Editorial du 17 octobre 2020 : commentaires
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Los Teignos

SI le mouvement du #metoo avait jusqu’ici mis pas mal de choses au clair dans le monde du cinéma, il semblerait que la parole des femmes se libère enfin aussi dans le monde de la musique. En l’espace de deux mois et demi, le compte Instagram @musictoofrance a ainsi répertorié plus de 300 témoignages concernant des agressions sexistes et sexuelles au sein du monde de la musique française, rejoignant une étude publiée en 2019 par le Collectif pour la santé des artistes et des professionnels de la musique (CURA) et de la Guilde des artistes de la musique (GAM), selon laquelle 31 % des 256 femmes interrogées travaillant dans le secteur musical disaient avoir été harcelées sexuellement. Des chiffres atterrants pour un milieu qu’on imagine souvent ouvert et progressiste, et qui n’est visiblement pas moins sinistré que d’autres milieux professionnels. Gageons que nous aurons dans les prochaines semaines du temps à partir de 20 heures pour penser à cela et améliorer la situation…
Du temps, vous en aurez aussi vous pour consulter le sommaire d’Audiofanzine qui vous propose cette semaine les tests de l’Epiphone Firebird - Vintage Sunburst, celui de l’enceinte Harley Benton FRFR 112-A, sans oublier les vidéos : RED BEATS qui vous propose un nouveau remix, Red Led qui vous passe en revue les news les plus importantes du moment et moi-même qui vous invite à découvrir le spectre sonore.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

static volatile

Rappelons quand même le sujet: on trouve autant de sexisme, de misogynie et de comportements prédateurs envers les femmes dans les milieux artistiques et culturels, musicaux ici, que dans le reste de la société et ce malgré le fait que dans ces milieux on trouve généralement plus de personnes se revendiquant de l'humanisme ou du progressisme social.
La misogynie, le mépris des femmes, n'est en fait pas corrélé au positionnement philosophique ou au patrimoine culturel de ceux qui s'y adonnent: c'est systémique et c'est à chacun d'entre nous que revient l'obligation de déconstruire la part de nos comportements qui perpétuent cette misogynie systémique.
Resistance is not futile... it's voltage divided by current

Dr Pouet



Elka21



patrick_g75

Je pointe en particulier cette remarque :
les violences sexuelles, "ce n’est pas de la sexualité, c’est de la violence, de la domination de l’autre, une volonté de le transformer en objet..."
Les femmes sont victimes de rapports de force défavorables, avant de l'être parce que femme. Alors, si en plus elles sont physiquement ou psychologiquement diminuées par un handicap...
Un a priori répandu (et un brin validiste) voudrait que les personnes handicapées soient moins victimes de violences sexuelles que les autres. Car la société aurait à cœur de protéger les citoyens vulnérables. Car une femme handicapée serait moins attirante sexuellement. Or les violences sexuelles, «ce n’est pas de la sexualité, c’est de la violence, de la domination de l’autre, une volonté de le transformer en objet. Ce sont des prédateurs qui vont rechercher des victimes et plus elles sont vulnérables, plus ça va les intéresser», assène la psychiatre Muriel Salmona. Son association, Mémoire traumatique et victimologie, a mis au point, avec l’Association francophone de femmes autistes (Affa) et le réseau de «digital learning» Skillbar, un module d’autoformation sur la protection des personnes en situation de handicap face aux violences sexuelles, mis en ligne ce mardi, gratuit et accessible à toutes et tous.
Prendre conscience de l’ampleur des dégâts
Objectif : que les professionnels intervenant auprès des personnes handicapées, les proches de ces dernières et, idéalement, l’ensemble de la société, prennent conscience de l’ampleur des dégâts et sachent comment réagir. Car les chiffres sont alarmants. Une femme en situation de handicap a deux fois plus de risques de subir des violences sexuelles au cours de sa vie et 34% des femmes handicapées ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des femmes valides. Un enfant handicapé a trois fois plus de risques d’être victime de violences sexuelles, six fois plus s’il a un handicap mental. Les femmes autistes, quant à elle, sont 88% à avoir été victimes d’une ou plusieurs violences sexuelles, dont 47% avant l’âge de 14 ans.
......"
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

patrick_g75

+1000 pour le foot féminin will .technique et collectif . beau jeu . et pas d'actors studio qui tombent presque mort et qui cours comme des lapins 2 secondes après ..



"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Dr Pouet

Dans ce clip d'une minute, il n'y a que des français, et la femme qui parle anglais est toulousaine. Enjoy :
https://twitter.com/eclipa_tv/status/1262170393386852353
(avec du racisme et des insultes, pour être bien représentatif des débiles tellement courants, ces pauvres merdes compétentes en rien sauf en phallocratie)
[ Dernière édition du message le 21/10/2020 à 07:11:06 ]

ripger

Deux couples de retraités qui dressaient un portait idyllique de Madame Ségolène, les 2 papis comme les 2 mamies.
"Belle, intelligente, ambitieuse, courageuse...."
Puis, il a été question du choix de vote, et là, ils étaient encore unanimes: "Non, ils ne voteraient pas pour elle parce que président, c'est un métier d'homme..." et ce discours était dans la bouche des 2 vieux comme des 2 vieilles...
Je ne sais pas pour qui ont voté les enfants et les petits enfants, mais Ségo n'est pas passée

C'est presque pire qu'une insulte. (comme ils disent en spycho: l'insulte, c'est la marque de notre faiblesse.)

patrick_g75

https://next.liberation.fr/food/2020/10/22/violences-sexuelles-dans-la-gastronomie-le-chef-mettait-sa-main-dans-ma-culotte-en-plein-service_1802964
Un milieu pas plus "sexiste" qu'un autre, mais où les rapports de force sociaux, entre les "chefs", les "presque chefs", et les divers niveaux de "sous-fifres", sont structurellement particulièrement exacerbés, pour des raisons qui ne sont pas de nature sexuelle.
Ici comme ailleurs, souvent, la pratique sexuelle... déviante, c'est une des façons de profiter de certains aspects d'une situation ; ce n'est pas la motivation de cette situation.
Je crois que, si on ne comprend pas ce genre de distinction, on passe à côté de l'essentiel.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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static volatile

Chercher des distinctions dans ce genre de problématique, c'est surtout ajouter de la complexité à un problème simple.
C'est pratique, ça permet de faire mine de s'en préoccuper sans chercher vraiment à changer quoi que ce soit.
Du point de vue de la femme qui est harcelée ou discriminée, peu importe pourquoi son oppresseur l'opprime, il faut juste que ça cesse.
L'essentiel, il est là et nulle part ailleurs.
Resistance is not futile... it's voltage divided by current

patrick_g75

En quoi la distinction est-elle pertinente?
Chercher des distinctions dans ce genre de problématique, c'est surtout ajouter de la complexité à un problème simple.
C'est pratique, ça permet de faire mine de s'en préoccuper sans chercher vraiment à changer quoi que ce soit.
Du point de vue de la femme qui est harcelée ou discriminée, peu importe pourquoi son oppresseur l'opprime, il faut juste que ça cesse.
L'essentiel, il est là et nulle part ailleurs.
De fait, connaître la raison d'un meurtre (allons tout de suite aux limites) ne change rien à la conséquence (essentielle) de ce meurtre : une personne a perdu la vie - qu'aucune rationalité ne lui rendra.
J'aime beaucoup ton "faire mine de s'en préoccuper"... c'est très subtil ! Passons.
Donc, si tu veux te préoccuper de "changer quoi que ce soit" à quoi que ce soit, il faut te donner la peine de trouver le pourquoi de ce "quoi que ce soit", et de comprendre un peu comment ça fonctionne.
De même, d'ailleurs, si tu veux "faire mine" de t'en préoccuper, il va falloir que tu fasses mine de le comprendre...
Sinon, tu peux te contenter de mettre le meurtrier en prison. Très bien. Celui-ci est sans doute hors d'état de nuire. Et alors ?
C'est vrai que, comme ça, on n'est pas embarrassé par la complexité.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
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static volatile

Prétendre que l'essentiel est de comprendre pourquoi le harceleur harcèle, c'est effectivement ne pas prendre le point de vue de la victime.
Qu'il y ait un intérêt à se poser la question du pourquoi, c'est clair.
Dire que le pourquoi est l'essentiel, c'est participer à l'écran de fumée.
Et dans les problématiques de domination, de harcèlement, de discrimination, on commence par prendre le point de vue de la victime.
L'essentiel est là car il n'y a que la victime qui soit compétente pour déterminer si la discrimination, le harcèlement, la domination a cessé.
Depuis quelques messages, tu postes des liens vers des articles qui illustrent qu'il y a aussi du sexisme ailleurs que dans le monde du spectacle.
Oui, personne n'a jamais prétendu le contraire.
L'édito, de mon point de vue, visait à nous faire collectivement réfléchir sur le fait qu'il y avait du sexisme aussi dans le spectacle et la musique, et, au fond, tu me donnes l'impression de chercher à détourner l'attention, d'ajouter à l'écran de fumée.
Je me trompe peut-être.
Resistance is not futile... it's voltage divided by current

Will Zégal

Du point de vue de la femme qui est harcelée ou discriminée, peu importe pourquoi son oppresseur l'opprime, il faut juste que ça cesse.
ça s'est vrai au niveau du cas individuel.
Mais collectivement, comprendre et combattre les mécanismes qui amènent des gens à en opprimer voire en agresser d'autres est essentiel.
Je me rappelle d'un docu sur le harcèle au travail (pas forcément harcèle sexuel, mais harcèlement tout court). Une avocate, spécialisée dans ces questions, disait que quand quelqu'un venait la voir pour être accompagné.e dans sa lutte contre son harceleur (ou sa harceleuse), elle commençait toujours par lui demander :
" quand est-ce que vous avez vous-même assisté à un harcèlement pour la dernière fois ?"
puis immédiatement après
"qu'avez-vous fait ?"
Sur le coup, j'ai trouvé très rude de commencer par dire à quelqu'un en détresse : "vous êtes en partie responsable d'être victime parce que vous n'avez pas participé à empêcher ça". Mais je me suis rendu compte du sens que ça avait aussi dans ce contexte parce que ça permet notamment de faire comprendre à la personne pourquoi elle est si seule face à son harceleur, que non, elle n'affabule pas son harcèlement même si personne d'autre ne le confirme (les gens voient, mais se taisent) et qu'il ne sera sans doute pas si évident d'obtenir des témoignages.
En fait, tout ça ressort en partie de responsabilité collective. Le harceleur ou l'agresseur est clairement responsable de ses actes. Mais il y a une responsabilité collective sur ce qui a amené des situations de harcèlement à être possibles. Et ça, tout le monde est concerné.

Will Zégal

L'édito, de mon point de vue, visait à nous faire collectivement réfléchir sur le fait qu'il y avait du sexisme aussi dans le spectacle et la musique, et, au fond, tu me donnes l'impression de chercher à détourner l'attention, d'ajouter à l'écran de fumée.
Tu ne peux pas à la fois prétendre qu'il faut réfléchir collectivement et dire que ça n'est pas essentiel. Pour éviter les futures victimes, ça me semble essentiel, même si tu avais raison de dire que l'essentiel pour chaque victime n'est pas "pourquoi".
Une fois encore, il faut dissocier la situation personnelle et la situation collective.

ripger


Après, il reste à espérer que ces mêmes hommes deviendrons d'honnêtes citoyens capables de restreindre leurs pulsions en temps de paix.
Ce n'est qu'un espoir, mais nous sommes tous d'accord:" Il faut que ça cesse!"
Mais comment?

Dr Pouet

Sur le coup, j'ai trouvé très rude de commencer par dire à quelqu'un en détresse : "vous êtes en partie responsable d'être victime parce que vous n'avez pas participé à empêcher ça". Mais je me suis rendu compte du sens que ça avait aussi dans ce contexte parce que ça permet notamment de faire comprendre à la personne pourquoi elle est si seule face à son harceleur, que non, elle n'affabule pas son harcèlement même si personne d'autre ne le confirme (les gens voient, mais se taisent) et qu'il ne sera sans doute pas si évident d'obtenir des témoignages.
En fait, tout ça ressort en partie de responsabilité collective. Le harceleur ou l'agresseur est clairement responsable de ses actes. Mais il y a une responsabilité collective sur ce qui a amené des situations de harcèlement à être possibles. Et ça, tout le monde est concerné.
Pour le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, il y a une difficulté supplémentaire :
- d’autres femmes le voient mais peuvent difficilement agir
- les hommes ne le voient même pas
Typiquement le problème de la culture du patriarcat.

Dr Pouet


Anonyme

Je me rappelle d'un docu sur le harcèle au travail (pas forcément harcèle sexuel, mais harcèlement tout court). Une avocate, spécialisée dans ces questions, disait que quand quelqu'un venait la voir pour être accompagné.e dans sa lutte contre son harceleur (ou sa harceleuse), elle commençait toujours par lui demander :
" quand est-ce que vous avez vous-même assisté à un harcèlement pour la dernière fois ?"
puis immédiatement après
"qu'avez-vous fait ?"
ça me paraît très très maladroit. la première nécessité pour une victime, c'est de pouvoir parler de son expérience et d'être reconnue comme victime - et non pas responsable de quoi que ce soit.
ça vaut pour n'importe quelle expérience traumatisante.

patrick_g75

Je crois que nous sommes tous convaincus, maintenant (si nous ne l'étions pas déjà avant) que la violence 'sexuelle' n'est pas le fait d'un secteur socio-économico-culturel particulier, et que c'est un "système" beaucoup plus général.
La question demeure, des vrais ressorts qui font que ce système fonctionne comme il fonctionne, dans tant de contextes divers.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

Dr Pouet

La question demeure, des vrais ressorts qui font que ce système fonctionne comme il fonctionne, dans tant de contextes divers.
Les seules armes des victimes sont la provocation puis l’explication, bref du militantisme ; face à des gens qui ont davantage de pouvoir, d’argent, de force et de violence et qui bénéficient de l’inertie du changement.
Mais bon, c’est en cours. À chacun d’essayer d’apporter sa pierre. Beaucoup de gens ont du mal à ouvrir les yeux encore maintenant.

patrick_g75

Citation :Je me rappelle d'un docu sur le harcèle au travail (pas forcément harcèle sexuel, mais harcèlement tout court). Une avocate, spécialisée dans ces questions, disait que quand quelqu'un venait la voir pour être accompagné.e dans sa lutte contre son harceleur (ou sa harceleuse), elle commençait toujours par lui demander :
" quand est-ce que vous avez vous-même assisté à un harcèlement pour la dernière fois ?"
puis immédiatement après
"qu'avez-vous fait ?"
ça me paraît très très maladroit. la première nécessité pour une victime, c'est de pouvoir parler de son expérience et d'être reconnue comme victime - et non pas responsable de quoi que ce soit.
ça vaut pour n'importe quelle expérience traumatisante.
Un avocat n'est pas un 'psy'.
Il n'est pas là pour soigner ses clients, mais pour les assister dans le contexte particulier du système judiciaire.
Il pose à son client les questions que poseront fatalement la partie adverse, sous une forme ou une autre.
Il doit savoir tout de toutes les conditions de la situation problématique, pas pour soigner son client mais pour le défendre selon la justice.
Etc.
Il ne faut pas tout confondre.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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https://patrickg.bandcamp.com/

Anonyme

"accompagner" suppose cela, il me semble.
[ Dernière édition du message le 23/10/2020 à 12:42:46 ]

patrick_g75

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Will Zégal


Anonyme

il n'y a pas 36 manières de nouer le contact avec une personne qui a connu un traumatisme quelconque.

patrick_g75

On peut aussi penser que c'est un excellent moyen de créer le contact !
Bon, que le contact ainsi créé n'est pas sympathique (dans le sens premier du terme), c'est vrai. Et ça ne traite pas les conséquences psychologiques du traumatisme, je suppose...
Mais, encore une fois, ça, ce n'est pas le boulot de l'avocat.
Par contre, on peut se dire que si, par ce moyen entre autres, l'avocat aide son client à se sortir à son avantage de son parcours judiciaire, ça, ce pourrait être bénéfique - pour son client.
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