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Editorial du 12 mai 2018 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 12 mai 2018 : commentaires

Bras dessus, bras dessous, les figures de Genette s’en vont sur la belle voix de Maurane et tandis que la twittosphère s’enflamme comme à son habitude sur la maladresse d’une Françoise Hardy ou l’imbécilité d’un Kanye West, on apprend que Spotify assume enfin une ligne éditoriale en pénalisant les artistes aux comportements jugés problématiques. C’est ainsi que des artistes accusés de violences sexuelles ou conjugales tels que R. Kelly ou XXXtentacion ont été retirés des playlistes de la plateforme sous la pression d’associations, même si leur musique demeure accessible. À peine enterré qu’un Genette doit se retourner dans sa tombe en considérant qu’on confond de plus en plus une oeuvre et son auteur, comme si la diffusion de l’une impliquait le cautionnement des actes de l’autre, tandis que les amateurs de droits ne manqueront pas d’apprécier le fait qu’une accusation est désormais passible de sanctions médiatiques et culturelles de la part d’un leader de marché.

Il vaut mieux entendre ça que d’être sourd, sans doute, même si à ce rythme-là, il n’y aura bientôt plus grand-chose à entendre. Heureusement, il y a encore des choses à voir cette semaine, comme l’interview-reportage réalisé par Locomotiv sur Algam, le plus gros distributeur français d’instruments de musique.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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26
Mouai, un peu "polémic putaclic" tout ça, mais bon, encore une fois j'ai bien envie de dire que la musique n'est qu'une question de goût. Des millions de personnes écoutent du Chopin qui peut-être était un hardcore antisémite et ça n'a jamais gêné personne...
27
Merci à tous pour vos commentaires. Comme l'a relevé Patrick, on n'est pas loin ici du problème Cantat, preuve que ce dernier est l'arbre qui cache la forêt, une lame de fond où la bien-pensance et le moralisme veulent s'improviser conservateurs de musée.

Citation :
J'aimerais avoir l'avis de Los Teignos sur ce qui s'est passé dernièrement en Allemagne avec des groupes qui ont été sélectionnés (et qui ont gagnés? je crois??) pour participer à une espèce d'AWARD...malgré leurs propos racistes.


Je ne connais pas les lois en Allemagne mais en France, les propos racistes sont condamnés, et une oeuvre contenant de tels propos est condamnable. Si l'oeuvre ne contient pas de tels propos, alors il n'y a pas lieu de la condamner ni elle ni son auteur. L'auteur dit des conneries dans l'espace public : alors on le condamne comme n'importe quel autre citoyen. Quant à remettre des Awards à des artistes, c'est une démarche industrielle destinée à mesurer qui pisse le plus loin pour faire vendre plus. Je pense du coup qu'on n'a pas trop à s'embarrasser de moralité dans un tel concours qui n'est au final qu'une publicité déguisée et qui ne fait preuve d'aucune morale à la base.

Je tenais par ailleurs à souligner deux choses concernant cet édito avec lequel je suis d'autant plus à l'aise que je n'aime vraiment pas la musique de R. Kelly :

Le fait que la censure d'un Spotify s'exerce en amont d'un procès en dépit de la présomption d'innocence. Si demain, une rumeur vient à naître concernant vos moeurs, quelle qu'elle soit, vous pourriez en faire les frais même en étant parfaitement innocent. En effet, il suffit désormais d'être l'objet d'accusations pour voir une sanction populaire tomber, ce qui est contre l'idée même de la justice.

Le fait qu'un Spotify, comme un Youtube, un iTunes, un Amazon, un Deezer ou encore un Facebook soient autonomes dans leur politique éditoriale est a priori une bonne chose. Sauf qu'ils pèsent tellement lourd sur le marché de musique qu'on peut légitimement se demander si être tricard chez ces gens, ce n'est pas être tricard tout court, et que le fait de censurer telle ou telle oeuvre pour tel ou tel motif semble un enfer pavé de bonnes intentions et extrêmement dangereux pour la liberté d'expression. Lorsqu'on intensifiera au nom du bien commun la lutte contre l'obésité, l'anorexie, la drogue, l'alcoollisme, le tabagisme, qui donc retirera-t-on des playlistes ? Les gros, les maigres, les fumeurs, les drogués, les alcooliques ? Qui va-t-il rester ? Ceux qui ont un IMC dans les clous et qui ont le mode de vie qui va bien ? 20% de ce qu'on écoute à l'heure actuelle ? Moins ?

Voilà : nous sommes sur une pente glissante de moralisation de l'art via l'artiste, alors qu'art et morale sont antinomiques. Cela ne serait sans doute pas arrivé si les artistes n'avaient pas ce statut absurde d'idoles qu'ont aujourd'hui les présentateurs télé ou les joueurs de foot, mais l'idée qu'une oeuvre soit jugée à l'aune de son auteur est une énorme régression intellectuelle de notre civilisation : Sainte Beuve gagne finalement contre Proust. Bienvenue dans le 19e siècle ! C'est très drôle de la part d'un Occident qui s'échine à expliquer la liberté d'expression aux quatre coins du monde...

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[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 13:16:03 ]

28
@Jesus-Régis Abdul Kthulh

Déjà si tu comprends qu'il ne faut pas censurer c'est bien.

Par contre pourquoi toujours comparer des choses pas comparables ? Mozart et les Stones ? Toto et Maitre Gims ? Mike Stern et Bob Sinclar ? Sting, Peter Gabriel et Noir désir ? Là je n'arrive franchement pas à te suivre...

Il en faut pour tout le monde, bien sûr qu'il y a de la musique commerciale, et d'autre pas.
Est-ce que la musique commerciale et forcément moins bien ? Je ne penses pas, il y a de tout.

Quand à ce dire tiens tel artiste est une merde humainement parlant, donc sa musique c'est de la merde, non.
Pour Bertand Cantat c'est compliqué, ce qu'il a fait est ignoble, ça ne m'empêche pas d'aimer certaines de ses chansons et de comprendre la renommé de son groupe.
Après ça jette un froid donc je comprend ceux qui ne peuvent plus écouter sa musique sans penser à ce qu'il a fait.
Mais pourquoi vouloir sa mort, ou interdire son œuvre ? N'est-ce pas être aussi vil et ce mettre au même niveau que lui finalement ?

If it's too loud, you're too old !

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 13:00:43 ]

29
@patrick_g75 : oui bien sûr !

@Fuzz MKII : son niveau est élevé (coups et blessures). Vouloir la mort de Cantat, jamais ! En effet, ce serait au-dessus de son niveau (il n'est pas certain qu'il y ait eu intention de tuer).

Je déconne en fait, je fais l'intolérance. Juste c'est saoulant de voir des stars un peu médiocres baigner dans l'or et des tueurs patentés vivre humblement. Mais ouais l'argent est-il si important ?

Quant aux artistes humainement dégueulasses, bah... Les interdire est un geste politique, non ? Le reste, c'est pour l'éthique de chacun. Donc chacun donne son avis.

Bon week-end les gars !
30
Citation :
Des millions de personnes écoutent du Chopin qui peut-être était un hardcore antisémite et ça n'a jamais gêné personne...


À l'époque où Zola écrit son J'accuse pour défendre Dreyfus, la France est antisémite dans sa grande majorité (d'où son courage politique). Au début du 20e siècle, les livres d'histoire distribués par l'éducation nationale expliquaient encore aux enfants de 10 ans comment on classifiait les races, du magnifique blanc au nègre ingrat en passant par le jaune ou le rouge. Soyez donc sûr que chez la plupart des artistes qui précédent le 20e siècle, on trouvera un fond de racisme, d'antisémitisme et de misogynie qui était la norme. Juger les gens de ces époques sur des critères modernes est donc parfaitement dénué de sens.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 13:26:08 ]

31
Il y a probablement deux questions en jeu :
- la séparation entre l'artiste et l'homme (le fait que Picasso picolait, fumait, fréquentait des prostituées, n'était peut-être pas un père idéal, etc. fait-il de lui un mauvais peintre ? et à l'inverse, le fait que tel chanteur de variété soit éventuellement un mari idéal, un bon voisin voire un citoyen politiquement correct est-il une garantie artistique ?) ;
- la réactivité de certaines institutions (associations ou entreprise privées) à confondre leur rôle avec celui d'un justicier.
Sur ce dernier point, Dominique Reynié vient de rédiger un article pertinent intitulé "Génération identitaire censuré : quand Facebook s'arroge les pouvoirs d'un juge".

Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.

 

32
@Los Teignos, je crois que l'art et la morale ne sont pas antinomiques. C'est une idée un peu courante... Mais comme déjà évoqué, l'esthétique et l'éthique sont assez proches chez certains philosophes. Et l'art est porteur de sens. Parfois engagé, parfois pas.
Je kiffe le rap côté groove, mais la colère du quartier, c'est autre chose. Même si elle est totalement justifiée. Des œuvres picturales par exemple nous émeuvent par la beauté de la nature ou du monde humain qu'elles dépeignent. La notion de bien, de bon, émane souvent de la beauté. Raccourci, sûrement.
Mais l'art exprime souvent éthique, sans aller forcément jusqu'à la moralisation de type religieuse.
God Hates Us All, dit Slayer. C'est un message. XD
33
Citation :

Je ne connais pas les lois en Allemagne mais en France, les propos racistes sont condamnés, et une oeuvre contenant de tels propos est condamnable. Si l'oeuvre ne contient pas de tels propos, alors il n'y a pas lieu de la condamner ni elle ni son auteur............


Les lois, si elles représentent tout ce que nous sommes, sont les mêmes en Allemagne.
Suffit-il d'être "politiquement correct" et éviter le coût de la loi pour justifier l’existence d'une chose?
Est-ce que la loi peut tout?
Les extrémistes savent très bien jouer sur la ligne rouge.
Il y a encore en Allemagne un festival de musique, le 20 avril (date de naissance d'Hitler) le festival "Shield & Sword", je vous laisse deviner l'abréviation, et qui est fréquenté, dans un lieu privé, par des "patriotes", des "nationalistes", pas des Néonazis.
On est dans les clous!:bravo::oo:

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 13:50:06 ]

34
Citation :
À l'époque où Zola écrit son J'accuse pour défendre Dreyfus, la France est antisémite dans sa grande majorité (d'où son courage politique). Au début du 20e siècle, les livres d'histoire distribués par l'éducation nationale expliquaient encore aux enfants de 10 ans comment on classifiait les races, du magnifique blanc au nègre ingrat en passant par le jaune ou le rouge. Soyez donc sûr que chez la plupart des artistes qui précédent le 20e siècle, on trouvera un fond de racisme, d'antisémitisme et de misogynie qui était la norme. Juger les gens de ces époques sur des critères modernes est donc parfaitement dénué de sens.


Pas à mon sens, pour ceux qui s'offusquent qu'on écoute un artiste "inconvenant", qu'il soit de 1800 ou de 2000 on se tient à son propos sinon on n'est pas vraiment crédible dans son argumentation. Un antisémite de 1800 est-il plus "justiciable" que celui de 2000 ? hum. Mais là on s'égare un peu du sujet.
En tout cas, ce qui à plu n'est plus à plaire ! ;)
35
L'important étant à qui on plait loooolllll
(je plaisante)

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 15:05:14 ]

36
Bon, ben comme personne ne l'a faite, je me dévoue : pas d'âme Algam?

Oui, bon, je sais, c'est pas hi-level, mais vous n'allez comme même (sic) pas me juger sur le niveau de mes blagues...si?

...non, rien....

37
Citation de Jesus-Régis :
@Los Teignos, je crois que l'art et la morale ne sont pas antinomiques. C'est une idée un peu courante... Mais comme déjà évoqué, l'esthétique et l'éthique sont assez proches chez certains philosophes. Et l'art est porteur de sens. Parfois engagé, parfois pas.
....



Que "certains" philosophes rapportent l'esthétique à l'éthique (et le vice versa...), c'est un fait (philosophique).
Mais que font-ils, quand ils font ça ?
Ils établissent qu'une oeuvre d'art, déterminée comme telle par son contenu esthétique (i.e. par sa Forme "belle"), peut aussi, par le moyen même de ce contenu esthétique, exprimer un contenu éthique (déterminé par sa correspondance avec l'action "bonne").
Aucun - aucun philosophe digne de cette appellation - ne désigne la conduite personnelle de l'artiste. Ça, décider que telle personne (la personne qu'est l'artiste) est "bonne" ou "méchante", au regard de la loi en vigueur, ou de la morale commune, c'est l'affaire du juge, ou celle du "curé" (qui est en nous)... Ce n'est pas affaire de philosophe.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 19:56:13 ]

38
Et si le philosophe est un curé ou un juge ?
39
Citation de Musella :
Et si le philosophe est un curé ou un juge ?


Philosophe, juge, curé... Ce ne sont pas des personnes mais des fonctions.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

40
Un jour on trouvera que les violences sexuelles et pédophiles c'est grave. Mais en attendant, il y a ce bel édito.

Et à l'argument (argument?...) de "si on ne sépare plus l'oeuvre de l'artiste, vu tous les salauds, on aura plus personne" je répondrais d'une que c'est totalement faux. Et de deux, qu'une société qui, au nom de son plaisir petit-bourgeois de pouvoir encore acheter de bons albums et aller voir de bons films, décide de tolérer ce type de violences et de donner pignon sur rue à ces personnes (appelons-les bourreaux parfois, sans hésiter), une société qui tolère ça pour son plaisir, dis-je, non seulement ne mérite pas de pouvoir s'élever par l'art, mais en plus, me fout, à titre personnelle totalement la gerbe.

Mais tant que nos ordis tournent et qu'on peut jouer de la musique...

Ajoutons que le fond du problème, en réalité, si pour beaucoup il est de savoir si on doit séparer l'artiste de l'homme, il est à mon sens davantage de prendre conscience que cette séparation ne profite qu'à un seul groupe d'individus. Les hommes faisant parti des élites (intellectuelles et artistiques.
On ne sera jamais aussi conciliant avec un maçon violeur qu'avec un réalisateur violeur.

Et n'en déplaise à certains, la société et nous-même, lorsqu'on parle avec cette assurance crâne de "séparer l'artiste de l'oeuvre", ce n'est pas à l'oeuvre qu'on souris lorsqu'il nous est accordé une interview, ce n'est pas à l'oeuvre que l'on sert la main et que l'on exprime notre approbation... c'est à un homme.

Pour finir, essayons-nous à cette idée de séparer l'oeuvre de l'artiste. ça peut marcher:


Crachons sur l'homme qui a commis ces crimes. Enfermons-le. Ne le laissons pas apparaitre au grand jour devant les caméra pour donner son avis et se rendre brillant. Traitons cet homme pour ce qu'il a fait.
Et laissons l'artiste faire ses disques, ses films et ses concerts.

Et si on me réponds que que c'est bien le même qui va devant les plateaux télé pour parler de ses disques et qui donne au passage son avis sur telle ou telle choses, c'est bien que la preuve est faite: on ne peux séparer l'artiste de l'homme.

[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 20:17:22 ]

41
Citation :
On ne sera jamais aussi conciliant avec un maçon violeur qu'avec un réalisateur violeur.


Désolé mais non, un réalisateur violeur mérite exactement la même peine qu'un maçon (effectivement malheureusement ce n'est pas le cas souvent), par contre est-ce que cela implique de bannir ses films ? Non, je ne penses pas ! Dans ce cas là il faudrait démolir la maison construite par un maçon violeur ?

If it's too loud, you're too old !

42
Citation :
Et à l'argument (argument?...) de "si on ne sépare plus l'oeuvre de l'artiste, vu tous les salauds, on aura plus personne" je répondrais d'une que c'est totalement faux. Et de deux, qu'une société qui, au nom de son plaisir petit-bourgeois de pouvoir encore acheter de bons albums et aller voir de bons films, décide de tolérer ce type de violences et de donner pignon sur rue à ces personnes (appelons-les bourreaux parfois, sans hésiter), une société qui tolère ça pour son plaisir, dis-je, non seulement ne mérite pas de pouvoir s'élever par l'art, mais en plus, me fout, à titre personnelle totalement la gerbe.


Personne n'a dit, ni dans cet édito, ni ailleurs, qu'il fallait tolérer le moindre type de violence. Quand un homme commet un crime, qu'il soit artiste ou non, il doit être jugé et condamné. C'est à ça que sert la justice. C'est à cela que servent les lois. C'est là dessus que repose notre société.

Citation :
On ne sera jamais aussi conciliant avec un maçon violeur qu'avec un réalisateur violeur.


Et si demain tu apprends que le maçon qui a bâti ta maison est en fait un violeur, tu ne vas plus l'habiter ?

Citation :
Pour finir, essayons-nous à cette idée de séparer l'oeuvre de l'artiste. ça peut marcher:

Crachons sur l'homme qui a commis ces crimes. Enfermons-le. Ne le laissons pas apparaitre au grand jour devant les caméra pour donner son avis et se rendre brillant. Traitons cet homme pour ce qu'il a fait.
Et laissons l'artiste faire ses disques, ses films et ses concerts.

Et si on me réponds que que c'est bien le même qui va devant les plateaux télé pour parler de ses disques et qui donne au passage son avis sur telle ou telle choses, c'est bien que la preuve est faite: on ne peux séparer l'artiste de l'homme.


Tu parles d'essayer de séparer l'oeuvre de l'artiste et la ligne d'après, tu t'acharnes sur le fait qu'il est impossible de séparer l'artiste... de l'homme ! Je dois être stupide, mais je n'ai toujours pas compris en quoi une chanson, une toile ou un film est comparable avec un être humain.

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[ Dernière édition du message le 12/05/2018 à 22:00:53 ]

43
Où est BHL ? Vite...vite !

Parfois, il ne faut pas se poser autant de questions. Le "masturbage" de tronche ne fait jamais avancer les choses.
La réflexion, c'est autre chose !

Philosopher ce n'est pas un texte rempli de jolies phrases... C'est une vue d'esprit, un art de vivre qui demande réflexion, engagement et expérience.
C'est comme en politique...
On comprend pourquoi on a au pouvoir des pourris qui se gavent de notre argent public en sortant juste des beaux discours !
Il faut gratter, lire entre les lignes avant de valider. Si c'est pas bon, on jette !
44
Citation :
Lorsqu'on intensifiera au nom du bien commun la lutte contre l'obésité, l'anorexie, la drogue, l'alcoollisme, le tabagisme, qui donc retirera-t-on des playlistes ? Les gros, les maigres, les fumeurs, les drogués, les alcooliques ?

C’est un coup à interdire tous les artistes qui proposent de bousculer certaines normes ou lois. Par exemple ceux qui réclamaient la dépénalisaton de l’homosexualité, ou l’égalité entre les noirs et les blancs, entre femmes et hommes...

Ça risque de faire une société drôlement ouverte et progressiste !
:bravo:

[ Dernière édition du message le 13/05/2018 à 01:41:16 ]

45
Citation :
je n'ai toujours pas compris en quoi une chanson, une toile ou un film est comparable avec un être humain.


Ce qui importe c'est dans quoi l'artiste puise son inspiration, par quoi est influencé et nourri son
processus créatif.
Dans le cas où l'origine est malsaine il faudra toi même assumer et cautionner si t'as kiffé son œuvre... ou bien tu vas dire qu'il y a tromperie parce-que tu ne connaissais pas l'origine de l’œuvre ;)

[ Dernière édition du message le 13/05/2018 à 01:44:32 ]

46
Je cerne mal ce que peut être une inspiration malsaine ni en quoi elle est dommageable à l'art, mais pense pouvoir assumer d'aimer n'importe quelle oeuvre sans pour autant aimer son créateur, cautionner ses idées ou ses actes, que j'en sois averti préalablement ou non. C'est simple, je me contrefous de savoir qui a créé l'oeuvre, dans quelles conditions, de sa vie, de ce qu'il voulait dire, de ce qu'il a fait. Je veux dire : c'est intéressant à titre documentaire et historique, je m'y intéresse parce que c'est mon métier de m'intéresser à cela, mais n'a aucun impact sur l'oeuvre même et sur le sens qu'elle déploie. Du coup, qu'un poème soit écrit par une petite fille innocente ou un serial killer de 90 ans ne change rien au poème : si c'est un bon poème, c'est un bon poème. Et si c'en est un mauvais, c'en est un mauvais. Et il ne dira rien de différent selon qui l'a écrit.

Notez que mon point de vue n'a rien d'extraordinaire, il vient du structuralisme et des idées défendues par Proust puis Barthes pour en finir avec la vision qu'on pouvait avoir de l'art au XIXe siècle... et vers laquelle on se redirige à grand pas. Du coup, voir revenir ce lien qu'on veut faire entre l'auteur et l'oeuvre me donne un peu le même sentiment qu'ont les historiens et paléontologues lorsqu'ils sont face au discours créationniste.

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[ Dernière édition du message le 13/05/2018 à 02:39:01 ]

47
Citation :
Je cerne mal ce que peut être une inspiration malsaine


Par exemple commettre un acte comme l'agression, le viol ou encore le harcèlement et prendre plaisir à y trouver une source d’émotion et de comportement à retranscrire dans une œuvre.
Perso j'évite déjà de me branler devant mon ordi qui me sert à faire de la mao, c'est déjà un bon début, ça évite bien des images crade en tête quand tu fais de la musique :bravo:













48
Et Call of Duty c'est bon dans l'ordi de la MAO?
49
Les généralités piquent un peu la gorge.
Il n'y a peut-être pas que deux attitudes possibles, séparer l'artiste de son œuvre ou considérer les deux comme un tout.

Même si j'ai personnellement tendance à penser qu'une chose hors contexte n'a aucun sens et que l'artiste est une partie du contexte de son œuvre, je penche pour la voie du coup par coup. Aucun lien avec Cantat.
Qu'un artiste soit demain reconnu comme criminel par un tribunal peut justifier qu'on lui accorde un peu moins d'affection (financière) et qu'il soit mis au ban des bacs au moins temporairement. Les gros vendeurs sont des personnes médiatiques de nos jours, et qui dit célébrité dit aussi influence.
Les mettre un peu en retrait le temps qu'ils purgent leur peine n'est pas délirant. Après tout il n'y a pas de raison qu'ils se fassent des rond depuis la taule quand le quidam qui s'y trouve est privé de son gagne pain.

C'est aux législateurs de mettre en place une part d'oubli temporaire dans la punition, si cela est juste. Et si les fans ont tourné le dos à l'artiste quand il revient alors c'est tant pis pour lui, c'est aussi ça le prix de la médiatisation, parfois on y perd.

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50
Citation de Los :
Je cerne mal ce que peut être une inspiration malsaine ni en quoi elle est dommageable à l'art, mais pense pouvoir assumer d'aimer n'importe quelle oeuvre sans pour autant aimer son créateur, cautionner ses idées ou ses actes, que j'en sois averti préalablement ou non. C'est simple, je me contrefous de savoir qui a créé l'oeuvre, dans quelles conditions, de sa vie, de ce qu'il voulait dire, de ce qu'il a fait. Je veux dire : c'est intéressant à titre documentaire et historique, je m'y intéresse parce que c'est mon métier de m'intéresser à cela, mais n'a aucun impact sur l'oeuvre même et sur le sens qu'elle déploie. Du coup, qu'un poème soit écrit par une petite fille innocente ou un serial killer de 90 ans ne change rien au poème : si c'est un bon poème, c'est un bon poème. Et si c'en est un mauvais, c'en est un mauvais. Et il ne dira rien de différent selon qui l'a écrit.

Notez que mon point de vue n'a rien d'extraordinaire, il vient du structuralisme et des idées défendues par Proust puis Barthes pour en finir avec la vision qu'on pouvait avoir de l'art au XIXe siècle... et vers laquelle on se redirige à grand pas. Du coup, voir revenir ce lien qu'on veut faire entre l'auteur et l'oeuvre me donne un peu le même sentiment qu'ont les historiens et paléontologues lorsqu'ils sont face au discours créationniste.


Perso, je ne sais pas réagir comme cela et c'est sûrement une tare de ma part ou un trop plein d'empathie.
Si j'aime un poème, une chanson, une musique et qu'en suite j'apprends que l'oeuvre a été réalisée par quelqu'un qui a entravé la liberté, l'intégrité, la vie de quelqu'un d'autre, cela va gâcher mon plaisir et même pire.
Car, au fond, je me dis que ce sont ses pulsions qui lui ont permis, peut-être, d'écrire ou chanter cela. Et je ne peux pas l'accepter

Je me sentirai mal à l'idée d'aimer une oeuvre tout en sachant d'où l'artiste a pu tirer son inspiration... Je trouve cela très injuste de briller en sachant que derrière tout cela se cache une idée morbide, des noirs désirs... icon_facepalm.gif

Je sais, je sais... c'est une tare chez moi mais c'est aussi pour cela que je respecte l'autre être humain en face de moi. Mais je déteste au plus haut point l'injustice qui est pour moi la pire, et je pèse mes mots, la pire bassesse qu'est capable de créer l'être humain.

Manque de bol, on vit dans un monde où l'injustice est reine... et comme personne ne veut bouger pour faire changer tout cela, je me protège; cela m'empêche de vivre et cela gâche mes plaisirs.
Alors, je cherche, tout le temps à savoir d'où sortent les paroles, qui est l'artiste, pourquoi, comment avant de valider.
Je sais, je suis taré, on me l'a déjà dit mais bon, c'est MA philosophie de vie.

P.S. : je ne fais partie d'aucune réunion religieuse (je ne suis témoin de rien, j'ai pas vu d'accident), je n’appartiens à aucun courant de pensée à la noix : ma seule doctrine c'est Respecte et aide celui qui est respectable, préserve la nature parce que c'est injuste de lui causer du tort !