Editorial du 25 décembre 2021 : commentaires

Entre les optimistes qui voient le bout du tunnel et les collapsologues qui nous expliquent que ce dernier est en train de s’effondrer, c’est encore un drôle de Noël qui se profile, avec d’un côté l'espoir celte d’un nouveau solstice radieux et de l’autre la peur chrétienne d’une ténébreuse apocalypse. Au milieu de tout cela, on retrouve le folklore habituel du gros bonhomme rouge garant son traîneau en double-file, des vitrines dorées des magasins recrachant des flots de consommateurs exsangues, l’oeil inquiet des dindes dans les élevages, le vertige existentiel du marron cramponné à son arbre, la sève froide qui perle sur le front du sapin à l’approche du bûcheron et l’excitation des enfants qui comptent les jours pour voir si, à la fin, c’est si important que cela d’être sage… On sent surtout qu’il y a cette année encore sur la liste des grands des choses un peu moins triviales que d’ordinaire : demeurer en bonne santé, demeurer libres, réussir à payer ses factures, retrouver l’odorat ou juste pouvoir partager la musique qu’on a écrite sur une scène, si petite soit-elle, parce qu’elle est d’abord faite pour cela la musique : pour le partage.

Et c’est dans cet esprit que la petite équipe d’Audiofanzine s’est mise en tête de vous proposer une compile de Noël. qui occupe la vingt-cinquième case de notre calendrier de l'Avent. N’y voyez rien de prétentieux, juste l’envie de dire que de l’autre côté de cette newsletter, de ce logo et des mille-et-unes choses que vous pouvez trouver sur le petit site bleu, il y a aussi des musiciens dont le métier est de faire un site web… Une compile donc, en plus du test de V-Horns Brass Section d’Acousticsamples (et c’est très bien) et le Volcano 3 de Fabfitler (et c’est pas mal non plus).

Et puisque Noël tel qu’on le fête en Occident est plus que jamais une affaire de syncrétisme, j'espère que vous ne verrez pas d’inconvénient à finir cet édito particulier par une variante laïcisée de la fameuse prière universelle qu’on retrouve dans la plupart des cultes. Un truc pour dire qu’à l’heure où l’on peut manger un bon repas avec les gens qu’on aime, on pense aussi à ceux qui sont seuls ou n’ont rien à manger, ou les deux, et puis encore à ceux qui sont obligés de manger la cuisine horrible d’un être cher (et ça réclame beaucoup d’amour), ou de manger la bonne cuisine d’un proche qui n’en finit plus de les blesser (et ça ne rattrape pas la bonne cuisine). Accompagner aussi en pensée ceux qui s’en vont et accueillir comme il se doit ces nouveaux qui arrivent, et penser enfin qu’il faudra faire de la musique de tout cela, une année encore, parce qu’avec le partage, c’est à cela que sert la musique aussi : raconter la splendeur et la misère des hommes et des femmes, leur donner à rêver, espérer, consoler, danser… Bref, la vie quoi !

Sur ce, meilleur noël possible à tous et à la semaine prochaine.

Los Teignos
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