sans doute... comment dit-on ? ah ! contre-productif.
Pour reprendre ta terminologie, Bob, le mixage objectif-subjectif, pour moi, ici, ça ne marchait pas. Cela ne faisait que brouiller le message.
Bon, ceci dit, à la lecture de l'éditorial lui-même, ça m'a juste gratté. Sans plus...
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patrick_g75

Citation :
....
Désolé pour la violence, hein, qui n'est pas nécessairement intentionnelle : c'est quelque chose qu'on me reproche parfois et qui, je pense, tient à mon côté lyrique hugolien (d'un dos d'âne faire une montagne, d'une étincelle faire jaillir la foudre) comme à mon esprit de contradiction. Ca a ses bons comme ses mauvais côtés. Et même si je tente de me soigner et d'en prendre la mesure quand j'écris les éditos, je compose avec.
Donc, disais-je à Bob, ce que le mixage objectif-subjectif pouvait produire de parasitage, quant au sujet de ton éditorial, ("plutôt tempéré", de fait) cela m'avait seulement juste un peu gratté, à sa lecture.
Editorial "plutôt tempéré", de fait.
Le thème aurait pu donner lieu à des variations plus horrifiques sur "Justice enfin est rendue : un pantin immortalisé en poupée !"
Passons...
C'est après, dans ta répartie à la plainte d'Olivier, que j'ai senti le malaise : ça m'a semblé virer au règlement de compte - avec qui ? Cloclo ? J'en doute ! Plutôt avec les pépés et mémés ? Dont Olivier aurait été soudain, pour toi, le porte-parole ? Peut-être.
(Ne serait-ce pas, d'ailleurs, un motif de réflexion : savoir si on vise un artiste - et/ou son oeuvre - ou bien si on vise son public ?
Je ramasse les copies dans une semaine...)
Mais peu importe.
Peu importe :
Le but de tout cela n'étant en rien d'édifier un monument littéraire à la gloire de mon égo mais de proposer des choses qui fassent sourire, qui indignent ou mettent en colère, qui poussent à l'échange.
Ton but a été atteint !

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Olivier5

Le but de tout cela n'étant en rien d'édifier un monument littéraire à la gloire de mon égo mais de proposer des choses qui fassent sourire, qui indignent ou mettent en colère, qui poussent à l'échange.
Oui le but est atteint, exactement

Et j'ai entendu les arguments qui ont le mérite d'être intéressants et intelligents.
Maintenant, évidemment, chacun a sa vision des choses et ne les voient peut-être pas sous les mêmes angles...
Question de tellement de choses...
Vive le débat



Los Teignos


C'est après, dans ta répartie à la plainte d'Olivier, que j'ai senti le malaise : ça m'a semblé virer au règlement de compte - avec qui ? Cloclo ? J'en doute ! Plutôt avec les pépés et mémés ? Dont Olivier aurait été soudain, pour toi, le porte-parole ? Peut-être.
Pas de jeunisme ici ni même d'"antivieillisme", je te rassure. D'abord parce qu'à 42 ans, je ne suis plus tout à fait un perdreau de l'année, ensuite parce que j'adore bien des gens plus vieux que Claude François, comme des plus jeunes, ou encore des gens qui sont de la même génération, qu'il s'agisse de Manset, d'Higelin, de Dutronc , de Souchon ou, comme je le disais plus haut, Eddy Mitchell pour ne citer que quelques français, et Lennon, Zappa, Marvin Gaye, Dylan, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Keith Richards, Roger Waters, Paul McCartney, Jimmy Page et Jeff Beck ou même Presley ! Car tous ces gens sont de la même génération que notre Cloclo et je les adore. Après voilà, j'ai toujours préféré le rock au yéyé et le funk au disco, ce qui explique beaucoup de choses aussi par rapport à Claude François qui a fait du yéyé puis du disco.
(Ne serait-ce pas, d'ailleurs, un motif de réflexion : savoir si on vise un artiste - et/ou son oeuvre - ou bien si on vise son public ?
Je ramasse les copies dans une semaine...)
C'est intéressant effectivement mais j'espère que l'identification d'un public à un artiste ne va pas jusque là. J'espère pouvoir dire du mal de la mousse au chocolat sans que ceux qui adorent ça pensent qu'ils sont bien idiots ou qu'ils ont tort d'aimer ça. J'espère aussi, depuis le Contre Sainte-Beuve, qu'on distingue enfin une oeuvre de son créateur : Voyage au bout de la Nuit est l'un des plus grands romans parus au XXe siècle, le reconnaître n'implique pas qu'on aime l'homme qui se cache derrière pour autant. Et dans le Claude François qui nous occupe, ce qu'il y a de mieux, ce sont les chansons bien devant l'homme : il m'arrive même d'en chanter certaines moi-même, les soirs de grande détresse. Oui, j'avoue.

Mais voilà, aimer les chansons de Claude François, ce n'est pas aimer Claude François (surtout que Claude François, c'était un bon gros collectif d'auteurs et de compositeurs aussi). Et dire du mal des unes ou de l'autre, ce n'est pas, je pense, dire du mal de son public. Parce qu'un chanteur n'est pas un représentant ou que, du moins, il n'a pas à l'être.
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[ Dernière édition du message le 19/04/2016 à 22:34:33 ]

Anonyme

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